Ankara et Bagdad pourraient intensifier la lutte contre Daech à la suite des élections irakiennes

Efforts en cours pour éteindre un incendie perpétré par des terroristes de Daech avant qu’ils ne s’enfuient dans un gisement de pétrole dans la région irakienne de Qayyarah, le 31 octobre 2016. (Photo, GettyImages)
Efforts en cours pour éteindre un incendie perpétré par des terroristes de Daech avant qu’ils ne s’enfuient dans un gisement de pétrole dans la région irakienne de Qayyarah, le 31 octobre 2016. (Photo, GettyImages)
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Publié le Vendredi 15 octobre 2021

Ankara et Bagdad pourraient intensifier la lutte contre Daech à la suite des élections irakiennes

  • Un nombre de membres irakiens de Daech qui se cachent dans la région auraient inspiré les affiliés du groupe dans d'autres pays déchirés par la guerre comme l'Afghanistan
  • «Les pays du Golfe et la Turquie peuvent aider le gouvernement de Bagdad dans ce processus en utilisant le prétexte de sécurité comme une voie de coopération durable»

ANKARA: Les opérations antiterroristes turques et irakiennes visant à éliminer Daech de la région pourraient s'intensifier à la suite des élections législatives et de la capture récente de l'un des principaux dirigeants du groupe, ont affirmé des experts.

Une récente opération de renseignement conjointe entre les deux pays du nord-ouest de la Syrie a permis aux forces de sécurité irakiennes d’appréhender Sami Jasim, adjoint de l’ancien chef de Daech, Abou Bakr al-Baghdadi.

De nationalité irakienne, Jasim était également connu pour être un proche collaborateur de l'actuel chef du groupe terroriste, Abou Ibrahim al-Hachemi al-Qourachi. L'influence de la Turquie dans le nord-ouest de la Syrie, où elle dispose depuis des années de points d'observation pour ses troupes, et ses liens étroits avec les rebelles de la région, ont contribué au succès de l'opération.

Un nombre de membres irakiens de Daech qui se cachent dans la région auraient inspiré les affiliés du groupe dans d'autres pays déchirés par la guerre comme l'Afghanistan.

Les analystes estiment désormais qu'une coopération plus étroite entre Ankara et Bagdad permettrait non seulement d’éradiquer les derniers vestiges de Daech, mais aussi d’établir une nouvelle situation de confiance entre la Turquie et les États-Unis en matière de lutte contre le terrorisme.

L'Amérique avait offert 5 millions de dollars (1 dollar américain = 0,86 euro) pour des informations sur Jasim, et le considérait comme jouant un «rôle essentiel dans la gestion des finances des opérations terroristes de l'État islamique (Daech)».

L'année dernière, le Conseil d'enquête sur les crimes financiers de la Turquie a signé un accord avec son homologue irakien pour lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.

Goktug Sonmez, directeur des études de sécurité au groupe de réflexion Orsam basé à Ankara, a reconnu que la politique irakienne de la Turquie était principalement axée sur la lutte contre le terrorisme.

«Au départ, cette approche était limitée à la lutte contre le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), puis elle s’est étendue aux efforts antiterroristes contre Daech, Ankara devenant une partie intégrante de la coalition mondiale pour la lutte contre L'État islamique», a-t-il déclaré à Arab News.

Des élections parlementaires se sont tenues en Irak le 10 octobre, et les experts estiment que les résultats des élections auront des répercussions directes sur les efforts de lutte contre le terrorisme en fonction des alliances régionales.

Sonmez a signalé: «Les segments chiites pro-Iran sont apparus comme les grands perdants des élections, tandis que le Parti démocratique du Kurdistan a considérablement augmenté sa part de voix. Après les résultats des élections, Ankara pourrait intensifier ses opérations anti-Daech avec le gouvernement central irakien.

«Avec la diminution de l'influence iranienne en Irak, une telle coopération entre les deux pays pourrait également contribuer aux efforts de Washington pour maintenir ses liens d'alliance avec la région.

«Les pays du Golfe et la Turquie peuvent aider le gouvernement de Bagdad dans ce processus en utilisant le prétexte de sécurité comme une voie de coopération durable.

«Du point de vue de l'assistance militaire et de la collaboration en matière de sécurité, je m'attends à ce que la Turquie continue à fournir à l’Irak de nouveaux équipements militaires pour mieux identifier les cachettes de Daech», a ajouté Sonmez.

En août, le ministre irakien de la Défense, Juma Anad Saadoun, a annoncé que son pays envisageait d'acheter des drones turcs, des hélicoptères tactiques de reconnaissance et d'attaque T129 et du matériel militaire électronique.

«La Turquie a jusqu'à présent dressé une liste très complète de dizaines de milliers de combattants étrangers qui sont ou pourraient être liés à Daech. À la suite des récentes élections, la Turquie et l'Irak pourront approfondir leurs efforts de lutte contre le terrorisme sur la base de la solide documentation d'Ankara concernant le réseau de Daech dans son voisinage», a soutenu Sonmez.

La Turquie a récemment arrêté plusieurs membres de Daech sur son sol. À la mi-septembre, les forces de sécurité ont arrêté trois personnes dans le sud de la Turquie ayant des liens présumés avec Daech et le PKK, et a saisi plusieurs documents et divers supports numériques.

«Les opérations internes de la Turquie contre Daech vont de pair avec ses opérations transfrontalières. Les données que les responsables de la sécurité turcs ont obtenues et les réseaux qui ont été découverts dans le cadre de ces opérations ont sans doute aidé les autorités à révéler les contacts étrangers des djihadistes dans les pays de la région», a ajouté Sonmez.

Entre 2014 et cette année, la Turquie a mené plus de 5 855 opérations contre Daech, capturant et arrêtant plus de 1 200 membres du groupe.

Parallèlement, l'Organisation nationale du renseignement de Turquie et la police turque ont arrêté huit personnes, dont deux espions iraniens, pour une tentative d'enlèvement d'un ancien soldat iranien, a rapporté mercredi l'agence publique Anadolu.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La FINUL affirme avoir essuyé des tirs israéliens dans le sud du Liban

Une photographie prise depuis Israël montre une tour de guet de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) du côté libanais de la frontière séparant le nord d'Israël du sud du Liban, le 16 novembre 2025. (AFP)
Une photographie prise depuis Israël montre une tour de guet de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) du côté libanais de la frontière séparant le nord d'Israël du sud du Liban, le 16 novembre 2025. (AFP)
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  • Une source officielle établit un lien entre les tirs et la révélation par la FINUL de la construction par Israël d'un mur à l'intérieur du territoire libanais
  • L'armée libanaise a déclaré dans un communiqué que les violations israéliennes de sa souveraineté provoquaient l'instabilité dans le pays et empêchaient ses propres forces de se déployer dans le sud

BEYROUTH : La force de maintien de la paix de l'ONU au Liban a réitéré son appel à l'armée israélienne pour qu'elle cesse tout acte d'agression ou d'attaque contre ou à proximité de ses soldats.

Ces forces travaillent pour soutenir les efforts de restauration de la stabilité, un objectif qu'Israël et le Liban prétendent poursuivre, a déclaré la force de maintien de la paix.

Cet appel a été lancé après que les forces israéliennes ont tiré dimanche sur des soldats de la FINUL près d'une position occupée par Israël en territoire libanais.

La FINUL a qualifié l'incident de "grave violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies".

FAIT RAPIDE
L'armée libanaise a déclaré dans un communiqué que les violations israéliennes de sa souveraineté provoquaient l'instabilité dans le pays et empêchaient ses propres forces de se déployer dans le sud.

La FINUL a confirmé dans un communiqué qu'un char Merkava de l'armée israélienne "a tiré à la mitrailleuse lourde sur des soldats de la paix de la FINUL qui se trouvaient à environ 5 mètres d'une position établie par Israël à l'intérieur du territoire libanais. Les soldats étaient à pied et ont dû se mettre à l'abri dans la zone".

La FINUL a indiqué que "par ses canaux de communication, les soldats de la paix ont demandé à l'armée israélienne de cesser le feu. Ils ont pu partir en toute sécurité après 30 minutes, lorsque le char Merkava s'est retiré vers une position tenue par l'armée israélienne. Heureusement, personne n'a été blessé".

Le porte-parole de l'armée israélienne, Avichai Adraee, a déclaré sur son compte X que deux individus suspects avaient été observés près de Hamamis, dans le sud du Liban.

Il a ajouté que les forces israéliennes avaient procédé à des tirs de sommation pour les dissuader, et que les individus avaient quitté la zone sans être blessés.

Après avoir examiné l'incident, Adraee a déclaré qu'il était clair que les deux individus étaient des soldats de la FINUL qui effectuaient une patrouille dans la région.

Ils ont été identifiés comme suspects en raison des mauvaises conditions météorologiques. L'incident fait actuellement l'objet d'une enquête, a déclaré Israël.

Adraee a également affirmé qu'il n'y avait pas eu de tirs intentionnels contre les soldats de la FINUL, et que la question était traitée par les canaux officiels de coordination militaire.

L'incident au cours duquel des Israéliens ont tiré sur des soldats de la paix s'est produit moins de 48 heures après que la FINUL a révélé un important développement israélien sur le territoire libanais.

Vendredi, la force internationale a confirmé que l'armée israélienne avait construit des murs en territoire libanais, à proximité de la ligne bleue délimitée par les Nations unies.

En octobre, les forces de la FINUL ont inspecté un mur de béton en forme de T construit par l'armée israélienne au sud-ouest de la ville frontalière libanaise de Yaroun.

L'inspection a révélé que le mur s'étendait au-delà de la Ligne bleue, rendant plus de 4 000 mètres carrés de terres libanaises inaccessibles au peuple libanais.

En novembre, les forces de maintien de la paix ont constaté la construction d'autres murs en forme de T dans la région.

L'enquête a indiqué qu'une section du mur au sud-est de Yaroun s'étendait au-delà de la Ligne bleue, ce qui a conduit à des appels au retrait d'Israël.

Le commandement de l'armée libanaise a qualifié les tirs contre les soldats de la paix de "violation de la souveraineté libanaise, qui est condamnée".

Les attaques israéliennes déstabilisent le Liban et entravent le déploiement de l'armée dans le sud.

Le commandement de l'armée libanaise a publié une déclaration dans laquelle il confirme qu'il collabore avec des pays amis pour remédier aux violations persistantes commises par Israël.

Ces actions requièrent une attention immédiate, car elles sont le signe d'une grave escalade.

Une source politique officielle a déclaré à Arab News que l'attaque contre la FINUL était très probablement un message israélien en réponse à la divulgation par la FINUL des activités de l'armée israélienne autour de ses positions au Liban.

L'armée libanaise, déployée au sud du fleuve Litani, n'a pas le contrôle total de l'ensemble de la région frontalière en raison de l'occupation israélienne des points stratégiques de cette zone.

La divulgation par la FINUL des activités israéliennes a suscité le mécontentement d'Israël. Il est possible que l'armée libanaise ait eu connaissance de ces événements et en ait informé la FINUL, qui a ensuite révélé l'information.

La FINUL souligne systématiquement les infractions israéliennes à l'accord de cessez-le-feu dans toutes ses déclarations et lors des réunions de son mécanisme.

Bien qu'Israël nie avoir construit le mur, le président libanais Joseph Aoun a demandé vendredi soir au ministère des affaires étrangères de charger la mission permanente du Liban auprès des Nations unies de déposer une plainte urgente auprès du Conseil de sécurité.

M. Aoun a demandé que la plainte inclue les rapports de l'ONU qui contredisent le démenti d'Israël concernant la construction d'un mur et qui confirment la notification de la FINUL à Israël au sujet de son retrait.

Le Liban affirme que la présence et les activités continues d'Israël sur le territoire libanais violent la résolution 1701 des Nations unies et la souveraineté du pays.


Plus de la moitié de la population soudanaise a besoin d'aide humanitaire (ONG)

Des responsables soudanais inspectent des camions chargés d'aide humanitaire à Port-Soudan lors du lancement d'un convoi humanitaire à destination de la ville d'Al-Dabba, dans le nord du pays. (AFP)
Des responsables soudanais inspectent des camions chargés d'aide humanitaire à Port-Soudan lors du lancement d'un convoi humanitaire à destination de la ville d'Al-Dabba, dans le nord du pays. (AFP)
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  • Plus de 30 millions de Soudanais — la moitié de la population — ont besoin d’aide humanitaire alors que les violences et exactions se multiplient, notamment après la chute d’El-Facher
  • Le DRC dénonce l’inaction internationale face à une crise majeure ayant causé des millions de déplacés et des atrocités documentées à grande échelle

LE CAIRE: La secrétaire générale du Conseil danois pour les réfugiés (DRC), Charlotte Slente, a indiqué après une visite sur le terrain que plus de la moitié de la population soudanaise avait besoin d'aide humanitaire, alors que la guerre opposant l'armée aux paramilitaires fait rage.

"Plus de 30 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire. Cela représente la moitié de la population du Soudan", a déclaré Mme Slente dans un entretien téléphonique cette semaine avec l'AFP, de retour d'un déplacement à la frontière du Tchad avec le Darfour (ouest), une zone qui a vu affluer ces derniers mois des réfugiés soudanais fuyant la guerre.

La population du Soudan était estimée à 50 millions d'habitants en 2024, selon la Banque mondiale.

En s'emparant le 26 octobre de la ville d'El-Facher après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont parachevé leur contrôle sur le Darfour, vaste région en proie à de multiples exactions ces dernières semaines.

Le Soudan est le théâtre de "violations de toutes les lois humanitaires internationales, telles que massacres et violences sexuelles", a alerté Mme Slente.

Le Tchad accueille un million et demi de réfugiés soudanais, dont la plupart vivent dans des camps situés le long de la frontière entre les deux pays.

La directrice de l'ONG a dénoncé une "inaction de la communauté internationale, qui s'est contentée de publier des communiqués". "L'impact des déclarations sur les besoins humanitaires sur le terrain est très limité, et elles n'ont certainement pas réussi à mettre fin à la violence", a-t-elle déploré.

Après la prise d'El-Facher, les combats se sont intensifiés dans la région de Kordofan, à l'est du Darfour, où les informations faisant état d'atrocités contre des civils se multiplient.

"Il semble que ce conflit ne retienne l'attention internationale que maintenant, en raison des atrocités et des effusions de sang massives qui ont eu lieu à El-Facher, à tel point qu'elles sont visibles depuis l'espace" grâce aux images satellites, a déclaré Mme Slente.

Déclenchée en avril 2023, la guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et plongé le pays dans la plus grande crise humanitaire au monde, selon l'ONU.


Deuxième point de vente duty-free ouvert à Dhahran

Ci-dessus, la boutique hors taxes de l'aéroport King Khalid à Riyad. L'Arabie saoudite étend ses boutiques hors taxes au-delà des aéroports. (moodiedavittreport.com)
Ci-dessus, la boutique hors taxes de l'aéroport King Khalid à Riyad. L'Arabie saoudite étend ses boutiques hors taxes au-delà des aéroports. (moodiedavittreport.com)
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  • Un deuxième magasin duty-free a ouvert à Dhahran, offrant des produits détaxés aux diplomates accrédités, un an après l’ouverture du premier point de vente à Riyad
  • Le dispositif vise à améliorer l’accès des diplomates aux biens hors taxes et à simplifier les procédures de remboursemen

RIYADH : Un deuxième magasin duty-free a récemment ouvert dans le complexe résidentiel d’Aramco à Dhahran, proposant des produits détaxés aux diplomates accrédités en Arabie saoudite.

Cette ouverture fait suite à l’inauguration du premier point de vente, lancé en juin 2023 dans le quartier diplomatique de Riyad.

Le magasin vise à offrir ses services aux diplomates et représentants des missions diplomatiques de la région, en proposant une expérience commerciale complète et des produits hors taxes, conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961.

Il entend également faciliter l’accès des diplomates aux biens exemptés de taxes et simplifier les procédures de remboursement, qu’elles soient effectuées périodiquement, à la fin de leur mission officielle ou durant leurs congés saisonniers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com