Israël: les militants du bateau pour Gaza transférés à l'aéroport pour être rapatriés

Les militants pro-palestiniens du voilier Madleen, arraisonné par Israël alors qu'il tentait de rallier la bande de Gaza, ont été transférés à l'aéroport de Tel-Aviv en vue de leur rapatriement, a annoncé mardi le ministère israélien des Affaires étrangères. (AFP)
Les militants pro-palestiniens du voilier Madleen, arraisonné par Israël alors qu'il tentait de rallier la bande de Gaza, ont été transférés à l'aéroport de Tel-Aviv en vue de leur rapatriement, a annoncé mardi le ministère israélien des Affaires étrangères. (AFP)
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Publié le Mardi 10 juin 2025

Israël: les militants du bateau pour Gaza transférés à l'aéroport pour être rapatriés

  • Escorté par deux navires de la marine israélienne, le bateau est arrivé dans la soirée dans le port d'Ashdod, dans le sud d'Israël
  • La Coalition de la flottille pour la liberté, qui a affrété le bateau, a confirmé que ses militants étaient sous la garde des autorités israéliennes et qu'ils "pourraient être autorisés à partir depuis Tel Aviv" dès la nuit de lundi à mardi

JERUSALEM: Les militants pro-palestiniens du voilier Madleen, arraisonné par Israël alors qu'il tentait de rallier la bande de Gaza, ont été transférés à l'aéroport de Tel-Aviv en vue de leur rapatriement, a annoncé mardi le ministère israélien des Affaires étrangères.

"Ceux qui refusent de signer les documents d'expulsion et de quitter Israël seront traduits devant une autorité judiciaire, conformément à la loi israélienne, pour autoriser leur expulsion", a indiqué le ministère sur X, ajoutant que les militants avaient rencontré à l'aéroport les consuls de leurs pays respectifs.

Le Madleen a été arraisonné par Israël lundi matin alors qu'il tentait de rallier la bande de Gaza avec de l'aide humanitaire et 12 militants pro-palestiniens à son bord, dont la Suédoise Greta Thunberg. Il est arrivé dans la soirée de lundi au port israélien d'Ashdod.

Escorté par deux navires de la marine israélienne, le bateau est arrivé dans la soirée dans le port d'Ashdod, dans le sud d'Israël.

La Coalition de la flottille pour la liberté, qui a affrété le bateau, a confirmé que ses militants étaient sous la garde des autorités israéliennes et qu'ils "pourraient être autorisés à partir depuis Tel Aviv" dès la nuit de lundi à mardi.

"Nous continuons d'exiger la libération immédiate de tous les volontaires", a écrit l'organisation sur X, affirmant que "leur détention est illégale et constitue une violation du droit international".

Le voilier avec à son bord des militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, était parti d'Italie le 1er juin pour "briser le blocus israélien" de Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus de 20 mois d'une guerre déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur Israël.

L'armée israélienne a indiqué que le bateau avait été "arraisonné" dans la nuit, sans préciser à quel endroit.

"Si vous voyez cette vidéo, nous avons été interceptés et kidnappés dans les eaux internationales", a déclaré Greta Thunberg dans une vidéo préenregistrée partagée par la Coalition de la flottille pour la liberté.

Des images diffusées par cette dernière montrent les militants à bord portant des gilets de sauvetage orange, les mains en l'air au moment de l'interception, certains remettant leur téléphone portable conformément aux instructions. Peu de temps avant, certains ont jeté leur téléphone ou tablette par-dessus bord.

"Scandale" 

La Coalition de la flottille pour la liberté, lancée en 2010, est un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens, combinant aide humanitaire et protestation politique contre le blocus de Gaza.

Outre Greta Thunberg, l'eurodéputée franco-palestinienne de gauche Rima Hassan figure aussi dans le groupe, ainsi que deux journalistes.

La France a "passé tous les messages" à Israël pour que "la protection" de ses ressortissants, au nombre de six, "soit assurée" et qu'ils "puissent retrouver le sol français", a déclaré lundi le président Emmanuel Macron, dénonçant comme un "scandale" le blocus humanitaire à Gaza.

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées lundi soir à travers la France à l'appel de la gauche en soutien à ces militants.

La Turquie a dénoncé une "attaque odieuse" et une "violation flagrante du droit international".

En 2010, une flottille internationale transportant près de 700 passagers, partie de Turquie pour tenter de forcer le blocus de Gaza, avait été stoppée par une opération militaire israélienne qui avait fait dix morts parmi les militants.

Après avoir atteint la côte égyptienne, le Madleen s'était approché de Gaza en dépit des mises en garde d'Israël contre toute tentative de "briser le blocus maritime de Gaza, dont l'objectif principal est d'empêcher le transfert d'armes au Hamas".

"Publicité" 

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a accusé lundi "Greta Thunberg et les autres (d'avoir) essayé de mettre en scène une provocation médiatique dans le seul but de se faire de la publicité".

Israël fait face à une forte pression internationale pour mettre fin à la guerre. Les bombardements quotidiens de son armée ont dévasté la bande de Gaza, où la population est menacée de famine du fait du siège et des fortes limitations sur l'aide humanitaire, selon l'ONU.

L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.

Sur les 251 personnes alors enlevées, 54 restent retenues à Gaza, dont au moins 32 mortes, selon les autorités israéliennes.

Plus de 54.880 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne de représailles à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

 


Attentat à Damas: la Turquie ne laissera pas la Syrie «entraînée dans l'instabilité», affirme Erdogan

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  • Selon le chef de l'Etat turc, "cet acte terroriste odieux", attribué par les autorités syriennes à un membre du groupe jihadiste Etat islamique (EI), vise notamment à saper "la culture du vivre ensemble et la stabilité de notre région"
  • Le groupe EI avait pris le contrôle de vastes pans des territoires syrien et irakien au début de la guerre civile syrienne, qui a éclaté en 2011, proclamant la création d'un "califat" transfrontalier en 2014

Istanbul: La Turquie, soutien des nouvelles autorités à Damas, ne laissera pas la Syrie se faire "entraîner à nouveau dans l'instabilité", a affirmé lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan, au lendemain d'un attentat dans une église à Damas qui a fait au moins 22 morts.

"Nous ne permettrons jamais que la Syrie, pays voisin et frère, qui pour la première fois après des années d'oppression et de guerre envisage son avenir avec espoir, soit entraînée à nouveau dans l'instabilité par des groupes terroristes", a écrit M. Erdogan sur X.

Selon le chef de l'Etat turc, "cet acte terroriste odieux", attribué par les autorités syriennes à un membre du groupe jihadiste Etat islamique (EI), vise notamment à saper "la culture du vivre ensemble et la stabilité de notre région".

Le groupe EI avait pris le contrôle de vastes pans des territoires syrien et irakien au début de la guerre civile syrienne, qui a éclaté en 2011, proclamant la création d'un "califat" transfrontalier en 2014.

Les forces kurdes syriennes soutenues par les Etats-Unis l'ont vaincu en 2019, mais les jihadistes ont maintenu une présence, en particulier dans le vaste désert syrien.


Israël: les secours annoncent 23 blessés après des tirs de missiles depuis l'Iran

La police israélienne a dit être déployée sur au moins deux points d'impact, un à Haïfa (nord) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv). (AFP)
La police israélienne a dit être déployée sur au moins deux points d'impact, un à Haïfa (nord) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv). (AFP)
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  • Un total de 23 personnes ont été blessées dans tout le pays lors des attaques, dont "deux dans un état modéré et les autres légèrement blessées", a affirmé à des journalistes Eli Bin, chef du Magen David Adom (MDA)
  • Plus tôt dans la journée, ce service de secours avait fait état de 16 blessés, alors que les opérations se poursuivaient pour venir en aide aux victimes des frappes de la nuit

JERUSALEM: Une organisation israélienne de premiers secours a annoncé dimanche avoir pris en charge 23 blessés après des tirs de missiles depuis l'Iran, tandis que la télévision publique diffusait des images d'importants dégâts "dans le centre" d'Israël.

Un total de 23 personnes ont été blessées dans tout le pays lors des attaques, dont "deux dans un état modéré et les autres légèrement blessées", a affirmé à des journalistes Eli Bin, chef du Magen David Adom (MDA), l'équivalent israélien de la Croix-Rouge.

Plus tôt dans la journée, ce service de secours avait fait état de 16 blessés, alors que les opérations se poursuivaient pour venir en aide aux victimes des frappes de la nuit.

La chaîne publique KAN 11 a diffusé des images d'importants dégâts "dans le centre du pays", sans plus de précisions, montrant un immeuble de plusieurs étages à la façade totalement détruite et des bâtiments gravement endommagés autour.

"Plusieurs immeubles résidentiels de deux étages ont été gravement endommagés, certains se sont effondrés", a décrit un secouriste du MDA, Moti Nissan, à propos d'un des sites d'intervention de l'organisation, sans préciser lequel compte tenu des restrictions imposées par la censure militaire.

La police israélienne a dit être déployée sur au moins deux points d'impact, un à Haïfa (nord) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv).

Israël a lancé le 13 juin une attaque d'une ampleur sans précédent sur l'Iran avec l'ambition affichée d'empêcher le pays de se doter de la bombe atomique, objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre.

Son armée a frappé des centaines de sites militaires ou liés au programme nucléaire iranien, décapité l'état-major général des forces armées, et tué une dizaine de scientifiques du nucléaire.

Les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 25 morts en Israël. En Iran, les frappes israéliennes ont fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, en majorité des civils, a indiqué samedi le ministère de la Santé.

Les Etats-Unis ont annoncé avoir frappé des sites nucléaires iraniens dans la nuit de samedi à dimanche.

Ces attaques américaines "auront des conséquences éternelles", a averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, affirmant que l'Iran se réservait "toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple".


Fermer le détroit d'Ormuz serait «extrêmement dangereux», prévient l'UE

Cette image extraite d'une vidéo fournie par le site officiel des Gardiens de la révolution iranienne via SEPAH News le 20 juillet 2019 montre des membres du Corps des Gardiens de la révolution islamique montant à bord du pétrolier battant pavillon britannique Stena Impero dans le détroit d'Ormuz. (AFP/Archives)
Cette image extraite d'une vidéo fournie par le site officiel des Gardiens de la révolution iranienne via SEPAH News le 20 juillet 2019 montre des membres du Corps des Gardiens de la révolution islamique montant à bord du pétrolier battant pavillon britannique Stena Impero dans le détroit d'Ormuz. (AFP/Archives)
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  • « Les craintes de représailles et d'escalade de la guerre sont énormes, en particulier la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran, qui serait extrêmement dangereuse et n'arrangerait personne », a insisté Mme Kallas devant la presse.
  • Près de 20 % du pétrole mondial transite par ce détroit, au large des côtes iraniennes, et sa fermeture pourrait bouleverser le marché mondial et provoquer une flambée des prix. 

BRUXELLES : La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a averti lundi que la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran « serait extrêmement dangereuse », rappelant que l'Union européenne appelait à une solution diplomatique et à la désescalade.

Réunis à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères se concentrent sur une solution diplomatique après les frappes américaines sans précédent contre les sites nucléaires iraniens.

« Les craintes de représailles et d'escalade de la guerre sont énormes, en particulier la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran, qui serait extrêmement dangereuse et n'arrangerait personne », a insisté Mme Kallas devant la presse.

Près de 20 % du pétrole mondial transite par ce détroit, au large des côtes iraniennes, et sa fermeture pourrait bouleverser le marché mondial et provoquer une flambée des prix. 

L'UE fait appel à la diplomatie. « Nous avons eu des entretiens avec le ministre iranien Abbas Araghchi vendredi, et l'Iran s'est montré ouvert à la discussion sur le nucléaire, mais aussi sur les questions de sécurité plus larges qui affectent l'Europe. Il est donc essentiel de poursuivre ce dialogue », a exhorté Kaja Kallas.

De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réclamé « l'arrêt des frappes » afin d'éviter une « guerre éternelle » avec l'Iran.

« Il n'y a pas de solution durable à ce problème par la voie militaire et seule la négociation permettra d'encadrer strictement de manière durable le programme nucléaire iranien », a-t-il déclaré avant la réunion avec ses homologues européens.

« L'Europe peut apporter son expérience, sa compétence et sa connaissance fine de ces questions pour ouvrir un espace de négociation conduisant à un encadrement de ces activités déstabilisatrices de l'Iran », a-t-il assuré.

La France rejette « toute tentative d'organisation d'un changement de régime par la force » en Iran, a ajouté Jean-Noël Barrot. « Il serait illusoire et dangereux de penser que l'on peut provoquer un tel changement par la force et par les bombes. »