Gaza: la question brûlante d'un possible génocide

Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies votent une résolution appelant à un cessez-le-feu et à un accès humanitaire illimité à Gaza, au siège des Nations unies à New York, le 4 juin 2025. (AFP)
Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies votent une résolution appelant à un cessez-le-feu et à un accès humanitaire illimité à Gaza, au siège des Nations unies à New York, le 4 juin 2025. (AFP)
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Publié le Jeudi 05 juin 2025

Gaza: la question brûlante d'un possible génocide

  • Face aux récits et images dantesques qui sortent de Gaza, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour qualifier de "génocide" la guerre menée par Israël dans le territoire palestinien
  • Mais 19 mois plus tard, les dizaines de milliers de victimes, l'ampleur des destructions, la faim et les déplacements imposés à la population gazaouie, ainsi que les déclarations incendiaires de responsables israéliens ont entraîné un changement de ton

PARIS: Face aux récits et images dantesques qui sortent de Gaza, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour qualifier de "génocide" la guerre menée par Israël dans le territoire palestinien. Un terme dont la portée politique peut s'avérer paralysante, préviennent toutefois des juristes.

La charge symbolique de l'accusation de "génocide" est démultipliée s'agissant d'Israël, Etat créé après la Shoah, et dont le traumatisme fondateur a été ravivé par les massacres commis le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Si le terme de "génocide" est apparu rapidement dans le débat juridique, quelques mois après le déclenchement des représailles israéliennes visant à "annihiler" le Hamas à Gaza et libérer les otages, cette guerre a longtemps été considérée par les alliés d'Israël comme relevant de la légitime défense.

Mais 19 mois plus tard, les dizaines de milliers de victimes, l'ampleur des destructions, la faim et les déplacements imposés à la population gazaouie, ainsi que les déclarations incendiaires de responsables israéliens ont entraîné un changement de ton des Européens.

Aucun dirigeant cependant n'est allé jusqu'à parler de génocide, à l'exception du président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Mon opinion personnelle est que cela s'apparente fortement à un génocide. Je ne sais pas quelles autres horreurs doivent encore se produire avant que l'on ose utiliser ce mot", a déclaré le ministre belge des Affaires étrangères Maxime Prévot, en soulignant qu'il s'exprimait bien à titre personnel.

Le drame de Gaza fracture aussi en Israël et dans la communauté juive, certains utilisant désormais ce terme pour qualifier ce qui se déroule dans le territoire palestinien.

Israël, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l'ex-ministre de la Défense Yoav Gallant sont par ailleurs visés par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime contre l'humanité, rejette catégoriquement des accusations "scandaleuses".

Un mandat d'arrêt a aussi été émis par la CPI à l'encontre du chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, retiré en février après sa mort.

Quels sont les enjeux juridiques et politiques d'une telle qualification? Est-elle pertinente pour mettre un terme à la tragédie?

Plus de 54.000 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles à l'attaque du 7-Octobre, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Les massacres du 7-Octobre ont entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

Qui parle de génocide?

Du côté des organisations internationales, la FIDH (Fédération internationale des droits de l'Homme) a été la première en décembre 2023 à affirmer qu'Israël commettait un génocide, suivie par Amnesty International un an plus tard et Human Rights Watch (HRW).

Dans une décision retentissante en janvier 2024, la Cour internationale de justice (CIJ), saisie par l'Afrique du Sud, a appelé Israël à prévenir tout acte de génocide, mettant en garde contre un "risque réel et imminent" de "préjudice irréparable" pour les Palestiniens.

Sans statuer sur le fond, la CIJ a pris en janvier, mars et mai 2024 des ordonnances conservatoires exigeant notamment qu'Israël permette l'accès de l'aide humanitaire et prévienne et punisse l'incitation au génocide. Ces ordonnances sont juridiquement contraignantes mais n'ont pas été exécutées par Israël.

A l'ONU, le chef des opérations humanitaires, Tom Fletcher, a exhorté mi-mai dans un discours choc les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

Des historiens israéliens comme Amos Goldberg ou Omer Bartov ont eux aussi évoqué un "génocide" à Gaza.

Dans un long récit publié en août 2024 dans The Guardian, M. Bartov, spécialiste américano-israélien renommé de la Shoah racontait comment il était arrivé à la conclusion, après l'offensive d'Israël sur Rafah dans le sud de la bande de Gaza, que son pays s'était rendu "coupable de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et d'actions génocidaires systématiques".

De quoi s'agit-il?

Le génocide, concept forgé en 1944 par le juriste juif polonais Raphaël Lemkin, est défini juridiquement dans la convention des Nations unies de 1948 comme un "crime commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux".

Pour qualifier un génocide, il faut établir la commission d'au moins un des cinq actes constitutifs (dont "le meurtre de membres du groupe" ou la "soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle"), et l'intentionnalité de l'acte.

Pour autant, soulignent tous les juristes interrogés par l'AFP, contrairement à l'idée admise que le génocide est le "crime des crimes", le droit international n'établit pas de hiérarchie: il est équivalent en terme de peine encourue au crime de guerre ou au crime contre l'humanité.

A Gaza, "nous assistons à une violence de masse à grande échelle infligée aux civils" estime Thijs Bouwknegt, expert de l'institut néerlandais NIOD. "Il y a une politique visant à faire en sorte que la population civile parte, ou meure", résume-t-il, sans pour autant conclure à ce stade à un génocide, même s'il y a "des marques caractéristiques".

"Il n'y a pas de doute que des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, ont été et sont en train d'être commis", souligne l'avocat franco-israélien Omer Shatz, citant les destructions massives, le blocus total de l'aide humanitaire imposé par Israël depuis le 2 mars -à peine allégé ces derniers jours- et les déplacements forcés de la population.

"Il n'y a pas besoin d'avoir un doctorat en droit pour voir qu'il n'y a plus d'infrastructures, plus d'écoles, plus d'hôpitaux, plus rien", poursuit-il.

"On peut constater, en tant que juristes, que les indicateurs du crime de génocide sont réunis, mais ce débat ne devrait pas retarder les priorités humanitaires immédiates", estime de son côté l'Association des juristes pour le respect du droit international (Jurdi).

Quelles implications immédiates?

La convention de 1948 inclut l'obligation pour tous les Etats parties de "prévenir" le génocide, c'est-à-dire de détecter les signaux avant que ces crimes aient effectivement lieu, et agir pour les empêcher, comme l'a rappelé la CIJ en 2024.

Si le texte ne précise pas par quels moyens, un large éventail de mesures existent pour faire pression: arrêt des livraisons d'armes, adoption de sanctions politiques ou économiques...

L'Union européenne va par exemple entamer un réexamen de l'accord d'association avec Israël, réclamé fin mai par plusieurs Etats membres.

"Il aurait fallu réagir beaucoup plus tôt. En Europe comme aux USA, où (l'ex-président Joe) Biden aurait pu dire stop à n'importe quel moment", commente Omer Shatz.

Mais certains pays comme l'Allemagne et les États-Unis, les deux principaux fournisseurs d'armes d'Israël, rejettent toute remise en cause de leur coopération militaire ou commerciale, s'attirant des accusations de complicité de génocide.

Berlin est ainsi poursuivi devant la CIJ par le Nicaragua, qui l'accuse de "faciliter la commission de ce génocide" via son "appui politique, financier et militaire à Israël".

Pour l'association Jurdi, "le même raisonnement" devrait être appliqué aux conflits en Ukraine et à Gaza. "L'UE en est à son 17e paquet de sanctions contre la Russie, parce qu'elle viole le droit international en s'accaparant un territoire par la force et en ciblant les civils et leurs infrastructures. C'est exactement ce qui se passe à Gaza".

Au final, l'adoption ou non de mesures fortes dépend essentiellement de la "bonne volonté" des alliés d'Israël, conclut-on à Jurdi. "En réalité, on est dans le domaine du politique, on n'est pas dans le domaine du juridique".

Une qualification pour l'Histoire

Le crime de génocide, rappelle Thijs Bouwknegt, est "incroyablement difficile" à établir, tant au niveau individuel qu'au niveau étatique, "car il faut prouver l'intention et démontrer que celle-ci est la seule explication possible à ce qui s'est passé".

Le spécialiste rappelle qu'il a fallu plus de 10 ans aux juges du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), établi en 1994, pour dresser le "constat judiciaire" du génocide des Tutsi du Rwanda, le reconnaître comme un fait établi et incontestable.

Un génocide peut être reconnu par un tribunal international, l'ONU ou les Etats eux-mêmes, mais cette qualification a suscité de nombreuses controverses. Par exemple, la Turquie admet des massacres d'Arméniens perpétrés par l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale mais récuse le terme de génocide, pourtant reconnu par une trentaine de pays.

C'est en raison de cette difficulté d'établir l'intention que l'avocat Omer Shatz a demandé en décembre 2024 auprès du procureur de la CPI d'engager des poursuites contre huit dirigeants israéliens pour "incitation publique et directe au génocide".

Dans le signalement de 170 pages remis à la CPI, sont recensées plusieurs déclarations après le 7 octobre 2023 de dirigeants, dont celle de l'ancien ministre de la défense Yoav Gallant évoquant le combat d'Israël contre des "animaux humains", ou du ministre d'extrême droite Bezalel Smotrich évoquant une "extermination totale" à Gaza.

Selon des experts, d'autres propos récents de M. Smotrich, fervent partisan du plan du président américain Donald Trump de déplacer de force les Palestiniens hors de la bande de Gaza, sont susceptibles de constituer une incitation au génocide. En mai, il a ainsi assuré que la population gazaouie, après avoir été déplacée vers le sud, commencerait à "partir en grand nombre vers des pays tiers".

Pour M. Shatz, "si on établit qu'il y a incitation, on établit l'intention".

In fine, c'est le juge qui qualifie le crime de génocide et peut entraîner des poursuites, insiste Mathilde Philip-Gay, spécialiste de justice pénale internationale et auteur de "Peut-on juger Poutine?".

"Le droit ne peut pas faire cesser une guerre. La justice va intervenir après la guerre. La qualification est très importante pour les victimes, mais elle interviendra plus tard", conclut-elle.


Le prince héritier saoudien rencontre le Premier ministre pakistanais à Mina

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  • Les deux dirigeants ont échangé les vœux de l'Aïd Al-Adha et ont discuté des liens de longue date entre l'Arabie saoudite et le Pakistan, en mettant l'accent sur le renforcement de la coopération bilatérale dans divers secteurs.
  • Ils ont également passé en revue les développements régionaux et les efforts déployés pour renforcer la sécurité et la stabilité dans la région.

MINA : Le prince héritier Mohammed bin Salman a rencontré le Premier ministre pakistanais Muhammad Shehbaz Sharif jeudi au palais de Mina, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Les deux dirigeants ont échangé les vœux de l'Aïd Al-Adha et ont discuté des liens de longue date entre l'Arabie saoudite et le Pakistan, en mettant l'accent sur le renforcement de la coopération bilatérale dans divers secteurs, a ajouté SPA.

Ils ont également passé en revue les développements régionaux et les efforts déployés pour renforcer la sécurité et la stabilité dans la région.

Plusieurs hauts responsables saoudiens ont assisté à la réception, notamment le prince Saud bin Mishal bin Abdulaziz, gouverneur adjoint de la région de La Mecque, le prince Abdulaziz bin Saud bin Nayef, ministre de l'intérieur, le prince Khalid bin Salman, ministre de la défense, et le prince Faisal bin Farhan, ministre des affaires étrangères.

Adel bin Ahmed Al-Jubeir, ministre d'État aux affaires étrangères et envoyé pour le climat, Salman bin Yousef Al-Dosari, ministre de l'information, Khalid bin Ali Al-Humaidan, chef des renseignements généraux, et Nawaf bin Saeed Al-Maliki, ambassadeur d'Arabie saoudite au Pakistan, étaient également présents.

Du côté pakistanais, le vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères, le sénateur Muhammad Ishaq Dar, s'est joint à la réunion, de même que le maréchal Hafiz Syed Asim, le chef d'état-major de l'armée et l'ambassadeur en Arabie saoudite, Ahmed Farooq.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


La route de La Mecque : le voyage d'un pèlerin de son domicile à la ville sainte

Le chemin vers la ville sainte commence par une décision personnelle profonde, motivée par la foi et l'espoir de se rapprocher de Dieu. (Photo AN/Basheer Saleh)
Le chemin vers la ville sainte commence par une décision personnelle profonde, motivée par la foi et l'espoir de se rapprocher de Dieu. (Photo AN/Basheer Saleh)
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  • Le chemin vers la ville sainte commence par une décision personnelle profonde, motivée par la foi, l'espoir d'être proche de Dieu et l'accomplissement de l'un des cinq piliers de l'islam.
  • À partir du moment où les pèlerins ont l'intention d'accomplir le Hajj, un processus de transformation s'enclenche : ils doivent obtenir leur place auprès des autorités saoudiennes de leur pays.

RIYAD : Chaque année, des millions de musulmans du monde entier entreprennent un voyage spirituel pour accomplir le pèlerinage à La Mecque. Cette obligation religieuse n'est accomplie qu'une fois dans la vie pour ceux qui le peuvent, et commence bien avant l'arrivée du pèlerin à La Mecque.

Le chemin vers la ville sainte commence par une décision personnelle profonde, motivée par la foi, l'espoir d'être proche de Dieu et l'accomplissement de l'un des cinq piliers de l'islam.

À partir du moment où les pèlerins ont l'intention d'accomplir le Hajj, un processus de transformation s'enclenche : ils doivent obtenir leur place auprès des autorités saoudiennes de leur pays.

Certains pays demandent aux pèlerins de participer à des séminaires éducatifs avant le Hajj afin de les préparer spirituellement et physiquement au voyage.

"Nous disposons des installations administratives nécessaires à l'inscription au Hadj, à la demande de visa et à toutes les questions administratives connexes", explique Abdulrahman Mustafa Hamidh, un Syrien vivant en Turquie, qui travaille actuellement en tant que guide religieux pour les pèlerins.

"C'est simple. Le processus commence par une demande auprès des bureaux du Hadj situés dans toute la ville, ou par la désignation d'une personne pour ceux qui sont éloignés et ne peuvent pas se rendre au pèlerinage. Ils peuvent désigner quelqu'un d'autre, par exemple un frère, pour effectuer les démarches d'inscription à leur place et payer des frais d'inscription minimes", a-t-il déclaré.

Hamidh étudie actuellement en vue de l'obtention d'un doctorat en études religieuses et se rend fréquemment à La Mecque pour le Hajj depuis 2016.

Une fois l'inscription terminée, Hamidh explique la deuxième étape, qui est la partie finale du processus. Selon lui, les gens apportent leurs passeports à leur guide ou à leur chef de groupe pour qu'il remplisse leur demande d'enregistrement à leur place.

"L'ensemble du processus pour les pèlerins est très, très simple", a-t-il déclaré. 

Après cette étape, les pèlerins attendent que leur demande soit acceptée par les autorités saoudiennes et reçoivent leur visa et les documents dont ils ont besoin pour le Hadj.

Une fois leur demande acceptée, les pèlerins reçoivent les outils nécessaires, tels que l'Ihram, les bagages et tous les effets personnels dont ils auront besoin pour le voyage.

"Quant à la préparation d'un sac de voyage, c'est également facile. Les pèlerins du Hadj reçoivent souvent de grands bagages de l'agence organisatrice, qui contiennent des sacs plus petits et d'autres fournitures pour le Hadj, comme l'Ihram, ainsi que des vêtements de Hadj pour les femmes", a déclaré M. Hamidh.

Lorsque les pèlerins ont terminé la logistique, préparé leurs bagages et fait leurs adieux à leurs familles et à leurs proches, ils quittent leurs maisons, emportant avec eux non seulement des fournitures essentielles, mais aussi des espoirs, des prières et des cœurs pleins de dévotion.

Cependant, alors qu'ils arrivent à La Mecque et s'engagent dans cette expérience émotionnelle et précieuse, d'autres peuvent rencontrer des obstacles qui les empêchent d'achever le voyage ou d'arriver plus tôt.

Un exemple en est le voyage d'un pèlerin libyen, Amir Qathafi, qui faisait partie du dernier groupe de pèlerins de son pays à partir pour La Mecque cette année.

Malheureusement, avant l'embarquement, il lui a fallu du temps pour passer les contrôles de sécurité en raison d'un problème avec son passeport. L'avion a donc décollé, le laissant derrière lui.

À la surprise générale, un problème est survenu quelques minutes après le décollage, obligeant le pilote à retourner à l'aéroport pour résoudre le problème.

Pour la deuxième fois, Amir s'est vu refuser l'autorisation d'embarquer, et l'avion a redécollé. Pourtant, miraculeusement, il était destiné à effectuer le Hajj cette année, et l'avion a rencontré un autre problème technique quelques minutes après le second départ.

Cette fois, le pèlerin libyen a été autorisé à monter à bord de l'avion pour rejoindre le reste de son équipe sur la route de La Mecque.

Comme Amir, des millions de musulmans apprécient sincèrement cette occasion unique. Le voyage du Hajj est plus qu'une expérience physique. Il s'agit d'un engagement profondément spirituel et émotionnel qui commence par une intention et se termine par une transformation tout au long de la vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La majorité des 1,6 million de pèlerins commence le Tawaf Al-Ifadah à l'occasion de l'Aïd Al-Adha

Le Tawaf Al-Ifadah fait référence à la circumambulation rituelle de la Kaaba effectuée par les pèlerins après leur retour de Mina. (SPA)
Le Tawaf Al-Ifadah fait référence à la circumambulation rituelle de la Kaaba effectuée par les pèlerins après leur retour de Mina. (SPA)
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  • Le Tawaf Al-Ifadah - dérivé du mot arabe signifiant "verser" - fait référence à la circumambulation rituelle de la Kaaba effectuée par les pèlerins après leur retour de Mina.
  • Ce rituel reflète la soumission spirituelle, la dévotion physique et l'aboutissement des principaux rites du pèlerinage du Hajj.

MINA : La plupart des plus de 1,6 million de pèlerins de cette année avaient commencé à accomplir le Tawaf Al-Ifadah vendredi à La Mecque - le rituel qui marque les derniers jours du Hajj et le début des célébrations de l'Aïd Al-Adha pour les musulmans du monde entier.

Le jour de l'Aïd a commencé par la lapidation symbolique du diable à Mina par des masses de pèlerins, sous des températures modérées avoisinant les 30°C, le centre national de météorologie prévoyant un maximum de 40°C. La lapidation fait partie des derniers rites du Hajj, qui est l'un des cinq piliers de l'Islam.

Le Tawaf Al-Ifadah - dérivé du mot arabe signifiant "verser" - fait référence à la circumambulation rituelle de la Kaaba effectuée par les pèlerins après leur retour de Mina.

Il s'agit de l'un des rites essentiels et obligatoires du Hajj. Il consiste à faire sept fois le tour de la Kaaba à l'intérieur de la Grande Mosquée de La Mecque, après le retour des pèlerins de Mina où ils procèdent à la lapidation symbolique du diable.

Ce rituel reflète la soumission spirituelle, la dévotion physique et l'aboutissement des principaux rites du pèlerinage du Hajj.

Ali bin Faraj Al-Marri, un pèlerin qatari, a déclaré à Arab News que le tawaf s'était déroulé sans heurts et avait été bien organisé : "C'est la première fois que je participe au Hadj et j'avais entendu dire que la Grande Mosquée était extrêmement fréquentée. Cette saison du Hadj a été l'une des plus réussies".

Saeed Al-Nabit, chef du groupe de campagne d'Al-Marri pour le Hadj, s'est fait l'écho de ce sentiment, déclarant que tout s'était déroulé comme prévu et ajoutant : "Cette année a été l'une des plus belles saisons du Hadj : "Cette année a été l'une des meilleures saisons du Hadj.

En quittant le pont de Jamarat après avoir accompli le rituel de la lapidation, Yasmeen Ahmed, une pèlerine libyenne, a déclaré, les larmes aux yeux, qu'elle était sur le point d'accomplir l'un des piliers de l'islam, un rêve qu'elle avait toujours prié Allah de réaliser.

Elle a déclaré : "C'est un moment que je n'oublierai jamais : "C'est un moment que je n'oublierai jamais. Je n'avais jamais imaginé que je vivrais pour le vivre, mais j'ai toujours prié pour cela. Je remercie Allah de l'avoir rendu possible et je voudrais également exprimer ma gratitude à l'Arabie saoudite pour la magnifique organisation du Hajj. Des efforts considérables ont dû être déployés pour parvenir à un tel succès.

Le site de Jamrat Al-Aqaba, la plus grande et la plus importante des trois structures de lapidation du site de Jamarat, est l'un des projets de développement les plus importants de l'Arabie saoudite sur les lieux saints, marquant un saut transformateur dans la gestion des foules, aligné sur les normes internationales les plus élevées en matière d'ingénierie et d'organisation.

Pouvant accueillir plus de 300 000 pèlerins par heure, l'installation garantit une circulation fluide et sûre des pèlerins pendant les jours de pointe des rituels de lapidation à Mina.

Chaque année, ce jour-là, la zone de Jamarat à Mina voit arriver des foules de pèlerins qui accomplissent ce rite essentiel du Hajj - un acte de culte solennel qui incarne l'obéissance et l'adhésion aux enseignements du prophète Mahomet.

Le rituel de la lapidation est l'un des éléments les plus importants sur le plan spirituel et les plus complexes sur le plan logistique du pèlerinage du Hadj.

Dans le passé, la zone de Jamarat était constituée de petits piliers de pierre entourés d'espaces étroits et de routes limitées, ce qui entraînait de graves embouteillages et des difficultés, en particulier avec le nombre croissant de pèlerins, a indiqué l'agence de presse saoudienne dans un rapport.

Selon la Commission royale pour la ville de La Mecque et les lieux saints, un pont a été construit au-dessus des trois piliers de Jamarat en 1975 afin de créer un deuxième niveau pour le rituel de lapidation.

Au fil des ans, la structure a connu plusieurs phases d'expansion et d'amélioration.

Le pont Jamarat actuel a été inauguré dans sa première phase en 2006, l'achèvement complet ayant eu lieu en 2010.

Le pont comprend cinq niveaux, chacun d'une hauteur de 12 mètres, et s'étend sur 950 mètres de long et 80 mètres de large. Il comprend 11 entrées et 12 sorties, et peut accueillir jusqu'à 300 000 pèlerins par heure. L'installation comprend également une série de services de soutien, notamment des aires d'atterrissage d'urgence pour les hélicoptères, 3 289 escaliers mécaniques, des systèmes de surveillance avancés et quatre tunnels pour les véhicules et les bus.

L'installation fonctionne selon un système de gestion sophistiqué impliquant des équipes spécialisées sur le terrain qui travaillent 24 heures sur 24 pour assurer la sécurité et fournir des services médicaux et d'orientation, en coopération avec diverses agences de sécurité et de services.

Le site est également équipé d'écrans d'orientation multilingues et de caméras de surveillance modernes pour améliorer la fluidité et assurer la sécurité des pèlerins.

Dans le cadre des efforts déployés pour améliorer l'expérience des pèlerins, Kidana Development Company, l'organe exécutif de la Commission royale pour la ville de La Mecque et les lieux saints, a mis en œuvre plusieurs projets clés cette année.

L'un d'entre eux est l'installation de 200 ventilateurs de brumisation sur la place orientale de l'installation afin de réduire le stress thermique dû à la lumière directe du soleil.

En outre, l'initiative Towards Mina a été mise en œuvre pour améliorer l'orientation spatiale, contribuant ainsi à réduire le nombre de pèlerins égarés et à faciliter l'accès aux camps.

Cette initiative s'appuie sur un système de signalisation à code couleur aligné sur les divisions des camps et les niveaux des installations.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com