Syrie: le régime Assad visé par de multiples actions en justice en Europe

La Cour de Coblence doit rendre jeudi son verdict au procès d'Anwar Raslan, ancien colonel des services de renseignement syriens, accusé de crimes contre l'humanité et contre lequel le Parquet a requis la réclusion à perpétuité. (Photo, AFP)
La Cour de Coblence doit rendre jeudi son verdict au procès d'Anwar Raslan, ancien colonel des services de renseignement syriens, accusé de crimes contre l'humanité et contre lequel le Parquet a requis la réclusion à perpétuité. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 10 janvier 2022

Syrie: le régime Assad visé par de multiples actions en justice en Europe

La Cour de Coblence doit rendre jeudi son verdict au procès d'Anwar Raslan, ancien colonel des services de renseignement syriens, accusé de crimes contre l'humanité et contre lequel le Parquet a requis la réclusion à perpétuité. (Photo, AFP)
  • En mars 2017, sept Syriens réfugiés pour la plupart en Allemagne déposent plainte contre des responsables des services secrets syriens
  • En septembre 2015, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour «crimes contre l'humanité», visant des faits d'enlèvements et de tortures commis par le régime

PARIS: Le régime syrien est la cible de plusieurs actions en justice lancées en Europe, en particulier en Allemagne où la justice s'est montrée active face aux exactions documentées par des ONG et aux témoignages de rescapés.  
La Cour de Coblence doit rendre jeudi son verdict au procès d'Anwar Raslan, ancien colonel des services de renseignement syriens, accusé de crimes contre l'humanité et contre lequel le Parquet a requis la réclusion à perpétuité.  
Ce procès, scindé en deux, s'est déjà conclu par la condamnation le 24 février d'un ex-membre des renseignements d'un grade subalterne à quatre ans et demi de prison pour « complicité de crimes contre l'humanité », une condamnation historique car la première du genre.  
Allemagne  
Les plaintes de Syriens affirmant avoir été torturés dans les geôles du régime se sont multipliées en Allemagne, qui applique le principe juridique de la « compétence universelle » permettant à un Etat de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves, quels que soient leur nationalité et l'endroit où ils ont été commis.  
En mars 2017, sept Syriens réfugiés pour la plupart en Allemagne déposent plainte contre des responsables des services secrets syriens.  
En septembre, près de 27 000 photos inédites exfiltrées de Syrie par « César », un ex-photographe de la police militaire, qui s'était enfui en 2013 avec 55 000 photographies de corps torturés dans les prisons du régime, sont remises au Parquet fédéral. Deux mois plus tard, deux nouveaux recours sont déposés par 13 Syriens pour actes de torture.  
En juin 2020, l'ONG allemande ECCHR annonce que sept Syriens et Syriennes victimes ou témoins de viols et d'abus sexuels dans des centres de détention du régime ont déposé plainte.  
Celle-ci vise nommément neuf hauts responsables du gouvernement et des services de renseignement de l'Armée de l'air. Parmi eux, un proche du président Assad, Jamil Hassan, ancien chef des services de renseignements de l'armée de l'Air en poste jusqu'en 2019, qui fait déjà l'objet d'un mandat d'arrêt international de l'Allemagne et de la France.  
Fin juillet 2021, la justice a mis en accusation un ex-médecin syrien d'une prison militaire de Homs, poursuivi pour crimes contre l'humanité pour avoir torturé des détenus. Son procès doit s'ouvrir le 19 janvier à Francfort.  

France  
En septembre 2015, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour « crimes contre l'humanité », visant des faits d'enlèvements et de tortures commis par le régime.  
En juillet 2016, la famille d'un médecin syrien mort à 37 ans dans une prison du régime porte plainte à Paris pour torture et assassinat.  
Fin octobre, une enquête est ouverte sur la disparition de deux Franco-Syriens arrêtés en Syrie en 2013, qui n'ont jamais donné signe de vie depuis.  
Selon les plaignants, les victimes, Mazen Dabbagh et son fils Patrick, ont été arrêtés par des officiers déclarant appartenir aux services de renseignement de l'armée de l'air.   
En novembre 2018, un juge d'instruction français lance des mandats d'arrêt internationaux contre trois hauts responsables du régime, soupçonnés d'implication dans des exactions ayant notamment visé ces deux citoyens.  
Il s'agit de l'ex-chef des renseignements devenu directeur du bureau de la sécurité nationale Ali Mamlouk, de Jamil Hassan et du directeur de la branche de Bab Touma (Damas) du service de renseignement de l'armée de l'air, Abdel Salam Mahmoud.  
En avril 2021, trois ONG, qui avaient porté plainte avec constitution de partie civile, ont obtenu l'ouverture d'une information judiciaire sur des attaques chimiques perpétrées en 2013 et imputées au régime. Ces ONG avaient déjà saisi la justice en Allemagne pour les faits de 2013, mais aussi pour une attaque au gaz sarin en 2017.  
Fin décembre, un Franco-Syrien a été inculpé et incarcéré, soupçonné d'avoir fourni des matériels à l'armée syrienne, dont des composants pouvant servir à la fabrication d'armes chimiques. C'est la première fois qu'une inculpation intervient dans une enquête en France sur des soupçons de soutien à l'armée d'Assad, selon une source proche du dossier.  
Ailleurs en Europe  
Des plaintes ont aussi été déposées en Autriche, en Norvège ou en Suède qui fut en 2017 le premier pays à condamner un ex-soldat du régime pour crime de guerre.  
Toujours en Suède, quatre ONG ont porté plainte en avril 2021 contre le président Assad et plusieurs hauts responsables après deux attaques chimiques en 2013 et en 2017.  
En Espagne, la justice a rejeté une plainte déposée par une citoyenne d'origine syrienne contre neuf hauts responsables du régime pour la détention forcée, la torture et l'exécution présumées de son frère en 2013.  
« Mécanisme international »   
Enfin, un « Mécanisme international chargé de faciliter les enquêtes sur les violations les plus graves du droit international » commises depuis mars 2011, mis sur pied fin 2016 par l'ONU, poursuit un travail de compilation de preuves pour faciliter d'éventuels jugements de leurs responsables. 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Short Url
  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

Short Url
  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.