Numérique: la diplomatie d'Emmanuel Macron élargie à la société civile

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors de la cérémonie d'ouverture du forum de Paris sur la Paix, le 11 novembre 2021 (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors de la cérémonie d'ouverture du forum de Paris sur la Paix, le 11 novembre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 11 novembre 2021

Numérique: la diplomatie d'Emmanuel Macron élargie à la société civile

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors de la cérémonie d'ouverture du forum de Paris sur la Paix, le 11 novembre 2021 (Photo, AFP)
  • Lancé lors du premier forum de Paris sur la Paix en novembre 2018, l'appel de Paris pour la confiance et la cybersécurité dans le cyberespace est désormais soutenu par les Etats-Unis, a annoncé jeudi la vice-présidente américaine Kamala Harris
  • En 2019, les images prises par l'auteur de la tuerie de Christchurch en Nouvelle-Zélande (51 morts dans deux mosquées) sont restées accessibles en ligne pendant plusieurs heures

PARIS: Face aux difficultés de mise en place d'une régulation internationale d'internet et du cyberespace, Emmanuel Macron tente de mettre en place de grandes coalitions où se mêlent Etats, entreprises et ONG. 

Le forum de Paris sur la Paix qui a commencé jeudi met en scène cinq de ces grands « appels » ou enceintes de discussions. 

« On fait une coalition de bonnes volontés, avec une pression assez forte des uns sur les autres pour chercher à prototyper de bonnes règles, et trouver des solutions efficaces et démocratiques », a indiqué l'ambassadeur français pour le numérique, Henri Verdier. 

L'appel de Paris pour la confiance et la cybersécurité dans le cyberespace 

Lancé lors du premier forum de Paris sur la Paix en novembre 2018, cet appel est désormais soutenu par les Etats-Unis, a annoncé jeudi la vice-présidente américaine Kamala Harris. 

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a également indiqué que l'UE se rangeait derrière cet appel, qui compte désormais 80 Etats, plus de 700 entreprises et 400 organisations gouvernementales, soit près de 1.200 signataires au total. 

Côté Etats, l'appel affirme que le droit international, et en particulier le droit international humanitaire, s'applique dans le cyberespace. 

Côté entreprises, l'appel de Paris affirme par exemple l'interdiction du « hack-back », le fait qu'une entreprise ne doit pas riposter elle-même en cas d'attaque informatique. 

Les participants à l'appel travaillent aujourd'hui notamment sur un « index de la sécurité du cyberespace », qui permettrait de repérer des zones dangereuses et des acteurs peu fiables, a indiqué M. Verdier. 

L'appel de Christchurch contre l'extrémisme violent en ligne 

En 2019, les images prises par l'auteur de la tuerie de Christchurch en Nouvelle-Zélande (51 morts dans deux mosquées) sont restées accessibles en ligne pendant plusieurs heures. 

L'appel de Christchurch, lancé peu après par la Nouvelle-Zélande et la France, a contribué notamment à réformer le Forum mondial d'internet contre le terrorisme (GIFCT), en le rendant plus indépendant des grandes entreprises fondatrices (Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube). Le protocole de gestion de crise du GICFT a été revu pour accélérer le retrait des images en cas de crise. 

« Au deuxième anniversaire en mai dernier » de l'appel de Christchurch, « nous avons lancé de nouveaux groupes de travail. On a convaincu par exemple les entreprises qu'il fallait parler du rôle éventuel des algorithmes dans la radicalisation », a indiqué Henri Verdier. 

Partenariat mondial pour l'intelligence artificielle 

Lancé après le G7 de 2019 à Biarritz à l'initiative de la France et du Canada, le partenariat mondial pour l'intelligence artificielle vise à produire des recommandations de la communauté scientifique aux gouvernements pour que cette technologie se développe au service de l'humanité, en évitant les dérapages éthiques. 

Le partenariat, dont la France prend cette semaine la présidence, regroupe 19 Etats, selon l'Elysée. Mais il est allé chercher pour ses travaux « les meilleurs chercheurs du monde dans tous les pays », y compris la Chine, indique Henri Verdier. 

Le partenariat devait rendre son premier rapport jeudi soir à Emmanuel Macron et aux autres responsables politiques présents au Forum sur la paix.  

Le partenariat pour l'information et la démocratie 

Ce partenariat lancé par la France et Reporters sans frontières à Biarritz en 2019 regroupe aujourd'hui 43 États, selon l'Elysée. 

Il a déjà publié des recommandations dans la lutte contre les « infodémies » et sur la « soutenabilité économique du journalisme à l'ère du numérique ».  

Le partenariat prépare aujourd'hui un Observatoire international sur l'information et la démocratie, qui publiera à échéance régulière un rapport sur « l'évolution de l'espace informationnel mondial ». 

La protection des enfants sur internet 

Emmanuel Macron a lancé jeudi soir un nouvel « appel à l'action pour défendre les droits de l’enfant dans l’environnement numérique », et le protéger des contenus dangereux liés notamment aux trafics humains ou au cyber-harcèlement.  

Il « qu'on harmonise au niveau européen et mondial des normes », « qu'on ait des engagements des grandes plateformes », et « des régulateurs pour mettre en œuvre des règles », a indiqué le président français. 

Jeudi soir, l'Elysée a annoncé que 7 Etats pour l'instant soutenaient l'appel (l’Argentine, la Bulgarie, l’Estonie, l’Italie, la Jordanie, le Luxembourg, le Maroc), ainsi plusieurs grandes plateformes numériques (Amazon, Google, Meta, Microsoft, Twitter, YouTube...), et de nombreuses organisations non gouvernementales (e-Enfance, WeProtect Global Alliance, Save the Children, Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique...) 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.


Macron reçoit Zelensky en vue d'un accord d'armement «historique» pour défendre le ciel ukrainien

Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
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  • Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev
  • Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe"

VELIZY-VILLACOUBLAY: Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine.

Les industriels vont notamment présenter au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie l'avion de combat français Rafale et son armement, le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération, ainsi que plusieurs systèmes de drones. Une "lettre d'intention", dont la teneur précise n'a pas été dévoilée, doit ensuite être signée.

Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev.

Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe".

L'Elysée a notamment évoqué "la défense du ciel ukrainien", alors que le président ukrainien a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays. Dans la nuit de dimanche a lundi, d'autres frappes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.

Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l'invasion russe en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l'orée de l'hiver. Et que l'Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l'un de ses proches.

"Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l'est et on l'est en particulier dans ce processus d'adhésion à l'Union européenne" entamé par l'Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

Volodymyr Zelensky a déjà signé le mois dernier une lettre d'intention en vue d'acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, une manière d'afficher un tournant par rapport aux cessions d'armements par les pays occidentaux alliés et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après l'issue du conflit.

La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n'avait jusqu'ici pas été question de voir l'Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l'aviation de combat français.

Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération qui sera aussi présenté au dirigeant ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d'interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.

"Force multinationale" 

Après cette visite à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, les deux dirigeants participeront dans l'après-midi à l'Elysée à un "forum drones franco-ukrainien".

Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L'Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l'ouest de Paris, visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine" que Paris et Londres préparent pour qu'elle puisse être déployée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et des "garanties de sécurité" à fournir à Kiev.

Mis en place par la "coalition de volontaires", à laquelle participent, selon l'Elysée, 35 pays en incluant l'Ukraine, cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu", assure-t-on côté français.

Les garanties de sécurité envisagées pour l'Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l'armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.