Le Drian lance un avertissement aux députés libanais à Beyrouth

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, à gauche, et le président libanais Michel Aoun, se saluent au Palais présidentiel à Baabda. (Photo, AP)
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, à gauche, et le président libanais Michel Aoun, se saluent au Palais présidentiel à Baabda. (Photo, AP)
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Publié le Vendredi 07 mai 2021

Le Drian lance un avertissement aux députés libanais à Beyrouth

  • Arab News a appris que Le Drian avait également laissé entendre que des sanctions pourraient être imposées à ceux qui font obstacle à la formation du nouveau gouvernement
  • Le ministre français a aussi tenu des réunions avec de nombreuses figures de l’opposition et des partis, y compris des chefs de groupes protestant contre la corruption des dirigeants au pouvoir

BEYROUTH : Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a souligné lors de ses rencontres avec des responsables libanais jeudi que « l’initiative française pour résoudre la crise de la formation du gouvernement libanais est toujours sur la table » et que « les Libanais sont responsables de sa bonne mise en application ».

Arab News a appris que M. Le Drian avait également laissé entendre que des sanctions pourraient être imposées à ceux qui font obstacle à la formation du nouveau gouvernement.

La veille de son arrivée à Beyrouth, M. Le Drian a tweeté qu’il transmettrait « un message de grande fermeté aux responsables politiques et un message de pleine solidarité aux Libanais ». Fermeté face à ceux qui bloquent la formation du gouvernement : «  nous avons pris des mesures nationales, et ce n’est qu’un début ».

Il a également déclaré que son déplacement au Liban « certifie également de la solidarité de la France sur les plans scolaire, médical, du patrimoine, et auprès des Libanaises et des Libanais qui se mobilisent pour leur pays ».

À la suite de l’explosion du port de Beyrouth en août, le président français Emmanuel Macron a lancé une initiative pour aider le Liban à former un gouvernement de spécialistes pour le sortir de sa crise économique.

Cependant, l’initiative de M. Macron n’a pas encore été mise en œuvre et les Libanais ont donc suivi avec intérêt les rencontres de M. Le Drian.

Avant la visite de M. Le Drian, il y avait des rumeurs selon lesquelles il ne prévoyait pas de s’entretenir avec le Premier ministre désigné, Saad Hariri, mais qu’il rencontrerait le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil.

Certains avaient prédit que M. Hariri renoncerait à son poste de Premier ministre désigné en raison de son désaccord persistant avec le président Michel Aoun et son équipe politique sur la formation du nouveau gouvernement, M. Aoun ayant exigé un « tiers de blocage » pour ses alliés.

Cependant, après sa réunion avec le président, M. Le Drian a également rencontré le chef du Parlement, Nabih Berry, ainsi que M. Hariri.

Le bureau de presse de M. Aoun a rapporté que, lors de sa réunion avec M. Le Drian, le président a déclaré que « la réalisation des réformes, au premier rang desquelles l’audit juricomptable, qui constitue le premier point de l'initiative française présentée le 1er  septembre 2020, est cruciale pour la relance du Liban et pour rétablir la confiance des Libanais et de la communauté internationale. La formation d’un nouveau gouvernement bénéficiant de la confiance du Parlement est une priorité absolue ».

M. Aoun s’est engagé à « poursuivre ses efforts pour parvenir à des résultats concrets, malgré les obstacles internes et externes et le fait que les personnes concernées ne respectant pas les usages constitutionnels et la méthodologie adoptée pour former les gouvernements ».

Il a ensuite rappelé « les prérogatives constitutionnelles du président ... et sa responsabilité de préserver les équilibres politiques et confessionnels afin d’assurer que le cabinet obtienne la confiance du Législatif » et a évoqué le « coût du temps perdu lors du processus de formation ».

La rencontre entre MM. Aoun et Le Drian a duré une demi-heure, après quoi ce dernier est parti sans faire de déclaration.

M. Le Drian a tenu des réunions à la Résidence des Pins avec de nombreuses figures de l’opposition et des partis, y compris des chefs de groupes protestant contre la corruption des dirigeants au pouvoir. Ces groupes ont présenté leurs points de vue sur la réalité actuelle au Liban et leur vision des moyens par lesquels la France pourrait apporter son aide au Liban pour assurer un transfert pacifique du pouvoir, organiser des élections législatives et régler les affaires financières.

Cependant, de nombreux groupes ont refusé l’invitation, tels que le mouvement « Li Haqqi » (Pour mon droit). « Une longue discussion a eu lieu au sein du groupe sur la possibilité d’assister à la réunion avec le ministre français, et nous avons décidé de ne pas y assister car il n’y avait pas de grand avantage (à le faire) », raconte Nizar Hassan, chercheur en mouvements sociaux appartenant à ce groupe, à Arab News.

Selon lui, ce refus est dû à plusieurs raisons, notamment « le rejet de la tentative de la France de faire remonter à la surface la classe politique libanaise pour la ramener au pouvoir ».

Le député du bloc du Futur, Mohammed Hajjar, a qualifié d’« illogiques » les rumeurs selon lesquelles M. Le Drian ne s’entretiendrait pas avec M. Hariri.

Il a affirmé que M. Hariri s’est engagé à « former un gouvernement de spécialistes pour aider le pays, alors qu’un autre parti insiste à mener le pays au bord du gouffre et traite avec tout le monde en partant du principe que si le député Gebran Bassil ne devient pas le prochain président, le pays sombrera dans le chaos. Et le Hezbollah reste sans réaction ».

La crise économique au Liban a atteint un nouveau sommet jeudi, lorsque l’Électricité du Liban (EDL) a annoncé qu’elle n’avait plus assez d’argent pour acheter du carburant et qu’elle serait « contrainte de réduire sa production, ce qui aurait un impact négatif sur les heures d’alimentation dans toutes les régions, y compris les zones administratives de Beyrouth ».

Ceci a eu lieu quelques heures après que le procureur général financier, Ali Ibrahim, a décidé d’arrêter le paiement des sommes dues à la société énergétique turque Karadeniz et à sa filiale Karpowership au Liban propriétaires des navires  producteurs de l’électricité.

La décision du juge se fonde sur « les enquêtes préliminaires menées par le Bureau du procureur général financier sur la présence éventuelle de courtiers, de commissions ou de corruption dans la concession des navires produisant de l’électricité » et vise à « obliger les deux sociétés susmentionnées à rembourser 25 millions de dollars à l’État libanais, et à diffuser un ordre de recherche et d’enquête à l’encontre des propriétaires des deux sociétés ».

Mercredi, le Conseil constitutionnel a suspendu une loi que le Parlement avait approuvée, octroyant une avance du trésor à l’EDL, après que des députés du parti des Forces libanaises ont interjeté appel « parce que cette avance sera tirée de l’argent du peuple et des déposants, restant dans les réserves de la Banque du Liban pour financer l’électricité, ce qui a été décrit par les députés comme un gaspillage de l’argent du peuple ».

Le Conseil constitutionnel a souligné que « si la loi viole la constitution, elle sera annulée, et si elle ne la viole pas, nous rejetterons l’appel ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.

 

 


Forts bombardements sur la ville de Gaza après le soutien de Rubio à Israël

La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
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  • Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza
  • Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins

GAZA: La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël.

Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins.

"Il y a des bombardements massifs et incessants sur la ville de Gaza et le danger ne cesse d'augmenter", a déclaré à l'AFP Ahmed Ghazal, un habitant de cette zone.

Cet homme de 25 ans a décrit une "explosion qui a violemment secoué le sol du quartier" peu après 01H00 locale mardi (22H00 GMT lundi).

"J'ai couru dans la rue, sur le site de la frappe", "trois maisons" d'un bloc résidentiel "ont été complètement rasées". "De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris et on peut entendre leurs cris."

Le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que "les bombardements se (poursuivaient) intensément dans toute la ville de Gaza", précisant que "le nombre de morts et de blessés (continuait) d'augmenter".

"Il y a des morts, des blessés et des personnes disparues sous les décombres suite à des frappes aériennes israéliennes visant un bloc résidentiel près de la place Al-Shawa dans la ville de Gaza", a-t-il détaillé, évoquant "un massacre majeur".

La Défense civile avait fait état de 49 Palestiniens tués lundi, dont plus de la moitié à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Le déplacement de M. Rubio dans la région intervient après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

Rassurer Doha 

Après Jérusalem, M. Rubio se rend mardi à Doha, où il devrait rencontrer le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas et qui abrite la plus grande base aérienne américaine de la région, avait provoqué de rares critiques de Donald Trump contre Israël.

Le président américain a assuré lundi à des journalistes dans le Bureau ovale qu'Israël "ne frappera pas au Qatar".

Réunis lundi à Doha après l'attaque israélienne, les dirigeants arabes et musulmans ont appelé à "revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

Le secrétaire d'Etat américain s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

L'offensive israélienne à Gaza a suivi l'attaque du 7-Octobre qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.