L’ONU tance les pays qui laissent leurs citoyens à Al-Hol et Roj

Des experts des droits de l’homme à l'ONU ont exhorté mardi les 57 pays dont les ressortissants sont détenus dans les tristement célèbres camps de détention d'Al-Hol et Roj dans le nord-est de la Syrie à les rapatrier «immédiatement». (Photo, AFP/Archives)
Des experts des droits de l’homme à l'ONU ont exhorté mardi les 57 pays dont les ressortissants sont détenus dans les tristement célèbres camps de détention d'Al-Hol et Roj dans le nord-est de la Syrie à les rapatrier «immédiatement». (Photo, AFP/Archives)
Short Url
Publié le Mercredi 10 février 2021

L’ONU tance les pays qui laissent leurs citoyens à Al-Hol et Roj

  • «La détention, pour des motifs nébuleux, de femmes et d'enfants dans les camps est un sujet très préoccupant
  • Ní Aoláin soutient que la liste des 57 pays qui n'ont pas rapatrié leurs citoyens est «vraiment une liste de honte»

NEW YORK: Des experts des droits de l’homme à l'ONU ont exhorté mardi les 57 pays dont les ressortissants sont détenus dans les tristement célèbres camps de détention d'Al-Hol et Roj dans le nord-est de la Syrie à les rapatrier «immédiatement».

Ils les ont aussi avertis qu’abandonner ces individus dans de telles conditions pourrait être assimilable à la torture au regard du droit international.

Les experts ont sonné l'alarme sur l'aggravation de la situation sécuritaire et la détérioration des conditions humanitaires dans les camps surpeuplés, qui abritent plus de 90 000 Syriens, Irakiens et «ressortissants des pays du tiers monde». La plupart sont des femmes et des enfants ayant des liens familiaux avec les combattants de Daech.

La majorité de ces personnes ont été transférés dans les camps en 2019 à la suite de la défaite de Daech dans la province orientale de Deir Ez-Zor, le dernier bastion du groupe. Mais plusieurs milliers demeurent à Al-Hol depuis 2016.

«La détention, pour des motifs nébuleux, de femmes et d'enfants dans les camps est un sujet très préoccupant qui ne fait que saper la progression de la responsabilité, de la vérité et de la justice», ont déclaré 12 rapporteurs spéciaux dans un communiqué commun.

Les rapporteurs spéciaux sont des experts indépendants qui siègent à titre individuel et sur une base volontaire au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ils ne sont pas membres du personnel des Nations Unies, et ne sont pas payés pour leur travail.

Ils ont dressé un tableau sombre de la vie dans les camps, où un nombre indéterminé de détenus sont déjà morts à cause des mauvaises conditions. Ils ont aussi souligné des niveaux élevés de violence, d'exploitation, d'abus et de privation. Ils ont affirmé que les pays qui continuent de permettre à leurs citoyens d'être soumis à de telles conditions pourraient être coupables de torture en vertu du droit international.

«Le fait de laisser délibérément leurs citoyens en dehors de la protection de l’état de droit est une possible violation des obligations de l’État en vertu du droit international des droits de l’homme, et en plus d’être potentiellement contre-productif», ajoutent les experts.

Fionnuala Ní Aoláin, avocate irlandaise spécialisée dans les droits de l'homme, la Rapporteure spéciale de l’ONU pour la promotion et la protection des droits de l'homme dans la lutte contre le terrorisme.

Ní Aoláin a déclaré à Arab News: «Lorsque vous laissez des milliers de femmes et d'enfants dans un désert aride, dans des conditions inhumaines, sans accès à l'éducation, à la santé ou même aux protections les plus élémentaires des droits de l'homme, vous créez les conditions propices à la radicalisation et à la violence, en particulier parmi les plus jeunes des camps, car ils n’y ont pas d’avenir.

«On n’a pas besoin de tout un organe d’experts des droits de l'homme de l'ONU pour que les États comprennent cela. Si les états réfléchissent à leurs intérêts sécuritaires à long terme, en ce qui concerne leurs ressortissants dans les camps, ils les rapatrieraient sans aucun délai. Car si ces gouvernements laissent la situation dans sa dimension actuelle, le danger et les problèmes de sécurité ne feront qu'augmenter - non seulement pour les individus dans les camps, mais pour la sécurité au sens plus large dans ces états concernés.

Lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité sur la situation humanitaire en Syrie, les membres ont été appelés à aborder la question des ressortissants étrangers détenus dans les camps.

L'ambassadrice britannique Barbara Woodward rappelle que le gouvernement britannique s'oppose au rapatriement de ses citoyens des camps. Selon lui, ces criminels présumés devraient être poursuivis dans le pays où le crime a eu lieu.

Mais Ní Aoláin a expliqué: «Il n'y a aucune chance qu'il y ait des procès dans le nord-est de la Syrie. Il est évident pour tout le monde que ni la Syrie ni l’Iraq ne sont capables de gérer l’ampleur et la complexité des procès en cause, si jamais de tels procès sont vraiment justifiés.

«Il y a des préoccupations profondes au sujet des procès équitables qui se déroulent dans l'un ou l'autre de ces états. Je suppose aussi que nous ne pouvons pas admettre que des représentants non étatiques peuvent mener des procès au nom des états. Donc, l’argument britannique est un argument illusoire car aucun procès n'est envisagé dans un proche avenir.

«Ce qu'il permet à certains États de faire, c'est de prétendre créer une façade de responsabilité. En réalité, la seule véritable responsabilité envers les victimes du terrorisme en Irak et en Syrie est le retour de ces personnes qui ont commis de tels crimes dans des pays capables de mener ces procès».

Les rapporteurs ont fait part de leurs inquiétudes concernant la collecte à grande échelle de données biométriques personnelles sensibles sur les femmes et les enfants par les Forces démocratiques syriennes en juillet de l'année dernière.

«Nous craignons que ces données aient été partagées avec les pays d'origine de ces citoyens, et qu'aucun consentement à la collecte ou au partage de ces données n'ait été donné par les femmes et les enfants qui y ont été soumis», a indiqué Ní Aoláin.

«Nous sommes profondément préoccupés par le fait que la collecte et le partage de données soient utilisés pour priver davantage ces personnes de droits inaliénables, notamment,  leur droit à la citoyenneté et à être traités sur un pied d’égalité».

Les experts ont par ailleurs rappelé aux 57 états ayant des ressortissants dans les camps que le processus de rapatriement doit être effectué conformément aux droits de l'homme, qu'ils doivent s'abstenir d'exposer ces personnes à de nouvelles violations des droits de l'homme lorsqu'elles rentrent chez elles et doivent soutenir activement leur réintégration sociale et psychologique dans leurs sociétés réciproques.

Ní Aoláin soutient que la liste des 57 pays qui n'ont pas rapatrié leurs citoyens est «vraiment une liste de honte, le témoignage d'un échec collectif en matière de sécurité et de droits de l’homme pour eux».

Elle ajoute que «les États ne veulent pas figurer sur cette liste, et de nombreux gouvernements œuvrent activement, particulièrement pendant la pandémie de la Covid-19, pour se retirer leurs noms. Certains états ne font aucun effort à cet égard, mais s'engagent dans ce qui ne peut être décrit que comme des justifications pointilleuses pour une politique de sécurité ratée et déficiente en matière des droits de l'homme, une faillite morale qui motive leur refus de rapatrier leurs citoyens les plus vulnérables dans leurs pays d’origine».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Short Url
  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Short Url
  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Short Url
  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".