France: enfants abandonnés, les «Petits Paris» retracent leur histoire

Dominique Jamelot, 68 ans (d), René Le Mellot, 87 ans (c), et Claude Taris 88 ans (g), dit "Les Petits Paris", posent à l'intérieur du "Musée de l'Assistance Publique des Enfants et des Nounous ( 'musée des Nourrices et des Enfants de l'Assistance publique') à Alligny-en-Morvan, le 5 novembre 2021. (Photo, AFP)
Dominique Jamelot, 68 ans (d), René Le Mellot, 87 ans (c), et Claude Taris 88 ans (g), dit "Les Petits Paris", posent à l'intérieur du "Musée de l'Assistance Publique des Enfants et des Nounous ( 'musée des Nourrices et des Enfants de l'Assistance publique') à Alligny-en-Morvan, le 5 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 13 novembre 2021

France: enfants abandonnés, les «Petits Paris» retracent leur histoire

  • «Lever un tabou sur un traumatisme passé sous silence»: pendant deux siècles, plus de 200.000 enfants parisiens abandonnés ont été placés dans des familles du Morvan, territoire rural du centre de la France
  • «C'est comme si j'avais gagné au loto, car je suis tombé sur une famille exceptionnelle»

ALLIGNY-EN-MORVAN, France : "Lever un tabou sur un traumatisme passé sous silence": pendant deux siècles, plus de 200.000 enfants parisiens abandonnés ont été placés dans des familles du Morvan, territoire rural du centre de la France. Aujourd'hui, ceux qu'on surnomme les "Petits Paris" retracent leur histoire, libérant une parole longtemps refoulée.


"Vous voulez pas un gamin?" : cette phrase, prononcée par sa "convoyeuse", a scellé le sort de Dominique Jamelot un jour de 1954. Le bébé avait été abandonné 15 mois plus tôt dans la région parisienne, et la femme de l'Assistance publique venait le placer dans une famille d'un village aux confins de la Bourgogne rurale (centre). 


Mais lorsqu'elle frappa à la porte, personne ne répondit. L'employée, à qui on avait stipulé de ne pas rentrer à Paris avec le bébé, frappa alors à une autre porte, au hasard. Dominique Jamelot venait de trouver une famille.


Plus tard, celle qu'il appelle "ma maman" lui a expliqué. "Elle avait déjà eu un garçon, mais il était handicapé et elle ne voulait pas prendre le risque d'en avoir un autre. Elle avait donc déjà envisagé de contacter l'Assistance pour avoir un bébé. Elle m'a dit: +Quand je t'ai vu dans le panier, je me suis dit: c'est lui que je veux+". 


"C'est comme si j'avais gagné au loto", dit-il à l'AFP. "Car je suis tombé sur une famille exceptionnelle."


La loterie, c'est ce qui a attendu les "200 à 250.000" orphelins ou enfants abandonnés placés en Bourgogne, et en particulier dans le Morvan, "de 1775 à 1980", chiffre Marie-Laure Las Vergnas, une ingénieure à la retraite de 68 ans.


En 1998, à la mort de son père, elle découvre 37 cahiers d'écoliers réunissant les mémoires de son arrière-grand-père, responsable, de 1896 à 1919, du placement dans le Morvan de ces "Petits Paris". Pour en savoir plus, elle s'engouffre dans les archives de Paris, consulte les dossiers "A", comme "abandonné", "0", comme "orphelin", "T", comme "trouvé"...

«Jean Genet n'a jamais su»

Au fil des pages jaunies, elle découvre des femmes qui ont "dû choisir entre deux enfants car +y'avait pas de sous+", qui avaient "fauté" ou qui, "année après année, demandaient des nouvelles de l'enfant ou voulaient le reprendre". "Mais la politique était de ne pas donner d'informations sur la mère ou la fratrie, souvent dispersée".


Les "Petits Paris" ne savaient donc pas. Ce fut le cas du plus célèbre d'entre eux, l'écrivain Jean Genet, placé à six mois à Alligny-en-Morvan.


"Il n'a jamais su que sa mère avait cherché à le retrouver ni qu'il avait un frère", raconte Martine Chalandre, présidente de l'Association des amis du musée des Nourrices et des Enfants de l'Assistance publique. 


Si le Morvan a accueilli près de la moitié des enfants abandonnés de Paris, c'est que les Morvandelles y avaient la réputation d'être de "bonnes nourricières", rapporte Elise Allyot, la directrice du musée.


L'agriculture y étant pauvre, les mères partaient souvent en tant que nourrices dans les familles riches de Paris, où l'étiquette interdisait d'allaiter. De retour au village, elles demandaient un enfant de l'Assistance car la pension versée était "souvent la seule ressource en numéraires", précise Mme Allyot, dont la grand-mère était une "Petit Paris".

«Main-d'œuvre gratuite»
Les enfants abandonnés étaient aussi "des bras pour les fermes", reconnaît-elle. Ainsi, beaucoup de "Petits Paris" ont été exploités, voire maltraités.


"Je faisais les corvées", témoigne Gérard (prénom modifié), qui préfère garder l'anonymat. "Je me levais à 05H00 du matin pour nettoyer les vaches. Ma mère nourricière prenait des gamins de l'Assistance comme main-d'œuvre gratuite: sept en tout", se souvient ce "Petit Paris" de 67 ans, placé à 4 ans.


"Elle me battait avec un gourdin. Mon père nourricier lui disait +arrête, tu vas le tuer+. Elle répondait +pas grave, c'est de la carne+".


L'inspecteur de l'Assistance? "Ah, oui, il passait. Mais il était de mèche: il repartait le coffre plein de jambons entiers, de côtes de porc..."


Quand Dominique Jamelot a retrouvé sa mère, il s'est dit "ça y est, j'existe", mais il a vite déchanté. "Elle a nié. J'ai montré ma carte d'identité et elle a dit: Je croyais que t'étais mort. Alors je suis parti".


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.