Tunisie: les responsables sortent enfin de leur silence face aux émeutes nocturnes

Des manifestants tunisiens crient le slogan lors d'une manifestation anti-gouvernementale sur l'avenue Habib Bourguiba dans la capitale Tunis, le 20 janvier 2021. Les jeunes Tunisiens ont affronté les forces de sécurité pendant la nuit et les organisateurs de la manifestation ont appelé à des rassemblements antigouvernementaux après cinq jours d'émeutes dans les quartiers défavorisés. (FETHI BELAID / AFP)
Des manifestants tunisiens crient le slogan lors d'une manifestation anti-gouvernementale sur l'avenue Habib Bourguiba dans la capitale Tunis, le 20 janvier 2021. Les jeunes Tunisiens ont affronté les forces de sécurité pendant la nuit et les organisateurs de la manifestation ont appelé à des rassemblements antigouvernementaux après cinq jours d'émeutes dans les quartiers défavorisés. (FETHI BELAID / AFP)
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Publié le Jeudi 21 janvier 2021

Tunisie: les responsables sortent enfin de leur silence face aux émeutes nocturnes

  • Pourquoi le policier est-il seul face aux protestations de nuit? Où est le gouverneur, où est le délégué, où est le représentant du peuple et où est celui du ministère public?
  • Brahim Bartagi, ministre de la Défense, a pris la défense des forces de police en critiquant lui aussi l’absence de soutien aux forces de l’ordre de la part de la société civile, des politiques et des députés

TUNIS: Président de la république, chef du gouvernement et ministre de la Défense se sont enfin prononcés sur les événements en cours dans le pays depuis le 17 janvier. Mais ils ne sont pas sur la même longueur d’onde.

«Pourquoi le policier est-il seul face aux protestations de nuit? Où est le gouverneur, où est le délégué, où est le représentant du peuple et où est celui du ministère public? La responsabilité n’incombe pas seulement aux agents de l’ordre». Ce cri de colère, lancé par le Syndicat national des forces de sécurité intérieure, un des plus anciens et plus importants syndicat de policiers, a contraint la classe politique, notamment dirigeante, et la société civile à sortir de leur silence face aux émeutes de nuit qui ont éclaté le week-end dernier dans différentes villes du pays. 

«Pourquoi le policier est-il seul face aux protestations de nuit? Où est le gouverneur, où est le délégué, où est le représentant du peuple et où est celui du ministère public? La responsabilité n’incombe pas seulement aux agents de l’ordre»

Le premier des trois dirigeants du pays à réagir est Kaïs Saïed. Le président s’est en effet rendu le 18 janvier en fin de matinée à Mhila, une proche banlieue de Tunis où il habitait avant d’être élu, pour y rencontrer les habitants. Évitant de condamner les violences commises par les émeutiers, il a appelé à «ne laisser personne faire commerce de la misère et de la pauvreté» et à «ne s’en prendre à personne, ni dans son honneur, ni dans son argent ou ses propriétés». 

Allocution télévisée

Hichem Mechichi, chef du gouvernement – et aussi ministre de l’Intérieur depuis le limogeage du titulaire du poste, Taoufik Charfeddine, le 5 janvier – a attendu plus de quarante-huit heures avant de prendre position. Dans une allocution télévisée, il a, le 19 janvier en début de soirée, déclaré que le gouvernement «comprend la colère et la démoralisation des jeunes manifestants dans les différentes régions», «gère les manifestations pacifiques avec professionnalisme et une doctrine républicaine» et «“doit appliquer la loi” à ceux qui se rendent coupables d’agressions et de pillages de magasins».

La surprise est venue de Brahim Bartagi, ministre de la Défense. Lors d’un débat avec les députés sur la situation dans le pays, il a pris la défense des forces de police en critiquant lui aussi l’absence de soutien de la société civile, des politiques et des députés.

Jusqu’à jeudi, Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), n’a pas réagi aux événements. Son parti, le mouvement Ennahdha, l’a fait à sa place mardi en fin de matinée. Dans un communiqué, il a «dénoncé vigoureusement les agressions contre les biens privés et publics, les pillages et le sabotage d’institutions administratives» et appelé les manifestants à ne pas se laisser manipuler par «certaines parties qui veulent détruire le pays». 

La surprise est venue de Brahim Bartagi, ministre de la Défense. Lors d’un débat avec les députés sur la situation dans le pays, il a pris la défense des forces de police en critiquant lui aussi l’absence de soutien de la société civile, des politiques et des députés et leur «absence sur le terrain pour jouer leur rôle dans le retour au calme». Tout en affirmant qu’il «n’est pas possible de qualifier les jeunes manifestants de criminels ou de voleurs», il a estimé qu’on «ne peut pas justifier leurs actes».


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.