Gaza: la question brûlante d'un possible génocide

Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies votent une résolution appelant à un cessez-le-feu et à un accès humanitaire illimité à Gaza, au siège des Nations unies à New York, le 4 juin 2025. (AFP)
Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies votent une résolution appelant à un cessez-le-feu et à un accès humanitaire illimité à Gaza, au siège des Nations unies à New York, le 4 juin 2025. (AFP)
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Publié le Jeudi 05 juin 2025

Gaza: la question brûlante d'un possible génocide

  • Face aux récits et images dantesques qui sortent de Gaza, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour qualifier de "génocide" la guerre menée par Israël dans le territoire palestinien
  • Mais 19 mois plus tard, les dizaines de milliers de victimes, l'ampleur des destructions, la faim et les déplacements imposés à la population gazaouie, ainsi que les déclarations incendiaires de responsables israéliens ont entraîné un changement de ton

PARIS: Face aux récits et images dantesques qui sortent de Gaza, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour qualifier de "génocide" la guerre menée par Israël dans le territoire palestinien. Un terme dont la portée politique peut s'avérer paralysante, préviennent toutefois des juristes.

La charge symbolique de l'accusation de "génocide" est démultipliée s'agissant d'Israël, Etat créé après la Shoah, et dont le traumatisme fondateur a été ravivé par les massacres commis le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Si le terme de "génocide" est apparu rapidement dans le débat juridique, quelques mois après le déclenchement des représailles israéliennes visant à "annihiler" le Hamas à Gaza et libérer les otages, cette guerre a longtemps été considérée par les alliés d'Israël comme relevant de la légitime défense.

Mais 19 mois plus tard, les dizaines de milliers de victimes, l'ampleur des destructions, la faim et les déplacements imposés à la population gazaouie, ainsi que les déclarations incendiaires de responsables israéliens ont entraîné un changement de ton des Européens.

Aucun dirigeant cependant n'est allé jusqu'à parler de génocide, à l'exception du président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Mon opinion personnelle est que cela s'apparente fortement à un génocide. Je ne sais pas quelles autres horreurs doivent encore se produire avant que l'on ose utiliser ce mot", a déclaré le ministre belge des Affaires étrangères Maxime Prévot, en soulignant qu'il s'exprimait bien à titre personnel.

Le drame de Gaza fracture aussi en Israël et dans la communauté juive, certains utilisant désormais ce terme pour qualifier ce qui se déroule dans le territoire palestinien.

Israël, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l'ex-ministre de la Défense Yoav Gallant sont par ailleurs visés par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime contre l'humanité, rejette catégoriquement des accusations "scandaleuses".

Un mandat d'arrêt a aussi été émis par la CPI à l'encontre du chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, retiré en février après sa mort.

Quels sont les enjeux juridiques et politiques d'une telle qualification? Est-elle pertinente pour mettre un terme à la tragédie?

Plus de 54.000 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles à l'attaque du 7-Octobre, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Les massacres du 7-Octobre ont entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

Qui parle de génocide?

Du côté des organisations internationales, la FIDH (Fédération internationale des droits de l'Homme) a été la première en décembre 2023 à affirmer qu'Israël commettait un génocide, suivie par Amnesty International un an plus tard et Human Rights Watch (HRW).

Dans une décision retentissante en janvier 2024, la Cour internationale de justice (CIJ), saisie par l'Afrique du Sud, a appelé Israël à prévenir tout acte de génocide, mettant en garde contre un "risque réel et imminent" de "préjudice irréparable" pour les Palestiniens.

Sans statuer sur le fond, la CIJ a pris en janvier, mars et mai 2024 des ordonnances conservatoires exigeant notamment qu'Israël permette l'accès de l'aide humanitaire et prévienne et punisse l'incitation au génocide. Ces ordonnances sont juridiquement contraignantes mais n'ont pas été exécutées par Israël.

A l'ONU, le chef des opérations humanitaires, Tom Fletcher, a exhorté mi-mai dans un discours choc les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

Des historiens israéliens comme Amos Goldberg ou Omer Bartov ont eux aussi évoqué un "génocide" à Gaza.

Dans un long récit publié en août 2024 dans The Guardian, M. Bartov, spécialiste américano-israélien renommé de la Shoah racontait comment il était arrivé à la conclusion, après l'offensive d'Israël sur Rafah dans le sud de la bande de Gaza, que son pays s'était rendu "coupable de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et d'actions génocidaires systématiques".

De quoi s'agit-il?

Le génocide, concept forgé en 1944 par le juriste juif polonais Raphaël Lemkin, est défini juridiquement dans la convention des Nations unies de 1948 comme un "crime commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux".

Pour qualifier un génocide, il faut établir la commission d'au moins un des cinq actes constitutifs (dont "le meurtre de membres du groupe" ou la "soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle"), et l'intentionnalité de l'acte.

Pour autant, soulignent tous les juristes interrogés par l'AFP, contrairement à l'idée admise que le génocide est le "crime des crimes", le droit international n'établit pas de hiérarchie: il est équivalent en terme de peine encourue au crime de guerre ou au crime contre l'humanité.

A Gaza, "nous assistons à une violence de masse à grande échelle infligée aux civils" estime Thijs Bouwknegt, expert de l'institut néerlandais NIOD. "Il y a une politique visant à faire en sorte que la population civile parte, ou meure", résume-t-il, sans pour autant conclure à ce stade à un génocide, même s'il y a "des marques caractéristiques".

"Il n'y a pas de doute que des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, ont été et sont en train d'être commis", souligne l'avocat franco-israélien Omer Shatz, citant les destructions massives, le blocus total de l'aide humanitaire imposé par Israël depuis le 2 mars -à peine allégé ces derniers jours- et les déplacements forcés de la population.

"Il n'y a pas besoin d'avoir un doctorat en droit pour voir qu'il n'y a plus d'infrastructures, plus d'écoles, plus d'hôpitaux, plus rien", poursuit-il.

"On peut constater, en tant que juristes, que les indicateurs du crime de génocide sont réunis, mais ce débat ne devrait pas retarder les priorités humanitaires immédiates", estime de son côté l'Association des juristes pour le respect du droit international (Jurdi).

Quelles implications immédiates?

La convention de 1948 inclut l'obligation pour tous les Etats parties de "prévenir" le génocide, c'est-à-dire de détecter les signaux avant que ces crimes aient effectivement lieu, et agir pour les empêcher, comme l'a rappelé la CIJ en 2024.

Si le texte ne précise pas par quels moyens, un large éventail de mesures existent pour faire pression: arrêt des livraisons d'armes, adoption de sanctions politiques ou économiques...

L'Union européenne va par exemple entamer un réexamen de l'accord d'association avec Israël, réclamé fin mai par plusieurs Etats membres.

"Il aurait fallu réagir beaucoup plus tôt. En Europe comme aux USA, où (l'ex-président Joe) Biden aurait pu dire stop à n'importe quel moment", commente Omer Shatz.

Mais certains pays comme l'Allemagne et les États-Unis, les deux principaux fournisseurs d'armes d'Israël, rejettent toute remise en cause de leur coopération militaire ou commerciale, s'attirant des accusations de complicité de génocide.

Berlin est ainsi poursuivi devant la CIJ par le Nicaragua, qui l'accuse de "faciliter la commission de ce génocide" via son "appui politique, financier et militaire à Israël".

Pour l'association Jurdi, "le même raisonnement" devrait être appliqué aux conflits en Ukraine et à Gaza. "L'UE en est à son 17e paquet de sanctions contre la Russie, parce qu'elle viole le droit international en s'accaparant un territoire par la force et en ciblant les civils et leurs infrastructures. C'est exactement ce qui se passe à Gaza".

Au final, l'adoption ou non de mesures fortes dépend essentiellement de la "bonne volonté" des alliés d'Israël, conclut-on à Jurdi. "En réalité, on est dans le domaine du politique, on n'est pas dans le domaine du juridique".

Une qualification pour l'Histoire

Le crime de génocide, rappelle Thijs Bouwknegt, est "incroyablement difficile" à établir, tant au niveau individuel qu'au niveau étatique, "car il faut prouver l'intention et démontrer que celle-ci est la seule explication possible à ce qui s'est passé".

Le spécialiste rappelle qu'il a fallu plus de 10 ans aux juges du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), établi en 1994, pour dresser le "constat judiciaire" du génocide des Tutsi du Rwanda, le reconnaître comme un fait établi et incontestable.

Un génocide peut être reconnu par un tribunal international, l'ONU ou les Etats eux-mêmes, mais cette qualification a suscité de nombreuses controverses. Par exemple, la Turquie admet des massacres d'Arméniens perpétrés par l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale mais récuse le terme de génocide, pourtant reconnu par une trentaine de pays.

C'est en raison de cette difficulté d'établir l'intention que l'avocat Omer Shatz a demandé en décembre 2024 auprès du procureur de la CPI d'engager des poursuites contre huit dirigeants israéliens pour "incitation publique et directe au génocide".

Dans le signalement de 170 pages remis à la CPI, sont recensées plusieurs déclarations après le 7 octobre 2023 de dirigeants, dont celle de l'ancien ministre de la défense Yoav Gallant évoquant le combat d'Israël contre des "animaux humains", ou du ministre d'extrême droite Bezalel Smotrich évoquant une "extermination totale" à Gaza.

Selon des experts, d'autres propos récents de M. Smotrich, fervent partisan du plan du président américain Donald Trump de déplacer de force les Palestiniens hors de la bande de Gaza, sont susceptibles de constituer une incitation au génocide. En mai, il a ainsi assuré que la population gazaouie, après avoir été déplacée vers le sud, commencerait à "partir en grand nombre vers des pays tiers".

Pour M. Shatz, "si on établit qu'il y a incitation, on établit l'intention".

In fine, c'est le juge qui qualifie le crime de génocide et peut entraîner des poursuites, insiste Mathilde Philip-Gay, spécialiste de justice pénale internationale et auteur de "Peut-on juger Poutine?".

"Le droit ne peut pas faire cesser une guerre. La justice va intervenir après la guerre. La qualification est très importante pour les victimes, mais elle interviendra plus tard", conclut-elle.


Echec des pourparlers pour Gaza: le Hamas accuse le médiateur américain de revirement

Le Premier ministre israélien a estimé plus tard jeudi que M. Witkoff avait "vu juste" dans ses déclarations sur les négociations et que "le Hamas [était] l'obstacle à un accord de libération des otages". (AFP)
Le Premier ministre israélien a estimé plus tard jeudi que M. Witkoff avait "vu juste" dans ses déclarations sur les négociations et que "le Hamas [était] l'obstacle à un accord de libération des otages". (AFP)
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  • Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu sont dans l'impasse, plus de deux semaines après avoir commencé
  • L'émissaire américain Steve Witkoff a acté jeudi l'échec de ces pourparlers menés à Doha sous médiation qatarie, américaine et égyptienne, et annoncé le rappel pour consultation de l'équipe américaine, mettant en cause la bonne foi du Hamas

GAZA: Un responsable du Hamas a accusé vendredi l'émissaire américain Steve Witkoff de revirement après que ce dernier a acté l'échec des négociations indirectes entre le mouvement islamiste et Israël pour une trêve à Gaza.

"Les déclarations négatives de l'émissaire américain Witkoff vont complètement à l'encontre du contexte dans lequel s'est déroulé le dernier cycle de négociations – et il le sait parfaitement", a déclaré Bassem Naïm, important membre du bureau politique du Hamas, lors d'un entretien avec l'AFP.

"Elles s'inscrivent dans une logique de soutien à la position israélienne", a-t-il ajouté.

Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu sont dans l'impasse, plus de deux semaines après avoir commencé.

L'émissaire américain Steve Witkoff a acté jeudi l'échec de ces pourparlers menés à Doha sous médiation qatarie, américaine et égyptienne, et annoncé le rappel pour consultation de l'équipe américaine, mettant en cause la bonne foi du Hamas.

M. Naïm a accusé M. Witkoff d'avoir changé d'avis en expliquant que l'émissaire américain avait estimé "il y a seulement quelques jours" que les échanges étaient positifs.

"Les médiateurs ont accueilli très positivement la réponse du Hamas, qu'ils ont considérée comme constructive et susceptible de mener à un accord, d'autant qu'elle se rapproche largement de la proposition soumise par les médiateurs aux deux parties", a affirmé M. Naïm.

Les dernières discussions devaient porter selon lui sur les détails du retrait de l'armée israélienne de la bande de Gaza.

Il a même déclaré qu'un "accord de principe" avait été trouvé pour "une formule" d'échange entre personnes prises en otages en Israël le 7 octobre 2023, et prisonniers palestiniens détenus par Israël.

M. Naïm a appelé l'émissaire américain à "faire pression" sur le gouvernement israélien qui n'a pas l'intention de parvenir à un accord de trêve, selon lui.

Le Premier ministre israélien a estimé plus tard jeudi que M. Witkoff avait "vu juste" dans ses déclarations sur les négociations et que "le Hamas [était] l'obstacle à un accord de libération des otages".

 


Gaza: la malnutrition touche un quart des jeunes enfants examinés par MSF la semaine dernière

Caroline Willemen, coordinatrice de projet à la clinique MSF dans la ville de Gaza, explique qu'ils enregistrent "désormais 25 nouveaux patients souffrant de malnutrition chaque jour".  Dans cette clinique, le nombre de personnes souffrant de malnutrition a quadruplé depuis le 18 mai et le taux de malnutrition sévère chez les enfants de moins de cinq ans a triplé au cours des deux dernières semaines. (AFP)
Caroline Willemen, coordinatrice de projet à la clinique MSF dans la ville de Gaza, explique qu'ils enregistrent "désormais 25 nouveaux patients souffrant de malnutrition chaque jour". Dans cette clinique, le nombre de personnes souffrant de malnutrition a quadruplé depuis le 18 mai et le taux de malnutrition sévère chez les enfants de moins de cinq ans a triplé au cours des deux dernières semaines. (AFP)
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  • "L'utilisation délibérée de la faim comme arme de guerre par les autorités israéliennes à Gaza a atteint des niveaux sans précédent, les patients et les professionnels de santé souffrant eux-mêmes de la faim", alerte MSF
  • Caroline Willemen, coordinatrice de projet à la clinique MSF dans la ville de Gaza, explique qu'ils enregistrent "désormais 25 nouveaux patients souffrant de malnutrition chaque jour"

GENEVE: Un quart des enfants âgés de six mois à cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes examinés la semaine dernière dans les installations de Médecins sans frontières (MSF) à Gaza souffrent de malnutrition, a dénoncé l'ONG vendredi.

"L'utilisation délibérée de la faim comme arme de guerre par les autorités israéliennes à Gaza a atteint des niveaux sans précédent, les patients et les professionnels de santé souffrant eux-mêmes de la faim", alerte MSF dans un communiqué.

Caroline Willemen, coordinatrice de projet à la clinique MSF dans la ville de Gaza, explique qu'ils enregistrent "désormais 25 nouveaux patients souffrant de malnutrition chaque jour".

Dans cette clinique, le nombre de personnes souffrant de malnutrition a quadruplé depuis le 18 mai et le taux de malnutrition sévère chez les enfants de moins de cinq ans a triplé au cours des deux dernières semaines.

"Il s'agit d'une famine délibérée, provoquée par les autorités israéliennes dans le cadre de la campagne génocidaire en cours. Affamer, tuer et blesser des personnes qui cherchent désespérément de l'aide est inacceptable", dénonce MSF.

Israël, dont l'offensive a débuté au lendemain de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, fait face à une pression internationale croissante concernant la situation humanitaire dramatique de Gaza. Il a très partiellement assoupli fin mai un blocus total imposé début mars à l'enclave palestinienne, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.

Israël accuse de son côté le mouvement islamiste Hamas d'exploiter la souffrance des civils, notamment en volant la nourriture distribuée pour la revendre à des prix exorbitants ou en tirant sur les personnes qui attendent l'aide.

"Crimes de guerre" 

Pendant ce temps, alerte MSF, "les attaques se poursuivent sur les sites de distribution alimentaire, où le mécanisme de distribution sponsorisé par les autorités israéliennes à travers la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), tue de façon répétée les personnes qui cherchent désespérément à obtenir de l'aide".

L'ONU a accusé mardi l'armée israélienne d'avoir tué à Gaza depuis fin mai plus de 1.000 personnes qui cherchaient à obtenir de l'aide humanitaire, dont la grande majorité près de centres de cette fondation, soutenue aussi par les Etats-Unis.

"Ces distributions alimentaires ne sont pas de l'aide humanitaire, ce sont des crimes de guerre commis au grand jour et sous couvert de compassion. Ceux qui se rendent aux distributions alimentaires de la GHF savent qu'ils ont autant de chances de recevoir un sac de farine que de repartir avec une balle dans la tête", déclare le Dr Mohammed Abu Mughaisib, coordinateur médical adjoint de MSF à Gaza.

En plus des personnes blessées sur les sites de distribution de la GHF, les équipes de MSF ont soigné des dizaines de personnes blessées par l'armée israélienne alors qu'elles attendaient le passage de camions transportant de la farine.

Le 20 juillet, les équipes médicales de MSF et du ministère de la Santé de la clinique Sheikh Radwan dans le nord de Gaza ont soigné 122 personnes blessées par balle alors qu'elles attendaient une distribution de farine, et 46 personnes étaient déjà mortes à leur arrivée.

Le 3 juillet, un employé de MSF a été tué dans un incident similaire à Khan Younès.


L'Arabie saoudite se félicite de l'annonce par Macron de la reconnaissance par la France de l'État palestinien

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  • Le royaume renouvelle son appel aux autres pays qui n'ont pas encore reconnu un État palestinien à prendre des mesures similaires pour le faire
  • L'Arabie saoudite renouvelle également son appel aux autres pays qui ne l'ont pas encore fait à reconnaître un État palestinien, a déclaré le ministère des affaires étrangères

RIYADH : L'Arabie saoudite a salué la déclaration du président français Emmanuel Macron selon laquelle son pays reconnaîtrait un État palestinien lors de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre.

"Fidèle à son engagement historique en faveur d'une paix juste et durable au Moyen-Orient, j'ai décidé que la France reconnaîtra l'État de Palestine", a posté M. Macron sur les médias sociaux jeudi soir.

Le ministère des affaires étrangères de l'Arabie saoudite a réagi dans un communiqué vendredi : "Le Royaume salue cette décision historique, qui réaffirme le consensus de la communauté internationale sur le droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à établir son État indépendant sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale."

"Le Royaume souligne l'importance des efforts continus déployés par les États pour mettre en œuvre les résolutions internationales et faire respecter le droit international.

L'Arabie saoudite renouvelle également son appel aux autres pays qui ne l'ont pas encore fait à reconnaître un État palestinien, a déclaré le ministère des affaires étrangères.

Au total, 142 pays soutiennent désormais la création d'un État palestinien, selon un décompte de l'AFP.

Cette décision intervient dans le contexte de l'assaut dévastateur du régime israélien sur Gaza, qui a fait des milliers de morts et des millions de déplacés, et qui fait l'objet d'accusations de crimes de guerre et de génocide, y compris de famine.

Une organisation de distribution d'aide soutenue par Israël a été accusée d'avoir tiré sur des civils non armés qui tentaient d'obtenir de la nourriture.

Les Nations unies ont déclaré que 875 personnes avaient été tuées au cours des six dernières semaines près des sites d'aide créés par Israël.

Les négociations de paix visant à mettre fin à la guerre et à échanger des prisonniers et des otages semblaient avoir échoué jeudi soir, après que le président américain Donald Trump a rappelé ses négociateurs.

L'envoyé américain au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a déclaré : "Nous allons maintenant envisager d'autres options pour ramener les otages à la maison et essayer de créer un environnement plus stable pour la population de Gaza."

Le Hamas a déclaré qu'il était surpris par les commentaires de M. Witkoff, mais qu'il était prêt à poursuivre les négociations.