Tunisie: Les manifestations continuent sur fond de crise politique au sommet de l’État

Dix jours après le début des protestations aux quatre coins de la Tunisie, à l’occasion du 10e anniversaire de la révolution tunisienne, des manifestants ont mis le cap le 26 janvier 2021 sur le siège de l’ARP, l’un des trois centres du pouvoir. (AFP)
Dix jours après le début des protestations aux quatre coins de la Tunisie, à l’occasion du 10e anniversaire de la révolution tunisienne, des manifestants ont mis le cap le 26 janvier 2021 sur le siège de l’ARP, l’un des trois centres du pouvoir. (AFP)
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Publié le Jeudi 28 janvier 2021

Tunisie: Les manifestations continuent sur fond de crise politique au sommet de l’État

  • Les manifestants expriment leur frustration devant l’aggravation des problèmes économiques et sociaux et l’échec des gouvernements successifs de trouver des solutions
  • Le président tunisien, Kaïs Saïed, n’accepte pas que des personnalités qui font l’objet de poursuites et/ou suspectées de conflits d’intérêt puissent entrer au gouvernement

TUNIS: Des centaines de manifestants se sont rassemblés mardi 26 janvier au Bardo, à l’ouest de la capitale, pour scander des slogans hostiles à la coalition au pouvoir et au gouvernement Mechichi en poste depuis septembre. Mais ils n’ont pu s’approcher du siège de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) qu’un important dispositif de police avait bunkérisé.

Dix jours après le début des protestations aux quatre coins de la Tunisie, à l’occasion du 10e anniversaire de la révolution tunisienne, des manifestants ont mis le cap le 26 janvier 2021 sur le siège de l’ARP, l’un des trois centres du pouvoir. 

Ils sont venus scander les mêmes slogans que ceux des manifestants dans la plupart des grandes villes du pays depuis le début du mois. Ils expriment leur frustration devant l’aggravation des problèmes économiques et sociaux en raison de l’échec des gouvernements successifs à y apporter des réponses adéquates. Mais aussi dire leur hostilité à la force politique au pouvoir sans discontinuer depuis dix ans, le mouvement islamiste Ennahdha, mais aussi à Hichem Mechichi, nouveau chef du gouvernement, en qui de plus en plus de Tunisiens voient une marionnette entre les mains de M. Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha et de l’ARP. Notamment depuis qu’il a cédé aux pressions de ce dernier et accepté de procéder à un remaniement du gouvernement pour en exclure les ministres considérés comme des hommes du président, Kaïs Saïed. Un remaniement qui a obtenu la bénédiction d’une majorité de députés mardi. 

D’autres manifestants venant d’Ettadhamen (Solidarité) devaient les rejoindre devant le Parlement. Ils en ont été empêchés par les forces de police. Craignant un débordement, les autorités ont ce jour-là bunkérisé le siège de l’ARP en déployant un important dispositif de police qui a bloqué toute les rues qui y mènent. Ce qui a provoqué la colère des députés de l’opposition qui ont dénoncé «la militarisation du Parlement», retardant le début de la plénière qui devait accorder sa confiance au gouvernement remanié. 

Député indépendant, Adnen Hajji a quant à lui laissé éclater son indignation. «Le Parlement n’a jamais été isolé de la sorte. En tant que député, cela ne m’honore pas d’être derrière les forces de police pour échapper au peuple», a-t-il déclaré.

La tension sociale ne cesse de monter alors que la crise politique au sommet de l’État s’envenime. La veille, un nouveau clash a eu lieu entre le président Saïed et ceux du Parlement et du gouvernement. Le chef de l’État conteste le remaniement auquel a procédé M. Mechichi en violation de la Constitution, selon lui. La loi fondamentale dispose en effet que lorsque le changement se traduit aussi par une modification de l’organisation de certains ministères, elle doit être validée en Conseil des ministres. Ce que le chef du gouvernement n’a pas fait. 

Kaïs Saïed n’accepte pas que des personnalités qui font l’objet de poursuites et/ou suspectées de conflits d’intérêt puissent entrer au gouvernement. Le président avait promis de ne pas leur permettre de prendre leurs fonctions. 

Alors que le précédent gouvernement avait pu prêter serment dès le lendemain de l’obtention de la confiance de l’ARP, le 26 février 2020, rien n’indiquait dans l’après-midi du mardi que la nouvelle équipe de Mechichi allait pouvoir faire de même.

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.