L'ONU condamne Israël pour avoir qualifié des ONG palestiniennes de terroristes

Des Palestiniens assistent à un rassemblement organisé par le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), dans la ville de Gaza. (Photo, Archive/AP)
Des Palestiniens assistent à un rassemblement organisé par le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), dans la ville de Gaza. (Photo, Archive/AP)
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Publié le Mardi 26 octobre 2021

L'ONU condamne Israël pour avoir qualifié des ONG palestiniennes de terroristes

  • Le groupe de rapporteurs spéciaux a déclaré que la désignation des six organisations est une «attaque contre le mouvement palestinien des droits de l'homme et contre les droits de l'homme partout dans le monde»
  • Les rapporteurs ont déclaré que ce geste ne correspond pas à une démocratie respectant des normes humanitaires reconnues ; ils ont appelé la communauté internationale à «défendre les défenseurs»

NEW YORK : Les experts des droits de l'homme de l'ONU ont condamné lundi «fermement et sans équivoque» la décision des autorités israéliennes de qualifier six groupes palestiniens de défense des droits de l'homme d'organisations terroristes.

«Cette désignation est une attaque frontale contre le mouvement palestinien des droits de l'homme et contre les droits de l'homme partout dans le monde», ont déclaré les rapporteurs spéciaux.

«Faire taire leurs voix n'est pas ce que ferait une démocratie adhérant à des normes humanitaires et des droits de l'homme reconnues.»

Ils ont appelé la communauté internationale à «défendre les défenseurs» et ont ajouté: «Ces organisations de la société civile sont les canaris dans la mine de charbon des droits de l'homme, elles nous alertent sur les schémas de violations, rappellent à la communauté internationale son obligation de veiller à ce que les responsables rendent des comptes, et donnent une voix à ceux qui n'en ont pas.»

Les rapporteurs spéciaux sont des experts indépendants qui siègent à titre individuel, et sur base volontaire, au Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Ils ne sont pas membres du personnel de l'ONU et ne sont pas rémunérés pour leur travail.

Parmi eux figurent Martin Lynk, rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, et Fionnuala Ni Aolain, rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l'homme dans la lutte contre le terrorisme.

Les experts ont déclaré que les lois antiterroristes ne doivent pas être utilisées comme un outil pour porter atteinte aux libertés, et ont rappelé aux autorités israéliennes que le Conseil de sécurité et tous les autres organes des Nations unies «ont tous été clairs sur la nécessité d'appliquer les mesures antiterroristes d'une manière qui soit conforme au droit international et qui ne viole pas les obligations internationales des États.»

Un tel «abus flagrant» des mesures antiterroristes par Israël, ont ajouté les experts, compromet la sécurité de tous.

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a qualifié vendredi de groupes terroristes les organisations palestiniennes Addameer, qui fournit un soutien juridique aux prisonniers et recueille des données sur les arrestations et les détentions, Al-Haq, qui documente les violations des droits, Defense for Children International Palestine, l'Union des comités de travail agricole, le Bisan Center for Research and Development et l'Union des comités de femmes palestiniennes.

«Ces organisations parlent le langage des droits de l'homme universels (et documentent les abus en Palestine)», ont déclaré les experts.

Ils ont ajouté que la décision de les désigner comme organisations terroristes interdit de fait leur travail et donne à l'armée israélienne carte blanche pour arrêter les employés, fermer les bureaux et confisquer les biens.

Les experts craignent que, dans le cas de l'une des organisations, la décision ne soit une mesure de représailles pour sa coopération avec les groupes de l'ONU.

«L'armée israélienne a fréquemment pris pour cible les défenseurs des droits de l'homme au cours des dernières années, alors que son occupation s'intensifiait, que son mépris du droit international se poursuivait et que son bilan en matière de violations des droits de l'homme s'aggravait», ont déclaré les experts.

«Alors que les organisations internationales et israéliennes de défense des droits de l'homme ont été confrontées à de vives critiques, à des restrictions législatives et même à des expulsions, les défenseurs palestiniens des droits de l'homme ont toujours fait face aux contraintes les plus sévères.»

Le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric, a déclaré que le bureau de l'ONU à Jérusalem, en abordant la question, continue de s'engager avec les autorités israéliennes et les parties concernées.

«Le secrétaire général a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude quant au rétrécissement de l'espace pour la société civile dans de nombreux endroits du monde, y compris en Israël», a-t-il ajouté.

 

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".