A Raqa, l'ancienne place d'exécutions reprend vie

Des combattantes des Forces démocratiques syriennes (FDS) se rassemblent lors d'une célébration sur la place emblématique Al-Naim à Raqa le 19 octobre 2017, après avoir repris la ville aux combattants de Daech. (Photo, AFP)
Des combattantes des Forces démocratiques syriennes (FDS) se rassemblent lors d'une célébration sur la place emblématique Al-Naim à Raqa le 19 octobre 2017, après avoir repris la ville aux combattants de Daech. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 11 novembre 2021

A Raqa, l'ancienne place d'exécutions reprend vie

  • «Je n'osais pas retrouver mon amie, on se contentait de se parler au téléphone, pour ne pas risquer d'être lapidés»
  • «Le rond-point de l'enfer est devenu celui du paradis»

RAQA : Nader al-Hussein attend avec impatience sa petite amie au rond-point du "Paradis" à Raqa, là même où les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) exécutaient en public leurs victimes du temps où ils faisaient régner la terreur dans cette ville de Syrie.


"Avant, on évitait même de passer par là pour ne pas voir le sang et être terrorisés", raconte le jeune homme de 25 ans, assis sur un banc près d'un bassin dans le square décoré d'arches en pierre. 


"Maintenant, c'est le lieu idéal pour se retrouver en amoureux, en famille, ou avec des amis".


Après avoir connu de larges revers au début de la guerre déclenchée en 2011 par la répression de manifestation prodémocratie, le régime syrien a repris à partir de 2015 une grande partie du territoire.


Les habitants de Raqa, située dans le nord de la Syrie, avaient rebaptisé le rond-point Al-Naïm ("le paradis", en arabe) en "rond-point de l'enfer" en raison des horribles exécutions qui y étaient menées par les jihadistes: les têtes décapitées ou les corps crucifiés y étaient exposés pendant des jours, pour servir d'exemple.


"Je n'osais pas retrouver mon amie, on se contentait de se parler au téléphone, pour ne pas risquer d'être lapidés", confie Nader.


L'EI, qui avait fait de Raqa la "capitale" de son califat en Syrie, y imposait une stricte ségrégation des sexes. Sa terrible police des moeurs y pourchassait ainsi les couples non mariés, leur faisant subir les pires sévices.


Les femmes ne pouvaient sortir qu'intégralement voilées et accompagnées par un tuteur. L'EI avait même interdit à la population de fumer ou d'écouter de la musique. 


Après que les jihadistes aient été chassés en octobre 2017 par les forces kurdes de la ville, le rond-point, témoin de leurs exactions, a été envahi par les herbes folles.


Aujourd'hui, les enfants jouent en riant dans le square, hommes et femmes devisent sur les bancs publics et se prennent en photo, et il fait bon y passer la soirée, lorsque des lumières multicolores illuminent les arches.

«Les têtes accrochées»

"Le rond-point de l'enfer est devenu celui du paradis", se réjouit Manaf, 24 ans, installé sur l'herbe avec ses amis pour un pique-nique, pendant que des vendeurs ambulants proposent des ballons multicolores.


"On évitait de passer par ici avec les enfants pour ne pas qu'ils voient les têtes accrochées (..) aujourd'hui, c'est le lieu où on les amène pour jouer", dit Mohammad Ali, 37 ans, surveillant avec sa femme leur trois enfants qui courent autour des bassins.


Le rond-point se trouve dans le centre de la ville, partiellement détruite mais où les cafés et les commerces sont à nouveau ouverts. La vie reprend, même si les habitants ont du mal à oublier les années de cauchemar.


Ahmad al-Hamad, qui traverse le rond-point de l'Horloge en chaise roulante pour acheter des légumes dans un marché proche, ne peut réprimer un frisson quand il passe près de cette place également employée par les jihadistes pour les exécutions publiques.


"Ce lieu me rappelle le drame que nous avons vécu (...) il nous rappelle la mort. On voyait ici les décapitations au sabre et les amputations de mains", se souvient Ahmad, qui affirme que certains de ses proches ont été exécutés par l'EI.

«Prisonniers en cages»

Les jihadistes avaient instauré une stricte interprétation de la loi islamique, appliquant le code de sanctions prévues par la charia, comme l'amputation de la main d'un voleur, ou la lapidation des femmes adultères.


Les personnes homosexuelles était précipitées du haut des immeubles, et les prisonnières de la minorité yézidie, considérées comme hérétiques, vendues comme esclaves dans les marchés de la ville.


Au rond-point Dalla, tout proche, orné en son centre d'une énorme cafetière en pierre, des ouvriers attendent d'être employés à la journée.


Parmi eux, Abdel Majid Abdallah, 35 ans, n'a pas non plus oublié que les jihadistes exposaient leurs prisonniers "dans des cages" sur cette place, pour terroriser la population.


"Aujourd'hui, c'est un lieu où nous nous retrouvons pour gagner notre vie", dit-il, soulagé.


La guerre en Syrie a fait environ un demi-million de morts selon l'OSDH et provoqué le déplacement de la moitié de la population d'avant-guerre. Malgré sa défaite territoriale en mars 2019, le groupe Etat islamique continue de perpétrer des attaques meurtrières.


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com