Yaïr Lapid, l'ex-star de la TV israélienne en passe de chasser Netanyahu du pouvoir

Terrain ou fiction, le journalisme imprègne ainsi la jeunesse de Yaïr Lapid qui signe ses premiers textes pour le quotidien Maariv, décrochant ensuite une chronique au Yediot Aharonot, titre le plus vendu du pays, ce qui va le faire connaître du grand public. (Photo, AFP)
Terrain ou fiction, le journalisme imprègne ainsi la jeunesse de Yaïr Lapid qui signe ses premiers textes pour le quotidien Maariv, décrochant ensuite une chronique au Yediot Aharonot, titre le plus vendu du pays, ce qui va le faire connaître du grand public. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 13 juin 2021

Yaïr Lapid, l'ex-star de la TV israélienne en passe de chasser Netanyahu du pouvoir

  • Né en novembre 1963 à Tel-Aviv, métropole où il concentre ses appuis, Yaïr Lapid est le fils du défunt journaliste et ancien ministre de la Justice Tommy Lapid
  • Il disait ne pas chercher à habiter rue Balfour, mais à s'allier à d'autres partis pour chasser le «roi Netanyahu» de son trône et à «briser les barrières qui divisent la société israélienne»

JERUSALEM: Ancienne star de la télé israélienne, le centriste Yaïr Lapid a gagné en crédibilité depuis ses débuts en politique, jusqu'à se hisser au rang de Premier ministre par alternance dans un gouvernement d'union censé signer la fin de l'ère Netanyahu.

Lorsqu'en 2012 ce journaliste vedette aux airs de George Clooney quitte les plateaux pour lancer son parti Yesh Atid ("Il y a un futur"), ses détracteurs lui reprochent de jouer sur son look de beau gosse pour séduire la classe moyenne.

Près de dix ans plus tard, Yaïr Lapid est toujours là et est sur le point de remplir la mission qu'il s'était donnée: chasser du pouvoir Benjamin Netanyahu, Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël et inculpé pour corruption.

Son accord de coalition a été signé le 2 juin avec des partis de droite, de gauche et du centre et une formation arabe, et a été approuvé par le Parlement. Basé sur une rotation, il prévoit que le héraut de la droite radicale Naftali Bennett prenne la tête du gouvernement pendant les 18 premiers mois, avant que M. Lapid ne lui succède.

Ministre des Finances dans un gouvernement Netanyahu en 2013-2014, M. Lapid avait, lors des élections législatives de mars 2020, fondu son parti dans la coalition centriste "Bleu-Blanc" de Benny Gantz. Mais lorsque ce dernier avait fini par conclure un accord avec M. Netanyahu, il avait claqué la porte.

"J'ai dit (à Benny Gantz) +j'ai déjà travaillé avec Netanyahu (...) et il ne te laissera pas avoir les mains sur le volant+", racontait M. Lapid il y a quelques mois.

"Gantz m'a dit +nous avons confiance en lui, il a changé+. Et j'ai répondu +le gars a 71 ans, il ne va pas changer+. Et malheureusement pour le pays, j'avais raison", avait ajouté M. Lapid.

Aux dernières législatives de mars, sa formation centriste est arrivée en deuxième position, avec 17 députés, derrière le Likoud de droite de M. Netanyahu.

Presse et polar

Né en novembre 1963 à Tel-Aviv, métropole où il concentre ses appuis, Yaïr Lapid est le fils du défunt journaliste et ancien ministre de la Justice Tommy Lapid.

Terrain ou fiction, le journalisme imprègne ainsi la jeunesse de Yaïr Lapid qui signe ses premiers textes pour le quotidien Maariv, décrochant ensuite une chronique au Yediot Aharonot, titre le plus vendu du pays, ce qui va le faire connaître du grand public.

Parallèlement, l'homme à la mâchoire carrée poursuit ses activités de touche-à-tout insatiable: il boxe en amateur, s'adonne aux arts martiaux, écrit des romans policiers et des séries télé, compose et interprète des chansons et joue même au cinéma.

Mais c'est à la télévision --il devient dans les années 2000 présentateur du talk-show le plus suivi du pays-- qu'il s'impose comme l'incarnation de l'Israélien moyen, posant invariablement à ses invités sa question fétiche: "Qu'est-ce qui est israélien à vos yeux?".

Patriote, libéral, laïc, l'homme parvient à rassembler au centre alors qu'il est fustigé dans les milieux juifs orthodoxes.

«Humilité»

"Il s'abstient de toute auto-glorification et est le plus +non-candidat+ de tous les candidats au poste de Premier ministre", notait avant les élections de mars le journaliste Youval Karni dans le Yediot Aharonot, soulignant que les Israéliens "apprécient" l'humilité.

Quand des milliers d'Israéliens manifestaient chaque semaine contre M. Netanyahu devant la résidence officielle du Premier ministre rue Balfour à Jérusalem, mais aussi sur les ponts et les viaducs du pays, Yaïr Lapid faisait profil bas.

Il disait ne pas chercher à habiter rue Balfour, mais à s'allier à d'autres partis pour chasser le "roi Netanyahu" de son trône et à "briser les barrières qui divisent la société israélienne".

Avec Naftali Bennett, représentant d'une droite radicale opposée en de nombreux points à ses visions centristes, il a formé une alliance contre nature, mais est près de remplir son objectif.


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com