Covid-19: la mobilisation s'accroît contre le pass sanitaire

Ces manifestations ont eu lieu alors qu'une très large majorité de français (76%) approuve la décision du président Emmanuel Macron. (Photo, AFP)
Ces manifestations ont eu lieu alors qu'une très large majorité de français (76%) approuve la décision du président Emmanuel Macron. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 25 juillet 2021

Covid-19: la mobilisation s'accroît contre le pass sanitaire

  • Pour enrayer la progression du variant Delta, le président Macron a présenté le 12 juillet une série de mesures
  • Le projet de loi sanitaire, a été adopté en première lecture tôt vendredi matin à l'Assemblée

PARIS : Aux cris de "Liberté, liberté!", plus de 160 000 personnes, dont 11 000 à Paris, ont manifesté dans les rues de France samedi contre l'extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire pour certaines professions, ont constaté des journalistes.

Au total, 161 000 personnes ont arpenté les rues, selon le ministère de l'Intérieur, ce qui constitue une hausse conséquente, puisque 114 000 personnes avaient manifesté le 17 juillet.

Les rassemblements les plus importants ont eu lieu à Paris, mais aussi dans le sud de la France (Marseille, Nice, Montpellier et Bordeaux).

Dans la capitale, où la mobilisation a enregistré une baisse (11 000 personnes contre 18 000 une semaine plus tôt), les manifestants se sont scindés en trois groupes distincts.

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Les rassemblements les plus importants ont eu lieu à Paris. (Photo, AFP)

Essentiellement constitué de "gilets jaunes", un premier cortège a rejoint la Porte de Champerret. En chemin, des incidents sporadiques ont opposé policiers et manifestants dans le IXe arrondissement, puis à proximité des Champs-Elysées après la dispersion, selon des journalistes. Neuf personnes ont été interpellées, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Sur la place du Trocadéro (XVIe), plusieurs milliers de personnes, rarement masquées, se sont réunies à l'appel de Florian Philippot. Entre deux "Marseillaise", le Président des patriotes et ex-n.2 du RN, a dénoncé "l'apartheid" que met en place l'exécutif, appelant à faire tomber "le tyran" Macron.

Enfin, un millier de personnes a rejoint la place des Invalides.

Ces manifestations ont eu lieu alors qu'une très large majorité de français (76%) approuve la décision du président Emmanuel Macron de rendre obligatoire la vaccination pour les personnels soignants et d'autres professions, avec sanctions à la clef, selon un sondage Elabe pour BFMTV du 13 juillet. L'extension du pass sanitaire (vaccination complète ou test négatif récent) recueille aussi une majorité d'approbations.

En dehors de Paris, des rassemblements ont lieu dans plus de 160 villes en France.

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Essentiellement constitué de «gilets jaunes», un premier cortège a rejoint la Porte de Champerret. (Photo, AFP)

A Marseille, 4 300 personnes, selon la police, ont défilé dans le centre. "Je ne ferai pas l’injection", a lancé Sandra, une infirmière de 49 ans qui refuse de donner son nom. "Notre pays devient totalitaire", juge pour sa part Jean-Claude Dib, 71 ans, chauffeur routier à la retraite qui se dit "prêt à rendre coup pour coup".

Deux journalistes de France 2 qui couvraient la manifestation ont été insultés, bousculés et chassés par plusieurs individus, selon plusieurs sources.

A Nice, 6 000 personnes selon la police - Réfractaires au pass sanitaire, anti-vaccins, "gilets jaunes" et opposants au président Macron -, ont marché autour d'un même mot d'ordre: "liberté".

A Montpellier, 5 000 manifestants selon la préfecture ont investi la place de la Comédie aux cris de "liberté" et "à bas la dictature sanitaire", avant de défiler dans le centre.

Des journalistes de France 2 pris à partie à Marseille

Deux journalistes de France 2 qui couvraient samedi la manifestation contre le pass sanitaire à Marseille ont été insultés, bousculés et chassés par plusieurs individus, a-t-on appris de sources concordantes. 

France Télévisions a annoncé qu'elle allait porter plainte contre les auteurs de ces faits, condamnant des "actes inqualifiables" et rappelant "le principe fondamental de la liberté de la presse".

La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a également fait savoir qu'elle condamnait "cet acte, comme toute forme d'atteinte à la liberté de la presse" et apportait "son soutien" aux journalistes visés.

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Plus de 4 000 personnes, selon la police, ont défilé samedi à Marseille contre le pass sanitaire. (Photo, AFP)

Interrogé, l'un des deux journalistes pris à partie a raconté qu'il se trouvait en tête de manifestation, avec son confrère reporter d'images, en train de prendre des vues du cortège lorsque des individus leur ont demandé s'ils étaient de BFMTV. Le JRI a répondu "Non, c'est France 2". 

"C'est à ce moment-là que cela a dégénéré", a raconté le premier journaliste qui n'a pas souhaité être nommé. 

"Ils nous ont insultés en nous disant +Cassez-vous+, ont donné des coups de pied au JRI pour essayer de le faire tomber. J'ai pris aussi un coup au genou mais je ne m'en suis rendu compte que plus tard tant j'étais focalisé sur mon JRI qui se trouvait devant moi par peur qu'il lui arrive quelque chose", a-t-il raconté.

Sur une vidéo diffusée sur Twitter par le journaliste Taha Bouhafs, on peut voir le cameraman entouré et hué par des manifestants. Il est poursuivi dans une rue adjacente par un groupe d'individus dont l'un tente de le frapper alors qu'il se met à courir pour leur échapper.   

Les deux journalistes ont notamment dû leur salut à la présence de gardes du corps qui les accompagnent dans ce type de manifestations depuis le mouvement des "gilets jaunes", selon eux. La vidéo montre l'un d'eux protégeant le JRI en faisant un barrage devant un manifestant agressif.

Projet de loi en discussion

Dans le sud-ouest, 5 000 personnes, parmi lesquelles des "gilets jaunes" et personnels soignants, ont manifesté à Bordeaux, selon la préfecture, 3.000 à Pau et 2 000 à Bayonne.

Au moins une dizaine de rassemblements ont lieu en Auvergne-Rhône-Alpes où la manifestation la plus importante a réuni 3 500 personnes à Annecy, selon la préfecture.

A Lyon, moins de 2 000 personnes, divisées en deux cortèges, ont défilé. Les forces de l’ordre ont essuyé des jets de projectiles à proximité de la Place Bellecour où la manifestation avait été interdite. Cinq personnes ont été interpellées, a indiqué la préfecture. Les autorités ont également relevé 500 personnes à Saint-Etienne et 600 à Roanne (Loire).

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4 000 personnes ont défilé à Nantes où des incidents ont eu lieu. (Photo, AFP)

Dans la région Grand Est, environ 4 000 personnes ont manifesté à Strasbourg, selon la police. Quelques "blouses blanches" dans le cortège, parmi elles Elodie, aide-soignante de 34 ans, a dénoncé "le chantage sur les soignants envoyés en première ligne" et qu'on "menace" maintenant de "ne plus payer" et de "virer".  

Des manifestations ont également eu lieu, entre autres dans le Nord, à Lille (2 000), Dunkerque (environ 400), Amiens (700). Dans l'Ouest, 4 000 personnes ont défilé à Nantes où des incidents ont eu lieu; quatre personnes ont été interpellées selon un photographe. Ils étaient 2 700 à Vannes, 2 200 à Rennes et 2 000 à Rouen, Angers et Caen. Plus au sud, 2 000 personnes ont défilé à Toulouse et Perpignan, et environ 1 000 à Foix (Ariège).

Près de 23 000 nouveaux cas en 24 heures

Avec près de 23 000 nouveaux cas de Covid-19, la France fait face à une flambée des contaminations, même si la pression sur les services de soins critiques recevant des malades du Covid-19 restait contenue samedi, selon Santé publique France.

Dans les dernières 24 heures, 22 767 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés, soit deux fois plus qu'il y a une semaine (10 949 cas enregistrés le samedi précédent). 

Le taux de positivité (proportion de tests positifs sur l'ensemble des analyses) grimpe à 4%, contre 1,6% samedi dernier, sur les 7 derniers jours consolidés à J-3.

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Les autorités de santé craignent que la pression sur les services hospitaliers s'accroisse à court terme, compte tenu de la hausse des contaminations depuis début juillet. (Photo, AFP)

Dans le même temps, les services de réanimation ont reçu en 24 heures 35 nouveaux patients atteints des formes les plus graves de la maladie, contre 69 la veille et 59 jeudi, selon les chiffres de Santé publique France.

Au total, 878 malades sont traités dans ces services, contre 872 la veille ou encore 902 lundi dernier. Mais la baisse enregistrée depuis le pic de la troisième vague, - avec presque 6 000 patients à la fin avril -, marque le pas depuis environ quinze jours.

Le même scénario est visible pour les hospitalisations pour cause de Covid-19 qui incluent les chiffres de réanimation. Les hôpitaux ont admis 182 nouveaux patients en 24 heures, contre 330 la veille, pour un total de 6 787 patients hospitalisés. 

La décrue régulière enregistrée depuis le pic de la fin avril, avec plus de 31 000 hospitalisations, marque aussi le pas depuis quinze jours, sous la poussée du variant Delta, plus contagieux.

Les autorités de santé craignent que la pression sur les services hospitaliers s'accroisse à court terme, compte tenu de la hausse des contaminations depuis début juillet.

Pour enrayer la progression du variant Delta, le président Macron a présenté le 12 juillet une série de mesures.

Source de débats et objet de nombreux amendements à l'Assemblée nationale, la présentation d'un pass sanitaire (parcours vaccinal complet ou test récent) est entrée partiellement en vigueur mercredi. 

Déjà appliquée dans les lieux culturels et de loisirs, son extension pour les cafés, restaurants et trains est prévue au début du mois d'aout.

Le projet de loi sanitaire, qui prévoit notamment l'extension du pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour les soignants, sapeurs-pompiers ou encore les professionnels auprès des personnes âgées, a été adopté en première lecture tôt vendredi matin à l'Assemblée. Actuellement en débat au Sénat, il  doit en principe être adopté avant la fin du week-end.


France: l'adoption d'un budget compromise après le rejet des députés

Les résultats du vote sur le projet de loi de finances pour 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, tôt dans la matinée du 22 novembre 2025. (AFP)
Les résultats du vote sur le projet de loi de finances pour 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, tôt dans la matinée du 22 novembre 2025. (AFP)
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  • L’Assemblée nationale a rejeté massivement en première lecture le budget 2026, renvoyant le texte au Sénat et illustrant l’extrême fragmentation politique depuis la dissolution de 2024
  • Le gouvernement minoritaire, sous pression pour réduire un déficit public record, peine à trouver une majorité, malgré l’espoir d’un compromis sur fond de tensions entre blocs politiques

PARIS: Les députés français ont rejeté à la quasi-unanimité en première lecture le budget de l'État pour 2026, dans la nuit de vendredi à samedi, un vote inédit depuis des décennies qui augure mal d'une adoption avant la fin de l'année.

Après des semaines de débats parfois houleux sur la fiscalité du patrimoine, ou celle des grandes entreprises, 404 députés ont rejeté la partie "recettes" du texte (un seul a voté pour), emportant ainsi l'ensemble du projet de loi, sans même étudier la partie "dépenses".

En vertu des procédures parlementaires françaises, ce vote renvoie le texte initial du gouvernement à la chambre haute du Parlement, qui s'en saisira la semaine prochaine.

Dans un paysage politique très facturé depuis la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par le président Emmanuel Macron en 2024, la difficulté à adopter un budget de l'Etat constitue le sujet majeur à l'origine de la chute des derniers Premier ministres.

Le gouvernement minoritaire de Sébastien Lecornu, un proche d'Emmanuel Macron, se trouve pourtant sous forte pression pour réduire le déficit public, le plus élevé de la zone euro, dont l'ampleur inquiète les marchés financiers.

L'Assemblée avait déjà rejeté en 2024 le budget de l'État, de manière inédite depuis l'adoption de la Ve République en 1958. Mais c'est une première qu'il le soit avec une telle ampleur.

Les groupes de gauche et l'extrême droite ont voté contre, ceux du camp gouvernemental se sont divisés entre votes contre et abstentions. Seul un député centriste a voté en faveur du texte.

- Compromis? -

Si l'exécutif espère toujours une adoption avant la fin de l'année, cela apparaît comme une gageure, en terme de délais comme en terme de majorité pour le voter.

Minoritaire, le quatrième gouvernement en moins d'un an et demi, le sixième depuis la réélection de M. Macron en mai 2022, avait promis de laisser le dernier mot au Parlement pour éviter une censure.

Mais la recherche d'un compromis reste très difficile entre un camp présidentiel fracturé, une gauche traversée de tensions et une extrême droite favorable à une union des droites.

Si elle a vu dans le "plus long débat budgétaire" de la Ve République, un "travail utile", la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a aussi déploré un "certain nombre de mesures inconstitutionnelles, irréalistes ou inapplicables".

Dans le viseur du camp gouvernemental, plusieurs hausses d'impôts, dont un "impôt universel" sur les multinationales, une hausse de taxe sur les rachats d'action, ou une contribution sur les dividendes.

Avec elles, le déficit passerait à "4,1%" du PIB (contre un objectif à 4,7% dans le texte initial), sans elles il serait de "5,3%", a estimé Amélie de Montchalin.

Sur X, elle a dénoncé l'"attitude cynique" des "extrêmes", se disant cependant "convaincue" de la possibilité d'un compromis.

"Le compte n'y est pas", a lancé le chef de files des élus socialistes, Boris Vallaud, estimant les "recettes" insuffisantes pour "effacer" des économies irritantes sur les politiques publiques.

Le PS continuera toutefois à "chercher le compromis", a-t-il assuré.

Les socialistes, qui avaient accepté de ne pas censurer le Premier ministre en échange notamment de la suspension de la réforme des retraites, espéraient que les débats permettent d'arracher une taxe sur le patrimoine des ultra-riches. Mais les propositions en ce sens ont été rejetées.

Si le Parlement ne se prononce pas dans les délais, le gouvernement peut exécuter le budget par ordonnance. Une loi spéciale peut aussi être votée permettant à l'Etat de continuer à percevoir les impôts existants l'an prochain, tandis que ses dépenses seraient gelées, en attendant le vote d'un réel budget.


Narcobanditisme: la porte-parole du gouvernement sera à la marche blanche samedi à Marseille

La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
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  • "Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement
  • "Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi

PARIS: La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat".

Le jeune homme de 20 ans a été assassiné le 13 novembre par deux hommes à moto, et la justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" lié au militantisme de son frère.

"Le gouvernement sera présent et je me rendrai samedi à Marseille en compagnie de mon collègue Vincent Jeanbrun, qui est ministre de la Ville et du Logement", a déclaré Maud Bregeon sur TF1 vendredi, ajoutant que ce drame avait "profondément choqué tous nos concitoyens".

La porte-parole a assuré que son déplacement serait fait "humblement, avec la modestie et la pudeur que cet événement nécessite, sans communication sur place".

Il s'agit, selon elle, de "marquer l'engagement total du gouvernement et le soutien de l'État, du président de la République et du Premier ministre, à cette famille et aux proches de Mehdi Kessaci".

"Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement où habitants, élus locaux et nationaux feront bloc contre le narcotrafic", a précisé l'entourage de Maud Bregeon à l'AFP.

La porte-parole retrouvera à Marseille de nombreuses autres personnalités politiques, dont beaucoup issues de gauche, comme Olivier Faure (PS) ou Marine Tondelier (les Ecologistes).

"Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi.

Si les courants politiques s'accordent sur le constat, ils s'opposent sur les voies à suivre pour contrer le narcotrafic.

Le député LFI du Nord Ugo Bernalicis a ainsi affirmé sur franceinfo que "ce qu'on demande au gouvernement, c'est pas tant la participation à cette marche, c'est de faire en sorte que les moyens soient à la hauteur des enjeux". Et "le compte n'y est pas", a-t-il dit.

Il a notamment appelé à s'attaquer au "cœur du problème" en légalisant le cannabis, dont la vente est "le moteur financier" des trafiquants, selon lui.

Le député insoumis des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard, qui sera présent samedi, a exhorté à un "changement de doctrine complet", demandant par exemple plus de moyens pour la police judiciaire.

"Plutôt que d'envoyer des policiers chasser le petit consommateur, je pense au contraire qu'il faut concentrer les moyens dans le démantèlement des réseaux de la criminalité organisée", a-t-il dit.

Quant à la suggestion du maire de Nice Christian Estrosi d'engager l'armée contre le narcotrafic, Maud Bregeon a rappelé que ce n'était "pas les prérogatives de l'armée" et "qu'on a pour ça la police nationale, la gendarmerie nationale, la justice de la République française".


Une centaine de personnes en soutien à un directeur d'école menacé de mort

Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
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  • Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte
  • "On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement

RENNES: Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme.

Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte.

Selon des sources syndicales, la famille n'aurait pas toléré que l'instituteur accompagne la fillette aux toilettes.

"On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement.

"Il n'y a pas d'aspect religieux derrière tout ça" a insisté Fabrice Lerestif, un autre représentant de ce syndicat à l'échelle départementale, reprenant les termes du ministre français de l'Éducation, Édouard Geffray, en marge d’un déplacement la veille près de Lyon (centre-est).

Environ 150 personnes, dont des enseignants d'écoles voisines et une trentaine de parents d'élèves, étaient présents devant l'école, fermée pour la journée. "Soutien à notre collègue", "Parents unis! Respect et soutien total à nos enseignants", clamaient deux pancartes accrochées aux grilles.

Parmi les parents d'élèves, Pierre Yacger est venu avec ses enfants soutenir l'équipe éducative "en qui on a pleinement confiance". Concernant le directeur, "on n'a jamais eu de retour négatif", a-t-il affirmé.

Choqué, l'enseignant est depuis en arrêt de travail. Il est "meurtri par la situation" qui a "eu un impact fort sur l'ensemble de l'école", alors qu'il s'agit d'un établissement "où tout se passe bien", a précisé Mickaël Bézard.

Le corps enseignant demande que la fillette, toujours scolarisée dans cette école, soit changée d'établissement, "pour retrouver aussi un climat serein", a-t-il poursuivi.

"Cette enfant, peut-être, va être scolarisée ailleurs", a estimé Gaëlle Rougier, adjointe à l'éducation à la municipalité de Rennes. "Il va bien falloir poursuivre une médiation avec la famille", a-t-elle ajouté.