Le procès de Greg Kelly, en première ligne de l’affaire Ghosn, démarre mardi

Greg Kelly, ex-collaborateur de Carlos Ghosn sera la seule personne jugée au procès (Photo, Kazuhiro NOGI/AFP).
Greg Kelly, ex-collaborateur de Carlos Ghosn sera la seule personne jugée au procès (Photo, Kazuhiro NOGI/AFP).
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Publié le Dimanche 13 septembre 2020

Le procès de Greg Kelly, en première ligne de l’affaire Ghosn, démarre mardi

  • Le procès doit durer environ dix mois et intervient près de deux ans après l'arrestation au Japon de Ghosn et Kelly
  • Greg Kelly clame en revanche son innocence depuis le début, tout comme Carlos Ghosn. « Je n'ai rien fait de mal », a-t-il réaffirmé dans un entretien début septembre

TOKYO : L'ancien collaborateur de Carlos Ghosn, Greg Kelly, se retrouve avec Nissan à partir de mardi dans le box des accusés d'un procès fleuve à Tokyo, relatif aux paiements différés supposés avoir été promis en cachette à l'ancien magnat de l'automobile.

Depuis la fuite rocambolesque au Liban de son ancien grand patron, lequel a ainsi échappé à la justice japonaise, Greg Kelly se retrouve en première ligne sur ce volet de la tentaculaire affaire Ghosn.

Ce juriste américain, dont le 64e anniversaire coïncide avec la date d'ouverture du procès, est aussi la seule personne physique à y être jugée, Nissan comparaissant en tant que personne morale.

Le procès doit durer environ dix mois et intervient près de deux ans après l'arrestation au Japon de Ghosn et Kelly.

La question centrale promet des débats arides : de 2010 à 2018, Nissan et Greg Kelly ont-ils illégalement et sciemment omis de mentionner dans les rapports boursiers annuels du groupe une rémunération totale d'environ 9,2 milliards de yens (73 millions d'euros) que Ghosn était censé toucher plus tard ?  

Oui, dit Nissan, qui va plaider coupable pour sa part selon plusieurs sources.

Greg Kelly clame en revanche son innocence depuis le début, tout comme Carlos Ghosn. « Je n'ai rien fait de mal », a-t-il réaffirmé dans un entretien début septembre.

Sur ces paiements différés, « Carlos Ghosn n'a jamais perçu quoi que ce soit et n'a jamais obtenu la promesse de quoi que ce soit », a-t-il ajouté.

Témoins apeurés

Nissan et le parquet assurent au contraire avoir accumulé des preuves selon lesquelles ces paiements futurs avaient été garantis à Ghosn. Ils auraient donc dû être déclarés dans les rapports du constructeur automobile, en vertu des règles boursières japonaises.

Les enquêteurs ont amassé une somme astronomique de documents dans ce dossier. La défense de Kelly se plaint toutefois de n'avoir eu accès qu'à une fraction de ces pièces. Mais « nous n'avons pas d'autre choix que d'essayer de commencer enfin le procès », a déclaré l'un de ses avocats, James Wareham.

L'ouverture du procès a été reportée cinq fois, et son client, libéré sous caution depuis Noël 2018 mais avec l'interdiction de quitter le Japon, souhaite avancer dans l'espoir de retrouver un jour ses proches aux Etats-Unis, a-t-il ajouté.

Même si Kelly encourt jusqu'à dix ans de prison et que le taux de condamnation au pénal est extrêmement élevé au Japon (plus de 99%), « il y a toujours une chance raisonnable qu'il soit acquitté », selon l'avocat.

Mais son client part aussi avec un autre sérieux désavantage. « Des témoins étrangers très utiles pour Kelly n'ont pas confiance dans le système judiciaire japonais », craignant de tomber dans un piège et d'être arrêtés dès leur arrivée au Japon, comme Kelly fin 2018. « Ils ont peur. Ils ne viendront pas témoigner au Japon », a déploré Me Wareham.

Le parquet et le tribunal ont par ailleurs rejeté la demande du camp Kelly d'autoriser des témoins à être auditionnés hors du Japon par vidéoconférence.

Nissan fait profil bas

Nissan lui reste discret sur le procès, alors que le groupe était plutôt volubile jusqu'à récemment concernant les nombreuses malversations financières reprochées à Carlos Ghosn.

« Nous ne commentons pas une affaire en cours », s'est contentée de répondre une porte-parole du constructeur automobile.

Le groupe semble presque gêné d'en être arrivé là. Le procès risque de générer une « agitation médiatique » négative pour son image, craint une source proche de Nissan sondée.

L'un des témoins clé du procès sera Hari Nada, ancien collaborateur de Greg Kelly chez Nissan, et dont le rôle dans toute l'affaire Ghosn est nimbé de lourds soupçons de conflit d'intérêts.

Car si Hari Nada a bénéficié d'un statut de lanceur d'alerte en échange de son étroite collaboration avec le parquet japonais, il aurait lui-même bénéficié autrefois du « système Ghosn ».

Il est toujours employé par Nissan, qui l'a cependant écarté de son département juridique depuis octobre 2019.

Hiroto Saikawa, l'ancien directeur général de Nissan, va aussi comparaître au procès en tant que témoin seulement, n'ayant pas été inquiété par la justice japonaise bien qu'il ait reconnu l'an dernier avoir touché des rémunérations inappropriées sous l'ère Ghosn.


Le festival du shopping dynamise l’économie et le tourisme à Asir

Le 26e festival du shopping d'Abha est un pilier économique essentiel de la saison estivale d'Asir. (SPA)
Le 26e festival du shopping d'Abha est un pilier économique essentiel de la saison estivale d'Asir. (SPA)
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  • Son attrait large souligne le rôle clé du festival dans la stimulation de l’activité économique et de la demande locale
  • Le festival propose des programmes de formation ciblés pour les jeunes de la région, développant leurs compétences et fournissant des talents locaux qualifiés au marché du travail

​​​​​​RIYAD : La 26e édition du Festival du shopping d’Abha constitue un pilier économique majeur de la saison estivale à Asir, attirant des visiteurs venus de toutes parts grâce à une offre variée mêlant commerce, culture et divertissement.

Son fort pouvoir d’attraction souligne l’importance du festival dans la dynamisation de l’activité économique et de la consommation locale, rapporte mercredi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le festival offre également des programmes de formation ciblés à destination des jeunes de la région, permettant de développer leurs compétences et de fournir au marché du travail des talents locaux qualifiés.

Il comprend cinq halls commerciaux présentant une large gamme de produits, allant des articles ménagers aux vêtements, parfums, confiseries et autres produits essentiels.

Au-delà du commerce, le festival favorise aussi le tourisme dans la région d’Asir, en associant activité économique et richesse culturelle.

Les visiteurs peuvent profiter des séances de shopping tout en assistant à des spectacles artistiques et folkloriques, des soirées culturelles, des animations et un parc d’attractions dynamique.

Ces activités renforcent l’attractivité touristique de la région, incitant à des séjours plus longs et à une hausse des dépenses, selon la SPA.

Ce dynamisme crée un cercle économique vertueux qui bénéficie à l’hébergement, à la restauration et aux transports, tout en préparant le terrain pour de nouveaux investissements dans les infrastructures touristiques et commerciales.

Des pavillons représentant l’Inde, la Chine, les Philippines, le Maroc, le Pakistan, l’Égypte, la Syrie, la Jordanie, le Koweït, le Kenya et le Sénégal enrichissent l’expérience des visiteurs, ajoutant une touche internationale aux marchés et produits exposés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite lève 1,42 milliard de dollars via une émission de sukuk en août

Les sukuk sont des instruments conformes à la charia qui confèrent aux investisseurs une propriété partielle des actifs sous-jacents, offrant ainsi une alternative populaire aux obligations conventionnelles. (Shutterstock)
Les sukuk sont des instruments conformes à la charia qui confèrent aux investisseurs une propriété partielle des actifs sous-jacents, offrant ainsi une alternative populaire aux obligations conventionnelles. (Shutterstock)
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  • Le Centre national de gestion de la dette saoudien a levé 1,42 milliard de dollars en août via une émission de sukuk, poursuivant la hausse entamée depuis plusieurs mois
  • L’Arabie saoudite reste le leader du marché primaire de la dette dans le Golfe, représentant plus de la moitié des émissions de la région au premier semestre 2025

RIYAD : Le Centre national de gestion de la dette d’Arabie saoudite a levé 5,31 milliards de riyals (1,42 milliard de dollars) via son émission de sukuk libellés en riyals pour le mois d’août, soit une hausse de 5,8 % par rapport à juillet.

Le Royaume avait levé 5,02 milliards de riyals en juillet, contre 2,35 milliards en juin et 4,08 milliards en mai.

Les sukuk sont des instruments financiers conformes à la charia, accordant aux investisseurs une propriété partielle d’actifs sous-jacents. Ils constituent une alternative populaire aux obligations traditionnelles.

L’émission d’août a été répartie en quatre tranches : 755 millions de riyals arrivant à échéance en 2029, 465 millions en 2032, 1,12 milliard en 2036, et 2,97 milliards en 2039.

Dans un communiqué, le Centre a déclaré que cette opération s’inscrivait dans les efforts continus de diversification des sources de financement et de renforcement du marché local de la dette.

Un rapport récent du Kuwait Financial Centre (Markaz) indique que l’Arabie saoudite a dominé le marché primaire de la dette dans le Golfe au premier semestre 2025, avec 47,9 milliards de dollars levés via 71 opérations de sukuk et d’obligations — soit 52,1 % du total du CCG.

L’agence de notation S&P a également souligné le rôle moteur du Royaume dans la finance islamique, estimant que les émissions mondiales de sukuk pourraient atteindre entre 190 et 200 milliards de dollars en 2025, dont jusqu’à 80 milliards en devises étrangères.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


SAMI et Amentum s’allient pour renforcer la défense terrestre

La cérémonie de signature avec le leader mondial des solutions d'ingénierie et de technologie avancées s'est déroulée en présence de personnalités des deux entreprises. (SAMI)
La cérémonie de signature avec le leader mondial des solutions d'ingénierie et de technologie avancées s'est déroulée en présence de personnalités des deux entreprises. (SAMI)
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  • L’accord marque une étape clé dans le renforcement de la préparation des systèmes terrestres du Royaume
  • Il consolide la position de SAMI en tant que leader national de la maintenance de défense

DJEDDAH : Saudi Arabian Military Industries (SAMI) a signé un accord de coopération avec l’entreprise américaine Amentum pour renforcer les systèmes de défense terrestre du Royaume, améliorer la maintenance et la remise à niveau, et localiser la production de pièces détachées.

La cérémonie de signature s’est tenue en présence de figures clés des deux entreprises, dont Mohammed Al-Hodaib, vice-président exécutif de SAMI Land, et Feras Al-Hassoun, directeur des ventes opérationnelles pour le Moyen-Orient chez Amentum, un leader mondial des solutions technologiques et d’ingénierie avancées.

Dans le cadre de la Vision 2030, l’Arabie saoudite poursuit activement son objectif d’autosuffisance en matière de défense. SAMI vise à localiser 50 % des dépenses de défense du Royaume en s’appuyant sur des partenariats mondiaux et des coentreprises avec des fabricants internationaux de premier plan.

« Cet accord marque une étape déterminante dans le renforcement de la préparation de nos systèmes terrestres, dans la localisation des pièces détachées et dans la consolidation de notre position de leader national en matière de maintenance et de soutien de défense », déclaré le champion saoudien de la défense et de la sécurité nationale, qui opère sous l'égide du Fonds d'investissement public (PIF), dans un communiqué.

En juillet, SAMI, classé parmi les 100 premières entreprises de défense au monde, avait déjà signé des accords de transfert de technologie avec trois grands groupes turcs — Nurol Makina, FNSS et Aselsan — afin d’accélérer la fabrication localisée de systèmes terrestres avancés en Arabie saoudite.

SAMI Land avait alors réaffirmé son engagement à faire progresser les objectifs stratégiques en localisant les industries de défense, en renforçant les capacités industrielles, et en livrant des produits et services de haute qualité tout au long du cycle de vie des équipements.

SAMI opère à travers cinq divisions principales :

  • SAMI Land : spécialisée dans les capacités de défense terrestre

  • SAMI Aerospace : développe des composants pour aéronefs et drones

  • SAMI Sea : technologies navales, incluant corvettes et systèmes maritimes

  • SAMI Defense Systems : solutions intégrées (radars, systèmes de commandement)

  • SAMI Advanced Electronics : cybersécurité et guerre électronique

Ensemble, ces divisions appuient la mission du PIF de renforcer les capacités de défense du Royaume et de localiser l’industrie militaire.

En avril dernier, Amentum — cotée à la bourse de New York sous le symbole AMTM — a annoncé la vente de sa branche matériel et produits, Rapid Solutions, à Lockheed Martin pour 360 millions de dollars. Cette cession repositionne Amentum comme un acteur dédié aux solutions technologiques et aux services de soutien de mission, tout en accélérant son désendettement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com