En Tunisie, les commerçants espèrent profiter de l'apaisement en Libye

Couvertures bariolées ou rideaux chatoyants fabriqués en Turquie, électroménager et pneus chinois ou coréens: les souks de Ben Guerdane, à 200 km de la capitale libyenne Tripoli, sont connus pour leurs marchandises arrivant via l'ouest de la Libye. (Photo, AFP)
Couvertures bariolées ou rideaux chatoyants fabriqués en Turquie, électroménager et pneus chinois ou coréens: les souks de Ben Guerdane, à 200 km de la capitale libyenne Tripoli, sont connus pour leurs marchandises arrivant via l'ouest de la Libye. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 04 juillet 2021

En Tunisie, les commerçants espèrent profiter de l'apaisement en Libye

  • «Maintenant que la guerre (en Libye) est finie et que les frontières ont rouvert, c'est beaucoup plus simple, je fais l'aller-retour sur la journée»
  • Ce commerce irrigue les marchés tunisiens et fait vivre de nombreuses familles du sud du pays marginalisé et où les opportunités sont rares

BEN GUERDANE: Entre combats et pandémie, Jaafar Ben Ali, vendeur tunisien de couvertures, est resté un an sans s'approvisionner en Libye voisine. Mais avec l'apaisement du conflit et la réouverture des frontières, il espère une reprise des échanges qui font vivre le sud de la Tunisie.

"Maintenant que la guerre (en Libye) est finie et que les frontières ont rouvert, c'est beaucoup plus simple, je fais l'aller-retour sur la journée", souligne ce commerçant de Ben Guerdane, ville tunisienne frontalière et commerçante.

Couvertures bariolées ou rideaux chatoyants fabriqués en Turquie, électroménager et pneus chinois ou coréens: les souks de Ben Guerdane, à 200 km de la capitale libyenne Tripoli, sont connus pour leurs marchandises arrivant via l'ouest de la Libye.

Ce commerce irrigue les marchés tunisiens et fait vivre de nombreuses familles du sud du pays marginalisé et où les opportunités sont rares. S'il fonctionne en marge du cadre fiscal et douanier, il a longtemps été toléré par les autorités y voyant un substitut au développement local.

Mais depuis une spectaculaire attaque jihadiste lancée en 2016 contre la ville par des membres de la branche libyenne du groupe Etat islamique, les contrôles ont nettement augmenté, réduisant les échanges informels.

Côté libyen, l'offensive meurtrière du maréchal Khalifa Haftar sur Tripoli en avril 2019 et la reprise des combats jusqu'à mi-2020, y compris près de la frontière tunisienne, y ont mis un nouveau coup de frein.

A l'insécurité se sont ajoutées la pandémie et les conséquences "catastrophiques" de la fermeture des frontières pendant huit mois, souligne le maire de Ben Guerdane, Faathi Aaboud.

Soulagement

"Les recettes de la ville ont été divisées par deux en 2020", selon lui.

Et toute l'économie tunisienne est touchée: d'après la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale, une agence onusienne, la crise libyenne a coûté à la Tunisie 24% de sa croissance économique entre 2011 et 2015.

De fait, la reprise du dialogue politique en Libye, avec la désignation en mars d'un exécutif de transition qui doit conduire le pays vers des élections en décembre après une décennie de chaos, est accueillie avec soulagement chez les voisins tunisiens.

Les milieux d'affaires comptent bien reconquérir des parts de marché en Libye, où les produits turcs ou égyptiens ont largement remplacé les marchandises tunisiennes ces dernières années, parallèlement à l'influence locale grandissante de ces pays.

Fin mai, plusieurs centaines d'hommes d'affaires tunisiens se sont ainsi rendus à Tripoli avec leur Premier ministre, Hichem Mechichi.

Tunis a obtenu que Tripoli rouvre des lettres de crédit pour les produits arrivant par voie terrestre, via la Tunisie, alors qu'elles avaient été limitées ces deux dernières années aux importations maritimes, jouant en faveur de la Turquie.

Par ailleurs, les principales restrictions sanitaires à la frontière ont été levées en mai et les liaisons aériennes ont été relancées le même mois par Tunis Air, première compagnie étrangère à atterrir en Libye depuis sept ans.

Une desserte maritime commerciale entre les deux pays est également en cours de discussions.

Pas de «stratégie Libye»

"On avance sur la bonne voie mais on espère que la situation reste stable en Libye", souligne Anis Jaziri, PDG du groupe tunisien Loukil et dirigeant du Conseil d'affaires tunisien pour l'Afrique qui a organisé une série de forums économiques avec la Libye.

Mais la profonde crise politique que traverse la Tunisie affaiblit ces efforts, le pouvoir n'ayant pas "défini une stratégie Libye", souligne l'économiste Ezzedine Saïdane.

A Ben Guardane, on s'inquiète notamment de la place réservée aux commerçants transfrontaliers.

"Si ces accords facilitent le travail de petites gens comme nous, c'est bien, mais on a peur qu'il s'agisse surtout de gros contrats signés avec les grands groupes", souligne un commerçant, Abdelkadder Massaoudi.

Selon les marchands, la pandémie a renforcé les échanges informels via la mer, une concurrence contrôlée par des réseaux d'affaires implantés dans le Sahel, la région côtière où se concentre historiquement le pouvoir économique tunisien.

Quand les petits importateurs du Sud ne pouvaient plus passer la frontière terrestre en camionnettes pour se fournir en Libye, des conteneurs complets ont continué à arriver de façon dissimulée via des ports comme celui de Msaken, plus au nord, selon eux.


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".