La grave crise économique au Liban oblige des réfugiés syriens à rentrer au pays

Des réfugiés syriens à bord d’un bus dans une banlieue de Beyrouth saluent de la main en s’apprêtant à rentrer chez eux, en Syrie. (Photo, AFP)
Des réfugiés syriens à bord d’un bus dans une banlieue de Beyrouth saluent de la main en s’apprêtant à rentrer chez eux, en Syrie. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 31 août 2021

La grave crise économique au Liban oblige des réfugiés syriens à rentrer au pays

  • Le Premier ministre désigné, Najib Mikati, a jusqu’à présent échoué à former un gouvernement
  • Les réfugiés syriens subissent les conséquences de l’effondrement économique au Liban et la dépréciation de sa monnaie

BEYROUTH: La crise économique au Liban a poussé un nombre remarquable de travailleurs syriens résidant dans le pays à rentrer chez eux, en Syrie.

D’après le dernier recensement du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le nombre de réfugiés syriens au Liban est tombé à 851717, bien que le gouvernement libanais n’ait plus autorisé au HCR de déclarer les Syriens comme étant des réfugiés depuis 2015.

La crise a également mené à des confrontations entre les Libanais et les réfugiés syriens, au moment où l’effondrement économique est aggravé par la paralysie politique du pays. Le Premier ministre désigné, Najib Mikati, a jusqu’à présent échoué à surmonter les obstacles qui perdurent et à former un gouvernement.

Les travailleurs et les réfugiés syriens subissent les conséquences de cette situation que la Banque mondiale a classée comme étant l’une des trois pires crises financières mondiales depuis le milieu du 19ème siècle.

Mahmoud, un concierge dans l’un des quartiers résidentiels de Beyrouth, raconte qu’il est venu de la Syrie en 2005, s’est installé au Liban et a eu 6 enfants.

Il explique qu’il arrivait à joindre les deux bouts, grâce à son salaire mensuel et à l’aide financière qui lui est fournie par les habitants de l’immeuble. Cependant, aujourd’hui, avec la flambée des prix, il ne parvient plus à subvenir aux besoins de sa famille.

Mahmoud ne peut plus rester au Liban. Il a donc décidé de retourner à Manbij, au nord de la Syrie, comme ses proches qui, eux aussi, travaillaient au Liban mais sont rentrés chez eux et ont encouragé Mahmoud à les suivre.

Lisa Abou Khaled, porte-parole du HCR, a dit à Arab News : «Comme toutes les communautés au Liban, les réfugiés sont profondément touchés par la crise qui s’aggrave et la situation critique dans laquelle sombre le pays. Environ 90% d’entre eux vivent dans l’extrême pauvreté et font chaque jour des choix difficiles de survie, comme par exemple sauter des repas, ne pas solliciter de soins médicaux urgents, ou encore envoyer leurs enfants au travail.»

 «Au cours des 18 derniers mois, la livre libanaise a perdu plus de 85% de sa valeur. Évidemment, les communautés les plus démunies sont les plus touchées par cette dépréciation», a-t-elle ajouté.

 «La situation des réfugiés syriens au Liban a toujours été assez compliquée, même avant l’effondrement économique. Aujourd’hui, elle est devenue encore pire, voire impossible», a déclaré Abou Khaled.

Depuis quelques années, de nombreux syriens ont traversé les frontières libanaises de façon illégale. À présent, des familles retournent clandestinement en Syrie parce qu’elles sont incapables de supporter les pressions économiques.

Abou Ahmed Soaiba, porte-parole des réfugiés syriens au Liban, a révélé que le HCR a récemment reçu plus de 150 demandes de réfugiés syriens qui vivent dans des maisons louées. Ainsi, ces derniers voudraient être autorisés à dresser des tentes dans les camps de réfugiés au Liban.

 «Les propriétaires des maisons obligent les réfugiés à payer le loyer en dollars ou en livres libanaises, selon le taux de change quotidien sur le marché noir. Comment un réfugié au chômage pourrait-il payer 1,5 million de livres libanaises (995$ au taux officiel) pour un simple appartement-studio ?», dit-elle à Arab News.

Soaiba a poursuivi: «Dimanche, un réfugié syrien est sorti de sa tente à minuit, dans la ville d’Ersal – qui comprend la plus forte concentration de réfugiés au Liban – et s’est mis à crier de façon hystérique. Il voulait brûler la tente dans laquelle il y avait sa famille puis se suicider, parce qu’il n’arrivait plus à subvenir aux besoins de sa femme et de ses enfants. Il criait en disant que la mort était plus honorable que l’impuissance.»

Un rapport de l’ONU a prévenu que la moitié des familles syriennes réfugiées au Liban souffre d’insécurité alimentaire.

Soaiba a raconté qu’une femme syrienne a emmené son fils qui souffre d’un grave handicap dans le dos à Beyrouth pour qu’il soit examiné par un médecin.

«Quand elle est rentrée, elle s’est mise à pleurer au milieu du camp, disant que le transport vers et de Beyrouth leur a coûté 70 000 livres libanaises et que le médecin lui a dit qu’il ne pouvait rien faire pour son fils. Il lui a uniquement indiqué un autre médecin d’une autre spécialité.»

Les aides que les réfugiés syriens reçoivent et qui sont financées par les organisations internationales ont perdu 69% de leur valeur.

Elles ne valent plus que 100 000 livres libanaises par personne.

Un réfugié syrien reçoit 27$, mais la banque paye en livres libanaises, au taux de 3,900 livres contre un dollar.

 «Le propriétaire du générateur d’électricité a augmenté les frais de 55 000 à 220 000 livres libanaises pour un ampère. Si je paye cette somme, je ne pourrai même plus acheter de pain. Notre vie dans cette tente en plastique est devenue un véritable enfer», raconte un réfugié à la Bekaa.

De nombreux réfugiés syriens, tout comme les Libanais qui sont tout autant touché par la sévère crise économique, s’adaptent à la situation en réduisant les dépenses de santé et d’éducation.

Le travail des mineurs et le mariage précoce des filles sont également plus répandus.

Un réfugié syrien n’a pas le droit de travailler au Liban, alors qu’un ouvrier syrien a droit à des emplois précis dans les secteurs de la construction, de l’agriculture et des services de nettoyage.

Le Liban est l’un des pays les plus petits du monde, accueillant l’un des plus grands nombres de réfugiés au monde. Mais, les autorités libanaises refusent de reconnaître les Syriens comme étant des réfugiés. Ils les considèrent comme des personnes «déplacées» et demandent instamment à la communauté internationale de faciliter leur retour en Syrie.

Plusieurs syriens ont révélé qu’ils ont été exploités et soumis à des comportements racistes.

 «Les réfugiés syriens se déplacent surtout à motos, un moyen moins cher que les taxis. Aujourd’hui, ils sont insultés dans les stations d’essence où le service leur est refusé. Parfois, on les oblige même à payer plus que le prix indiqué», dit Soaiba, 

Samedi, une dispute a éclaté dans le village de Kawkaba, dans le Bekaa-ouest, entre des villageois et des Syriens.

La dispute s’est vite transformée en un conflit armé, suite auquel deux jeunes Libanais ont été gravement blessés.

La situation dans ce village habité par environ 900 réfugiés syriens depuis des années est restée tendue, exigeant ainsi l’intervention des services d’intelligence militaire et des forces de sécurité qui ont encerclé le village jusqu’aux premières heures du matin, pour prévenir toute nouvelle escalade de violence.

Les villageois de Kawkaba ont, à l’unanimité, demandé aux familles syriennes de quitter le village aussitôt.

La plupart des réfugiés, dont la majorité travaille dans les secteurs de l’agriculture et de la construction, ont évacué leurs maisons et ont transporté leurs affaires en dehors du village.

Les tensions ne sont plus limitées aux conflits entre les Libanais et les Syriens. Elles sont devenues plus fréquentes entre les Libanais eux-mêmes.

Dimanche, des disputes ont de nouveau éclaté entre les habitants de Maghdoucheh, à l’est de Sidon, et ceux du village voisin d’Aanqoun, à cause d’un différend dû à l’essence.

Ces tensions se sont presque transformées en affrontements interconfessionnels entre les deux villages : un groupe de jeune Chiites a fait irruption dans le village de Maghdoucheh, entraînant des représailles et plusieurs blessés. Le calme a été rétabli après que des personnalités politiques et religieuses se sont réunies dimanche soir.

 


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.