La tempête Akacha frappe la Tunisie

Une photo tirée de la page Facebook officielle de la présidence tunisienne le 11 avril 2020 montre Nadia Akacha, conseillère principale du président tunisien chargée des affaires juridiques, lors d'une cérémonie. Présidence tunisienne / AFP
Une photo tirée de la page Facebook officielle de la présidence tunisienne le 11 avril 2020 montre Nadia Akacha, conseillère principale du président tunisien chargée des affaires juridiques, lors d'une cérémonie. Présidence tunisienne / AFP
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Publié le Mercredi 26 janvier 2022

La tempête Akacha frappe la Tunisie

  • Le décret présidentiel, publié au Journal officiel explique qu’il «a été mis fin aux ses fonctions de Mme Nadia Akacha, la directrice du cabinet présidentiel»
  • Nadia Akacha n’est pas le premier conseiller présidentiel à justifier son départ par des divergences avec le président ou à se plaindre de ne pas avoir son oreille

TUNIS : Coup de tonnerre dans le ciel du Palais de Carthage. Nadia Akacha, la collaboratrice directrice du cabinet du président Kais Saïed, et sa plus proche collaboratrice, a annoncé lundi, sur sa page Facebook, sa démission de son poste. La présidence donne quant à elle une version différente de ce énième départ d’un membre du staff du chef de l’État.

Nadia Akacha n’est pas le premier conseiller présidentiel à justifier son départ par des divergences avec le président ou à se plaindre de ne pas avoir son oreille.

Le décret présidentiel, publié au Journal officiel, le 25 juillet en début d’après-midi, explique qu’il «a été mis fin aux fonctions de Mme Nadia Akacha, la directrice du cabinet présidentiel». Motif de cette rupture? Après avoir rappelé, dans son post sur Facebook, qu’elle a «eu l’honneur d’œuvrer dans l’intérêt supérieur du pays, avec l’énergie que j’ai pu avoir, aux côtés du président», elle déclare considérer aujourd’hui qu’il est «de mon devoir de quitter mon poste» en raison de «divergences fondamentales concernant ce meilleur intérêt». Interrogée sur les tenants et aboutissants de cette affaire, l’ancienne directrice du cabinet présidentiel n’a pas voulu répondre à nos questions.

Nadia Akacha n’est pas le premier conseiller présidentiel à justifier son départ par des divergences avec le président ou à se plaindre de ne pas avoir son oreille. Ce motif a aussi été mis en avant par le général Mohamed Salah Hamdi. Le 31 mars 2020, l’ancien conseiller à la sécurité du président Saïed avait motivé sa démission car il en était arrivé à la conclusion qu’il était devenu «le conseiller dont on ne demande pas l’avis».

Qu’il s’agisse d’une démission ou d’un limogeage, le départ de la directrice du cabinet présidentiel se produit dix jours jour pour jour après la journée noire – pour Kais Saïed – du 14 janvier 2022.

Avec le départ de la directrice de son cabinet, le président Saïed devient le détenteur du record national en la matière. En moins de deux ans, il a vu partir dix de ses collaborateurs. Alors que son prédécesseur, feu Béji Caïd Essebsi, n’a eu à déplorer que huit départs en cinq ans.

Qu’il s’agisse d’une démission ou d’un limogeage, le départ de la directrice du cabinet présidentiel se produit dix jours jour pour jour après la journée noire – pour Kais Saïed – du 14 janvier 2022. Ce jour-là, les opposants au président ont décidé de descendre dans la rue malgré l’interdiction des autorités, officiellement pour cause de Covid-19.

Les anti-Saïed voulaient, d’abord, célébrer le onzième anniversaire de la révolution du 14 janvier 2011 – que le chef de l’État a déplacé au 17 décembre, date à laquelle les manifestations contre le régime Ben Ali avaient commencé il y a onze ans à Sidi Bouzid. Ensuite, réitérer leur rejet de ce qu’ils considèrent comme le coup d’État du 25 juillet 2021 par lequel Kais Saïed avait mis fin au pouvoir de la coalition menée par Ennahdha en gelant les travaux de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et en limogeant le gouvernement de Hichem Mechichi.

Pour Kais Saïed, la journée du 14 janvier 2022 est à oublier car marquée par la gestion calamiteuse des manifestations. En plus des manifestants, les policiers se sont en effet retournés contre les journalistes. D’après le Syndicat national des journalistes tunisiens, vingt d’entre eux ont été frappés, dont des correspondants étrangers, parmi lesquels celui du quotidien Libération, Mathieu Galtier.

Un dérapage qui a écorné davantage l’image du président et auquel plusieurs organisations internationales et partenaires étrangers de la Tunisie, dont la France et l’Allemagne, n’ont pas manqué de réagir. Le 22 janvier, le président Emmanuel Macron s’est entretenu avec son homologue tunisien de «la situation en Tunisie», l’a appelé à «conduire une transition inclusive» et a obtenu, selon l’Élysée, l’engagement de «respecter l’État de droit et les libertés démocratiques».

La veille, l’ambassadeur d’Allemagne à Tunis, Peter Prügel, a été encore plus clair. En annonçant à la ministre des Finances, Mme Sihem Boughdiri Nemsia, que la banque allemande KFW allait débloquer 100 millions d’euros promis depuis 2020, le diplomate allemand a souligné que ce prêt est accordé «sur la base de la confiance que la feuille de route préparé par le président va préparer la voie à un retour au régime constitutionnel et le retour des acquis démocratiques». M. Prügel a annoncé que «l’Allemagne suivra de près les développements futurs en étroite collaboration avec ses partenaires européens et internationaux».


Israël dit «  avancer » dans les préparatifs de son opération militaire sur Rafah

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
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  • "Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer
  • Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi

JERUSALEM: Le gouvernement israélien dit "avancer" dans les préparatifs de son opération militaire prévue sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où selon lui quatre bataillons de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas sont regroupés.

"Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer, lors d'un point presse. "Les quatre bataillons qui restent à Rafah ne peuvent pas échapper à Israël, ils seront attaqués".

M. Mencer a ajouté que "deux brigades de réservistes" avaient été mobilisées pour des "missions défensives et tactiques dans Gaza".

Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré à plusieurs reprises qu'Israël entendait mener un assaut contre Rafah, ville où sont réfugiés des centaines de milliers de Gazaouis, déplacés par la guerre.

M. Netanyahu insiste sur le fait que l'anéantissement des derniers bataillons du Hamas à Rafah est cruciale dans la poursuite des objectifs de la guerre contre le Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir dans le territoire côtier depuis 2007.

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics.

Mais les ONG et un nombre croissant de pays - et même l'allié historique américain - s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles.

Le Hamas de son côté a répété sa demande de cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, ce qui à ce stade de la guerre est inacceptable pour M. Netanyahu et son gouvernement qui ont juré d'"anéantir" le mouvement.

"Au moins 26.000 terroristes ont été tués, appréhendés, ou blessés dans les combats", a avancé M. Mencer.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas et lancé une offensive massive qui a fait jusqu'à présent 34.262 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com