Dans le bourbier soudanais, des médiateurs tentent de déjouer les embûches

Des barricades en briques érigées par des manifestants anti-coup d'État soudanais bloquent une voie de la rue 60 dans l'est de Khartoum, le 31 octobre 2021.(AFP)
Des barricades en briques érigées par des manifestants anti-coup d'État soudanais bloquent une voie de la rue 60 dans l'est de Khartoum, le 31 octobre 2021.(AFP)
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Publié le Mercredi 03 novembre 2021

Dans le bourbier soudanais, des médiateurs tentent de déjouer les embûches

  • Lundi, lors d'une visioconférence destinée à la presse aux Nations unies à New York, l'émissaire de l'ONU à Khartoum Volker Perthes a fait état de «médiations» au Soudan et au-delà
  • «On a rencontré tous les acteurs militaires et civils et tous ont donné leur accord préliminaire pour des discussions», affirme l'un de ces négociateurs

KHARTOUM: Au Soudan dans l'impasse depuis le coup d'Etat militaire, diplomates, hommes d'affaires, universitaires ou encore journalistes tentent de jouer les médiateurs, sans grand succès jusqu'ici avec de nombreux dirigeants civils toujours détenus.

"On a rencontré tous les acteurs militaires et civils et tous ont donné leur accord préliminaire pour des discussions", affirme l'un de ces négociateurs, qui accepte de parler à condition que son identité ne soit pas dévoilée.

"Mais il y a encore des obstacles", nuance-t-il aussitôt alors que de nombreuses voix dans le camp civil ont posé plusieurs conditions sine qua none à tout dialogue.

Les Forces de la liberté et du changement (FLC), le principal bloc civil né de la révolte populaire qui a déposé Omar el-Béchir en 2019, "refusent toute discussion tant que les détenus ne sont pas libérés et que la feuille de route partageant la transition entre civils et militaires n'est pas reprise comme base", explique ce négociateur.

«Dialogue exhaustif»
En 2019, l'union sacrée du peuple et de l'armée mettait un point final à trente années de dictature Béchir. Civils et militaires formaient ensemble des autorités de transition et promettaient des élections libres à l'horizon 2023.

Le général Abdel Fattah al-Burhane prenait la tête du Conseil de souveraineté et le technocrate Abdallah Hamdok celle du gouvernement.

Mais lundi 25 octobre, au petit matin, le premier faisait arrêter le second avant de décréter l'état d'urgence et de dissoudre l'ensemble des institutions du pays.

Depuis, le général Burhane a promis un gouvernement pour cette semaine alors que les rares ministres en liberté et M. Hamdok, en résidence surveillée, assurent qu'ils resteront le seul gouvernement légitime.

Arrivés en voisins --aux intérêts cruciaux sur la côte soudanaise, seul point d'exportation de leur pétrole--, des responsables sud-soudanais sont à Khartoum depuis dimanche.

"Nous essayons d'amener toutes les parties à un dialogue exhaustif pour parvenir à un accord", affirme à l'AFP Tut Gatluak, conseiller du président du Soudan du Sud.

Lundi, lors d'une visioconférence destinée à la presse aux Nations unies à New York, l'émissaire de l'ONU à Khartoum Volker Perthes a fait état de "médiations" au Soudan et au-delà.


Il a mentionné "beaucoup de nos interlocuteurs à Khartoum, mais aussi aux niveaux international et régional", affirmant être en contact avec "des Soudanais issus de l'ensemble du spectre politique".

«Pas du premier coup»
Au niveau continental, les dirigeants des FLC disent avoir rencontré lundi l'ambassadeur de l'Union africaine (UA) --qui a suspendu Khartoum deux jours après le coup d'Etat-- en prévision de la visite mercredi d'une délégation du Conseil de paix et de sécurité de l'UA.


A ce diplomate, les FLC ont déjà posé leurs conditions. "On lui a dit que la libération des détenus et le retour au partage du pouvoir était un prérequis: ce n'est même pas une condition, c'est tout simplement notre droit", martèle Kamal Ismaïl, un des leaders des FLC.


D'autres médiateurs soudanais de haut rang ont rencontré le général Burhane par deux fois cette semaine pour porter les doléances des FLC.


"Il les a écoutées et a affirmé les prendre en considération", a indiqué l'un de ces médiateurs à l'AFP, sous couvert de l'anonymat.


"On ne s'attend pas à ce que les militaires tiennent compte de ces demandes du premier coup", convient-il, "car il y a des difficultés à surmonter en raison des tensions et de la crise de confiance actuelle".


Pour l'émissaire des Etats-Unis Jeffrey Feltman, retenu à Washington tant la situation se dégrade dans la Corne de l'Afrique, entre coup d'Etat au Soudan et progression de rebelles armés en Ethiopie voisine, cette confiance sera longue à retisser.


"Les civils ont été échaudés par leurs partenaires militaires le 25 octobre, donc ils réclament maintenant des garanties très solides pour renouer un partenariat", assure-t-il mardi à la presse.


Et surtout, ils sont sous la pression de la rue où les Soudanais sont sortis par dizaines de milliers à deux reprises en octobre pour dire oui à un pouvoir "100% civil", rejetant plus que jamais le partage du pouvoir avec l'armée dans un pays sous sa férule quasiment en continu depuis 65 ans.


L'Iran promet une réponse si Washington tente de franchir une « ligne rouge »

Cette combinaison d'images, créée le 7 novembre 2024, montre l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, le 5 juillet 2024, et Donald Trump, ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence, le 4 novembre 2024 à Pittsburgh, en Pennsylvanie. (Photo par ATTA KENARE et CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
Cette combinaison d'images, créée le 7 novembre 2024, montre l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, le 5 juillet 2024, et Donald Trump, ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence, le 4 novembre 2024 à Pittsburgh, en Pennsylvanie. (Photo par ATTA KENARE et CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • « Les États-Unis sont complices des agissements d'Israël », a déclaré l'ambassadeur iranien, Ali Bahreini, aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU).
  • L'ambassadeur a également critiqué l'attitude des pays européens.

GENEVE : L'ambassadeur iranien auprès des Nations unies à Genève a accusé mercredi les États-Unis d'être « complices » des agissements d'Israël en Iran, promettant une riposte si une « ligne rouge » est franchie.

L'armée israélienne mène depuis le 13 juin des frappes sans précédent sur l'Iran, disant vouloir empêcher Téhéran d'obtenir l'arme nucléaire. En riposte, l'Iran a promis de bombarder Israël sans relâche jusqu'à la fin des attaques.

« Les États-Unis sont complices des agissements d'Israël », a déclaré l'ambassadeur iranien, Ali Bahreini, aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU).

« Nous suivons les actions des États-Unis. Et à tout moment, si nous arrivons à la conclusion que les États-Unis sont directement impliqués dans les attaques contre l'Iran, nous commencerons à répondre aux États-Unis », a-t-il prévenu.

Il a également indiqué que l'Iran restait vigilant face aux propos de Donald Trump.

« Nous le prenons en compte dans nos calculs et évaluations », a-t-il dit, affirmant que « si une ligne rouge est franchie, il y aura une réponse ».

Affirmant disposer de renseignements prouvant que Téhéran s'approchait du « point de non-retour » vers la bombe atomique, Israël a frappé des centaines de sites militaires et nucléaires en Iran, tuant les plus hauts gradés ainsi que des scientifiques du nucléaire. 

L'Iran, qui dément toute intention de fabriquer l'arme nucléaire, a déclaré qu'il riposterait à ce qu'il considère comme une « guerre » lancée par Israël, qu'il accuse d'avoir cherché à torpiller les négociations sur le nucléaire entre Téhéran et Washington.

« L'Iran va répondre. L'Iran est déterminé à répondre aux attaques d'Israël », a déclaré l'ambassadeur iranien, ajoutant que « nous répondons très sérieusement et fermement, et c'est ce que nous faisons maintenant ». 

L'ambassadeur a également critiqué l'attitude des pays européens.

« Quand vous regardez les positions des différents pays, non seulement ils ne condamnent pas les attaques et l'agression, mais ils essaient aussi de justifier l'agression par des allégations et des excuses infondées. C'est honteux », a-t-il affirmé.

Interrogé sur une possible reprise des négociations, il a indiqué que « pour l'instant, nous n'envisageons aucun scénario, si ce n'est celui de nous défendre ».

Mercredi également, lors de son discours devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, l'ambassadeur a mis en garde les soutiens d'Israël.

« Les partisans du régime israélien et les États-Unis en premier lieu devraient savoir que soutenir ce régime signifie soutenir directement les violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme », a-t-il dit.


L'armée israélienne annonce qu'un de ses drones a été abattu en Iran

De la fumée s'élève au milieu des explosions signalées dans des bâtiments par les forces israéliennes à l'est et au nord de la ville de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, à l'aube du 17 juin 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
De la fumée s'élève au milieu des explosions signalées dans des bâtiments par les forces israéliennes à l'est et au nord de la ville de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, à l'aube du 17 juin 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
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  • « Un missile sol-air a été tiré en direction d'un drone de l'armée de l'air et celui-ci est tombé en Iran », indique un communiqué militaire.
  • L'agence de presse de la radio-télévision d'État iranienne (IRIB) avait annoncé que la défense antiaérienne avait abattu mercredi matin « un drone de pointe Hermès » dans le ciel d'Ispahan, dans le centre de l'Iran. 

JERUSALEM : L'armée israélienne a annoncé mercredi pour la première fois depuis le début de sa campagne de frappes sur l'Iran qu'un de ses drones était tombé en territoire iranien après avoir été visé par un tir de missile.

« Un missile sol-air a été tiré en direction d'un drone de l'armée de l'air et celui-ci est tombé en Iran », indique un communiqué militaire.

« Aucun blessé n'a été signalé et il n'y a aucun risque de fuite d'informations », ajoute le texte.

L'armée israélienne ne précise pas le type de l'appareil abattu (drone de surveillance, d'attaque, etc.).

Plus tôt, l'agence de presse de la radio-télévision d'État iranienne (IRIB) avait annoncé que la défense antiaérienne avait abattu mercredi matin « un drone de pointe Hermès » dans le ciel d'Ispahan, dans le centre de l'Iran. 

Le 13 juin, Israël a lancé une attaque d'une ampleur sans précédent sur l'Iran, affichant l'ambition d'empêcher le pays de se doter de la bombe atomique, objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre.

Selon le dernier bilan officiel iranien publié dimanche, les bombardements israéliens ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés en Iran.

Depuis vendredi, les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts, selon le bureau du Premier ministre israélien.


Gaza: la Défense civile fait état de 30 personnes tuées par des tirs israéliens

Des hommes transportent sur une civière le corps d'une victime qui aurait été tuée par un bombardement israélien à l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 juin 2025, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. (Photo de BASHAR TALEB / AFP)
Des hommes transportent sur une civière le corps d'une victime qui aurait été tuée par un bombardement israélien à l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 juin 2025, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. (Photo de BASHAR TALEB / AFP)
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  • Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que 11 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées « après que les forces d'occupation israélienne ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus
  • « Les victimes cherchaient à obtenir de l'aide alimentaire et de la farine », a-t-il précisé. 

JERUSALEM : La Défense civile de Gaza a indiqué que 30 personnes, dont 11 venues chercher de l'aide, avaient été tuées par l'armée israélienne mercredi dans le territoire palestinien ravagé par plus de vingt mois de guerre et menacé de famine selon l'ONU.

Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que 11 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées « après que les forces d'occupation israélienne ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus entre 2 h 30 et 6 heures du matin sur des milliers de citoyens rassemblés » dans le centre de la bande de Gaza, notamment à Nousseirat, pour attendre l'ouverture de centres de distribution d'aide.

« Les victimes cherchaient à obtenir de l'aide alimentaire et de la farine », a-t-il précisé. 

Mercredi également, 19 personnes ont été tuées dans trois attaques israéliennes, a indiqué la Défense civile, ajoutant que l'armée israélienne avait fait exploser sept maisons dans le nord du territoire palestinien, à Beit Hanoun.

Mardi, la Défense civile avait fait état d'au moins 53 personnes tuées et de plus de 200 blessées au moment où des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés près d'un centre d'aide dans le sud de la bande de Gaza.

Les Palestiniens racontent que les distributions sont chaotiques et dangereuses, et la Défense civile rapporte des morts en marge des centres d'aide presque tous les jours.