Hyper Cacher: «les musulmans, les juifs, ce sont des frères», dit l'ex-otage Bathily

Lassana Bathily, L'ex-otage de l'Hyper Cacher qui a aidé les clients à se cacher dans une chambre froide, au palais de justice de Paris, le 21 septembre 2020 (Photo, AFP)
Lassana Bathily, L'ex-otage de l'Hyper Cacher qui a aidé les clients à se cacher dans une chambre froide, au palais de justice de Paris, le 21 septembre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 23 septembre 2020

Hyper Cacher: «les musulmans, les juifs, ce sont des frères», dit l'ex-otage Bathily

  • Pour éviter que Coulibaly ne les découvre, Lassana Bathily décide d'ouvrir la porte de la chambre froide et de débrancher le système de réfrigération
  • « La religion, c'est quelque chose de privé. Avant d'être juif, musulman, chrétien, athée, on est des humains avant tout »

PARIS : L'ex-otage de l'Hyper Cacher, Lassana Bathily, salué pour son comportement lors de l'attaque contre cette épicerie, a appelé mardi les « juifs » et « musulmans » à ne pas « se laisser diviser » par les terroristes, lors du procès des attentats de janvier 2015 en France.

« Les terroristes sont là pour nous diviser, créer la haine entre les populations, entre les religions », a déclaré le jeune homme d'origine malienne et de confession musulmane, au 15e jour du procès devant la cour d'assises spéciale de Paris.

« Les musulmans, les juifs, ce sont des frères (...) On a besoin de vivre ensemble, de se connaître », a insisté cet ancien employé de l'Hyper Cacher, avant de rendre hommage à son collègue juif Yohan Cohen, tué lors de l'attentat: « pour moi, c'était plus qu'un ami, c'était un frère ».

Le 9 janvier 2015, Lassana Bathily se trouvait dans le sous-sol de l'épicerie de la porte de Vincennes (est de Paris), occupé à ranger des cartons, lorsqu'Amédy Coulibaly a fait irruption dans le magasin et tiré avec sa kalachnikov sur Yohan Cohen, puis sur des clients.

Lorsque les coups de feu ont retenti, « ça a été la panique », a raconté mardi le jeune homme, arrivé en France en 2006. « Tout le monde posait des questions, les gens cherchaient des portes, des issues de secours...C'était stressant ».

Pour éviter que Coulibaly ne les découvre, Lassana Bathily décide d'ouvrir la porte de la chambre froide et de débrancher le système de réfrigération. Puis il propose aux otages restés à ses côtés de fuir par le monte-charge.

Par crainte d'être repérés à cause du bruit ou bien de tomber nez à nez à l'extérieur avec d'autres terroristes, ces derniers déclinent. Lassana Bathily, lui, décide de prendre le risque. « Je me suis dit, 'ça passe ou ça casse' », explique-t-il.

Arrivé dans la rue, Lassana Bathily se retrouve face aux policiers. « Ils m'ont pris pour un terroriste », raconte Bathily, qui dit avoir dû « se coucher au sol »: « ils m'ont passé des menottes puis m'ont gardé pendant 1H30 dans une voiture ». Un « quiproquo », a reconnu un enquêteur.

Finalement identifié comme l'un des employés de l'épicerie, Lassana Bathily a pu décrire aux policiers la configuration des lieux et leur expliquer comment utiliser les clés du rideau automatique. Des précisions décisives en vue de l'assaut, donné vers 17H00.

Lassana Bathily, qui a obtenu, après les attentats, la nationalité française puis un poste de fonctionnaire à la mairie de Paris, où il encadre des jeunes, insiste de son côté sur le message de « paix » qu'il fait passer depuis le drame.


Défense antimissile de l'Otan: Thales veut prendre le contrôle de sa coentreprise avec RTX

Cette photographie montre le logo de l'entreprise française de défense Thales lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 18 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
Cette photographie montre le logo de l'entreprise française de défense Thales lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 18 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
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  • Le groupe a signé un protocole d'accord avec RTX « en vue d'acquérir la totalité des parts de Thales Raytheon Systems Air and Missile Defense Command and Control SAS (TRS AMDC2) ».
  • Cette annonce intervient trois semaines après un sommet de l'OTAN au cours duquel les États européens ont promis d'augmenter leurs dépenses militaires pour atteindre 5 % du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2035.

PARIS : L'industriel français de défense Thales a annoncé mercredi vouloir prendre le contrôle de la coentreprise Thales Raytheon Systems, spécialisée dans la défense antimissiles de l'OTAN, qu'il détient actuellement à parts égales avec l'américain RTX.

Le groupe a signé un protocole d'accord avec RTX « en vue d'acquérir la totalité des parts de Thales Raytheon Systems Air and Missile Defense Command and Control SAS (TRS AMDC2) », a-t-elle expliqué dans un communiqué.

La coentreprise, qui existe depuis plus de 20 ans, est dédiée au « développement du système de commandement et de contrôle de l'espace aérien de l'OTAN, Air Command and Control System (ACCS), destiné aux nations et à la structure de commandement » de l'Alliance atlantique, a rappelé Thales.

Le montant de la transaction n'a pas été précisé et, si sa finalisation est anticipée avant la fin de l'année 2025, elle reste conditionnée à l'approbation des autorités de la concurrence et à l'obtention des autorisations réglementaires usuelles, a précisé Thales.

Cette annonce intervient trois semaines après un sommet de l'OTAN au cours duquel les États européens ont promis d'augmenter leurs dépenses militaires pour atteindre 5 % du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2035, sous la pression du président américain Donald Trump.


Budget : Darmanin se réjouit de bénéficier de 200 millions d'euros supplémentaires pour la justice en 2026

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, arrive pour assister au défilé militaire annuel du 14 juillet sur les Champs-Élysées à Paris, le 14 juillet 2025. (Photo de Mohammed BADRA / POOL / AFP)
Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, arrive pour assister au défilé militaire annuel du 14 juillet sur les Champs-Élysées à Paris, le 14 juillet 2025. (Photo de Mohammed BADRA / POOL / AFP)
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  • « Je remercie le Premier ministre, car notre justice est très paupérisée et je ne suis pas venu au ministère de la Justice pour voir ses crédits diminuer alors que je mène des réformes très importantes », a déclaré M. Darmanin sur BFMTV.
  • Le gouvernement envisagerait notamment, l'an prochain, une hausse des dépenses de 6,7 milliards d'euros pour la mission « Défense », de 400 millions d'euros pour les « Sécurités » et de 200 millions d'euros pour la justice et l'enseignement scolaire.

PARIS : Gérald Darmanin s'est félicité mercredi que son ministère de la Justice soit épargné par le plan d'économies présenté la veille par le Premier ministre, François Bayrou, et qu'il puisse même bénéficier de 200 millions d'euros de crédits supplémentaires en 2026.

« Je remercie le Premier ministre, car notre justice est très paupérisée et je ne suis pas venu au ministère de la Justice pour voir ses crédits diminuer alors que je mène des réformes très importantes », a déclaré M. Darmanin sur BFMTV.

Selon un document consulté par l'AFP, le gouvernement envisagerait notamment, l'an prochain, une hausse des dépenses de 6,7 milliards d'euros pour la mission « Défense », de 400 millions d'euros pour les « Sécurités » et de 200 millions d'euros pour la justice et l'enseignement scolaire.

« La loi de programmation de la justice sera respectée en matière de budget et d'effectifs », a affirmé le garde des Sceaux, confirmant ainsi cette augmentation de « plus de 200 millions d'euros ».

« Nous aurons les moyens de remplir toutes les promesses du président de la République », a-t-il assuré, évoquant notamment la construction de places de prison, alors que les établissements pénitentiaires « craquent » selon lui.

M. Darmanin n'a pas évoqué la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, annoncée mardi par M. Bayrou, mais selon une source proche du dossier, le ministère de la Justice ne sera pas concerné.

Cette augmentation de 200 millions d'euros ne prend pas en compte les nouvelles recettes provenant des droits de timbre, de l'augmentation des saisies et des confiscations ou du recouvrement des amendes par les huissiers, a précisé cette source. 


La famille Le Pen déboutée par la justice de l'UE dans un dossier de dépenses au Parlement européen

Le Tribunal de l'Union européenne a rejeté mercredi le recours des héritières de Jean-Marie Le Pen contre une décision exigeant de l'ancien leader du Front national (devenu RN) qu'il rembourse environ 300.000 euros pour des frais de mandat indus au Parlement européen, selon un communiqué. (AFP)
Le Tribunal de l'Union européenne a rejeté mercredi le recours des héritières de Jean-Marie Le Pen contre une décision exigeant de l'ancien leader du Front national (devenu RN) qu'il rembourse environ 300.000 euros pour des frais de mandat indus au Parlement européen, selon un communiqué. (AFP)
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  • Cette affaire est distincte de celle des assistants parlementaires de l'ex FN qui a valu des condamnations à plusieurs figures du parti dont Marine Le Pen, début 2025 à Paris
  • Elle concerne des dépenses personnelles de Jean-Marie Le Pen "indûment" facturées comme des frais de mandat alors qu'il était eurodéputé

LUXEMBOURG: Le Tribunal de l'Union européenne a rejeté mercredi le recours des héritières de Jean-Marie Le Pen contre une décision exigeant de l'ancien leader du Front national (devenu RN) qu'il rembourse environ 300.000 euros pour des frais de mandat indus au Parlement européen, selon un communiqué.

Cette affaire est distincte de celle des assistants parlementaires de l'ex FN qui a valu des condamnations à plusieurs figures du parti dont Marine Le Pen, début 2025 à Paris.

Elle concerne des dépenses personnelles de Jean-Marie Le Pen "indûment" facturées comme des frais de mandat alors qu'il était eurodéputé.

Le Parlement reprochait au cofondateur du parti d'extrême droite, qui a été eurodéputé presque sans discontinuer pendant trois décennies jusqu'en 2019, d'avoir inscrit toute une série de frais personnels sous "la ligne budgétaire 400", destinée à couvrir des dépenses de fonctionnement dans la seule institution élue de l'UE.

Selon un rapport de l'Office européen de lutte antifraude (Olaf), il avait été, par ce biais, indûment remboursé de dépenses de bulletins d'informations, stylos, cartes de visite, cravates, parapluie, balances de cuisine, horloges de bureau, bracelets connectés, lunettes de réalité virtuelle ou encore de 129 bouteilles de vin.

Le secrétaire général du Parlement européen avait notifié en juillet 2024 à Jean-Marie Le Pen qu'il devait reverser un montant de précisément 303.200,99 euros.

Le leader frontiste avait contesté cette demande et après son décès le 7 janvier 2025, ses trois filles Marine, Yann et Marie-Caroline avaient poursuivi la procédure en cours en qualité d'héritières, explique le Tribunal de l'UE.

Dans son arrêt, la juridiction établie à Luxembourg relève que la procédure du Parlement ayant conduit à réclamer ce remboursement "n’est pas contraire aux principes de sécurité juridique et de protection de la confiance légitime".

En conséquence, "le Tribunal rejette le recours formé par M. Le Pen et ses héritières".

Un pourvoi limité aux questions de droit peut être formé devant la Cour de justice de l'UE dans un délai de deux mois et dix jours à compter de la notification de la décision, est-il précisé.

Sollicité par l'AFP, le Parlement européen a dit "prendre note" de la décision du tribunal.