RIYAD : Dans le cadre de l’ambitieuse Vision 2030, l’Arabie saoudite mise résolument sur le développement du secteur du divertissement comme levier stratégique de transformation économique et sociale. Pour accompagner cette dynamique, le Royaume a investi dans la formation des jeunes talents saoudiens à travers des initiatives structurantes, parmi lesquelles l’académie saoudienne du divertissement ou la Saudi Entertainment Academy (SEA) occupe une place centrale.
Inaugurée avec le soutien de la General Entertainment Authority (GEA), la SEA s’est imposée comme un acteur-clé dans la montée en compétences locales. À l’occasion de la Saudi Entertainment and Amusement Expo 2025, la présence de l’Académie s’est illustrée par plusieurs interventions remarquées autour du développement des compétences et des tendances du marché.
Comme l’a souligné M. Vivien Exartier, directeur général de la SEA : « Ce qui est intéressant dans ce salon, ce n’est pas seulement la croissance des exposants ou la diversité internationale, mais surtout la qualité des sessions et panels. On y parle des vraies tendances du secteur, des besoins en formation, et on y propose des solutions concrètes. » Il a également précisé que la SEA, au-delà de ses premiers diplômes en management du divertissement, s’apprête à lancer de nouvelles formations, notamment un Associate Diploma spécialisé en Live Event Management, et bientôt un cursus centré sur la réalité virtuelle.
« Pour nous, c’est essentiel d’être pionniers dans les secteurs de la formation. La réalité virtuelle nous permet d’aller plus loin, en créant des scénarios immersifs adaptés à des situations qui n’existent pas encore. Cela enrichit considérablement l’expérience des apprenants », a-t-il ajouté.
En collaboration avec des institutions françaises telles que l’Université de Nice et l’académie de Paris, la SEA incarne une coopération franco-saoudienne stratégique, portée par une vision commune : celle de former une nouvelle génération de professionnels capables d’accompagner les mégaprojets culturels du Royaume, tout en innovant en permanence sur les contenus et méthodes d’apprentissage.
En marge du salon SEA Expo 2025, nous avons rencontré Hervé Combier, CEO de PSC Europe, une branche européenne d’un groupe saoudien opérant dans les domaines de la défense, des satellites et du conseil en technologies. Présent à Riyad depuis juin 2024, il nous a exposé la vision de son entreprise en matière de formation et de réalité virtuelle appliquée aux secteurs de l’éducation, de la sécurité, du tourisme et de l’événementiel.
« Nous avons implanté notre premier laboratoire à l’Académie de Riyad dès notre arrivée. Nous y avons développé des modules en réalité virtuelle couvrant des domaines variés : électricité, gaz, peinture, travail en hauteur, mais aussi muséographie ou gestion de la sécurité », explique-t-il
En partenariat avec des universités saoudiennes, mais aussi avec des entités françaises telles qu’Inversibles et VR Connection, soutenues par le Secrétariat général à l’investissement (PSC) développe des modules immersifs destinés à la formation des techniciens, dans des secteurs aussi divers que le BTP, la santé, le sport ou encore le tourisme. Ces programmes permettent, par exemple, à des étudiants de simuler des interventions sur des installations industrielles ou d’explorer le corps humain à des fins pédagogiques.
« La réalité virtuelle ne remplace pas la formation traditionnelle, mais elle constitue un outil complémentaire efficace. Elle permet d’acquérir les bons réflexes en conditions simulées et d’éviter des accidents sur le terrain », souligne M. Combier.
Au-delà de la technique, l’entreprise entend contribuer à un dialogue culturel bilatéral. À travers des espaces immersifs et des échanges académiques, PSC participe à des initiatives de valorisation de la culture française en Arabie saoudite et réciproquement. Parmi les projets évoqués : la création d’une reconstitution virtuelle d’une rue parisienne où des étudiants saoudiens pourraient dialoguer en direct avec des interlocuteurs français, ou encore un programme d’échange avec l’académie de Paris spécialisé dans le divertissement.
« Il existe une collaboration particulière entre la France et l’Arabie saoudite. Aujourd’hui, elle dépasse largement les enjeux de défense pour s’étendre à la culture, au tourisme, et à la formation », conclut-il.
Ce témoignage vient confirmer l’élan donné par Vision 2030, où la formation, l’innovation technologique et les partenariats internationaux apparaissent comme des leviers essentiels à l’émergence d’une nouvelle économie saoudienne du savoir et de la créativité.