Abdallah II et al-Sissi veulent raviver le processus de paix

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi (à gauche) arrive dans la capitale jordanienne Amman le 18 janvier 2021, lors d'une visite officielle au cours de laquelle il doit rencontrer le roi de Jordanie Abdallah II (Photo, Twitter/@RHCJO).
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi (à gauche) arrive dans la capitale jordanienne Amman le 18 janvier 2021, lors d'une visite officielle au cours de laquelle il doit rencontrer le roi de Jordanie Abdallah II (Photo, Twitter/@RHCJO).
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Publié le Mardi 19 janvier 2021

Abdallah II et al-Sissi veulent raviver le processus de paix

  • Amman et Le Caire sont pressentis comme membres potentiels du Quatuor international pour la paix au Moyen-Orient
  • Le président palestinien Mahmoud Abbas a reçu dimanche les chefs des services de renseignement égyptien et jordanien pour les informer de son intention d’organiser les premières élections palestiniennes depuis quatorze ans

DUBAÏ: Le roi de Jordanie Abdallah II a rencontré lundi le président Abdel Fattah al-Sissi lors de la visite officielle du dirigeant égyptien dans la capitale, Amman.

L’entretien, auquel ont participé le prince héritier jordanien Hussein ben Abdullah ainsi que des ministres et hauts fonctionnaires des deux pays, a porté sur les moyens de renforcer les relations bilatérales. Les participants ont aussi abordé les «derniers développements sur la scène régionale et arabe, et notamment la question palestinienne», a rapporté l'agence de presse officielle Petra.

Le roi a affirmé la «position claire et ferme» de la Jordanie sur la Palestine et a appelé à une paix juste et globale basée sur une solution à deux États qui garantisse l’établissement d’un État palestinien indépendant, souverain et viable, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le monarque a aussi salué les résultats du 41e sommet du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), tenu à AlUla, et qui a «contribué à renforcer la solidarité et l'unité dans les rangs arabes».

Al-Sissi est arrivé lundi en Jordanie à l’aéroport de Marka d’Amman à la tête d’une délégation officielle, à l’invitation du roi Abdallah II (Photo, Twitter/@RHCJO).

Les deux parties ont convenu de coordonner régulièrement pour unifier les efforts régionaux et internationaux, protéger la sécurité nationale arabe, et relancer les négociations de paix au Moyen-Orient.

Au cours de leur rencontre, les deux dirigeants ont aussi «discuté des mécanismes visant à élargir la coopération tripartite jordano-égypto-irakienne, et de leur souhait de continuer à renforcer ce qui a été accompli lors des trois sommets précédents.»

Le roi Abdallah et le président al-Sissi ont rencontré le Premier ministre irakien Mustafa Al-Kadhimi pour la première fois à Amman en août dernier. Les trois pays ont tenu un nombre de réunions au cours des deux dernières années, principalement axées sur le commerce, les télécommunications, le pétrole et les infrastructures, ainsi que sur la coordination de la lutte contre les extrémistes.

Selon l’agence de presse Petra, le roi «s’est félicité du niveau de coordination et de consultation entre les deux pays (Jordanie et Égypte) sur diverses questions d'intérêt commun, les deux parties mettant l’accent sur la profondeur des relations historiques entre les deux pays.»

Al-Sissi est arrivé lundi en Jordanie à l’aéroport de Marka d’Amman à la tête d’une délégation officielle, à l’invitation du roi.

La réunion a eu lieu à quelques jours de l’entrée en fonction du président élu américain Joe Biden, et une semaine après que l'Égypte ait accueilli les ministres des Affaires étrangères d'Allemagne, de France et de Jordanie, pour discuter des moyens de relancer les pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens.

Les dirigeants des deux pays en discussion à Amman (Photo, Twitter/@RHCJO).

Amman et Le Caire sont pressentis comme membres potentiels du Quatuor international pour la paix au Moyen-Orient, créé en 2002 pour faciliter la médiation des négociations régionales, composé de l'ONU, de l'UE, des États-Unis et de la Russie.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a reçu dimanche les chefs des services de renseignement égyptien et jordanien pour les informer de son intention d’organiser les premières élections palestiniennes depuis quatorze ans.

Abbas annoncé des élections parlementaires en mai, et une élection présidentielle en juillet. Le groupe militant islamique rival Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza aux forces d’Abbas en 2007, a applaudi le décret publié vendredi.

Les élections marqueraient une étape majeure vers un rapprochement dans le clivage palestinien entre le mouvement Fatah d’Abbas, qui dirige la Cisjordanie, et le Hamas. De nombreux obstacles subsistent toutefois, les tentatives passées de réconciliation ayant échoué à maintes reprises.

Les factions palestiniennes rivales doivent se réunir en Egypte la semaine prochaine, dans l'espoir de régler leurs différends avant le lancement de la campagne électorale.

Al-Sissi a déclaré le mois dernier que Le Caire navigue dans le conflit israélo-palestinien vers une solution à deux États, «en tenant compte des changements régionaux et internationaux». Il semblait faire référence à l’élection de Biden et aux nouveaux lien établis entre Israël et quatre pays arabes - les EAU, Bahreïn, le Soudan et le Maroc.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk