Plan pour Gaza: le Hamas veut amender la clause sur le désarmement, selon une source proche du mouvement

Le plan du président américain, approuvé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, prévoit un cessez-le-feu, la libération de tous les otages retenus par le Hamas, le désarmement du mouvement palestinien et un retrait progressif d'Israël de la bande de Gaza. (AFP)
Le plan du président américain, approuvé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, prévoit un cessez-le-feu, la libération de tous les otages retenus par le Hamas, le désarmement du mouvement palestinien et un retrait progressif d'Israël de la bande de Gaza. (AFP)
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Publié le Mercredi 01 octobre 2025

Plan pour Gaza: le Hamas veut amender la clause sur le désarmement, selon une source proche du mouvement

  • Les négociateurs du mouvement islamiste palestinien ont tenu des discussions mardi à Doha, la capitale du Qatar, avec les médiateurs qataris et égyptiens ainsi que des responsables turcs, a indiqué cette source sous couvert d'anonymat
  • Le Hamas a besoin de "deux ou trois jours tout au plus" pour donner sa réponse, a-t-elle ajouté

DOHA: Le Hamas souhaite amender des clauses du plan de Donald Trump pour Gaza, notamment sur le désarmement, a affirmé mercredi à l'AFP une source palestinienne proche de la direction du mouvement, le Premier ministre du Qatar soulignant que certaines dispositions devaient être clarifiées.

Les négociateurs du mouvement islamiste palestinien ont tenu des discussions mardi à Doha, la capitale du Qatar, avec les médiateurs qataris et égyptiens ainsi que des responsables turcs, a indiqué cette source sous couvert d'anonymat.

Le Hamas a besoin de "deux ou trois jours tout au plus" pour donner sa réponse, a-t-elle ajouté.

Le plan du président américain, approuvé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, prévoit un cessez-le-feu, la libération de tous les otages retenus par le Hamas, le désarmement du mouvement palestinien et un retrait progressif d'Israël de la bande de Gaza.

Mais le Hamas "souhaite modifier certaines clauses comme celle sur le désarmement et l'expulsion des cadres du Hamas", selon cette même source.

Les dirigeants du Hamas veulent également des "garanties internationales" qu'Israël se retirera intégralement de la bande de Gaza et qu'il n'y aura plus d'assassinats à l'intérieur ou à l'extérieur du territoire palestinien, a-t-elle ajouté.

Six personnes ont été tuées en septembre dans une attaque israélienne visant des responsables du Hamas réunis à Doha pour discuter d'une proposition de cessez-le-feu.

"Besoin de clarifications" 

Le Hamas est également en contact avec "d'autres parties régionales et arabes", a ajouté la source, sans donner de détails.

Une autre source proche des négociations a déclaré à l'AFP qu'"il existe deux opinions au sein du Hamas" concernant le plan américain.

"La première soutient l'approbation inconditionnelle, car la priorité est un cessez-le-feu dans le cadre des garanties données par Trump, avec des médiateurs veillant à ce qu'Israël mette en œuvre le plan", a déclaré cette source.

"La seconde émet de sérieuses réserves concernant des clauses clés, rejetant le désarmement et les expulsions (...) Elle privilégie une approbation conditionnelle, assortie de clarifications reflétant les exigences du Hamas et des mouvements de la résistance", a-t-elle ajouté.

"Le Hamas et les mouvements veulent un cessez-le-feu immédiat, mais pas au prix d'un compromis sur les principes nationaux fondamentaux", a-t-elle conclu.

Le Premier ministre du Qatar, dont le pays joue le rôle de médiateur avec l'Egypte et les Etats-Unis, a affirmé mardi que le plan visait à mettre fin aux souffrances des Palestiniens, tout en soulignant que certaines de ses dispositions devaient être précisées.

Il y a "des choses qui ont besoin d'être clarifiées, qui devront certainement faire l'objet de discussions et de négociations", a déclaré Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani dans une interview à chaîne qatarie Al Jazeera.

"La question du retrait (israélien), bien sûr, nécessite des clarifications et du travail, et je pense que cela doit être discuté en détails. C'est avant tout le devoir de la partie palestinienne, avec la partie israélienne", a-t-il ajouté.


Israël lance un dernier appel aux habitants de Gaza-ville à fuir vers le sud

La Défense civile a fait état mercredi de 13 morts dans des frappes israéliennes à Gaza-ville, dont l'une a visé une école abritant des déplacés et tué six personnes tandis que l'autre sur une maison a fait sept morts, dont des femmes et des enfants. (AFP)
La Défense civile a fait état mercredi de 13 morts dans des frappes israéliennes à Gaza-ville, dont l'une a visé une école abritant des déplacés et tué six personnes tandis que l'autre sur une maison a fait sept morts, dont des femmes et des enfants. (AFP)
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  • "C'est la dernière occasion pour les habitants de Gaza qui le souhaitent de se déplacer vers le sud et de laisser les terroristes du Hamas isolés dans la ville de Gaza", a déclaré le ministre, Israël Katz, sur X
  • M. Katz a affirmé que l'armée menait une opération qui "coupe Gaza en deux, entre le nord et le sud" et ajouté que toute personne quittant Gaza-ville vers le sud devrait désormais passer par un point de contrôle militaire

NUSEIRAT: Le ministre de la Défense israélien a lancé mercredi un dernier avertissement aux habitants de la ville de Gaza pour qu'ils fuient vers le sud, pendant que le Hamas poursuit l'examen du plan de paix proposé par Donald Trump.

Des bombardements intenses, selon des témoins, ont visé la ville de Gaza, dans le nord du territoire palestinien, où l'armée israélienne mène depuis deux semaines une offensive qui a fait fuir des centaines de milliers de personnes.

"C'est la dernière occasion pour les habitants de Gaza qui le souhaitent de se déplacer vers le sud et de laisser les terroristes du Hamas isolés dans la ville de Gaza", a déclaré le ministre, Israël Katz, sur X, ajoutant que les personnes qui resteraient seraient "considérées comme des terroristes et des partisans du terrorisme".

M. Katz a affirmé que l'armée menait une opération qui "coupe Gaza en deux, entre le nord et le sud" et ajouté que toute personne quittant Gaza-ville vers le sud devrait désormais passer par un point de contrôle militaire.

L'armée avait peu avant déclaré fermer la dernière route permettant aux habitants du sud de Gaza de rejoindre le nord.

"Je ne partirai pas" 

La Défense civile a fait état mercredi de 13 morts dans des frappes israéliennes à Gaza-ville, dont l'une a visé une école abritant des déplacés et tué six personnes tandis que l'autre sur une maison a fait sept morts, dont des femmes et des enfants.

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit se renseigner.

"Les explosions ne s'arrêtent pas", a témoigné Rabah al-Halabi, un homme de 60 ans, joint par téléphone, qui vit sous une tente dans l'enceinte de l'hôpital Al-Chifa à Gaza-ville.

"Je ne partirai pas, car la situation à Gaza-ville n'est pas différente de celle dans le sud de la bande de Gaza. Toutes les zones sont dangereuses, les bombardements sont omniprésents et les déplacements sont terrifiants et humiliants", a-t-il ajouté.

Le Comité international de la Croix-Rouge a annoncé être "contraint" de suspendre ses activités à Gaza-ville en raison de l'intensification des opérations militaires israéliennes, tout en avertissant que "des dizaines de milliers de personnes" restées sur place faisaient face à des "conditions humanitaires effroyables".

Médecins sans frontières avait annoncé il y a quelques jours suspendre ses activités dans cette ville. Certaines agences de l'ONU et organisations humanitaires continuent toutefois d'y opérer.

"Deux opinions" 

Pendant ce temps, le Hamas poursuit l'examen du plan américain, qui prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des otages retenus à Gaza, le désarmement des combattants palestiniens, un retrait israélien progressif du territoire et la mise en place d'une autorité de transition.

Le président américain avait fixé mardi au mouvement islamiste un ultimatum de "trois ou quatre jours" pour accepter son plan, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit accepter.

Une source proche des négociations qui se déroulent au Qatar a déclaré à l'AFP qu'"il existe deux opinions au sein du Hamas".

"La première soutient l'approbation inconditionnelle, car la priorité est un cessez-le-feu dans le cadre des garanties données par Trump, avec des médiateurs veillant à ce qu'Israël mette en oeuvre le plan", a déclaré cette source.

"La seconde émet de sérieuses réserves concernant des clauses clés, rejetant le désarmement et les expulsions (...) Elle privilégie une approbation conditionnelle, assortie de clarifications reflétant les exigences du Hamas et des mouvements de la résistance", a-t-elle ajouté.

Une source palestinienne proche du Hamas a déclaré mercredi à l'AFP qu'"aucune décision finale" n'avait été prise et que le mouvement "aurait probablement besoin de deux à trois jours".

Le Hamas "souhaite modifier certaines clauses comme celle sur le désarmement et l'expulsion des cadres" du mouvement hors du territoire, selon cette source.

Elle a ajouté que le Hamas voulait notamment des "garanties internationales" qu'Israël se retirerait intégralement de la bande de Gaza.

L'attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre, a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 47 sont toujours retenues à Gaza dont 25 sont mortes selon l'armée israélienne.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 66.148 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.


Jomana Alrashid devient la première Saoudienne à figurer dans la liste TIME100 Next

Jomana R. Alrashid, PDG du Saudi Research and Media Group et présidente de la Red Sea Film Foundation. (Fourni)
Jomana R. Alrashid, PDG du Saudi Research and Media Group et présidente de la Red Sea Film Foundation. (Fourni)
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  • La présence d’Alrashid met en lumière son rôle de pionnière et marque une étape majeure pour les femmes saoudiennes sur la scène mondiale
  • Sous sa direction, le SRMG a redéfini la manière dont les médias arabes interagissent avec le public, tout en formant une nouvelle génération de talents

​​​​​​RIYAD : Jomana R. Alrashid, PDG du Saudi Research and Media Group (SRMG) et présidente de la Red Sea Film Foundation, entre dans l’histoire en devenant la première Saoudienne à figurer dans la liste TIME100 Next du magazine Time.

Une extension de la célèbre liste TIME100 des personnes les plus influentes dans le monde, TIME100 Next met en lumière 100 leaders émergents qui façonnent l’avenir des affaires, de la culture, du sport, de la politique, de la santé, de la science, de l’activisme, et plus encore.

La nomination d’Alrashid souligne son leadership visionnaire dans les domaines des affaires et des médias, et marque une avancée majeure pour la représentation des femmes saoudiennes à l’échelle internationale. À ses côtés figurent notamment Karoline Leavitt (porte-parole de la Maison-Blanche), le prodige du football Lamine Yamal, Irfaan Ali (président du Guyana), et bien d’autres figures montantes.

Le magazine Time décrit Alrashid comme « une architecte du paysage médiatique en pleine mutation au Moyen-Orient ». Depuis sa nomination en 2020 comme première femme PDG du SRMG, elle a mené une transformation radicale vers le numérique, lancé de nouveaux pôles médiatiques innovants et noué des partenariats internationaux majeurs. Ces initiatives se traduisent par une forte croissance de la valeur boursière du SRMG, symbole de la confiance des investisseurs dans ses stratégies en matière de développement et de gestion dans les secteurs des médias, du divertissement et de la technologie. Sous sa direction, la SRMG a redéfini la manière dont les médias arabes s'adressent au public, tout en formant de nouvelles générations de talents.

En tant que présidente de la Red Sea Film Foundation, elle a été une force motrice dans l’essor du cinéma à travers le monde arabe, l’Afrique et l’Asie. Elle a mis en œuvre des initiatives pour soutenir les cinéastes et favoriser la collaboration internationale. Résultat : plus de 80 films soutenus ont été projetés et récompensés dans les plus grands festivals internationaux — Cannes, Venise, Berlin, Toronto, Sundance.

Ces cinéastes et leurs histoires, longtemps marginalisés dans l’industrie mondiale, trouvent aujourd’hui une reconnaissance à grande échelle. Le Festival international du film de la mer Rouge s’impose désormais comme un rendez-vous incontournable du cinéma, de la culture et de la créativité à l’échelle mondiale.

Commentant sa sélection, Alrashid a déclaré : « Je suis profondément honorée de figurer dans la liste TIME100 Next. Cette reconnaissance reflète le travail collectif des équipes exceptionnelles du SRMG et de la Red Sea Film Foundation. C’est aussi le reflet de la vision et du leadership qui portent la transformation spectaculaire en cours en Arabie saoudite et dans la région — un avenir fondé sur l’innovation, la créativité et le récit, avec une portée mondiale. »

Cette distinction consacre non seulement son influence grandissante à l’international, mais aussi le rôle clé que jouent les industries créatives et médiatiques saoudiennes dans les débats culturels mondiaux. Dans le contexte de transformation culturelle et économique du Royaume, le leadership d’Alrashid incarne à la fois l’esprit de progrès et le pouvoir du récit pour inspirer et unir à l’échelle globale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite et d'autres pays arabes et musulmans soutiennent le plan de paix de Trump pour Gaza

Le président américain Donald Trump s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (sans photo) dans la salle à manger d'État de la Maison Blanche, à Washington, D.C., États-Unis, le 29 septembre 2025. (Reuters)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (sans photo) dans la salle à manger d'État de la Maison Blanche, à Washington, D.C., États-Unis, le 29 septembre 2025. (Reuters)
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  • Le président américain dévoile sa proposition en 20 points après s'être entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche
  • Les ministres arabes et musulmans saluent les "efforts sincères" de Donald Trump et se disent confiants dans sa capacité à "trouver un chemin vers la paix" dans la région

RIYAD: Les ministres des Affaires étrangères de l'Arabie saoudite, de la Jordanie, des Émirats arabes unis, de l'Indonésie, du Pakistan, de la Turquie, du Qatar et de l'Égypte ont exprimé leur soutien à un plan de paix visant à mettre fin à la guerre à Gaza, dévoilé lundi par le président américain Donald Trump.

Ce dernier a annoncé sa proposition lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à la suite d'entretiens entre les deux dirigeants à la Maison Blanche.

Les ministres arabes et musulmans ont publié une déclaration commune dans laquelle ils saluent les "efforts sincères" de M. Trump et expriment leur confiance dans sa capacité à "trouver un chemin vers la paix" dans la région.

Ils ont souligné l'importance de travailler en partenariat avec Washington dans la poursuite de la paix, décrivant la proposition comme une chance de faire avancer un règlement global, a rapporté l'agence de presse saoudienne. Le plan offre un cadre de stabilité, ont-ils ajouté.

La proposition, contenue dans un document en 20 points publié par la Maison Blanche, comprend un accord de cessez-le-feu, un échange d'otages détenus par le Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien échelonné de la bande de Gaza, le désarmement du Hamas et la reconstruction de la bande de Gaza avec l'aide de la communauté internationale.

L'aide humanitaire serait autorisée à entrer massivement à Gaza, les opérations de secours étant gérées par des "organismes internationaux neutres", dont les Nations unies et le Croissant-Rouge. Il n'y aurait pas de déplacement forcé des Palestiniens du territoire.

Les États-Unis travailleraient avec des partenaires arabes et d'autres partenaires internationaux pour créer une autorité transitoire chargée de superviser la sécurité à Gaza. L'Autorité palestinienne internationalement reconnue aurait dans un premier temps un rôle "représentatif" limité et devrait s'engager à procéder à des réformes avant que son rôle puisse être élargi, l'objectif étant qu'elle soit finalement en mesure de gouverner.

Bien que la proposition fasse référence à la possibilité ultime d'une "voie crédible vers l'autodétermination palestinienne et la création d'un État", les détails sont restés vagues.

M. Netanyahu a déclaré qu'il soutenait le plan de M. Trump. Toutefois, certains éléments semblent contredire les positions précédemment exprimées par son gouvernement, en particulier celles relatives à la possibilité pour l'Autorité palestinienne de gouverner à terme la bande de Gaza.

Le plan nécessite également l'accord du Hamas, qui serait tenu de désarmer volontairement, c'est-à-dire de se rendre. M. Trump a prévenu que si le groupe rejetait l'accord, il pourrait donner aux autorités israéliennes encore plus de latitude pour poursuivre leur campagne militaire dans ce territoire ravagé par la guerre.

En plus de soutenir le plan de paix de M. Trump pour Gaza, les ministres des affaires étrangères arabes et musulmans ont également salué l'engagement du président à bloquer toute tentative d'Israël d'annexer la Cisjordanie, ce qui constitue une étape importante.

Les ministres ont énoncé une série d'engagements qu'ils jugent essentiels à une paix durable et dont beaucoup sont couverts par le plan de M. Trump : efforts pour garantir qu'une aide humanitaire suffisante parvienne à Gaza sans obstruction, prévention des déplacements forcés de Palestiniens, libération des otages, mise en place d'un mécanisme de sécurité pour toutes les parties et garantie d'un retrait total d'Israël du territoire.

Ils ont ajouté que la reconstruction de Gaza et les progrès vers une solution au conflit entre Israéliens et Palestiniens fondée sur la coexistence de deux États, dans laquelle Gaza et la Cisjordanie feraient partie d'un État palestinien pleinement souverain, étaient "la clé de la stabilité et de la sécurité régionales".