Les musulmans espèrent un meilleur Ramadan que le précédent

Cette année, la plupart des expériences et traditions spéciales du Ramadan qui ont tant manqué aux musulmans sont à nouveau possibles, bien que certaines restrictions soient encore en vigueur (Photo, Shutterstock).
Cette année, la plupart des expériences et traditions spéciales du Ramadan qui ont tant manqué aux musulmans sont à nouveau possibles, bien que certaines restrictions soient encore en vigueur (Photo, Shutterstock).
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Publié le Samedi 17 avril 2021

Les musulmans espèrent un meilleur Ramadan que le précédent

  • Le Ramadan est une période où les musulmans sont encouragés à renouer les liens avec les membres de leur famille éloignée
  • Alors que la majorité des personnes a trouvé les restrictions de l’année dernière difficiles, certaines en ont profité pour se recueillir en toute sérénité

DJEDDAH: Le Ramadan de l’année dernière n’était pas un mois sacré comme les autres. Les familles ne pouvaient pas se réunir normalement pour l’iftar et le sahur, le travail bénévole avec les amis n’était pas une option, les tarawih ont été priées à la maison et, plus choquant encore, la Grande mosquée était vide.

Le Ramadan est une période où les musulmans sont encouragés à renouer les liens avec les membres de leur famille éloignée, fournir des repas d’iftar avec leurs amis pour les plus démunis et prier aux côtés d’autres fidèles dans les mosquées. En résumé, c’est une période durant laquelle les gens passent du temps ensemble. Cependant, la pandémie a empêché cela de se produire l’année dernière.

Cette année, la plupart des expériences et traditions spéciales du Ramadan qui ont tant manqué aux musulmans sont à nouveau possibles, bien que certaines restrictions soient encore en vigueur.

Arab News a interrogé des Saoudiens sur les défis et les déceptions auxquels ils ont été confrontés pendant le Ramadan l’année dernière, et sur leurs projets pour le mois sacré cette année.

Pour l’avocat saoudien Anmar Hashim, 30 ans, le Ramadan est un mois de culte et de réunions de familles, et ces grandes réunions sont ce qui nous a le plus manqué l’année dernière ».

« Chaque année, au 15e jour du Ramadan, je me rends avec ma famille et mes proches à Médine et je reste dans la maison de mon grand-père pendant les 15 derniers jours du Ramadan », a-t-il raconté à Arab News.

« Nous faisons des promenades et des sorties pendant la journée jusqu’à l’heure de l’iftar. Après cela, nous regardons tous ensemble une émission ou une série spéciale Ramadan. Nous nous rendons ensuite à la mosquée du Prophète et, après avoir effectué la prière des tarawih, ma famille et moi allons prendre un café ou un dessert. Enfin, nous retournons tous à la maison et chacun fait ce qu’il veut, que ce soit des actes de culte ou toute autre activité ».

M. Hashim a ajouté qu’il était heureux de pouvoir retrouver sa famille cette année et reprendre leur tradition du Ramadan.

Alors que de nombreux Saoudiens ont eu du mal à vivre le Ramadan inhabituel de l’année dernière, Rafal Jokhdar, 27 ans, cheffe d’équipe du service relation client, avait une perspective différente : elle l’a apprécié.

« Le Ramadan de l’année dernière était pour moi le Ramadan le plus paisible, calme et spirituel que j’aie jamais vécu de ma vie », a-t-elle affirmé à Arab News.

Bien qu’elle l’ait passé seule à Djeddah, puisque sa famille habite à Riyad et qu’elle ne pouvait pas leur rendre visite, elle dit s’être rapidement adaptée à cette expérience inhabituelle.

« Au début, c’était difficile de devoir de passer un Ramadan sans personne avec moi, sans personne avec qui partager mon expérience, vu que le Ramadan est connu pour être axé sur la famille et les rassemblements », a confié Mme Jokhdar. « Mais j’ai été surprise de voir à quel point j’ai apprécié cette expérience, en fait ».

Elle a ajouté que, même si sa famille lui manquait, elle a apprécié le sentiment de paix et le fait que la solitude lui a permis de mieux vivre les aspects spirituels du Ramadan.

« Le Ramadan dernier, j’ai ressenti la spiritualité », a-t-elle confié. « Pour la toute première fois, pendant le Ramadan, je me suis concentrée sur moi : mon jeûne, mes prières et rien d’autre. Je n’avais rien d’autre à faire, aucun engagement. Je passé du temps toute seule et j’ai profité de mes heures de jeûne ; c’était un peu plus difficile parce que je ne disposais d’aucun moyen de perdre mon temps pendant les heures de jeûne, mais je pouvais le ressentir. C’était différent de toutes les autres années ».

Elle a constaté qu’elle avait appris à renoncer à bon nombre de ses attentes, à vivre le moment présent et à essayer de tirer le meilleur parti de la situation. Elle entame donc le Ramadan cette année sans aucune attente.

Cependant, elle attend impatiemment de pouvoir rendre visite à sa famille à Riyad pour une semaine. « Comme nous avons pu travailler à domicile (pendant la pandémie, et que cela s’est bien passé), j’ai été autorisée cette année à travailler à domicile pendant une semaine (pendant le Ramadan) et à aller rendre visite à ma famille », a-t-elle expliqué.

Toutefois, de tels souvenirs positifs du Ramadan dernier sont rares. L’ingénieure saoudienne Huda Abdullah, 26 ans, a affirmé que c’était l’un des pires mois sacrés qu’elle ait connu.

Elle était enceinte et a souligné que, parce qu’elle ne pouvait pas voir sa famille et ses amis, elle était privée de l’aide et du soutien qu’ils auraient pu lui apporter alors qu’elle se préparait à la naissance de sa fille.

« J’avais besoin de soutien émotionnel et physique, de toutes sortes de soutien, dont je ne pouvais pas bénéficier car je ne pouvais voir personne », a-t-elle révélé à Arab News. « J’étais très émotive et je pleurais sans cesse pendant tout le mois ».

« Normalement, le Ramadan est très festif ; nous rencontrons beaucoup de monde, nous sortons, nous recevons beaucoup d’invitations et nous nous rassemblons. Cela me manque tellement ».

Ce qui a le plus manqué à Mme Abdullah lors du dernier Ramadan, c’est la possibilité de participer à des travaux bénévoles.

« Je suis bénévole pour Iftar Sayem (un projet qui fournit de la nourriture aux nécessiteux) et pour un refuge animalier », mentionne-t-elle. « Je ne pouvais rien faire de tout cela l’année dernière ».

Elle espère que le mois sacré de cette année sera une expérience totalement différente et plus joyeuse. Cela semble probable, car elle pourra rompre le jeûne avec sa famille et sa fille pendant tout le mois.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.