En Israël, le dernier cycle de violence accroît le risque de nouvelles élections

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors d'un briefing aux ambassadeurs en Israël à la base militaire de Hakirya à Tel Aviv, Israël, le 19 mai 2021 (Photo, AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors d'un briefing aux ambassadeurs en Israël à la base militaire de Hakirya à Tel Aviv, Israël, le 19 mai 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 24 mai 2021

En Israël, le dernier cycle de violence accroît le risque de nouvelles élections

  • Le camp anti-Netanyahu peut encore saisir sa chance et la courte fenêtre de tir qu'il lui reste pour former un bloc suffisant en nombre pour évincer le Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël
  • Le chef de l'opposition et dirigeant de la formation Yesh Atid («Il y a un futur»), le centriste Yaïr Lapid a jusqu'au 3 juin pour former un gouvernement

JÉRUSALEM: La dernière guerre avec le mouvement palestinien Hamas et les violences intercommunautaires inédites en Israël compliquent la formation d'un gouvernement israélien et augmentent les risques de nouvelles élections générales, selon des experts.  

Le scenario d'un nouveau scrutin, qui serait le cinquième en un peu plus de deux ans, pourrait être une aubaine pour le Premier ministre Benjamin Netanyahu, peut-être même son seul espoir de rester au pouvoir, après 12 années consécutives.   

Le camp anti-Netanyahu peut encore saisir sa chance et la courte fenêtre de tir qu'il lui reste pour former un bloc suffisant en nombre pour évincer le Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël.  

Mais les onze jours de guerre terminée vendredi entre Israël et le Hamas au pouvoir à Gaza, ont ramené ce bloc très hétéroclite à ses divisions les plus profondes autour des questions sécuritaires et identitaires.  

Dans cette configuration « la plupart des observateurs pronostiquent une cinquième élection », explique Toby Greene, professeur des sciences-politiques à l'Université Bar Ilan près de Tel-Aviv. « Mais il reste encore 10 jours et en terme de politique israélienne, 10 jours c'est long ».  

Faire tomber Netanyahu  

Le chef de l'opposition et dirigeant de la formation Yesh Atid (« Il y a un futur »), le centriste Yaïr Lapid a jusqu'au 3 juin pour former un gouvernement.  

Cet ex-journaliste avait été chargé par le président de former le gouvernement après l'échec de M. Netanyahu, arrivé en tête lors des élections du 23 mars, qui n'avait pas réussi à réunir avec ses alliés une majorité de 61 députés.   

Il y a encore trois semaines, le chemin de M. Lapid vers le pouvoir semblait bien tracé. Celui vers la sortie de M. Netanyahu, jugé pour « corruption » dans plusieurs affaires, aussi.  

Mais durant le conflit avec le Hamas, M. Netanyahu a eu le champ entièrement libre pour renforcer son image de dirigeant de crise, dans un pays qui « se range traditionnellement derrière le dirigeant au pouvoir » lorsqu'une guerre éclate, rappelle Yonatan Freeman, professeur de sciences politiques à l'Université hébraïque de Jérusalem.  

Alors que M. Netanyahu apparaissait quotidiennement en chef de guerre, les 11 jours de conflit ont contribué à « fissurer le bloc d'opposition », indique Yohanan Plesner, président de l'Institut israélien pour la démocratie.   

Il ne reste plus à Yaïr Lapid qu'un partenaire possible: la formation de droite radicale Yamina dirigée par Naftali Bennett.  

Si d'un point de vue idéologique, beaucoup oppose les deux hommes, deux choses les réunit: leur volonté d'empêcher à tout prix une éreintante cinquième élection et leur acharnement à faire tomber Netanyahu.   

Alliances  

Mais à eux seuls Yaïr Lapid et Naftali Bennett n'ont pas assez de sièges pour former une coalition. Il leur faut donc rallier dix autres sièges, ceux des partis arabes israéliens.  

Certes, l'alliance avec le parti de M. Bennett, plébiscité par les colons juifs, a de quoi faire sursauter les députés arabes les plus critiques d'Israël. Mais il y a un mois elle était jugée de circonstance.   

Depuis, les images des synagogues brûlées dans certaines villes mixtes d'Israël par des manifestants arabes israéliens et la réouverture d'un front avec le Hamas à Gaza ont poussé « M. Bennett à reconsidérer le choix de s'allier aux partis arabes », selon l'analyste Yohann Plesner.   

M. Lapid a donc peu de chance de réussir le pari de former un gouvernement avant le 3 juin, mais ce « n'est pas impossible », juge-t-il.   

M. Netanyahu, lui, peut compter sur deux néo-alliés: Benny Gantz, ancien adversaire aux élections et ministre de la Défense, ainsi que Gideon Saar, tout juste parti du Likoud, le parti historique de la droite israélienne.   

Alors que la situation sécuritaire s'est calmée en Israël, tant en interne qu'autour de la bande de Gaza, Yaïr Lapid a annoncé une reprise des pourparlers de coalition dès lundi.  

Après le conflit, les partis arabes se sont eux montrés très réservés sur cet éventuel bloc, qui reste à tout point de vue le plus étrange dans l'histoire politique du pays. 


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.