Des manifestants libanais bloquent les routes pour dénoncer la crise économique

Un jeune Libanais se tient près de pneus brûlés bloquant une route lors d'une manifestation dans la capitale Beyrouth, le 29 novembre 2021, alors que le pays est en proie à une profonde crise économique. (Photo, AFP)
Un jeune Libanais se tient près de pneus brûlés bloquant une route lors d'une manifestation dans la capitale Beyrouth, le 29 novembre 2021, alors que le pays est en proie à une profonde crise économique. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 30 novembre 2021

Des manifestants libanais bloquent les routes pour dénoncer la crise économique

  • Après les entretiens de Doha, Aoun souligne la nécessité de surmonter les difficultés dans les relations libano-arabes
  • Le patriarche maronite Al-Rahi dénonce l'influence du Hezbollah à la suite des propos de Nasrallah contre le système judiciaire

BEYROUTH : Des manifestants ont bloqué des routes dans plusieurs régions du Liban lundi pour protester contre l'effondrement économique du pays, quelques jours après que sa monnaie ait atteint un nouveau plancher.

Il y a eu peu de progrès depuis que le gouvernement du Premier ministre Najib Mikati a été nommé en septembre après plus d'un an d'impasse politique.

Les routes étaient bloquées par des piles de pneus en feu dans le centre de Beyrouth, à Tripoli, au nord du Liban, et à Sidon, au sud du pays.

Les écoles ont dû fermer à Beyrouth après avoir été rendues inaccessibles aux élèves par les manifestations. Dans la banlieue sud de la ville, les manifestants ont bloqué la route de l'aéroport devant la station Al-Aytam.

Moins de 24 heures avant les manifestations de Beyrouth, les habitants d'Ali al-Nahri, dans la vallée de la Békaa, ont lancé leurs propres protestations en criant « Nous avons froid et faim ».

Un porte-parole des manifestants a déclaré : « Nous descendrons dans la rue plus fréquemment dans les jours à venir, à moins que les autorités ne mettent un terme à la détérioration des conditions de vie des Libanais. »

« Les habitants de Beyrouth sont nobles. Ils se battent avec acharnement pour leur ville et leurs moyens de subsistance », a-t-il ajouté.

« Ils ne sont pas des voleurs, et le geste d'aujourd'hui n'a aucune dimension politique, électorale, parlementaire ou ministérielle. Son seul objectif est la survie des citoyens depuis qu'un grand nombre d'élèves se rendent désormais à l'école sans aucune nourriture. »

Dans un rapport de l'UNICEF publié la semaine dernière, l'agence a déclaré : « Plus de 30% des familles ont au moins un enfant au Liban qui a sauté un repas, tandis que 77% des familles disent manquer de nourriture suffisante et 60% d'entre elles achètent de la nourriture en accumulant des factures impayées ou en empruntant de l'argent ».

Les manifestations ont coïncidé avec la visite du président Michel Aoun au Qatar pour assister à l'ouverture de la Coupe arabe de la FIFA et l’inauguration du nouveau stade olympique.

Lors de son entretien avec l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, le président a discuté de l'effondrement économique du Liban et de la crise diplomatique sans précédent avec les États du Golfe.

M. Al-Thani a réaffirmé que le Qatar était prêt à apporter son aide dans tous les domaines nécessaires pour sortir le Liban des « circonstances difficiles qu'il traverse ».

Il a annoncé que le ministre qatari des Affaires étrangères Cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim al-Thani se rendra à Beyrouth dans les prochains jours afin de suivre l'évolution de la situation et de fournir au pays l'aide nécessaire.

Il a espéré « une résolution de la crise entre le Liban et un certain nombre de pays du Golfe dans un avenir proche, d'autant plus que le Liban a toujours soutenu tous les pays arabes et du Golfe ».

Aoun a salué tout « investissement du Qatar pour mettre en œuvre des projets de développement au Liban dans le domaine de l'énergie, de l'électricité et de la banque, où il existe de nombreuses opportunités ».

Le Qatar continuera à se tenir aux côtés du peuple libanais et à faire tout ce qui est en son pouvoir pour soulager ses souffrances, a déclaré le président.

« Il y a eu un consensus pour dire que cette phase a besoin que les États arabes frères, en particulier les États du Golfe, se tiennent aux côtés du Liban », a déclaré Aoun.

Il a souligné que les relations entre le Liban et le Golfe « ont toujours été, et doivent rester, fondées sur la fraternité mutuelle. »

Aoun a rappelé la nécessité de surmonter tout défaut dans ces liens, notamment parce que le Liban souhaite entretenir les meilleures relations avec des États frères.

« Ma présence à Doha aujourd'hui ne fait que confirmer notre attachement à ces relations et notre volonté réelle de coopérer pour les maintenir sereines et les ramener à un état normal, servant ainsi le Liban et les États frères du Golfe », a-t-il déclaré.

Les propos de M. Aoun ont été tenus alors que le patriarche maronite Mar Bechara Boutros al-Rahi a pris une position ferme contre « les tentatives de changer le Liban afin d'imposer une nouvelle formule de gouvernement par la force ou la persuasion ».

Dans un discours télévisé diffusé lundi, Al-Rahi a abordé la question du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, réprimandant les autorités judiciaires. « Est-il au-dessus de l'autorité judiciaire ? », s'est-il indigné.

Al-Rahi a déclaré que le pays « est fortement influencé par le Hezbollah ».

« En revanche, a-t-il demandé, où est l'État et où est le président de la République ? Pourquoi sont-ils soumis si quelqu'un nous intimide ? »

Il a noté que « celui qui perturbe le gouvernement perturbe pratiquement la vie de la patrie et entraîne la faim des citoyens. »

 

Ce texte est la traduction d'un article paru dans Arabnews.com


Syrie: accord de cessez-le-feu entre jihadistes français et forces armées

Un membre des nouvelles forces de sécurité des autorités syriennes monte la garde devant un bureau de vote où les membres des comités locaux syriens ont voté dans le cadre du processus de sélection visant à désigner un parlement provisoire, à Damas, le 5 octobre 2025. (AFP)
Un membre des nouvelles forces de sécurité des autorités syriennes monte la garde devant un bureau de vote où les membres des comités locaux syriens ont voté dans le cadre du processus de sélection visant à désigner un parlement provisoire, à Damas, le 5 octobre 2025. (AFP)
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  • L'accord prévoit un cessez-le-feu entre les jihadistes retranchés dans un camp de la région de Harem, dan la province d'Idleb, près de la frontière turque, et les forces gouvernementales, selon le texte obtenu par l'AFP
  • Le cessez-le-feu est respecté depuis mercredi, selon un responsable local de la sécurité et une source des jihadistes français, contactés par l'AFP

IDLEB: Les autorités syriennes et les jihadistes français dirigés par Oumar Diaby sont parvenus à un accord pour mettre fin à leurs combats dans le nord-ouest de la Syrie, ont indiqué des sources concordantes jeudi à l'AFP.

L'accord prévoit un cessez-le-feu entre les jihadistes retranchés dans un camp de la région de Harem, dan la province d'Idleb, près de la frontière turque, et les forces gouvernementales, selon le texte obtenu par l'AFP.

Le cessez-le-feu est respecté depuis mercredi, selon un responsable local de la sécurité et une source des jihadistes français, contactés par l'AFP.

Mardi, les forces de sécurité syriennes avaient encerclé le camp, accusant Oumar Diaby, alias Omar Omsen, d'avoir enlevé une fillette et de refuser de se livrer aux autorités.

"Il y a eu un accord prévoyant un cessez-le-feu, le retrait des armes lourdes" et permettant aux autorités syriennes d'entrer dans le camp, a affirmé le responsable local de la sécurité qui a requis l'anonymat.

L'accord prévoit en outre que l'affaire de l'enlèvement de la fillette soit confiée au ministère de la Justice.

Les combats mardi étaient les premiers annoncés par les autorités avec des jihadistes étrangers depuis qu'elles ont pris le pouvoir en décembre 2024, après avoir renversé Bachar al-Assad.

Le gouvernement d'Ahmad al-Chareh, qui veut rompre avec son passé jihadiste, avait appelé tous les groupes armés à se dissoudre et intégrer la nouvelle armée.

Les jihadistes dirigés par Oumar Diaby, un ancien délinquant franco-sénégalais de 50 ans devenu prêcheur, sont estimés à quelques dizaines et sont retranchés dans le camp avec leurs familles.

Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des "jihadistes étrangers", en particulier d'Asie centrale, avaient "mené une médiation" mardi pour parvenir à une issue pacifique.

Les jihadistes français qui se font appeler "Firqat al Ghouraba" (le groupe des étrangers) constituent un rassemblement marginal et sans lien avec le groupe Etat islamique, qui avait régné par la terreur en Syrie et en Irak avant d'être défait.

Des milliers de jihadistes étrangers, dont des Occidentaux, avaient afflué en Syrie pendant la guerre civile qui a éclaté après la répression par l'ex-président Bachar al-Assad d'un soulèvement populaire en 2011.

Le conflit a pris fin en décembre 2024 avec la prise du pouvoir par une coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh.

 


Raids israéliens au Liban: quatre morts selon Beyrouth

Des frappes israéliennes ont fait quatre morts jeudi dans l'est et le sud du Liban, ont annoncé les autorités libanaises, tandis qu'Israël a affirmé avoir visé des objectifs du Hezbollah, dont un site de production de missiles de précision. (AFP)
Des frappes israéliennes ont fait quatre morts jeudi dans l'est et le sud du Liban, ont annoncé les autorités libanaises, tandis qu'Israël a affirmé avoir visé des objectifs du Hezbollah, dont un site de production de missiles de précision. (AFP)
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  • Dans l'est du Liban, des frappes ont touché la chaîne de montagnes de l'anti-Liban, près de la frontière avec la Syrie, une zone où le Hezbollah est bien implanté
  • "Les frappes de l'ennemi israélien ont fait deux morts, un à Janta et un autre à Chmestar", deux localités de la plaine orientale de la Békaa, selon le ministère

BEYROUTH: Des frappes israéliennes ont fait quatre morts jeudi dans l'est et le sud du Liban, ont annoncé les autorités libanaises, tandis qu'Israël a affirmé avoir visé des objectifs du Hezbollah, dont un site de production de missiles de précision.

Dans l'est du Liban, des frappes ont touché la chaîne de montagnes de l'anti-Liban, près de la frontière avec la Syrie, une zone où le Hezbollah est bien implanté.

Un journaliste de l'AFP a vu des colonnes de fumée blanche s'élever des zones montagneuses arides de cette région.

"Les frappes de l'ennemi israélien ont fait deux morts, un à Janta et un autre à Chmestar", deux localités de la plaine orientale de la Békaa, selon le ministère.

Une autre frappe dans le sud du Liban, aux environs de Nabatiyé, a fait deux morts, selon cette source. L'agence officielle Ani a indiqué que l'une de ces victimes était une femme âgée.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir visé "un camp d'entraînement" du Hezbollah où se trouvaient des membres du mouvement libanais soutenu par l'Iran.

Elle a ajouté avoir également frappé "des infrastructures militaires dont un site de production de missiles de précision" du Hezbollah.

L'armée a annoncé plus tard avoir frappé un entrepôt d'armes du Hezbollah dans le secteur de Nabatiyé.

Malgré un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmant viser le mouvement islamiste.

Israël continue en outre d'occuper cinq points en territoire libanais, alors que l'accord de cessez-le-feu prévoit son retrait.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis soumettent le gouvernement à une intense pression pour qu'il livre ses armes à l'armée libanaise, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

Jeudi, le Premier ministre Nawaf Salam a de nouveau appelé Israël à se retirer du Liban et à "cesser ses attaques continues".

Dans une déclaration diffusée par son bureau, il a assuré que "le Liban est déterminé à achever le processus" de désarmement du Hezbollah "avant la fin de l'année au sud du fleuve Litani", en allusion à la première phase du désarmement qui concerne le sud du Liban, limitrophe du nord d'Israël.

Le 20 octobre, l'émissaire américain Tom Barrack avait averti, sur le réseau social X, que l'armée libanaise devait avoir le monopole des armes.

"Si Beyrouth continue à hésiter, Israël pourrait agir unilatéralement et les conséquences seraient graves", a-t-il souligné.


Soudan : attaque de drones sur la capitale Khartoum pour la troisième journée consécutive

Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde". (AFP)
Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde". (AFP)
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  • "À quatre heures du matin, j'ai entendu le bruit de deux drones passer au-dessus de nous, et peu de temps après, j'ai entendu le son de tirs de défense aérienne près de la Brigade militaire et l'unité médicale", a relaté un témoin du sud d'Omdourman
  • Un autre témoin dans le sud de la capitale a rapporté avoir vu des drones se diriger vers l'aéroport, cible d'attaques depuis trois jours consécutifs

KHARTOUM: Des drones ont visé jeudi la capitale soudanaise Khartoum et son aéroport, tenus par l'armée, pour la troisième journée consécutive, ont rapporté à l'AFP des témoins.

"À quatre heures du matin, j'ai entendu le bruit de deux drones passer au-dessus de nous, et peu de temps après, j'ai entendu le son de tirs de défense aérienne près de la Brigade militaire et l'unité médicale", a relaté un témoin du sud d'Omdourman.

Un autre témoin dans le sud de la capitale a rapporté avoir vu des drones se diriger vers l'aéroport, cible d'attaques depuis trois jours consécutifs.

"Après quatre heures, le bruit des drones était fort. Je les ai vus se diriger vers l'aéroport et j'ai entendu des explosions", a-t-il indiqué.

Depuis mardi, l'aéroport de la capitale, hors service depuis deux ans et sur le point de rouvrir, est en proie à des attaques de drones attribuées aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), engagées depuis avril 2023 dans une guerre pour le pouvoir contre l'armée régulière.

Sa réouverture, initialement prévue mercredi" a été suspendue "jusqu'à nouvel ordre, a déclaré à l'AFP un responsable de l'aéroport sous couvert d’anonymat.

Malgré la reprise de Khartoum par l'armée au printemps, la ville demeure largement dévastée, marquée par des coupures d'électricité récurrentes et des frappes de drones des FSR.

Plus d'un million de personnes déplacées y sont retournées au cours des dix derniers mois, selon l'agence des migrations de l'ONU.

Depuis quelques semaines, le gouvernement s'efforce d'y rétablir les services, dont l'aéroport, afin de relocaliser des institutions clés depuis Port-Soudan, port de la Mer Rouge, devenue capitale de facto depuis le début de la guerre.

Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".