Les tensions s'atténuent au Liban après le lancement de drone par le Hezbollah vers Israël

Réplique de drone dans un musée de guerre géré par le Hezbollah dans le village de Mlita, au sud du Liban, samedi 19 février 2022 (Photo, AP).
Réplique de drone dans un musée de guerre géré par le Hezbollah dans le village de Mlita, au sud du Liban, samedi 19 février 2022 (Photo, AP).
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Publié le Dimanche 20 février 2022

Les tensions s'atténuent au Liban après le lancement de drone par le Hezbollah vers Israël

  • Le statu quo se maintient après la démonstration de force des deux parties mais le conflit est évité
  • Selon un responsable de l'armée israélienne, «La réponse israélienne au drone du Hezbollah a été exagérée»

BEYROUTH: Les tensions entre le Hezbollah et Israël s'apaisaient samedi après le lancer d'un drone la veille dans l'espace aérien israélien pour une mission de reconnaissance. Il est retourné au Liban après 40 minutes de vol et 70 kilomètres parcourus, sans que le Dôme de fer israélien ne réussisse à l'abattre.
Le Hezbollah a revendiqué le lancement de l'engin, baptisé « Hassan ». En représailles, deux avions de guerre israéliens ont violé l'espace aérien de Beyrouth en volant à basse altitude.
« La réponse israélienne au drone du Hezbollah a été exagérée » estime un gradé de l'armée israélienne.
Israël avait abattu jeudi un drone du Hezbollah qui s'était infiltré dans son espace aérien.
Les autorités libanaises n'ont pas officiellement pris position en réponse à la violation israélienne de l'espace aérien de Beyrouth, qui a semé la panique parmi les habitants, les avions volant à très basse altitude.
Pour le général de brigade Hisham Jaber, retraité de l'armée libanaise, « Ce qui s'est passé ces deux derniers jours peut se résumer, selon la science militaire à montrer sa force pour ne pas avoir à l'utiliser ».
« Le drone qui a échappé au Dôme de fer » était « un drone de reconnaissance ; ce n'est pas suffisant pour déclencher une guerre », a-t-il déclaré.
« Je ne crois pas que la récente escalade pourrait conduire le Hezbollah à mener une action militaire à la frontière sud, car il n'a aucun intérêt à porter le premier coup ; celui qui le fera devra assumer l'entière responsabilité des répercussions. »
Selon lui, « Le Hezbollah ne violera pas le statu quo à moins qu'Israël ne le fasse en premier. Entre-temps, Israël ne procédera à aucune agression maintenant, les États-Unis l'ayant précédemment empêché d'attaquer l'Iran, car toutes les ailes iraniennes en Syrie et au Liban riposteraient. En outre, l'amie d'Israël, la Russie, qui est présente en Syrie, ne permettra pas une telle escalade. »
Les journaux libanais ont par ailleurs critiqué « l'absence d'une position officielle libanaise concernant les récents développements et le discours de Nasrallah de mercredi. »
Certains médias d'opposition sont allés plus loin, le Hezbollah ayant selon eux dépouillé l'État de tout pouvoir stratégique pour décider du sort du pays.
«Le Liban que nous voulons n'est pas le Liban des drones illégitimes»
Nasrallah s'est quant à lui vanté mercredi que « la résistance a la capacité de transformer ses missiles en missiles de précision ».
« Au Liban, nous avons depuis longtemps commencé à fabriquer des drones. Celui qui veut les acheter peut passer commande ».
Pour Ali Fayyad, député du Hezbollah, « La force et le pouvoir de dissuasion de la résistance, que ce soit par voie terrestre, maritime ou aérienne, obligeront les Israéliens à battre en retraite ».
« L'équilibre des forces penche jour après jour en faveur de la résistance car l'ennemi est incapable de s'adapter à ses règles et à sa logique. »
Face à ces tensions, Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste, a suggéré samedi l'idée « d'investir l'argent des déposants dans des drones, des missiles ou des explosifs fabriqués localement, sources d'un meilleur retour sur investissement pour le Liban. »
Samir Geagea, chef du parti des Forces libanaises, a évoqué les récents développements lors de l'annonce des candidats de son parti pour les prochaines élections parlementaires.
« Le Liban que nous voulons n'est pas le Liban des drones illégitimes. Ce n'est pas le Liban des mines et des assassinats. Le Liban que nous voulons est le Liban du développement, du progrès, de la science et du succès. » s'est-il exclamé.
L'alliance entre l'équipe du président Michel Aoun et le Hezbollah « a détruit le Liban, lui a fait vivre l'enfer, et se poursuit pourtant sans vergogne comme si de rien n'était. » selon Geagea.
Geagea s'est également opposé à ceux qui pensent qu'un tel accord aie épargné au Liban la guerre civile.
« Je n'ai jamais compris cela. Sont-ils en train de dire que soit nous exauçons la volonté du Hezbollah, soit il mène une guerre civile contre nous ? Cette logique est inacceptable, et personne ne peut soumettre qui que ce soit au Liban », a-t-il soutenu.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis affirment bénéficier d'un soutien régional pour la résolution de paix sur Gaza

Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
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  • Selon le projet de résolution, la gouvernance de Gaza serait transférée au Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe
  • Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par le Conseil de sécurité

NEW YORK : La mission américaine auprès de l'ONU a déclaré mercredi que des partenaires régionaux clés, notamment l'Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, ont apporté leur soutien à son projet de résolution pour Gaza.

Cette évolution est le signe d'une avancée diplomatique au sein du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'un mandat transitoire de deux ans pour l'enclave déchirée par la guerre et du déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Au cours d'une réunion convoquée par l'ambassadeur américain aux Nations unies, Mike Waltz, les dix membres élus et non permanents du Conseil (Algérie, Danemark, Grèce, Guyane, Pakistan, Panama, Corée du Sud, Sierra Leone, Slovénie et Somalie), rejoints par des États régionaux tels que l'Arabie saoudite, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et les Émirats arabes unis, ont exprimé leur soutien à l'initiative menée par Washington, a déclaré un porte-parole de la mission américaine.

Le projet de résolution soutient la création d'un organe de gouvernance transitoire, appelé "Conseil de la paix". Le contrôle de la bande de Gaza serait ainsi transféré des mains du Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe.

Le projet de résolution autorise également le déploiement d'une "Force internationale de stabilisation" à Gaza, qui opérerait dans le cadre d'un mandat de deux ans de l'ONU. Elle aurait le pouvoir d'utiliser "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils, superviser les flux d'aide humanitaire, sécuriser les zones le long des frontières avec Israël et l'Égypte, démilitariser les acteurs non étatiques et former une nouvelle force de police palestinienne.

Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par les 15 membres du Conseil de sécurité.

L'adhésion régionale au projet reflète "l'opportunité historique" de mettre fin à des décennies d'effusion de sang au Moyen-Orient et de transformer Gaza en un territoire plus sûr et plus prospère, a poursuivi le porte-parole, et souligne l'intention des États-Unis de traduire la résolution en résultats plutôt qu'en "discours sans fin".

Le soutien des principaux acteurs régionaux est important car leur participation est largement considérée comme une condition préalable à l'autorisation de toute force multinationale de stabilisation d'opérer à Gaza et d'obtenir une légitimité internationale.

Le porte-parole américain a souligné qu'aucune troupe américaine ne serait déployée à Gaza. En revanche, Washington a engagé des pourparlers avec des États tels que l'Indonésie, les Émirats arabes unis, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et l'Azerbaïdjan en vue de fournir des troupes à une force internationale de stabilisation.

Le projet de texte stipulerait qu'une telle force opérerait sous un commandement unifié, comme convenu par le Conseil de paix, l'Égypte et Israël une fois que des accords sur le statut de la mission auront été conclus.

Il décrit également une séquence d'événements au cours desquels la force stabilisera la situation sécuritaire à Gaza, démilitarisera les groupes armés non étatiques, mettra les armes hors service et supervisera la formation et le soutien de la force de police palestinienne nouvellement approuvée.


Turquie: le chef kurde Öcalan veut agir avec «sérieux et responsabilité»

 Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
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  • "Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités"
  • Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul

ISTANBUL: Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs.

"Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités", écrit le leader historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), auquel une délégation du parti prokurde DEM a rendu visite lundi.

Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul.

Le PKK a annoncé le 26 octobre le retrait vers le nord de l'Irak de ses derniers combattants présents en Turquie, complétant ainsi la première phase du processus de paix initié un an auparavant par Ankara.

Lors d'une cérémonie en juillet, une trentaine de combattants en treillis avaient symboliquement brûlé leurs armes.

Le parti prokurde, troisième force au Parlement, a appelé à "passer à la deuxième phase, à savoir les étapes juridiques et politiques".

"Nous nous efforçons de développer une phase positive, et non une phase destructrice et négative", poursuit M. Öcalan. "L'intégration du phénomène kurde dans toutes ses dimensions dans le cadre légal de la République et un processus de transition solide doivent en constituer le fondement", écrit-il.

Une commission parlementaire transpartisane planche depuis août sur une traduction légale et encadrée de cette transition vers la paix.

Elle doit notamment décider du sort d'Abdullah Öcalan et de possibles garanties de sécurité pour ses combattants.

La libération du leader kurde âgé de 76 ans est au cœur des demandes du PKK. Il a été autorisé en septembre à rencontrer ses avocats pour la première fois en six ans.

Selon des analystes, le PKK est affaibli par des décennies de guérilla qui ont fait au moins 50.000 morts, selon un bilan officiel. Et la communauté kurde, qui représente selon des estimations 20% de la population turque sur 86 millions d'habitants, est épuisée par un long conflit.


Un hôpital de Gaza déclare avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens

L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
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  • Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles
  • Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens

KHAN YOUNES: L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël.

"La dixième série de dépouilles de martyrs palestiniens, soit 15 martyrs", est arrivée "dans le cadre de l'échange de dépouilles entre la partie palestinienne et l'occupation israélienne", a déclaré l'hôpital en précisant que 285 dépouilles ont été reçues dans la bande de Gaza depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre.

Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles.

Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens.

Mardi, la branche armée du Hamas a fait parvenir aux autorités israéliennes la dépouille d'une personne, identifiée mercredi comme Itay Chen, un soldat israélo-américain tué à l'âge de 19 ans.

Dans la bande de Gaza, des proches de personnes arrêtées par Israël et qui attendent leur retour ont dit lors de plusieurs remises de dépouilles par Israël que les corps étaient très difficiles à identifier.

Le service de presse du gouvernement du Hamas à Gaza a de nouveau accusé mercredi les autorités israéliennes de refuser de transmettre des listes de noms des personnes dont les dépouilles arrivent dans le territoire palestinien.