Le Conseil constitutionnel libanais rejette l'appel d'Aoun

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati (à droite), s'entretient lundi avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors d'une réunion au palais du gouvernement à Beyrouth. (Photo, AFP)
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati (à droite), s'entretient lundi avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors d'une réunion au palais du gouvernement à Beyrouth. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 22 décembre 2021

Le Conseil constitutionnel libanais rejette l'appel d'Aoun

  • Mikati défie le troc qui se déroule aux frais des institutions de l'État
  • Mikati n'accepte pas l'ingérence dans les affaires judiciaires ou bancaires

BEYROUTH: Le Conseil constitutionnel libanais n'a pas pu se prononcer mardi sur le recours déposé par l'équipe du président, Michel Aoun, contre les amendements apportés par le Parlement à la loi électorale, car il «n'a pas obtenu une majorité de sept membres», selon son porte-parole, le juge Tannous Mechleb.

La loi électorale modifiée entre donc en vigueur et les élections législatives se tiendront conformément à la loi après sa publication dans le Journal officiel.

Mechleb a nié «tout accord politique proposé au Conseil constitutionnel en échange de l'acceptation du recours». À l'issue de la réunion du Conseil, il a souligné: «La discussion était légale, et après sept séances, nous n'avons pas pu parvenir à une décision unanime. Il n'y avait pas de division sectaire, mais les membres du Conseil avaient des opinions différentes concernant le vote des expatriés. Je regrette de ne pas avoir pu prendre une décision, mais nous ne pouvions pas faire grand-chose d'autre. C'est un échec du Conseil constitutionnel. Je ne sais pas si certains de mes collègues ont interféré, mais je ne doute de personne.»

Aoun et le Courant Patriotique Libre (CPL) s'étaient opposés aux amendements apportés à la loi électorale en termes de changement de la formule de vote des expatriés en annulant les six sièges attribués et en permettant aux expatriés de voter pour les listes électorales, ainsi qu'en annulant les méga-centres de vote.

Des sources du palais présidentiel de Baabda ont qualifié ce qui s'est passé au Conseil constitutionnel d’«échec», accusant «certaines forces de perturber le système judiciaire, le Conseil constitutionnel, l'autorité procédurale et l'audit pénal».

Lundi, les Libanais ont entendu des rumeurs sur un accord de troc entre le Hezbollah, le CPL et le président du Parlement, Nabih Berri: le Conseil constitutionnel approuverait l'appel d'Aoun en échange de stopper Tarek Bitar, le juge chargé de l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth, d'interroger les politiciens qu'il accuse d'être impliqués dans ce crime. L'accord prévoit également de procéder à de nouvelles nominations judiciaires et de nommer un nouveau gouverneur de la Banque centrale.

Le CPL espérait que le Conseil constitutionnel accepterait le recours afin que les expatriés ne puissent pas voter dans toutes les circonscriptions électorales. En effet, environ 225 000 expatriés auront une très grande influence dans des circonscriptions considérées comme essentielles pour le CPL, d'autant plus qu'une bonne majorité des expatriés qui se sont inscrits pour voter depuis l'étranger aux prochaines élections législatives sont chrétiens.

La rumeur du troc a ensuite été négociée au grand jour et le différend politique à ce sujet s'est déroulé sous les yeux du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors de sa visite officielle au Liban.

Après avoir rencontré Guterres lundi après-midi, le Premier ministre, Najib Mikati, a rencontré Berri et a quitté la réunion en colère. «Je n'ai rien à voir avec tout cela», a-t-il commenté, poussant beaucoup à supposer qu'il allait bientôt démissionner, mais son bureau de presse a par la suite exclu de telles intentions.

Une source proche de Mikati a mentionné qu'il n'accepte pas l'ingérence dans les affaires judiciaires ou bancaires et que son gouvernement refuse de participer à un tel péché.

Après avoir rencontré Mikati mardi, le député Mohammed al-Hajjar, du Bloc du Futur, a déclaré à Arab News: «Mikati insiste pour que les institutions assument leur rôle. Il refuse de permettre à une institution d’empiéter sur une autre. La question de l'ingérence dans le système judiciaire est hors de question, et tout type d'accord est inacceptable.»

Al-Hajjar a ajouté: «Le Mouvement du futur a soutenu Mikati, malgré nos propos sur la performance de Bitar. Nous n'avons pas demandé sa destitution, mais nous avons dit que le pouvoir judiciaire devrait cesser de violer la Constitution. S'il avait suivi notre proposition de lever l'immunité pour tout le monde, nous n’en serions pas là.»

Entre-temps, Guterres s’est rendu au siège de la Finul à Naqoura, à la frontière sud du Liban, où il a visité la Ligne bleue avec le général de division, Stefano Del Col, et a discuté du rôle de la Finul avec des officiers internationaux de haut rang.

Guterres a également tenu une réunion à huis clos à Tyr avec des représentants de la société civile, dans un contexte de mesures de sécurité strictes prises par l'armée libanaise.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.