Pourquoi la ville d’Erbil est la cible d’une autre attaque à la roquette ?

Une maison endommagée lors d'une attaque à la roquette contre les forces dirigées par les États-Unis près de l'aéroport international d'Erbil (Photo, Reuters).
Une maison endommagée lors d'une attaque à la roquette contre les forces dirigées par les États-Unis près de l'aéroport international d'Erbil (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 17 février 2021

Pourquoi la ville d’Erbil est la cible d’une autre attaque à la roquette ?

  • Le décès d'un entrepreneur civil et les blessures subies par d’autres sur une base américaine ont sonné un haut niveau d’alarme
  • Les milices chiites soutenues par l'Iran sont pointés du doigt alors qu'un groupe inconnu a revendiqué la responsabilité de l'attaque

ERBIL: Avec les preuves en main, les analystes indépendants hésitent à rejeter le blâme sur un groupe spécifique pour la frappe de roquettes de lundi contre Erbil au Kurdistan irakien. Mais ce sur quoi ils sont tous d’accord, c’est que tant le moment que la nature de l’attaque, qui visait principalement une base de l’aéroport de la ville accueillant du personnel militaire américain, indiquent fortement qu’il s’agissait d’une ou de plusieurs milices soutenues par l’Iran.

Selon les rapports, une salve d'environ 14 roquettes a frappé l'aéroport international d'Erbil et des zones résidentielles avoisinantes, tuant un entrepreneur civil et blessant au moins neuf personnes.

Des extraits vidéo de l'incident ont rapidement inondé les médias sociaux et ont suscité un long débat sur Twitter parmi les analystes de la défense sur l'action américaine dans cette situation.

David Pollock, membre affilié du Bernstein à l'Institut de Washington, a souligné que Saraya Awliya Al-Dam, la milice chiite autoproclamée qui a revendiqué l'attaque, a menacé via Instagram de perpétrer d'autres opérations qui visent ce qu'elle appelle «l'occupation américaine» de Irak.

«L'Iran a officiellement dénoncé l'attaque, mais ce n'est que la pure propagande habituelle», a déclaré Pollock à Arab News tout en soulignant le fait que les coupables n'ont pas encore été identifiés. Il a ajouté: «Les Iraniens peuvent en fait soutenir l'attaque dans le but de faire pression sur les États-Unis pour qu'ils quittent l'Irak, d’après toutes leurs autres menaces».

Une salve d'environ 14 roquettes a frappé l'aéroport international d'Erbil et des zones résidentielles avoisinantes, tuant un entrepreneur civil et blessant au moins neuf personnes (Photo, Reuters).

La région autonome du Kurdistan a longtemps été considérée comme une zone nettement stable et sûre par rapport aux autres parties de l'Irak. Cependant, des incidents tels que l'attaque du 15 février pourraient changer l’image internationale de la région.

Le gouvernement régional du Kurdistan (GRK) n'est que trop conscient de cette possibilité. «Notre inquiétude est principalement due au fait que le Kurdistan n'est pas habitué à ce genre d'attaques et d'instabilité», a déclaré Safeen Dizayee, chef du département des relations extérieures du GRK, à Arab News.

«Le Kurdistan est réputé pour sa stabilité; sa coexistence; son développement économique et politique; et sa prospérité. Par conséquent, lorsque de tels incidents se produisent, cela préoccupe la communauté, le gouvernement et tous ceux qui vivent ici, ainsi que nos amis ailleurs.

Dizayee a affirmé que le département compétent du GRK «continuera à assurer la plus grande sécurité et travaillera dur afin de trouver les auteurs de cette attaque, ainsi que ceux que nous pensons être responsables des deux dernières attaques».

Au même moment, Dizayee a également souligné l’importance d’une coopération plus étroite entre le GRK et les forces de sécurité fédérales de manière à prévenir de tels incidents à l’avenir.

Certains analystes de la sécurité se sont demandé pourquoi les États-Unis avaient réagi avec colère au ciblage de leurs forces, sans toutefois n’avoir annoncé ni pris de mesures de représailles (Photo, Reuters).

Des failles importantes en matière de sécurité entre les positions des forces fédérales et les peshmergas kurdes dans les territoires contestés, tels que Kirkouk et Sinjar, sont connus depuis fin 2017. Daech et d'autres acteurs, que Dizayee a décrits comme «des armes lâches qui s’activent en dehors du contrôle de l'État», ont évidemment exploité ces failles.

Parmi les acteurs en question, il y a des milices qui opèrent sous l'égide du Hashd Al-Shaabi (PMF) sanctionné par l'État irakien et majoritairement chiite, mais dont la loyauté va principalement à l'Iran et à ses intérêts en Irak. Ces groupes ont utilisé des attaques contre les troupes américaines à plusieurs reprises ces dernières années, apparemment comme moyen de pression afin de forcer les troupes américaines à quitter l’Irak.

Pollock estime que les tensions dans les failles de sécurité entre les Peshmergas kurdes et le PMF dans les «zones charnières» autour de Kirkouk et de Sinjar font «probablement partie de l'histoire».

«Il convient de noter que de nombreuses déclarations de haut niveau de divers responsables du du GRK, de l'ONU et de l'Irak répètent désormais les appels pour une meilleure coordination en matière de sécurité dans ces endroits», a-t-il affirmé.

Certains analystes de la sécurité se sont demandé pourquoi les États-Unis avaient réagi avec colère au ciblage de leurs forces, sans toutefois avoir annoncé ni pris de mesures de représailles. Pollock signale qu'en tout état de cause, la dernière attaque d'Erbil servira «à renforcer la détermination américaine de rester en Irak, particulièrement au Kurdistan».

Ses opinions sont en partie partagées par Nicholas Heras, directeur des relations gouvernementales à l'Institut pour les études de la guerre à Washington D.C., qui estime qu'il est «dans la nature» de ces groupes soutenus par l'Iran de vouloir tester la décision américaine par des attaques.

En outre, Heras soupçonne que la dernière attaque pourrait être un avertissement de la puissante milice irakienne Kata’ib Hezbollah, qui a ciblé les troupes américaines en Irak dans le passé, au GRK contre sa coopération avec la Turquie.

«La mesure dans laquelle le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) d’Iran contrôle ces milices obscures, ou même un groupe comme Kata’ib Hezbollah, demeure un point de désaccord profond entre les analystes», a-t-il déclaré à Arab News.

Heras a, en outre, révélé que certains analystes estiment qu'à la suite de l'élimination par les États-Unis du commandant de la Force d’Al-Qods, Qassem Soleimani en janvier 2020, le CGRI a eu du mal à garder les groupes armés obscurs sous son contrôle.

Mais d’autres analystes pensent que ces groupes ne sont qu’une façade pour Kata’ib Hezbollah et Asa’ib Ahl al-Haq, qui leur fournissent le «déni plausible» dont ils ont besoin pour nuire impunément aux intérêts américains en Irak.

Osamah Golpy pense que le fait que les roquettes aient été lancées à partir d'un endroit proche d'Erbil et aient frappé des zones résidentielles pour la première fois montre que les milices soutenues par l'Iran croient que le personnel militaire américain en Irak se s’implante de plus en plus dans la région du Kurdistan (Photo, Reuters).

D'autres analystes pensent encore que «l'écosystème des groupes Kata'ib Hezbollah en Irak n'est que des têtes différentes de l'hydre, le corps étant le CGRI», a déclaré Heras à Arab News.

Osamah Golpy, rédacteur en chef du Rudaw Media Network à Erbil, soutient que si l'Iran n'a peut-être pas orchestré directement l'attaque contre Erbil, c'est quelque chose qu'il voulait sans aucun doute, se produire. Il a cité un proverbe kurde qui résume la position de Téhéran: «Je souhaite que cela se produise (je veux de tout cœur que cela se produise), mais pas par mes propres mains».

Il a souligné qu'un réseau de médias proche du CGRI a récemment publié un clip vidéo avec un acteur représentant le leader kurde Masoud Barzani comme impuissant face à la menace de Daech contre Erbil en 2014, pour être enfin sauvé par un héroïque Soleimani. Le KRG a toutefois dénoncé cette vidéo.

Téhéran a affirmé que la vidéo ne représentait pas nécessairement son point de vue, même si les médias iraniens sont strictement censurés et fortement contrôlés par le régime.

«Je crois que nous devrions examiner les attaques dans le même cadre», a déclaré Golpy à Arab News. Le scénario qu’il décrit est un scénario dans lequel les autorités iraniennes nient officiellement avoir des liens avec les groupes qui lancent les roquettes même si elles savent qui elles sont et quelles sont leurs intentions.

Golpy n’exclut pas non plus la possibilité que Téhéran dirige certaines actions de ces groupes par l’intermédiaire de la Force d’Al-Qods, qui est l’une des cinq branches du CGRI spécialisées dans la guerre non conventionnelle et les opérations de renseignement militaire.

À son avis, le fait que les roquettes aient été lancées à partir d'un endroit proche d'Erbil et ont frappé des zones résidentielles pour la première fois prouve que les milices soutenues par l'Iran pensent que le personnel militaire américain en Irak s’implante de plus en plus dans la région du Kurdistan.

En termes simples, les milices cherchent à «créer ici à Erbil, une atmosphère similaire à celle qu’elles ont créée à Bagdad», a confié Golpy.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
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  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.