Vers une indispensable gestion durable des ressources en région MENA

Un homme se tient à côté de pompes à eau qui puisent l'eau du réservoir du lac Assad dans la province de Raqqa, dans l'est de la Syrie, le 27 juillet 2021. (AFP)
Un homme se tient à côté de pompes à eau qui puisent l'eau du réservoir du lac Assad dans la province de Raqqa, dans l'est de la Syrie, le 27 juillet 2021. (AFP)
Des pompes à eau puisent de l'eau dans le réservoir du lac Assad, à proximité du barrage de Tabqa, qui longe l'Euphrate, dans la province de Raqqa, en Syrie. (Photo d'archive AFP)
Des pompes à eau puisent de l'eau dans le réservoir du lac Assad, à proximité du barrage de Tabqa, qui longe l'Euphrate, dans la province de Raqqa, en Syrie. (Photo d'archive AFP)
Un jeune marche, une pelle à la main, à proximité de pompes qui prélèvent de l'eau du réservoir du lac Assad, près du barrage de Tabqa, qui longe l'Euphrate, à Raqqa, en Syrie, le 27 juillet 2021. (Photo d'archive AFP)
Un jeune marche, une pelle à la main, à proximité de pompes qui prélèvent de l'eau du réservoir du lac Assad, près du barrage de Tabqa, qui longe l'Euphrate, à Raqqa, en Syrie, le 27 juillet 2021. (Photo d'archive AFP)
Un pêcheur montre les poissons qu'il attrapés dans le lac du barrage Sel Kapani, dans le district de Golbasi, à Ankara, le 3 septembre 2021. (Adem Altan/AFP)
Un pêcheur montre les poissons qu'il attrapés dans le lac du barrage Sel Kapani, dans le district de Golbasi, à Ankara, le 3 septembre 2021. (Adem Altan/AFP)
Short Url
Publié le Lundi 27 septembre 2021

Vers une indispensable gestion durable des ressources en région MENA

  • Les pressions environnementales et la pénurie d'eau alimentent l'instabilité et les migrations forcées
  • Le recyclage, l'amélioration des techniques agricoles et une coopération accrue sont indispensables pour limiter le gaspillage de l'eau

DUBAÏ: En raison des précipitations peu abondantes, de la faible quantité d'eau douce qui proviennent des rivières et des lacs et des réserves d'eau souterraine non renouvelables qui s'amenuisent, la région du Moyen-Orient est soumise au stress hydrique le plus intense du monde.

Dans le même temps, la demande ne fait que grimper et risque de continuer à augmenter sous l'effet de la croissance démographique et du développement économique. Cette situation entraîne donc une consommation d'eau par habitant qui compte parmi les plus élevées au monde.

Dans ce contexte, il incombe aux pays de la région de mieux préserver leurs ressources limitées en eau et d'utiliser de manière plus efficace l'eau qu'ils dessalent. Bonne nouvelle: les solutions, qu’elles s’appuient sur l'imagination humaine ou sur la faisabilité économique, existent

En effet, quelques-unes de ces solutions peuvent se révéler simples et peu coûteuses. Un rapport publié en 2020 par l'ONG World Resources Institute a montré que le coût de ces solutions ne dépasserait pas 1% du PIB annuel de l'Arabie saoudite. Certaines innovations telles que le dessalement par énergie solaire, l'arrosage au goutte à goutte – qui permet une plus grande productivité agricole – ou le traitement et la réutilisation des eaux usées apparaissent fort prometteuses.

Matthew McCabe est professeur à l'université du roi Abdallah pour la science et la technologie, où il enseigne les techniques de sécurité hydrique et de télédétection. Avec le gouvernement saoudien, il travaille à optimiser l'utilisation de l'eau dans la production de denrées alimentaires. Pour y parvenir, il est indispensable de suivre de près la manière dont l'eau est consommée dans le secteur agricole, qui est, dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (Mena), le plus gourmand en eau.

Selon la Banque mondiale, l'agriculture consomme près de 70% de l'eau douce puisée dans les sources souterraines ou en surface à l'échelle mondiale. Cette proportion se chiffre à des niveaux encore plus élevés dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (Mena), où elle avoisine les 80%. En Arabie saoudite, près de 90% de l'eau douce sert à alimenter l'agriculture.

«Nous cherchons à cerner de manière plus précise l'utilisation de l'eau destinée à l'agriculture dans tout le pays et cette démarche doit être entreprise dans toute la région», explique M. McCabe.

photo
L'agriculture consomme près de 70% de l'eau douce puisée dans les sources souterraines ou en surface à l'échelle mondiale. (Photo d'archive AFP)

«Ainsi, plus nous utiliserons l'eau de manière efficace et durable pour la production de denrées alimentaires, plus nous serons en mesure de progresser vers une utilisation plus responsable de nos ressources. Le gros problème tient au fait que nous ne recourons pas à l'eau dessalée. Nous nous appuyons sur les eaux souterraines, qui ne peuvent pas être renouvelées», ajoute-t-il.

Vangelis Constantianos est le coordinateur régional du Partenariat mondial pour l'eau, un réseau de sensibilisation et de développement des compétences. Il estime que, dans un environnement aride, les efforts consentis pour renforcer la sécurité alimentaire par le biais d'une production agricole plus importante soumettent les ressources à une pression énorme si on ne fait pas appel à des technologies «intelligentes» qui permettent d'économiser l'eau.

Pour M. Constantianos, le dessalement ne constitue pas une solution miracle en raison des coûts élevés de l'énergie qu'il consomme et des gaz à effet de serre qu'il émet. Les rejets de résidus concentrés en sel nuisent à leur tour à la nature, tandis que le coût réel de la production est occulté par les grandes quantités d'eau subventionnée.

«Un apport d'eau abondant peut ne pas contribuer au développement d'une société consciente du défi – et du devoir qui est le sien – qui consiste à conserver l'eau pour satisfaire ses besoins et protéger la nature», indique-t-il.

Cette responsabilité est d'autant plus lourde au fur et à mesure que la pénurie d'eau devient plus pressante.

photo
Des femmes et des jeunes villageoises récupèrent l'eau d'un bassin d'eau de pluie; l'eau est purifiée à l'aide de comprimés avant d'être utilisée dans le village de Gayo, en Éthiopie. (Shutterstock)

Le rapport du World Resources Institute indique que 3 milliards de personnes à travers le monde ne possèdent pas les installations de base nécessaires pour se laver les mains, qu'un quart de la population mondiale vit dans des pays où le stress hydrique est élevé et que le monde compte plus de cinq cents «zones mortes», ces parties d’océans pauvres en oxygène en raison des eaux usées non traitées.

Dans la région Mena, les contraintes liées à l'environnement et la pénurie d'eau alimentent l'instabilité et les migrations forcées. De grandes parties du Yémen, la province du Khouzistan, en Iran, le Soudan et, plus récemment, le Liban connaissent de graves pénuries d'eau qui ont donné lieu à des manifestations contre le gouvernement. 

«Dans cette région aride, les récoltes dépendent entièrement de l'agriculture et les responsables affirment que le fait de soutenir ce secteur endiguera l'exode rural et limitera les dépenses en monnaie forte pour importer des denrées alimentaires», peut-on lire dans un article paru au mois de juillet dernier dans The Economist.

photo
Cette photo, prise au moment où le soleil se lève, montre un canal issu du Nil qui traverse des terres agricoles dans la route de campagne Al-Mehwar, à Gizeh, en Égypte. (Shutterstock)

Le magazine souligne un aspect négatif: «Depuis longtemps, les subventions encouragent les agriculteurs de la région à gaspiller l'eau en grande quantité; en contrepartie, les dirigeants se servent volontiers d'une eau bon marché pour gagner le soutien des habitants ou faire avancer leurs intérêts.»

La Banque mondiale estime que, d'ici à 2050, les répercussions de la pénurie d'eau pourraient infliger aux pays de la région Mena des coûts allant de 6 à 14% de leur PIB. Par conséquent, la région ne peut pas faire comme si de rien n'était.

Omar Saïf occupe le poste de directeur des services consultatifs pour le Moyen-Orient auprès du cabinet WSP, une société de conseil en ingénierie. Pour lui, décomposer les éléments nécessaires à la sécurité de l'eau dans chaque pays permet de mieux déterminer où il convient d'investir. Cette approche peut s’avérer particulièrement utile si elle s'applique aux budgets nationaux.

Se concentrer sur la proportion du PIB plutôt que sur les coûts totaux permet de mieux identifier les lacunes qui persistent au niveau de chaque pays en matière d'investissement, ajoute-t-il.

photo
Le Tigre et l’Euphrate sont les fleuves qui constituent la principale source d'eau de l'Irak. Ils se révèlent essentiels à l'agriculture. (Photo d'archive AFP)

«Le fait que les pays sous-développés consacrent une plus grande part de leur PIB à la sécurité hydrique ne signifie pas que leurs efforts sont vains. Cela doit plutôt inciter la communauté internationale à mieux répartir les budgets qu’elle consacre au soutien du développement dans le monde», confie-t-il à Arab News.

Selon M. Saïf, le rapport du World Resources Institute (WRI) envoie un message clair: les solutions durables au problème de l'eau sont à portée de main. Toutefois, «pour atteindre l’objectif final, il convient que les secteurs public et privé agissent de concert».

Par ailleurs, il est important de réviser les redevances liées à l'eau et de promouvoir une coopération transfrontalière accrue. La mise en place de nouveaux programmes universitaires qui se consacrent à la sécurité de l'eau et à l'amélioration des techniques agricoles peut également jouer un rôle important. «Les départements agricoles, pour la plupart, sont désuets et ne tiennent pas compte dans leurs programmes agricoles de l'importance de la résilience au changement climatique ni de la technologie et du commerce liés au climat», ajoute-t-il.

en bref

  • 17 pays consacrent plus de 8% de leur PIB à la gestion durable de l'eau
  • Les habitants de ces 17 pays représentent 10% de la population mondiale
  • 75 pays peuvent parvenir à une gestion durable de l'eau pour un coût inférieur à 2% de leur PIB

L'Arabie saoudite, qui figure parmi les plus grands consommateurs et producteurs d'eau du monde, se lance sur cette voie grâce à des mégaprojets tels que Neom, la nouvelle ville située au nord du Royaume, dans le désert. En effet, cette cité promet de ne produire aucun rejet liquide et de générer de l'eau douce à partir d'énergies propres.

En outre, l'Arabie saoudite investit dans des méthodes de dessalement plus efficaces et dans des approches plus durables qui pourraient être utilisées dans d’autres pays.

Cependant, la facture à payer est loin d'être bon marché. Selon M. McCabe, même si la proportion d’1% du PIB ne paraît pas énorme, elle équivaut, en Arabie saoudite, à près de 10 milliards de dollars (1 dollar = 0,86 euro) par an sur une période de quinze ans. Cela représente au total 150 milliards de dollars. Pour d'autres pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, le coût se situe autour de 4 ou 5% du PIB. Le recyclage est donc indispensable si l'on souhaite obtenir de meilleurs résultats.

photo
Une usine d'assainissement des eaux usées en Arabie saoudite. (Photo d'archive Arab News)

«L'Arabie saoudite adopte en même temps une bonne gouvernance en ce qui concerne la consommation d'eau, conformément à la Vision 2030. L'objectif est d'augmenter considérablement la réutilisation de l'eau», explique M. McCabe à Arab News. «Il faut recycler cette eau pour l'utiliser à d'autres fins: soit pour produire de l'eau potable, soit pour arroser les cultures ou produire des denrées alimentaires, au lieu de la laisser se déverser dans l'océan. Nous devons fermer le cycle de l'eau.»

Dans cette optique, le secteur privé pourra investir dans les eaux usées des municipalités, estiment les experts. Une analyse menée récemment par la Banque mondiale et la Société financière internationale (IFC) révèle que, si les villes se concentrent sur la gestion à faible émission de carbone de l'eau et des déchets au cours de leur redressement post-Covid-19, elles pourraient générer jusqu'à 2 000 milliards de dollars en investissements et créer plus de 23 millions de nouveaux emplois d'ici à 2030.

En dépit de certains signes encourageants qui s’annoncent dans la région, souvent soutenus par des efforts internationaux, le rythme du changement n'est pas suffisamment rapide pour relever les défis grandissants. «Le manque de gouvernance et de structures d'investissement adéquates, qui se traduit par une absence de financement, joue un rôle important et se solde notamment par une contribution du secteur privé moins importante qu'il ne le faudrait», explique M. Constantianos.

photo
Des garçons irakiens se baignent avec un troupeau de buffles dans la rivière Diyala, dans le district de Fadiliya, au nord-est de Bagdad, le 2 août 2021. (AFP)

Si certaines solutions semblent à la fois simples et abordables, leur élaboration et leur mise en œuvre requièrent une approche sophistiquée et souvent taillée sur mesure.

«L'eau est présente dans tous les domaines: dans l'économie, les institutions et les relations sociales. Pour remédier à la pénurie d'eau et aux incidences du changement climatique, il convient donc de gérer de manière cohérente l'ensemble des ressources naturelles, sans se limiter aux ressources hydriques», précise M. Constantianos.

«La seule solution qui se présente à nous est de traiter ce problème, parce qu'il nécessite de mettre en place des projets de longue haleine. Il faudra des dizaines d’années pour développer l'infrastructure nécessaire à la mise en œuvre de ces projets», indique-t-il.

Cependant, les perturbations induites par la construction des barrages, la corruption, la mauvaise gestion et les pénuries d'eau suscitent d’ores et déjà des remous politiques et risquent de déboucher sur des guerres si le pire scénario se réalise. Pour reprendre les termes du magazine The Economist: «Faute d'un partage [de l'eau] plus adéquat, d'une meilleure gestion et de meilleurs investissements des ressources hydriques, des millions d'habitants de la région risquent de devenir des réfugiés climatiques.»

 

Twitter : @CalineMalek

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Le Conseil de sécurité de l’ONU lève les sanctions contre le président syrien Ahmad al-Chareh

Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Résolution présentée par les États-Unis, qui retirent également de la liste le ministre de l’Intérieur Anas Hasan Khattab, adoptée avec 14 voix pour, aucune contre ; la Chine s’abstient
  • L’envoyé américain à l’ONU, Mike Waltz, déclare que le Conseil envoie « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie entre dans une nouvelle ère » après la chute du régime Assad en décembre dernier

NEW YORK: Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté jeudi la levée des sanctions visant Ahmad al-Chareh, retirant ainsi le président syrien de la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda, dans une décision largement considérée comme un signe de reconnaissance internationale du nouvel ordre politique post-Assad en Syrie.

La résolution 2729, déposée par les États-Unis, a été adoptée par 14 voix pour, aucune contre, et une abstention, celle de la Chine. Elle retire également le ministre syrien de l’Intérieur, Anas Hasan Khattab, auparavant désigné dans le cadre du même régime de sanctions.

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations unies, le Conseil a déclaré jeudi que les deux responsables ne sont plus soumis aux gels d’avoirs ni aux interdictions de voyager imposés par les précédentes mesures de lutte contre le terrorisme.

Al-Chareh est arrivé jeudi à Belém, au Brésil, pour la Conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2025 (COP 30), et doit rencontrer le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche à Washington lundi.

Al-Chareh a dirigé la coalition Hayat Tahrir Al-Sham lors de l’offensive de décembre 2024 qui a renversé le régime Assad, après quoi il est devenu le dirigeant de facto de la Syrie.

Washington exhortait depuis plusieurs mois les quinze membres du Conseil de sécurité à assouplir les sanctions visant la Syrie et les responsables de son nouveau gouvernement.

Le représentant permanent des États-Unis auprès de l’ONU, Mike Waltz, a déclaré qu’en adoptant la résolution, le Conseil envoyait « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie est entrée dans une nouvelle ère depuis que Assad et ses associés ont été renversés en décembre 2024 ».

Il a ajouté : « Il existe aujourd’hui un nouveau gouvernement syrien, dirigé par le président Ahmad al-Chareh, qui travaille dur pour remplir ses engagements en matière de lutte contre le terrorisme et les stupéfiants, d’élimination de tout reste d’armes chimiques, et de promotion de la sécurité et de la stabilité régionales, ainsi que d’un processus politique inclusif, conduit et possédé par les Syriens eux-mêmes.

« Comme le président Trump l’a précédemment indiqué, la Syrie a désormais sa chance de grandeur. »

En rendant sa décision, le Conseil de sécurité a rappelé une série de résolutions précédentes visant Daech, Al-Qaïda et les groupes qui leur sont affiliés, et a réaffirmé son « engagement fort en faveur de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de la République arabe syrienne ».

Le texte de la résolution, consulté par Arab News, souligne que le retrait des responsables syriens de la liste est conforme aux efforts visant à promouvoir « la reconstruction à long terme, la stabilité et le développement économique » du pays, tout en maintenant l’intégrité du cadre mondial des sanctions antiterroristes.

La résolution salue l’engagement de la République arabe syrienne à garantir « un accès humanitaire complet, sûr, rapide et sans entrave » conformément au droit humanitaire international ; à lutter contre le terrorisme, y compris les combattants terroristes étrangers, ainsi que les individus, groupes, entreprises et entités affiliés à Daech ou Al-Qaïda ; à protéger les droits humains et à assurer la sécurité de tous les Syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse ; à poursuivre les efforts de lutte contre les stupéfiants ; à promouvoir la justice transitionnelle ; à œuvrer pour la non-prolifération et l’élimination des restes d’armes chimiques ; à renforcer la sécurité et la stabilité régionales ; et à mener un processus politique inclusif, dirigé et possédé par les Syriens eux-mêmes.

Le Conseil a exprimé son attente que les autorités syriennes respectent ces engagements et contribuent à la stabilité régionale.

Al-Chareh avait été sanctionné par l’ONU en mai 2014, lorsque Hayat Tahrir Al-Sham, alors affiliée à Al-Qaïda, avait été ajoutée à la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda. Cette désignation imposait une interdiction de voyager et un gel des avoirs qui devaient rester en vigueur pendant plus d’une décennie.

Le vote de jeudi au Conseil de sécurité fait suite à la décision de Washington, en mai, de lever la plupart des sanctions américaines contre la Syrie. Ces mesures, instaurées en 1979 et considérablement élargies après le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011, limitaient le commerce, l’investissement et les exportations d’énergie. Bien que la majorité de ces restrictions aient été levées, certaines dispositions du Congrès restent en place dans l’attente d’un examen ultérieur.

En retirant officiellement Ahmad al-Chareh de la liste, la résolution du Conseil de sécurité est considérée comme un tournant dans l’engagement international envers les nouvelles autorités syriennes.

Des diplomates ont décrit cette décision à la fois comme une reconnaissance pragmatique des nouvelles réalités sur le terrain et comme une incitation à poursuivre la coopération en matière d’accès humanitaire, de lutte contre le terrorisme et de réforme politique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Soudan: les paramilitaires annoncent leur accord pour une proposition de trêve humanitaire

Les paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan ont annoncé jeudi leur accord avec la trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad, qui a été rejetée mardi par l'armée soudanaise. (AFP)
Les paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan ont annoncé jeudi leur accord avec la trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad, qui a été rejetée mardi par l'armée soudanaise. (AFP)
Short Url
  • "En réponse aux aspirations et aux intérêts du peuple soudanais, les Forces de soutien rapide (FSR) affirment leur accord pour s'engager dans la trêve humanitaire"
  • "Bientôt, nous vengerons ceux qui ont été tués et maltraités (....) dans toutes les régions attaquées par les rebelles", a dit le général dans un discours télévisé

PORT-SOUDAN: Les paramilitaires en guerre contre l'armée au Soudan ont annoncé jeudi leur accord avec la trêve humanitaire proposée par le groupe de médiateurs dit du Quad, qui a été rejetée mardi par l'armée soudanaise.

"En réponse aux aspirations et aux intérêts du peuple soudanais, les Forces de soutien rapide (FSR) affirment leur accord pour s'engager dans la trêve humanitaire" proposée en septembre par les pays médiateurs du Quad, les Etats-Unis, l'Egypte, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

"Les FSR attendent de (...) commencer des discussions sur les arrangements pour la cessation des hostilités", affirme le communiqué publié sur leur chaine Telegram en saluant les efforts de médiateurs.

De son côté, le chef de l'armée soudanaise, Abdel-Fattah Al-Burhane, a déclaré que ses forces continuaient "de défaire l'ennemi et de sécuriser l'Etat soudanais jusqu'à ses frontières".

"Bientôt, nous vengerons ceux qui ont été tués et maltraités (....) dans toutes les régions attaquées par les rebelles", a dit le général dans un discours télévisé.

Après une réunion au sommet sur cette proposition portée par Washington, l'administration pro-armée basée à Port-Soudan avait fait savoir mardi qu'elle comptait poursuivre la guerre tout en présentant un plan pour "faciliter l'accès à l'aide humanitaire" et "la restauration de la sécurité et de la paix".

Cette réunion à Port-Soudan était intervenue après des nouveaux efforts de l'émissaire américain pour l'Afrique, Massad Boulos, de faire avancer le plan présenté mi-septembre par le Quad.

"Massacre" 

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait encore exhorté mardi les belligérants à "venir à la table des négociations" et "mettre fin à ce cauchemar de violence".

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires, qui a éclaté en 2023, a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire contemporaine, selon l''ONU.

Des images satellite analysées par le laboratoire de l'université américaine de Yale montrent des "activités d'élimination des corps" dans la ville d'El-Facher, prise par les paramilitaires, avec notamment des traces "correspondant à des fosses communes".

Depuis la prise le 26 octobre de cette ville du Darfour, dans l'ouest du Soudan, l'ONU a fait état de massacres, viols, pillages et déplacements massifs de population.

De multiples témoignages, étayés par des vidéos publiées par les paramilitaires des FSR sur les réseaux sociaux, décrivent des atrocités dans cette région coupée du monde.

Selon le rapport du Humanitarian Research Lab (HRL), des données aériennes récentes indiquent aussi qu'"un massacre est en cours sur le site de l'ancien hôpital" pour enfants.

Depuis la chute d'El-Facher, les violences continuent dans la région du Darfour, où est située la ville, mais les combats se concentrent au Kordofan, une région stratégique du centre du Soudan car située entre la capitale Khartoum, contrôlée par les militaires, et le Darfour, aux mains des paramilitaires.

 


L'armée israélienne annonce avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban

L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, après avoir appelé des habitants à évacuer leurs logements dans quatre villages de cette région. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, après avoir appelé des habitants à évacuer leurs logements dans quatre villages de cette région. (AFP)
Short Url
  • "L'armée israélienne a lancé une série de frappes contre des cibles militaires du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle déclaré dans un communiqué
  • L'armée israélienne avait appelé plus tôt jeudi des habitants de trois villages du sud du Liban à évacuer leurs logements, en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du Hezbollah dans cette région

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir commencé à frapper des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, après avoir appelé des habitants à évacuer leurs logements dans quatre villages de cette région.

"L'armée israélienne a lancé une série de frappes contre des cibles militaires du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Le mouvement libanais soutenu par l'Iran avait déclaré jeudi matin rejeter toute "négociation politique" entre le Liban et Israël, proposée par des émissaires.

L'armée israélienne avait appelé plus tôt jeudi des habitants de trois villages du sud du Liban à évacuer leurs logements, en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du Hezbollah dans cette région.

"L'armée israélienne va bientôt frapper les infrastructures militaires appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans tout le sud du Liban, en réponse aux tentatives interdites de cette organisation de reprendre ses opérations dans la région", a écrit le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne en langue arabe, sur X, en appelant les habitants de trois villages, Aita al-Jabal, al-Taybeh et Tayr Debba, à immédiatement quitter leurs logements.

Il a ensuite appelé à évacuer un bâtiment et ses environs du village de Zawtar El Charqiyeh, dans la même zone.

Dans une déclaration séparée, la porte-parole du gouvernement israélien, Sosh Bedrosian, a déclaré plus tôt qu'Israël prendrait des mesures pour garantir le respect du cessez-le-feu dans le sud du Liban.

"Israël continuera à défendre toutes ses frontières et nous continuons à insister sur la pleine application de l'accord de cessez-le-feu", a déclaré Mme Bedrosian aux journalistes.

"Nous ne permettrons pas au Hezbollah de se reconstruire", a-t-elle ajouté.

Un cessez-le-feu a mis fin en novembre 2024 à une guerre entre le Hezbollah et Israël. Ce dernier a poursuivi ses attaques contre les bastions du mouvement armé au Liban, affirmant vouloir l'empêcher de reconstituer ses forces.

Le Hezbollah a affirmé jeudi son "droit légitime" à se défendre face à l'intensification des attaques israéliennes.