BEYROUTH: Des bombardements israéliens ont coûté la vie à 12 personnes mardi dans la région de la Békaa, dans l'est du Liban, en dépit du cessez-le-feu en vigueur depuis huit mois, ont indiqué les autorités libanaises, l'armée israélienne disant viser le Hezbollah.
L'armée israélienne a indiqué avoir mené des raids sur "plusieurs cibles terroristes du Hezbollah dans la Bekaa", citant des "camps militaires" de "la force Radwan", l'unité militaire d'élite du Hezbollah.
Parmi les cibles visées, elle cite des installations "utilisées pour planifier et mener des attaques terroristes contre les troupes (israéliennes) et l'Etat d'Israël".
Le ministère libanais de la Santé a indiqué que "les raids aériens israéliens sur les gouvernorats de la Békaa et de Baalbeck-Hermel ont fait 12 morts et 12 blessés".
Selon le ministère, toutes les victimes ont péri dans un bombardement sur Wadi Fara, dans le district de Baalbeck, précisant qu'il s'agissait de sept Syriens et cinq Libanais.
L'agence de presse officielle Ani avait auparavant rapporté que le bombardement avait "visé un camp de déplacés syriens".
- "Escalade majeure" -
Le Hezbollah a dénoncé une "escalade majeure dans le contexte de l'agression continue contre le Liban et son peuple".
Il a appelé les autorités libanaises à "agir de manière sérieuse, immédiate et ferme" pour faire respecter le cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à la guerre entre Israël et le Hezbollah.
Malgré cet accord, entré en vigueur après plus d'un an d'hostilités et deux mois de guerre ouverte ayant fortement affaibli le mouvement soutenu par l'Iran, Israël bombarde régulièrement le Liban, principalement dans le sud.
L'armée israélienne affirme viser le Hezbollah et accuse les autorités libanaises de ne pas agir suffisamment pour le désarmer.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré que ces bombardements constituaient "un message clair" adressé au Hezbollah et au gouvernement libanais "qui est responsable du respect de l'accord" de cessez-le-feu.
"Nous frapperons tous les terroristes et contrecarrerons toute menace pesant sur les habitants du nord (frontalier du Liban) et sur l'Etat d'Israël, et nous riposterons avec une force maximale contre toute tentative de reconstruction", a-t-il déclaré.
Le communiqué de l'armée israélienne précise que depuis que Israël a "éliminé" en septembre les commandants de la force Radwan, "l'unité s'efforce de rétablir ses capacités".
Le stockage d'armes et autres "activités" dans les sites visés mardi "constituent une violation flagrante des accords entre Israël et le Liban et représentent une menace future pour l'Etat d'Israël", ajoute le communiqué.
En vertu de l'accord de trêve, le Hezbollah devait retirer ses combattants au nord du fleuve Litani, à quelque 30 kilomètres de la frontière israélienne, seules l'armée libanaise et les forces de maintien de la paix des Nations unies devant être déployées dans le secteur.
Israël, qui devait de son côté retirer complètement ses troupes du Liban, les maintient toutefois dans cinq positions du sud du pays.