Le leader de Black Lives Matter va saisir l’ONU au sujet des violences commises par les Houthis contre les Éthiopiens

Le leader de Black Lives Matter va saisir l’ONU au sujet des violences commises par les Houthis contre les Éthiopiens
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Publié le Vendredi 23 avril 2021

Le leader de Black Lives Matter va saisir l’ONU au sujet des violences commises par les Houthis contre les Éthiopiens

  • Hawk Newsome veut attirer l’attention des Américains sur les meurtres de Noirs à l'intérieur et à l'extérieur des États-Unis
  • La journaliste d'Arab News Rua'a al-Ameri détaille l'enlèvement par les Houthis d’un mannequin yéméno-éthiopienne

Hawk Newsome, le chef du mouvement Black Lives Matter de New York, a déclaré mercredi qu'il pourrait porter le sort des Africains et en particulier des Éthiopiens au Yémen aux Nations unies. 

M. Newsome, dont l'organisation lutte contre le racisme et les actions racistes contre les Afro-Américains, s'est dit choqué du peu d'attention que les médias américains traditionnels accordent aux Noirs et aux migrants éthiopiens dans des endroits comme le Yémen. 

Lors d'une interview sur The Ray Hanania Radio Show, le leader de Black Lives Matter a déclaré que les gens doivent «s’efforcer» de ne pas se concentrer uniquement sur les raisons politiques des conflits. Il veut que les gens se sentent concernés par les meurtres de Noirs à l'intérieur et à l'extérieur des États-Unis. Le mois dernier, 44 migrants éthiopiens ont été massacrés dans un centre de détention contrôlé par les Houthis à Sanaa, parfait exemple de ce que dénonce M. Newsome. 

«Je n'ai pas le temps de me lancer dans des considérations politiques personnelles, mais je sais que des gens ont été violés et sont morts de faim en Éthiopie», déclare Hawk Newsome. 

«Quand j'entends parler de ce que les Houthis ont fait à ces réfugiés ou demandeurs d'asile africains, cela me brise vraiment le cœur et je suis heureux qu’Arab News fasse un excellent travail pour faire la lumière à ce sujet.» 

Hawk Newsome déclare que le souci de la vie humaine doit être privilégié par rapport aux raisons «politiques» d'un conflit. 

«Nous devons représenter Black Lives Matter à travers le monde. Ce n'est pas seulement important ici alors que avons des activistes phénoménaux ainsi que le premier amendement qui protège notre discours et nous donne le droit de repousser et de lutter contre ce gouvernement, au risque de notre mort», souligne M. Newsome. 

«Mais les gens doivent vraiment comprendre qu'un jour nouveau est arrivé. Les Noirs refusent d’être les victimes du monde ou d’être des citoyens de seconde zone. Nous nous unirons et nous nous battrons face à l'injustice contre les Noirs où qu'elle se produise dans le monde. À mes frères et sœurs éthiopiens: Mon cœur saigne pour vous et je suis terriblement désolé pour ce que vous vivez. Mais je ferai de mon mieux pour faire la lumière sur ce sujet et attirer l’attention sur cette question. 

Hawk Newsome explique que la plupart des Américains ne sont pas au courant de ce qui arrive aux Africains dans d'autres pays comme le Yémen. Ils se focalisent sur les raisons politiques plutôt que sur les conséquences pour les populations, en particulier les Noirs, et il blâme les médias américains traditionnels. 

La journaliste d’Arab News Rua’a al-Ameri a détaillé l’enlèvement d’Entisar al-Hammadi, un mannequin yéméno-éthiopienne, par les rebelles houthis. Cette dernière est détenue depuis le 20 février et peu d'informations sur sa santé ont été révélées. 

«Entisar est un jeune mannequin yéméno-éthiopienne qui vit à Sanaa et elle a été enlevée par les Houthis il y a près de deux mois maintenant», déclare Mme Al-Ameri.  

«Son dossier devait être ouvert il y a deux semaines devant le parquet. Pour la deuxième semaine, cela n'a pas été possible. Son avocat a demandé sa libération immédiate en indiquant qu'elle était dans un état terrible et qu'elle menaçait de faire une grève de la faim en raison de ses conditions de détention.» 

La journaliste ajoute que les Houthis ont l’habitude de persécuter et de tuer les minorités telles que les Éthiopiens. 

«Ces persécutions des Houthis contre les groupes ethniques minoritaires étaient déjà évidentes dans le passé», déclare-t-elle. 

«Il y a bien sûr eu l'incendie du centre de détention des migrants. Les Houthis ont également l'habitude de s’en prendre à la communauté juive et à la communauté bahá'íe au Yémen. Il existe donc beaucoup de problèmes impliquant les Houthis et leur approche envers les minorités.» 

Le leader de Black Lives Matter déclare qu'il en apprend de plus en plus sur le massacre des Éthiopiens en mars dernier et qu'il est en contact avec la communauté yéménite de New York. Il indique toutefois qu’il n’est pas au courant de l'enlèvement de Mme Al-Hammadi par les Houthis. 

«Il y a un énorme problème en Amérique et dans le reste du monde, et ce problème s'appelle la suprématie blanche», souligne M. Newsome. 

«Beaucoup de gens diront: “Vous ne faites que dénoncer le racisme.” Le fait est que lorsque des choses arrivent aux Noirs, cela n’a pas autant d’importance que lorsque cela arrive aux Blancs. Lorsque des Noirs sont victimes de massacres et de génocides à travers le monde, personne ne s'en soucie. Mais si la même chose se produisait avec de petits enfants blancs aux cheveux blonds et aux yeux bleus, alors tout le monde s'en soucierait.» 

«Quand vous commencez à évoquer le sort de mes frères et sœurs éthiopiens, les gens lèvent à peine un sourcil. Et c’est le cas des Noirs, des Blancs et de tous ceux qui se trouvent entre les deux parce qu’ils ont été endoctrinés. À l’échelle mondiale, à travers les médias et la télévision, on nous apprend que les vies des Noirs n'ont vraiment pas d'importance.» 

L’émission «Ray Hanania Show» est diffusée en direct sur le réseau de la radio américaine arabe sur la fréquence WNZK AM 690 à Detroit, et sur la fréquence WDMV AM 700 à Washington D.C. Elle peut être visionnée sur la page Facebook d'Arab News, qui fait partie de ses commanditaires. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".


Liban: incursion israélienne dans un village frontalier, un employé municipal tué

Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien. (AFP)
Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien. (AFP)
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  • En vertu d'un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce pays a retiré ses troupes du sud du Liban mais continue d'occuper cinq points sur le territoire libanais, frontalier du nord d'Israël
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BEYROUTH: Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien.

En vertu d'un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce pays a retiré ses troupes du sud du Liban mais continue d'occuper cinq points sur le territoire libanais, frontalier du nord d'Israël.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".

L'armée israélienne a confirmé avoir mené cette incursion, affirmant qu'elle intervenait dans le cadre de ses "activités visant à détruire une infrastructure terroriste" du Hezbollah.

Elle a ajouté que l'unité avait "repéré un suspect à l'intérieur du bâtiment" de la municipalité et ouvert le feu après avoir identifié "une menace directe" sur les soldats.

L'incident "fait l'objet d'une enquête", selon l'armée.

Dans un autre village frontalier, Adaissé, une unité israélienne a dynamité un bâtiment servant à abriter des cérémonies religieuses, selon l'Ani.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Mardi, le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Jeremy Laurence, a indiqué que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour qu'il livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

Le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, qui regroupe outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, la France et l'ONU, s'est réuni mercredi dans la localité frontalière de Naqoura, qui abrite le quartier général des forces de l'ONU.

L'émissaire américaine Morgan Ortagus a déclaré au cours de la réunion que "l'armée libanaise doit à présent exécuter entièrement son plan" visant à "placer toutes les armes sous le contrôle de l'Etat d'ici la fin de l'année".


Soudan: l'ONU appelle à mettre un terme au siège d'El-Facher après une tuerie dans une maternité

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  • Le chef des paramilitaires soudanais Mohamed Daglo a reconnu mercredi soir une "catastrophe" dans la ville, assurant: "La guerre nous a été imposée"
  • Antonio Guterres s'est dit "gravement préoccupé par l'escalade militaire récente" à El-Facher, appelant à "mettre un terme immédiatement au siège et aux hostilités"

PORT-SOUDAN: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé jeudi à mettre un terme à l'"escalade militaire" au Soudan, après le meurtre de plus de 460 personnes dans une maternité à El-Facher, ville clé prise par les forces paramilitaires.

Les informations se multiplient sur des exactions massives depuis que les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) ont pris dimanche, après 18 mois de siège, cette dernière grande ville qui échappait à leur contrôle dans la vaste région du Darfour, où "les massacres continuent" selon des images satellite analysées par le Humanitarian Research Lab (HRL) de l'université Yale.

Le chef des paramilitaires soudanais Mohamed Daglo a reconnu mercredi soir une "catastrophe" dans la ville, assurant: "La guerre nous a été imposée".

Antonio Guterres s'est dit "gravement préoccupé par l'escalade militaire récente" à El-Facher, appelant à "mettre un terme immédiatement au siège et aux hostilités".

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est dite "consternée par les informations faisant état du meurtre tragique de plus de 460 patients et accompagnateurs à la maternité saoudienne d'El-Facher". Selon l'institution, cette maternité était le seul hôpital encore partiellement opérationnel dans la ville.

Après la prise d'El-Facher à leurs rivaux, l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, les FSR contrôlent désormais l'ensemble du Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan couvrant le tiers du pays.

Les communications satellite restent coupées -sauf pour les FSR qui contrôlent le réseau Starlink-, les accès d'El-Facher restent bloqués malgré les appels à ouvrir des corridors humanitaires. Dans ce contexte, il est extrêmement compliqué de joindre des sources locales indépendantes.

Maîtres du Darfour 

"Plus de 2.000 civils ont été tués au cours de l'invasion de la milice (des FSR) à El-Facher, ciblant les mosquées et les volontaires du Croissant-Rouge", a pour sa part affirmé Mona Nour Al-Daem, chargée de l'aide humanitaire au gouvernement pro-armée.

A El-Facher, le comité de résistance local, qui documente les exactions depuis le début du conflit, a rapporté mercredi soir avoir entendu des tirs dans l'ouest de la ville, "où quelques soldats restants combattent avec (...) ténacité".

Depuis dimanche, plus de 36.000 personnes ont fui les violences, majoritairement vers la périphérie d'El-Facher et vers Tawila, cité située à 70 km plus à l'ouest et qui était déjà la plus importante zone d'accueil du Soudan, selon l'ONU, avec plus de 650.000 déplacés.

De rares images de l'AFP en provenance de Tawila montrent des déplacés portant leurs affaires sur leur dos ou sur leur tête. Certains montent des tentes, d'autres, parfois blessés, sont assis dans des conditions précaires.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a alerté sur le "risque croissant d'atrocités motivées par des considérations ethniques" en rappelant le passé du Darfour, ensanglanté au début des années 2000 par les massacres et les viols des milices arabes Janjawid, dont sont issues les FSR, contre les tribus locales Massalit, Four ou Zaghawa.

"Unité" 

Les FSR, qui ont installé au Darfour une administration parallèle, contrôlent désormais l'ouest du Soudan et certaines parties du sud, avec leurs alliés. L'armée contrôle le nord, l'est et le centre du troisième plus vaste pays d'Afrique, ravagé par plus de deux ans de guerre.

Des experts craignent une nouvelle partition du Soudan, après l'indépendance du Soudan du Sud en 2011. Mais le chef des FSR a affirmé mercredi que la prise complète du Darfour par ses forces favoriserait "l'unité" du pays.

"La libération d'El-Facher est une opportunité pour l'unité du Soudan et nous disons : l'unité du Soudan par la paix ou par la guerre", a déclaré M. Daglo mercredi.

Les pourparlers menés depuis plusieurs mois par le groupe dit du "Quad", qui réunit les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes Unis et l'Arabie saoudite, sont restés dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Leurs propositions de trêve se heurtent, selon lui, "à l'obstructionnisme continu" du pouvoir de M. Burhane, qui a refusé en septembre une proposition prévoyant à la fois son exclusion et celle des FSR de la transition politique post-conflit.