Echauffourées à Jérusalem, au lendemain de violents affrontements

Des manifestants d'extrême droite ont crié «mort aux Arabes» et lancé des pierres sur les forces de l'ordre israéliennes, aussi la cible de projectiles de manifestants palestiniens. (Photo, Reuters)
Des manifestants d'extrême droite ont crié «mort aux Arabes» et lancé des pierres sur les forces de l'ordre israéliennes, aussi la cible de projectiles de manifestants palestiniens. (Photo, Reuters)
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Publié le Samedi 24 avril 2021

Echauffourées à Jérusalem, au lendemain de violents affrontements

  • Les affrontements étaient les plus violents de ces dernières années dans la Ville Sainte, le Croissant-Rouge palestinien a fait état d'au moins 105 blessés
  • Trois roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza vers le Sud d'Israël, quelques heures après une mise en garde de la branche armée du Hamas

JERUSALEM: Des échauffourées ont éclaté vendredi soir à Jérusalem, où d'importantes forces de police ont été déployées aux abords de la Vieille ville après les violents affrontements de la veille impliquant des juifs d'extrême droite, des Palestiniens et des forces policières qui ont fait plus de 120 blessés.

A l'issue de ces affrontements, les plus violents de ces dernières années dans la Ville Sainte, le Croissant-Rouge palestinien a fait état d'au moins 105 blessés, dont une vingtaine ont été transportés à l'hôpital. La police israélienne a recensé vingt blessés dans ses rangs.

Les derniers heurts d'ampleur à Jérusalem remontaient à août 2019, lorsque deux célébrations --l'Aïd al-Adha pour les musulmans et la fête juive de Ticha Beav-- s'étaient déroulées en même temps dans la Vieille ville. Des heurts entre policiers israéliens et Palestiniens avaient alors fait une soixantaine de blessés.

Washington «préoccupé», condamne des discours de «haine»

Les Etats-Unis ont exprimé vendredi leur «profonde préoccupation» au sujet de «l'escalade de la violence à Jérusalem», condamnant des discours de «haine».

«Nous appelons au calme et à l'unité, et exhortons les autorités à assurer la sécurité et les droits de tous à Jérusalem», a tweeté le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.

«Les discours de manifestants extrémistes scandant des slogans de haine violents doivent être fermement rejetés», a-t-il insisté.

Après une journée calme vendredi, des milliers de fidèles musulmans, sortant de l'Esplanade des Mosquées après la dernière prière du jour, se sont retrouvés dans une ambiance tendue en présence de dizaines de policiers armés, appuyés par la cavalerie.

Des échauffourées ont éclaté entre fidèles et policiers, des bouteilles d'eau ont été lancées vers les forces de l'ordre qui ont utilisé des grenades assourdissantes pour disperser la foule.

Des centaines de Palestiniens se sont rassemblés vendredi soir au point de passage de Qalandiya, entre Jérusalem et Ramallah, a rapporté la police, indiquant que les forces de l'ordre «agiraient avec détermination et fermeté contre toute tentative de perturber l'ordre» public.

Des Palestiniens ont lancé des pierres et des cocktails molotov vers le tombeau de Rachel, lieu saint juif à Bethléem, en Cisjordanie occupée, a ajouté la police.

Plus tard dans la soirée de vendredi, trois roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza vers le Sud d'Israël sans faire de blessé, quelques heures après une mise en garde de la branche armée du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza.

«Sachez que derrière vous se tient une résistance solide et prête (à en découdre)», avaient déclaré les brigades Ezzedine al-Qassam dans un communiqué de soutien aux Palestiniens de Jérusalem-Est.

«Zone de guerre»

Jeudi soir, des affrontements avaient débuté en marge d'une manifestation du mouvement juif d'extrême droite Lahava, un groupe ouvertement hostile aux Palestiniens, qui s'était rassemblé à l'entrée de la Vieille ville.

Des centaines de policiers avaient été déployés afin de protéger le «droit de manifester» mais aussi d'éviter des affrontements entre militants d'extrême droite et Palestiniens.

Des Palestiniens, considérant ce rassemblement comme une provocation, avaient organisé leur propre manifestation qui s'est télescopée avec la sortie des fidèles de l'Esplanade des Mosquées après la prière nocturne du ramadan, mois de jeûne musulman.

Des manifestants d'extrême droite ont crié «mort aux Arabes» et lancé des pierres sur les forces de l'ordre israéliennes, aussi la cible de projectiles de manifestants palestiniens.

Des policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes, des grenades assourdissantes ainsi qu'un canon à eau.

«C'était comme une zone de guerre», a raconté un témoin palestinien.

Après 22H00, la police et le Croissant-Rouge palestinien ont fait état de quelques arrestations et de blessés mais les heurts se sont poursuivis dans la nuit entre policiers et Palestiniens.

Des témoins ont partagé des images d'affrontements musclés sur les réseaux sociaux, notamment d'un juif battu par des Palestiniens qui l'entouraient.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé les «incitations à la haine» de groupes d'extrême droite israéliens et exhorté la communauté internationale à «protéger» les Palestiniens de Jérusalem-Est.

Appels au calme

Le mouvement chiite libanais Hezbollah a témoigné de sa solidarité avec les Palestiniens, condamnant «fermement» les agissements de la «police d'occupation» et des «gangs de colons».

L'envoyé spécial de l'ONU pour le Proche-Orient Tor Wennesland avait dénoncé jeudi des affrontements depuis quelques jours impliquant la police israélienne, des civils israéliens et des Palestiniens, et appelé à une «désescalade».

La Jordanie a condamné les «provocations menées par les groupes juifs extrémistes», appelant Israël à faire «cesser (...) le harcèlement» des habitants de la Vieille ville et à lever les restrictions d'accès à la mosquée Al-Aqsa.

Des incidents avaient déjà éclaté mercredi à Jérusalem. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montraient des employés arabes travaillant dans des commerces de Jérusalem et des journalistes être agressés par de jeunes juifs criant «Mort aux Arabes».

Le maire de Jérusalem Moshe Lion a dit sur la chaîne israélienne Kan discuter avec des dirigeants palestiniens de Jérusalem-Est dans l'espoir de mettre un terme «à ces violences inutiles» qui surviennent un mois avant les premières élections législatives palestiniennes en quinze ans.  


Une délégation de l'UNESCO visite le géoparc de Riyad Nord après son inscription au réseau mondial

La Sous-Directrice générale de l'UNESCO pour les sciences exactes et naturelles, Lidia Brito, lors de sa visite au Géoparc de Riyad Nord. (SPA)
La Sous-Directrice générale de l'UNESCO pour les sciences exactes et naturelles, Lidia Brito, lors de sa visite au Géoparc de Riyad Nord. (SPA)
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  • Selon un responsable de l'UNESCO, la destination met en valeur la diversité naturelle et culturelle du Royaume.
  • En avril, l'UNESCO a inscrit le géoparc de Riyad Nord et Salma à son réseau mondial de géoparcs.

RIYAD : Lidia Brito, la sous-directrice générale de l'UNESCO pour les sciences exactes et naturelles, a visité dimanche le Géoparc de Riyad Nord, faisant l'éloge de cette destination qui préserve à la fois la nature et l'histoire.

En avril, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a désigné le Géoparc de Riyad Nord dans le cadre de son Réseau mondial des géoparcs, qui vise à protéger les sites du patrimoine géologique et à promouvoir le développement durable.

Hussam Zuhair Al-Turki, directeur de l'Initiative saoudienne pour les géoparcs, et Hamoud Alnughaymishi, directeur du secteur des sciences à la Commission nationale saoudienne pour l'éducation, la culture et les sciences, ont accompagné Mme Brito lors de sa visite. 

Ils ont exploré les principales caractéristiques géologiques du géoparc de Riyad Nord, telles que la grotte d'Abu Shaddad et la falaise du bord du monde. Ils se sont également arrêtés pour explorer le village de Ghamra, connu pour ses parcours d'aventure dans la banlieue de Riyad.

M. Brito a déclaré que le géoparc de Riyad Nord mettait en valeur la diversité naturelle et culturelle de l'Arabie saoudite et qu'il renforcerait l'écotourisme dans le royaume, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

En avril, l'UNESCO a désigné le géoparc de Riyad Nord et le géoparc de Salma comme faisant partie de son réseau mondial de géoparcs. Le royaume espère inscrire 13 autres sites au réseau de l'UNESCO, a ajouté la SPA. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Gaza: le plan israélien de distribution d'aide «contraire aux principes humanitaires» selon une ONG norvégienne

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  • Le projet du gouvernement israélien de distribuer de l'aide humanitaire à Gaza dans des centres contrôlés par l'armée est "fondamentalement contraire aux principes humanitaires", a déclaré le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés
  • Israël accuse le Hamas de détourner l'aide humanitaire, et justifie son blocus de la bande de Gaza par la nécessité de faire pression sur le mouvement pour qu'il libère les otages

OSLO: Le projet du gouvernement israélien de distribuer de l'aide humanitaire à Gaza dans des centres contrôlés par l'armée est "fondamentalement contraire aux principes humanitaires", a déclaré lundi à l'AFP le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

"Nous ne pouvons pas et ne voulons pas faire quelque chose qui est fondamentalement contraire aux principes humanitaires", a dit Jan Egeland à l'AFP.

"Les agences des Nations unies et tous les autres groupes humanitaires internationaux ont dit non à cette idée émanant du cabinet israélien et de l'armée israélienne", a-t-il ajouté.

Le cabinet de sécurité israélien estime qu'il y a "actuellement suffisamment de nourriture" dans la bande de Gaza et a consenti à la "possibilité d'une distribution humanitaire" si cela venait à être "nécessaire", a indiqué lundi une source officielle israélienne.

Israël accuse le Hamas de détourner l'aide humanitaire, et justifie son blocus de la bande de Gaza par la nécessité de faire pression sur le mouvement pour qu'il libère les otages.

Selon le responsable de l'ONG norvégienne, le gouvernement israélien "veut militariser, manipuler et politiser l'aide en ne l'autorisant que dans quelques centres dans le sud, un système où les gens seront contrôlés et où il sera impossible d'agir".

Cela "obligera les gens à se déplacer pour obtenir de l'aide, ce qui prolongera la famine parmi la population civile. Nous ne prendrons donc pas part à cela", a ajouté M. Egeland.

"Si l'une des parties tente de contrôler, de manipuler et de rationner l'aide destinée aux civils de l'autre camp, cela va à l'encontre de toutes nos valeurs", a-t-il encore ajouté.

De son côté, le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), a souligné que le "plan qui nous est présenté signifie que de vastes zones de Gaza (...) resteront privées d'approvisionnement".

Les organisations d'aide internationale, de même que les Palestiniens de Gaza, témoignent depuis des semaines d'une situation humanitaire dramatique, notamment en raisons des pénuries de biens de première nécessité.

Le Programme alimentaire mondial (PAM), un des principaux fournisseurs de nourriture dans la bande de Gaza, a annoncé le 25 avril y avoir "épuisé tous ses stocks".


Jordanie: une touriste belge et son fils morts dans des inondations 

Cette photo prise le 10 novembre 2018 à Wadi Musa, près de Petra, dans l'ouest de la Jordanie, montre des travailleurs opérant une excavatrice après les crues soudaines qui ont tué plusieurs personnes dans la région. (AFP)
Cette photo prise le 10 novembre 2018 à Wadi Musa, près de Petra, dans l'ouest de la Jordanie, montre des travailleurs opérant une excavatrice après les crues soudaines qui ont tué plusieurs personnes dans la région. (AFP)
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  • Les équipes de secours ont retrouvé "les corps d'une femme et de son fils, tous deux de nationalité belge, qui avaient disparu après des inondations dans la région de Choubak, à environ 200 km au sud d'Amman"
  • "Les corps retrouvés après plusieurs heures de recherches dans des conditions météorologiques difficiles ont été évacués", a-t-il ajouté sans autre précision

AMMAN: Une touriste belge et son fils, disparus pendant plusieurs heures, ont péri dans des inondations dans le sud de la Jordanie, ont annoncé lundi les autorités, au lendemain de l'évacuation du site antique de Pétra après des crues.

Les équipes de secours ont retrouvé "les corps d'une femme et de son fils, tous deux de nationalité belge, qui avaient disparu après des inondations dans la région de Choubak, à environ 200 km au sud d'Amman", selon un communiqué de la Direction de la sûreté générale.

"Les corps retrouvés après plusieurs heures de recherches dans des conditions météorologiques difficiles ont été évacués", a-t-il ajouté sans autre précision.

Selon des déclarations du gouverneur de Maan, Hassan al-Jabour, rapportées par la chaîne de télévision officielle Al-Mamlaka, la Belge et ses trois enfants faisaient partie d'un groupe de touristes comprenant également 14 Tchèques en "voyage d'aventure" dimanche, sans guide.

Les autorités ont réussi à évacuer la majorité du groupe mais la Belge et ses trois enfants ont disparu, a-t-il ajouté. Les équipes de secours ont trouvé deux des enfants en "bonne santé".

La veille, les autorités jordaniennes ont évacué près de 1.800 touristes de Pétra, dans le sud du pays, après des crues dans la région, de plus en plus sujette aux pluies intenses et tempêtes. Aucune victime n'a été signalée après que des inondations ont touché le site antique, selon un responsable.

L'autorité météorologique a diffusé une vidéo montrant de violentes crues s'abattant sur le site antique tandis que des visiteurs se rassemblaient à l'entrée de la Khazneh, l'un de ses édifices les plus emblématiques, en attendant leur évacuation.

Classé au patrimoine mondial de l'Unesco, le site de Pétra est célèbre pour ses temples monumentaux taillés dans la roche rose. Il a été désignée en 2007 comme l'une des sept merveilles du monde à l'issue d'un vote en ligne.