Face aux «bêtises» sur la Covid-19, la riposte «pédago» des vulgarisateurs en ligne

Le logo du réseau social Twitter affiché sur un smartphone à Berlin, le 23 avril 2019. (MONIKA SKOLIMOWSKA / DPA-ZENTRALBILD / AFP)
Le logo du réseau social Twitter affiché sur un smartphone à Berlin, le 23 avril 2019. (MONIKA SKOLIMOWSKA / DPA-ZENTRALBILD / AFP)
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Publié le Mardi 03 août 2021

Face aux «bêtises» sur la Covid-19, la riposte «pédago» des vulgarisateurs en ligne

  • «J'ai vu passer une série de fake news, notamment une interview qui circulait avec beaucoup de bêtises, sur les +vaccins expérimentaux+, la +thérapie génique+, ça m'a fait bondir», explique Océane Sorel
  • En réponse, la docteure en virologie de 34 ans a décidé de créer «the french virologist»

PARIS : "J'en avais marre de voir des bêtises circuler" : au téléphone depuis la Californie, Océane Sorel se rappelle très bien du déclic qui l'a conduite à créer, en février dernier, un compte Instagram dédié à la vulgarisation de la Covid-19 dans l'espoir de remettre un peu de "faits et de science" au coeur des réseaux sociaux. 

"J'ai vu passer une série de fake news, notamment une interview qui circulait avec beaucoup de bêtises, sur les +vaccins expérimentaux+, la +thérapie génique+, ça m'a fait bondir", explique la docteure en virologie de 34 ans qui, en réponse, décide de créer "the french virologist". Elle réalise et publie coup sur coup deux vidéographies sur la transmission du virus et les vaccins à ARN messager, objet de toutes les inquiétudes et de nombreuses désinformations. 

"Ici il n'y aura pas de politique, pas de croyances ni de religion, rien que des faits vulgarisés pour éclairer le plus grand nombre", prévient d'emblée la Française expatriée aux Etats-Unis. Ses vidéos, consacrées aux virus en général, sont passées en quatre mois de 4.000 à 50.000 vues en moyenne. 

"J'explique les choses pour que les gens puissent détecter ensuite ce qui est +fake+ et ce qui n'est pas +fake+", explique-t-elle à l'AFP, confiant ne pas avoir "réalisé avant cette pandémie à quel point la communication entre les scientifiques et le grand public était mauvaise". 

Pointer les infox, vulgariser les concepts scientifiques parfois abscons, le tout "avec pédagogie", parfois humour et "sans condescendance" : comme Océane Sorel, ils sont plusieurs à être descendus dans l'arène pour tenter d'apporter un contrepoids aux fausses informations qui ont envahi les réseaux sociaux depuis le début de l'épidémie en mars 2020. 

Certains ont des profils scientifiques et n'avaient jusqu'à présent pas pris part au débat en ligne, d'autres sont des traqueurs de "fake news" de longue date comme Sylvain Cavalier, complotiste repenti, qui s'emploie désormais à fournir des arguments à ses abonnés pour les aider à détecter le vrai du faux. 

"Je suis dans une démarche bienveillante, pédagogique", précise ce juriste de 32 ans dont la chaîne Youtube "Debunker des étoiles", créée en 2016, est suivie par plus de 49.000 personnes. "Je partage les bonnes sources, je n'essaie pas forcément de contre-argumenter, ça ne sert à rien de s'opposer frontalement à l'avis des gens". 

"Il y a beaucoup de gens qui m'ont dit +merci, grâce à toi j'ai réussi à en parler à ma soeur ou à mon père, j'avais les arguments pour la ou le persuader de se faire vacciner+", ajoute-t-il, reconnaissant que la tâche est beaucoup plus délicate avec les complotistes. "Ça peut prendre beaucoup de temps et je ne suis jamais le seul facteur. Il y a un cheminement intellectuel. Je fais partie du chaînon de la solution mais je ne suis pas la solution à moi tout seul".

Depuis le début de la pandémie, l'AFP a consacré plus de 560 articles de vérifications liés à la Covid rien qu'en français, 640 en espagnol et plus de 1.000 en anglais. 

«goutte d'eau»

Si l'on écarte ceux préexistants à la Covid-19, une petite vingtaine de comptes de citoyens, anonymes ou non, auraient "émergé depuis le début de la pandémie" en France pour tenter de contrer une vague de "désinformation médicale, sanitaire et scientifique très forte", explique Rudy Reichstadt, fondateur et directeur du site Conspiracy Watch, observatoire du complotisme.

Avec quels effets? "C'est sisyphéen comme bataille, il n'y a pas de fin", reconnaît-il, en référence au personnage de la mythologie grecque condamné à monter et remonter sans fin un rocher en haut d'une montagne. "Mais le fait de ne rien laisser passer, je pense que ça a un effet vertueux, celui de tempérer un peu l'excitation extrême de ces milieux-là. On contribue probablement à retenir par la manche les gens qui pourraient être séduits par ces discours mais qui ne basculent pas parce qu'on fait entendre une autre petite musique qui dit +attention+".

"Même si c'est une goutte d'eau dans l'océan, je préfère la faire plutôt que de rester assise", abonde Océane Sorel. Peut-être que la goutte d'eau va se transformer en flaque et ça fera la différence".

A un moment, "ça va s’essouffler", veut croire de son côté Sylvain Cavalier. "Moins les mesures pèseront sur la liberté individuelle des gens, moins ils seront réceptifs à la désinformation sur le coronavirus. A ce moment-là, les complotistes et les auteurs de fake news reviendront à des sujets plus traditionnels, comme la politique (...) il faudra, nous aussi, être là pour répondre à tout ça". 


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.


Vaste partenariat entre Washington et Kiev, attaque russe à Odessa

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontre le président américain Donald Trump en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 26 avril 2025. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky rencontre le président américain Donald Trump en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 26 avril 2025. (AFP)
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  • Cet accord américano-ukrainien intervient en parallèle à de multiples tractations diplomatiques en cours pour trouver une issue au conflit, trois ans après son déclenchement par la Russie
  • La ministre ukrainienne de l'Economie, Ioulia Svyrydenko, qui a fait le déplacement à Washington pour signer le document, a estimé mercredi que le fonds créé avec les Etats-Unis "attirera des investissements mondiaux dans notre pays"

WASHINGTON: Les Etats-Unis et l'Ukraine ont signé à Washington un vaste partenariat mettant en place un fonds d'investissement pour la reconstruction de ce pays ravagé par la guerre et donnant aux Américains un accès à ses ressources naturelles, un accord qui a été suivi jeudi par une frappe russe meurtrière dans la ville méridionale d'Odessa.

Cet accord américano-ukrainien intervient en parallèle à de multiples tractations diplomatiques en cours pour trouver une issue au conflit, trois ans après son déclenchement par la Russie.

La ministre ukrainienne de l'Economie, Ioulia Svyrydenko, qui a fait le déplacement à Washington pour signer le document, a estimé mercredi que le fonds créé avec les Etats-Unis "attirera des investissements mondiaux dans notre pays".

L'accord avec Washington financera des "projets d'extraction de minerais, de pétrole et de gaz", a-t-elle précisé sur Facebook. Mais l'Ukraine "conserve l'entière propriété et le contrôle de ces ressources" y compris le sous-sol, et ce sera "l'Etat ukrainien qui détermine où et quoi extraire", a assuré la ministre.

Selon le Trésor américain, cet accord "reconnaît l'importante aide financière et matérielle que le peuple américain a fournie à la défense de l'Ukraine depuis l'invasion à grande échelle de la Russie" -- une expression très rarement utilisée par Washington depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.

"Très bonne chose" 

Les Etats-Unis ont fourni, sous le précédent gouvernement de Joe Biden, des dizaines de milliards de dollars d'aide à l'Ukraine.

Donald Trump "veut que les deux parties s'assoient à la table, maintenant, en montrant que les États-Unis ont un intérêt économique en Ukraine", a souligné le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent sur Fox News.

"C'est un signal pour les dirigeants russes. C'est aussi un signal pour le peuple américain que nous avons une chance de participer, d'obtenir (...) une compensation" pour les financements et armes fournies à l'Ukraine, a-t-il poursuivi.

Le projet d'accord a été depuis des semaines au coeur de tensions entre Kiev et Washington, dont le soutien est crucial pour l'Ukraine.

Une précédente mouture de ce texte aurait dû être signée lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche fin février, mais son altercation inédite avec son homologue américain, sous les caméras, avait précipité son départ et annulé la signature de l'accord.

Une nouvelle version, proposée par Washington en mars, avait été jugée très défavorable par des députés ukrainiens et des médias.

Au fil des négociations, ce document a pu être transformé en une version plus acceptable pour Kiev, selon des responsables ukrainiens.

Un démocrate américain du Congrès, Gregory Meeks, a cependant dénoncé mercredi soir une "extorsion" de Donald Trump.

"Bel accord" 

"C'est vraiment un bel accord international équitable entre les gouvernements américain et ukrainien concernant des investissements communs dans le développement et la reconstruction de l'Ukraine", s'était félicité à la télévision nationale le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal avant l'annonce de la signature du texte.

"Aucune dette, aucune aide" accordée avant la signature "ne fait partie de cet accord", avait assuré Denys Chmygal.

Le document doit encore être ratifié par le Parlement ukrainien après sa signature.

Il ne semble pas comporter de garanties de sécurité américaines face à la Russie, pourtant demandées par l'Ukraine, un point sur lequel insistait Volodymyr Zelensky.

"Cet accord montre clairement à la Russie que l'administration Trump est engagée à un processus de paix centré sur une Ukraine libre, souveraine et prospère sur le long terme", écrit le secrétaire au Trésor Scott Bessent dans le communiqué.

Le texte met en place un "fonds d'investissement pour investir dans la reconstruction" de l'Ukraine, lequel fonds sera financé et géré à parts égales par Ukrainiens et Américains.

La quantité de richesses minières que renferme le sol ukrainien reste peu claire, la plupart de ces ressources étant inexploitées, difficiles à extraire ou de facto sous contrôle russe, car se trouvant dans des territoires occupés par l'armée russe.

"Désir de tuer" 

Cette dernière a tiré un drone sur une zone résidentielle à Odessa, dans le sud de l'Ukraine, tuant deux personnes et blessant cinq autres, a annoncé tôt jeudi le gouverneur de la région sur Telegram. Les services d'urgence ukrainiens ont dénoncé une "attaque russe massive".

Simultanément, des explosions ont été entendues dans un quartier de la ville de Soumy et des alertes anti-aériennes déclenchées, entre autres, dans les régions de Kiev, Kharkiv, Tcherniguiv, Soumy, Donetsk, Dnipropetrovsk, Zaporijjia.

A Odessa, une "attaque ennemie a endommagé, des immeubles résidentiels, des maisons, un supermarché, une école et des voitures", a annoncé sur son compte Telegram le gouverneur local Oleg Kiper, mentionnant deux personnes tuées et cinq autres blessées par une frappe de drone russe.

Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermark, a appelé sur Telegram à pousser avec les Etats-Unis "pour un cessez-le-feu complet".

Le président russe Vladimir Poutine "aura constamment le désir de tuer, jusqu'à la fin de ses jours, mais la diplomatie couplée à des moyens économiques énergiques d'influence contraindront la Russie à arrêter la guerre", a écrit M. Iermark.