Tunisie, crise politique sur fond de confrontations violentes au Parlement

Le 26 janvier 2021, les forces de sécurité ont affronté des manifestants de la banlieue d'Ettadhamen, dans la banlieue nord-ouest de Tunis, la capitale tunisienne, alors qu'elles les empêchaient de passer devant le siège de l'Assemblée (parlement) tunisienne pour se rendre à une manifestation antigouvernementale. (AFP).
Le 26 janvier 2021, les forces de sécurité ont affronté des manifestants de la banlieue d'Ettadhamen, dans la banlieue nord-ouest de Tunis, la capitale tunisienne, alors qu'elles les empêchaient de passer devant le siège de l'Assemblée (parlement) tunisienne pour se rendre à une manifestation antigouvernementale. (AFP).
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Publié le Jeudi 04 février 2021

Tunisie, crise politique sur fond de confrontations violentes au Parlement

  • Depuis quelques jours, les attaques véhémentes se sont accentuées provoquant, ainsi, des suspensions de séances. Dernière en date, le 27 janvier dernier, à la suite de l’agression de la présidente du Parti destourien libre
  • L’Union générale tunisienne du travail accuse Ennahdha d’être responsable de la dégradation du pays et appelle les députés à mettre fin aux violences au sein de l’Assemblée des représentants du peuple

PARIS: Tensions extrêmes, affrontements et attaques physiques et verbales se répètent lors des séances plénières au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Les Tunisiens se sont habitués aux échanges houleux entre les différents représentants des formations politiques. Mais, depuis quelques jours, les attaques véhémentes se sont accentuées provoquant, ainsi, des suspensions de séances. Dernière en date, le 27 janvier dernier, à la suite de l’agression de la présidente du Parti destourien libre (PDL), au sein même du Parlement par Seifeddine Makhlouf, député de la coalition Al-Karama, une coalition ultraconservatrice islamiste, proche du parti Ennahdha.

Interrogé par Arab News en français sur les confrontations violentes successives au sein du Parlement, Thameur Saad, député et vice-président du groupe parlementaire PDL confirme que «la présidente de son groupe parlementaire a été encore une fois violentée. La violence devient une affaire d’État, depuis que les dix-sept membres du groupe parlementaire nommé “Al-Karama” extrémistes et protégés du président du Parlement, ont voté en faveur de la confiance aux nouveaux membres du gouvernement lors de la séance plénière du 26 janvier 2021».

Thameur Saad nous confie que «le scénario des violences contre les femmes continue et s’aggrave. La Tunisie, qui était un État de paix, de tolérance et de modernité dans le monde arabo-musulman, connaît actuellement de sérieux revers. «Le spectre des violences contre les femmes hante le pays et les habitants et menace son équilibre et sa stabilité sociale. Ce fléau se répand dans l’espace public tunisien pour atteindre son paroxysme au sein même de l’institution dite démocratique qu’est le Parlement», précise-t-il.

La violence s’institutionnalise

Le vice-président du Parti destourien libre fait savoir à Arab News en français que «La violence s’institutionnalise». Car, estime-t-il, «tout acte et comportement qui transgressent la loi et les règlements engagent le gouvernement et la coalition parlementaire dominée par la branche tunisienne de l’Organisation internationale des frères musulmans, leurs acolytes extrémistes et leurs alliés, qui constituent sa couverture politique». Or, précise-t-il «la non-condamnation des actes de violence commis par Seifeddine Makhlouf à l’égard de la présidente du PDL, Abir Moussi, lors du sit-in, le 27 janvier 2021, constitue une complicité avérée dans un acte criminalisé par loi».

Thameur Saad nous confie: «Malgré la large solidarité exprimée par un nombre important de députés ainsi qu’une large frange des composantes de la société civile, les institutions de l’État, gouvernement et Parlement, n’ont donné aucune suite à nos requêtes.»

Le président tunisien, Kaïs Saïed, critiqué par Rached Ghannouchi, président de l’ARP

Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha et président du Parlement, a critiqué le président de la République, Kaïs Saïed, à la suite de son refus d’accepter la prestation de serment de certains ministres désignés lors du dernier remaniement ministériel. «Il croit avoir le droit d’accepter certains ministres et d’en refuser d’autres», fait-il savoir. Cela revient à une confusion entre les régimes parlementaire et présidentiel. Il ajoute que «le régime parlementaire suppose un rôle symbolique du président de la République, et non un rôle constitutif. De ce fait, la composition ministérielle revient au parti au pouvoir et au chef du gouvernement» a-t-il martelé lors de la séance plénière au sein de l’Assemblée des représentants du peuple le 29 janvier dernier.

Samia Abbou, députée du bloc démocrate, qui a apporté son soutien à Abir Moussi, fustige le président de l’ARP qui souhaite, selon elle, «soumettre la Constitution à ses désirs et intérêts». «Rached Ghannouchi a dépassé ses prérogatives, car il a une présence symbolique et une présidence seulement honorifique, mais il se prend pour le sultan Soliman», estime-t-elle. Pour cette députée du bloc démocrate, «le remaniement aurait dû être l’affaire des deux têtes de l’exécutif, mais le président de l’ARP a montré les crocs…»

Organisations et partis politiques prennent position pour consolider la démocratie

De son côté, l’Union générale tunisienne du travail accuse Ennahdha d’être responsable de la dégradation du pays et appelle les députés à mettre fin aux violences au sein de l’Assemblée des représentants du peuple. Dans un communiqué rendu public mardi 2 février, la centrale syndicale fait savoir que la crise politique s’est exacerbée et a atteint un point qui menace l’entité de l’État et la sécurité du pays et entache la crédibilité de la Tunisie sur la scène internationale. «Le syndicat continuera à jouer son rôle national en défendant l’unité de l’État et de ses institutions et en protégeant les intérêts et les droits de toutes les franges du peuple tunisien», lit-on dans le communiqué.

De son côté, Abir Moussi, députée et présidente du PDL, a fait savoir, via une vidéo postée sur sa page Facebook le 2 février, que la motion de retrait de confiance au président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) est en cours. Elle appelle ses partisans et les citoyens à la mobilisation générale. «Ne craignez rien, ne laissez personne vous influencer», dit-elle. «Sauver cette institution historique [le Parlement], c’est sauver la Tunisie des tentacules de cette pieuvre que sont les frères musulmans», clame-t-elle. «Nous allons rectifier le processus démocratique, et la Tunisie sera un État de droit et de lois grâce à notre militantisme et à celui des patriotes», ajoute-t-elle.

Adhésion aux mouvements de contestations populaires

Des partis politiques et la Ligue tunisienne des droits de l’homme de la région de Sfax ont exprimé «leur totale adhésion aux mouvements de contestations légitimes qui réclament l’emploi, la liberté et la dignité, et appellent à mettre un terme à «la politique d’incrimination des mouvements sociaux». Réunis le 31 janvier pour évoquer les crises politique, sociale et économique, les représentants des partis politiques – Courant démocrate, mouvement Echaab, Parti des travailleurs, Courant populaire, Al-Jamhouri, La Tunisie en avant, mouvements Baath et Ettakatol –, ont indiqué, dans une déclaration commune, que «le gouvernement Mechichi a réagi aux manifestations par la répression et les arrestations injustes de jeunes manifestants, et porté atteinte aux acquis tels que la liberté d’expression et le droit de manifester». Les signataires ont plaidé pour la libération immédiate des détenus et l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires à leur encontre.

D’autres partis politiques pointent du doigt le système politique au pouvoir et les gouvernements successifs qu’ils considèrent comme responsables de la détérioration de la situation politique et sociale dans le pays.


Soudan: craintes de la poursuite des exactions à El-Facher

Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
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  • Des massacres se poursuivent à El-Facher, dernière grande ville du Darfour tombée aux mains des Forces de soutien rapides (FSR) après 18 mois de siège
  • La situation est décrite comme « apocalyptique » par les diplomaties allemande et britannique, tandis que l’ONU réclame des enquêtes rapides sur les atrocités et que plus de 65 000 civils ont fui la ville, désormais en ruines

Port-Soudan: De nouvelles images satellites et l'ONG Médecins sans frontières (MSF) suggèrent samedi la poursuite des massacres dans la ville soudanaise d'El-Facher, près d'une semaine après sa prise par les paramilitaires.

Alors que les informations sur des violences contre les civils se multiplient, les chefs de la diplomatie allemande et britannique ont alerté sur une situation "absolument apocalyptique" et "véritablement terrifiante" sur le terrain.

Après 18 mois de siège, les Forces de soutien rapides (FSR, paramilitaires) de Mohamed Daglo ont pris dimanche El-Facher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle dans leur guerre contre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane.

Selon le Laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale, qui analyse des vidéos et des images satellites, les dernières images datant de vendredi ne "montrent aucun mouvement à grande échelle" à El-Facher, ce qui suggère que la majorité de sa population est "morte, capturée ou cachée".

Le laboratoire a identifié au moins 31 groupes d'objets correspondant à des corps humains entre lundi et vendredi, dans différents quartiers, sur des sites universitaires et des sites militaires. "Les indices montrant que les massacres se poursuivent sont clairement visibles", conclut-il.

- "Tuées, retenues, pourchassées" -

MSF a lui aussi dit craindre samedi qu'un "grand nombre de personnes" y soient toujours "en grave danger de mort" et que les civils soient empêchés par les FSR et leurs alliés "d'atteindre des zones plus sûres" comme Tawila.

Des milliers de personnes ont déjà fui El-Facher pour cette ville située à environ 70 km à l'ouest, et où les équipes de MSF se sont préparées à faire face à un afflux massif de déplacés et de blessés.

Des survivants ont raconté à l'ONG que les personnes ont été séparées selon leur sexe, âge ou identité ethnique présumée, et que beaucoup sont toujours détenues contre rançon. Un survivant a rapporté des "scènes horribles" où des combattants écrasaient des prisonniers avec leurs véhicules.

"Le nombre de personnes arrivées à Tawila est très faible (...) Où sont toutes les personnes manquantes, qui ont déjà survécu à des mois de famine et de violence à El-Facher?" s'interroge Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence chez MSF. "D'après ce que nous disent les patients, la réponse la plus probable, bien qu'effrayante, est qu'elles sont tuées, retenues et pourchassées lorsqu'elles tentent de fuir", relate-t-il.

Au total, plus de 65.000 civils ont fui El-Facher, où des dizaines de milliers de personnes sont encore piégées, selon l'ONU. Avant l'assaut final des paramilitaires, la ville comptait environ 260.000 habitants.

- "Apocalyptique" -

Depuis dimanche, plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent des hommes en uniforme des FSR procédant à des exécutions sommaires à El-Facher, les paramilitaires affirmant que plusieurs de ces enregistrements ont été "fabriqués" par des sites liés à l'armée.

Les paramilitaires ont affirmé jeudi avoir arrêté plusieurs de leurs combattants soupçonnés d'exactions lors de la prise d'El-Facher, l'ONU réclamant vendredi des enquêtes "rapides et transparentes" après des "témoignages effroyables" d'atrocités dans cette localité.

S'exprimant en marge d'une conférence à Bahreïn, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a décrit samedi la situation à El-Facher comme "absolument apocalyptique", évoquant comme l'ONU la "pire crise humanitaire du monde". "Les FSR se sont publiquement engagés à protéger les civils et devront rendre compte de leurs actions", a-t-il ajouté.

"Les informations qui nous parviennent du Darfour ces derniers jours sont véritablement terrifiantes", a déclaré son homologue britannique Yvette Cooper, évoquant les "atrocités commises, exécutions de masse, famine et le viol comme arme de guerre".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle l'est et le nord du pays, et les FSR, désormais maîtres de l'ensemble du Darfour, une région vaste comme la France métropolitaine.

Les pourparlers en vue d'une trêve, menés depuis plusieurs mois par un groupe réunissant les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, sont dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, selon des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.