Paralysée par la pandémie qui dure, l'hôtellerie en France vit un scénario-catastrophe

Jean-Virgile Crance, président du Groupement national des chaînes hôtelières (GNC), affirme qu' «on arrive à un moment extrêmement difficile: les entreprises se retrouvent avec des taux d'endettement très élevés et un manque de visibilité évident sur la sortie de crise» (Photo, AFP)
Jean-Virgile Crance, président du Groupement national des chaînes hôtelières (GNC), affirme qu' «on arrive à un moment extrêmement difficile: les entreprises se retrouvent avec des taux d'endettement très élevés et un manque de visibilité évident sur la sortie de crise» (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 15 janvier 2021

Paralysée par la pandémie qui dure, l'hôtellerie en France vit un scénario-catastrophe

  • Les coûts fixes des entreprises fermées à cause de l'épidémie réalisant plus d'un million d'euros de chiffre d'affaires par mois, seront pris en charge à 70%
  • L'hôtellerie qui souffre le plus est celle du haut de gamme, dont le flux s'est tari avec les restrictions aux frontières, et d'affaires, affaiblie par l'arrêt des congrès et séminaires

PARIS: Le plan social annoncé par le géant hôtelier AccorInvest préfigure-t-il une vague de destructions de postes dans un secteur hôtelier très éprouvé par la crise sanitaire et pour qui 2021 s'annonce d'ores et déjà difficile?  

Jeudi, le gouvernement a annoncé un nouvel élargissement de l'accès au Fonds de solidarité, afin qu'il puisse bénéficier davantage aux établissements regroupés dans des holdings et des groupes, notamment familiaux, une bouffée d'air très attendue par nombre de professionnels.

Ainsi, les coûts fixes des entreprises fermées à cause de l'épidémie (et celles des secteurs qui leur sont liés) réalisant plus d'un million d'euros de chiffre d'affaires par mois, seront pris en charge à 70% - une aide qui s'ajoutera au fond de solidarité et est pour l'instant plafonnée à 3 millions d'euros sur la période janvier-juin 2021.

Ces nouveaux dispositifs «vont aider à restructurer, et aussi à redonner le moral. Et quasiment tous les hôtels vont pouvoir y adhérer», a commenté jeudi soir Didier Chenet, président du GNI (indépendants de l'hôtellerie-restauration).

Dans un secteur de l'hôtellerie en grande souffrance, certains ont toutefois déjà annoncé des licenciements.

Ainsi le groupe AccorInvest prépare-t-il un plan social, annoncé mercredi, portant sur près de 1 900 suppressions d'emplois en Europe, dont 767 en France, contre lequel quelques dizaines de salariés et militants syndicaux ont manifesté jeudi, devant le Novotel Paris Tour Eiffel. «Zéro suppression d'emploi avec de l'argent public», ont-ils scandé. 

«La casse sociale a déjà commencé depuis des mois, mais on n'en parle pas parce qu'ils font des petits PSE, de moins de neuf salariés. On a des groupes qui ont 200, 300 salariés et qui régulièrement suppriment neuf emplois. Alors que quand on fait un gros PSE, ça attire l'attention», a déclaré Nabil Azzouz, secrétaire fédéral FO Hôtellerie restauration.

Ex-filiale d'Accor, AccorInvest exploite près de 900 hôtels sous différentes marques du géant français de l'hôtellerie (Ibis, Novotel, Mercure...) dans 28 pays. Fragilisée par la pandémie de Covid-19 qui a amputé son chiffre d'affaires de 70%, l'entreprise a demandé un prêt garanti par lÉtat (PGE) de 470 millions d'euros et doit réaliser une augmentation de capital de même ampleur.

Déjà fin octobre, Accor, sixième groupe hôtelier mondial, avait annoncé la suppression d'un millier d'emplois dans le monde, dont «300 à 400» en France, après avoir perdu 1,5 milliard d'euros au premier semestre.

«Des mastodontes qu’on imaginait insubmersibles sont aujourd'hui fragilisés», constate Didier Arino, directeur du cabinet spécialisé Protourisme. «La question c'est: combien de temps va durer la crise? Il y aura une reprise et elle sera forte, mais entre-temps il ne faut pas mourir ou être trop fragilisé», relève-t-il. «Ceux qui s'en sortiront sont ceux qui ont des fonds propres, de la trésorerie et des soutiens financiers».  

«Fin du chômage partiel»? 

Des groupes dont la rentabilité était basée sur un fort taux d'occupation et des prix élevés, souffrent particulièrement: le taux d'occupation des hôtels -qui n'ont pas été contraints de fermer, mais ont massivement gardé portes closes ou tourné au ralenti faute de clients- a chuté à moins de 33% en 2020.

«C'est un niveau catastrophique car le seuil de rentabilité est aux alentours de 60%», souligne Jean-Virgile Crance, président du Groupement national des chaînes hôtelières (GNC). «On arrive à un moment extrêmement difficile: les entreprises se retrouvent avec des taux d'endettement très élevés et un manque de visibilité évident sur la sortie de crise».

Face à ces difficultés, le patronat du secteur (Umih, GNI, GNC) veut voir le chômage partiel prolongé a minima jusqu'en juin 2021.

La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a réaffirmé jeudi que l'Etat continuerait à prendre en charge à 100% l'activité partielle des entreprises «tant que la crise durera».

De fait, à l'heure actuelle, «les groupes se préparent à la fin du chômage partiel», estime Johanna Jourdain, analyste sur le secteur hôtelier à Oddo BHF. «Ils anticipent des volumes qui ne reviendront pas en 2021, alors que les dispositifs d'aide pourraient ne plus être ». «On peut s'attendre à des annonces sur d'autres groupes».

L'hôtellerie qui souffre le plus est celle du haut de gamme, dont le flux s'est tari avec les restrictions aux frontières, et d'affaires, affaiblie par l'arrêt des congrès et séminaires. 

Fin juillet, le groupe Hôtels Constellation a la suppression de 247 emplois dans ses hôtels Martinez à Cannes, Hyatt Regency Paris Étoile et Hyatt Louvre dans la capitale.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com