Coupures de courant, essence chère: le calvaire des étudiants libanais

Des étudiants universitaires arrivent sur leur campus dans le quartier Tariq al-Jdideh de la capitale libanaise Beyrouth, le 10 janvier 2022. ANWAR AMRO / AFP
Des étudiants universitaires arrivent sur leur campus dans le quartier Tariq al-Jdideh de la capitale libanaise Beyrouth, le 10 janvier 2022. ANWAR AMRO / AFP
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Publié le Jeudi 13 janvier 2022

Coupures de courant, essence chère: le calvaire des étudiants libanais

  • Coupures d'électricité, wifi défaillant, essence hors de prix... Pour les étudiants libanais, assister aux cours en ligne ou en présentiel est devenu un parcours du combattant
  • Dans les faits, de nombreuses universités ont mis en place des systèmes de bourses pour tenter de préserver leur nombre d'étudiants

BEYROUTH: Coupures d'électricité, wifi défaillant, essence hors de prix... Pour les étudiants libanais, assister aux cours en ligne ou en présentiel est devenu un parcours du combattant.
Agnès, étudiante de 22 ans en dentaire, est une des rares à se rendre encore dans son université quatre jours par semaine, afin de suivre des cours pratiques.
Les cinq heures de bus aller-retour nécessaires depuis son village du sud jusqu'à Hadath, au sud-est de Beyrouth, lui coûtent tous les mois environ 1,3 million de livres (41 dollars): "La moitié du salaire de mon père."
Une somme inaccessible pour la majorité des étudiants alors que le Liban traverse depuis deux ans une crise économique, politique et sanitaire sans précédent.

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Des étudiants universitaires arrivent sur leur campus dans le quartier Tariq al-Jdideh de la capitale libanaise Beyrouth, le 10 janvier 2022. ANWAR AMRO / AFP


La monnaie locale a perdu près de 95% de sa valeur et le salaire minimum mensuel, de 675.000 livres libanaises, ne vaut guère plus de 22 dollars au marché noir. Les 20 litres d'essence coûtent aujourd'hui plus de 370.000 livres (11 dollars).
Pour Tareq, étudiant de 25 ans à la Islamic University of Lebanon (IUL) qui prend aussi le bus, l'équation est simple: "mes frais de déplacement vont bientôt dépasser mes frais de scolarité".
Les professeurs, confrontés aux mêmes difficultés et dont les salaires ont fondu, ne peuvent plus se permettre de venir non plus. Beaucoup de facultés proposent l'enseignement en ligne.

Dépenser une fortune

Problème: quand le gouvernement ne fournit plus qu'une à deux heures d'électricité par jour et que le réseau wifi est de plus en plus mauvais, suivre les cours sur son ordinateur relève du casse-tête.

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Un étudiant universitaire suit un cours via l'apprentissage à distance chez lui à Beyrouth, la capitale du Liban, le 10 janvier 2022. ANWAR AMRO / AFP


Alors pour espérer obtenir son diplôme, Amina, étudiante à l'Université Libanaise (UL), a opté pour les livres: avec seulement deux à trois heures d'électricité par jour chez elle, elle ne parvient pas à assister aux cours en ligne dispensés par cet établissement public.
"Sur les 75 étudiants de ma classe, cinq maximum arrivent à suivre", explique l'étudiante de 22 ans qui travaille neuf heures par jour pour conserver son niveau.
Pour pallier les défaillances de l'Etat, les familles se rabattent sur des générateurs privés mais les prix du mazout se sont envolés.
Les étudiants dépensent parfois une fortune en abonnement 4G pour partager la connexion entre leur téléphone et leur ordinateur.
Ghassan, étudiant de 22 ans à l’Université privée de la Sagesse, est exaspéré: "Il faut installer des systèmes UPS (qui permettent de fournir une alimentation même en cas de coupure), payer le générateur, l'abonnement internet dont les prix doivent encore augmenter... Tout ça, ce sont des coûts additionnels."
Dans les faits, de nombreuses universités ont mis en place des systèmes de bourses pour tenter de préserver leur nombre d'étudiants, explique Jean-Noël Baléo, directeur régional Moyen-Orient de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF).
Certaines "conservent les étudiants qui ne peuvent pas payer, ce qui est une aide déguisée", dit-il.

Effondrement du système

Des mesures d'urgence loin d'être suffisantes pour empêcher la chute d'un système universitaire autrefois prestigieux, qui fournissait une élite bilingue ou trilingue, hautement qualifiée, aux pays de la région.
"Un effondrement est en cours. Quelque chose d'autre se prépare dans la douleur", tranche M. Baléo, qui s'attend à des fermetures d'universités et une fuite accélérée des cerveaux.
Face à cela, le ministre de l'Education, Abbas Halabi, s'avoue impuissant: "La trésorerie libanaise n'a pas les moyens. J'ai essayé d'avoir des subventions pour l'UL de la part des bailleurs de fonds internationaux mais je n'ai pas de réponse positive", déclare M. Halabi à l'AFP.
En raison d'une profonde crise politique, le gouvernement libanais ne s'est plus réuni depuis octobre 2021.
"Aujourd'hui, il est plus commode d'organiser des cours en ligne même si c'est très difficile. Le renchérissement des coûts de transport fait que c’est une solution temporaire qui fonctionne comme elle peut", observe M. Baléo.
Une situation non sans conséquences sur la santé mentale des étudiants: "Je n'ai quasiment pas le temps de sortir", explique Tareq. "Le vendredi par exemple, j'ai cours de 8h du matin à 7h du soir. Je suis épuisé et déprimé", dit-il.
"Je songe à quitter l'université", soupire le jeune homme. "Les salaires sont si bas que je ne suis même pas motivé pour trouver un travail après mon diplôme."  
Pour Ghassan, qui a les moyens, l'objectif est clair: "Je veux finir ma licence pour pouvoir étudier à l'étranger. Toute la jeunesse veut partir car ici, l'avenir est incertain."

 


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
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  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.