A Paris, un sommet pour éviter le décrochage économique de l'Afrique

Le président français Emmanuel Macron (à droite) accueille le président sud-africain Cyril Ramaphosa à son arrivée pour un dîner au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 17 mai 2021, à la suite d'une conférence internationale sur le Soudan. LUDOVIC MARIN / AFP
Le président français Emmanuel Macron (à droite) accueille le président sud-africain Cyril Ramaphosa à son arrivée pour un dîner au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 17 mai 2021, à la suite d'une conférence internationale sur le Soudan. LUDOVIC MARIN / AFP
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Publié le Mardi 18 mai 2021

A Paris, un sommet pour éviter le décrochage économique de l'Afrique

  • L'idée de ce sommet a germé à l'automne, quand le Fonds monétaire international a calculé que l'Afrique risquait de se heurter à un déficit de financement de 290 milliards de dollars d'ici 2023
  • La réunion de Paris, qui débute à 13H00 (11H00 GMT), sous la houlette du président Emmanuel Macron, sera consacrée au fardeau de la dette publique, mais aussi au soutien du secteur privé

PARIS : Une trentaine de dirigeants africains et européens se réunissent mardi à Paris avec les grandes organisations économiques internationales, pour tenter d'éviter un décrochage financier, économique et social de l'Afrique après la pandémie.

L'Afrique fait figure de continent relativement épargné sur le plan sanitaire, avec seulement 130.000 morts du Covid-19, selon les chiffres officiels, sur un total mondial de près de 3,4 millions de morts. 

Mais elle en sort financièrement exsangue, au moment où elle devrait justement investir massivement pour enrayer la pauvreté, développer les infrastructures, affronter le changement climatique et la menace jihadiste.

La réunion de Paris, qui débute à 13H00 (11H00 GMT), sous la houlette du président Emmanuel Macron, sera consacrée au fardeau de la dette publique, mais aussi au soutien du secteur privé.

Elle se finira par une conférence de presse conjointe avec le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi, à la tête de l'Union africaine, le président du Sénégal Macky Sall et la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva. 

"Grande divergence"

L'idée de ce "Sommet sur le financement des économies africaines" a germé à l'automne, quand le FMI a chiffré à 290 milliards de dollars les besoins de financement non couverts de l'Afrique d'ici 2023.

Certes, l'économie du continent, qui a connu sa première récession en un demi-siècle l'an passé à cause de la pandémie, devrait rebondir de 3,4% en 2021 et de 4% en 2022.

Et un moratoire mis en place en avril 2020 a permis de donner un peu d'air au pays africains les plus endettés. 

Mais cela ne suffira pas. Les dettes publiques explosent et en 2021, 39 millions d'Africains pourraient tomber dans l'extrême pauvreté, selon la Banque africaine de développement (BAD).

Alors que les pays développés dépensent sans compter, l'Afrique "n'a pas les moyens financiers aujourd'hui de relancer son économie", a souligné le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire mardi sur RFI.

Il a mis en garde contre le risque d'une "grande divergence économique entre le continent africain qui repartirait en arrière, alors que les Etats-Unis, l'Europe et l'Asie repartiraient fort". 

Or les Etats africains ont aussi besoin d'argent pour financer la lutte anti-terroriste, alors que "l’épicentre du terrorisme s'est déplacé du Moyen-Orient en Afrique".

Un entretien bilatéral entre le président français et celui du Mozambique est d'ailleurs prévu en marge du sommet mardi matin, pour aborder notamment la situation dans le nord du pays, aux prises avec une guérilla jihadiste.

Recours aux DTS

Pour aider les pays africains sans alourdir leur dette, une idée est de recourir aux droits de tirage spéciaux (DTS), en quelque sorte à la planche à billets du FMI. Ces DTS peuvent être convertis en devises par les pays et dépensés, sans créer de dette.

Si le principe d'une émission globale de DTS de 650 milliards de dollars est acquis, reste à savoir ce qui sera alloué aux pays africains.

En effet, ces DTS sont répartis en fonction des quotes-parts de chaque pays au FMI: le plus gros va donc aux pays les plus riches. Sur le papier, l'Afrique ne bénéficierait que de 34 milliards de dollars.

D'où la discussion qui va s'engager sur une réallocation par les pays développés de leurs précieux DTS aux pays les plus pauvres, en plus des débats sur une restructuration des dettes existantes.

Sans compter les divers plans d'aide, bilatéraux ou multilatéraux, orchestrés par les organisations internationales, sous condition de réformes.

Le FMI a par exemple confirmé la mise à disposition de 240 millions de dollars de ressources supplémentaires au Togo, selon le président du pays. "Le sommet vise à poser les bases d’un nouveau cycle de croissance en Afrique", a déclaré mardi Faure Gnassingbé, en appelant toutefois à ne pas se concentrer que sur les aides publiques.

Selon lui, "l’appui au secteur privé africain" sera décisif, pour un continent qui aspire à sortir de la logique de l'assistance mais qui bute encore sur la défiance des investisseurs.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com