Programmes présidentiels: leurs chiffrages à la loupe

A l'approche du scrutin, les prétendants à l'Elysée précisent l'équation financière de leurs programmes, entre dépenses et investissements nouveaux, promesses de baisse d'impôts et d'économies, sous l'oeil vigilant de think tanks libéraux. (AFP)
A l'approche du scrutin, les prétendants à l'Elysée précisent l'équation financière de leurs programmes, entre dépenses et investissements nouveaux, promesses de baisse d'impôts et d'économies, sous l'oeil vigilant de think tanks libéraux. (AFP)
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Publié le Samedi 02 avril 2022

Programmes présidentiels: leurs chiffrages à la loupe

  • Pécresse est la seule candidate à avancer un objectif de suppression d'effectifs dans la fonction publique: 150 000
  • Le Pen a revu en pleine campagne sa réforme des retraites, qui ne sera finalement ramenée à 60 ans que pour les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans

PARIS: A l'approche du scrutin, les prétendants à l'Elysée précisent l'équation financière de leurs programmes, entre dépenses et investissements nouveaux, promesses de baisse d'impôts et d'économies, sous l'oeil vigilant de think tanks libéraux. Voici les principales recettes et dépenses prévues par les cinq candidats en tête dans les sondages d'intention de vote.

Emmanuel Macron

Le président sortant évalue le coût de son programme à 50 milliards d'euros par an, auquel il faut ajouter 15 milliards de baisses d'impôts, à moitié réparties entre ménages (impôt sur les successions, suppression de la redevance, etc.) et entreprises (impôts de production).


Pour le financer, Emmanuel Macron prévoit de dégager 15 milliards d'euros grâce à l'atteinte du "plein emploi" et la réforme des retraites. Cette dernière devrait dégager 9 milliards d'euros en 2027, selon son équipe de campagne, le haut de la fourchette de l'estimation réalisée par l'Institut Montaigne.


Il table aussi sur 20 milliards d'euros d'économies dans l'administration, dont la moitié sera à réaliser par les collectivités locales, et enfin sur 15 milliards via des mesures de "simplification".


Mais alors qu'Emmanuel Macron entend ramener le déficit à 3% en 2027, la Fondation Concorde, groupe de réflexion pro-entreprises, estime que son programme "aggraverait" le déficit "de 24 milliards d'euros par an, soit près d'1% du PIB".

Marine Le Pen

Attaquée en 2017 sur son imprécision budgétaire, la candidate du Rassemblement national insiste désormais sur l'"équilibre" de ses propositions. Les plus de 68 milliards d'euros de dépenses, dans un programme riche en mesures sociales (indexation des retraites sur l'inflation, baisses d'impôt en particulier la TVA sur l'énergie, etc.) seraient soutenues par un niveau égal de recettes.


La candidate d'extrême droite a aussi revu en pleine campagne sa réforme des retraites, qui ne sera finalement ramenée à 60 ans que pour les personnes ayant commencé à travailler avant 20 ans. Son équipe chiffre son coût à 9,6 milliards d'euros en année pleine. Une estimation très contestée, l'Institut Montaigne, think tank libéral, l'évaluant à 26 milliards d'euros.


Pour la Fondation Concorde, le programme de la candidate d'extrême droite entraînerait une aggravation de 3,3 points du déficit public.

Jean-Luc Mélenchon

Le leader de La France insoumise, qui veut incarner la "rupture" avec le libéralisme économique, promet de nombreuses mesures sociales comme le blocage de certains prix, l'augmentation du SMIC et la retraite à 60 ans. 


Selon lui, son programme contient ainsi 250 milliards d'euros de dépenses supplémentaires sur le quinquennat, dont 50 milliards d'investissements pour la transition écologique et les services publics. 


Elles seraient financées grâce à 267 milliards d'euros de nouvelles recettes, via une augmentation de la fiscalité sur les plus hauts revenus et patrimoines. Les investissements aboutiraient à la création d'1,5 million d'emplois privés qui stimuleraient aussi les rentrées de cotisations et de TVA.


Le candidat promet également de faire "annuler" la dette, via son rachat par la Banque centrale européenne et sa conversion en dette perpétuelle à taux d'intérêt nul. Une mesure jugée irréaliste par la plupart des économistes, car elle nécessiterait l'accord de nos voisins européens.

Valérie Pécresse

La candidate Les Républicains, très critique sur la gestion du président sortant, promet "deux fois plus d'économies que de dépenses", soit 84 milliards d'euros d'un côté et 42 milliards de l'autre. Elle est la seule candidate à avancer un objectif de suppression d'effectifs dans la fonction publique: 150 000.


Parmi les dépenses, les baisses d'impôts ont la cote, avec 10 milliards de réduction d'impôts de production, la défiscalisation des heures supplémentaires et la baisse des impôts sur les successions et donations, qui coûteraient respectivement 4 milliards et 4,5 milliards par an selon l'Institut Montaigne. La justice bénéficierait de beaucoup de moyens, avec 9 milliards d'euros supplémentaires pour les tribunaux et la construction de 20 000 places de prison, soit un coût de 10,5 milliards d'euros selon l'Institut Montaigne, mais seulement 2 milliards selon la Fondation Concorde.


Côté économies, Valérie Pécresse mise notamment sur le report de l'âge de départ à la retraite à 65 ans (pour 16 milliards), la cession de toutes les participations minoritaires de l'Etat, une réduction des normes et la lutte contre la fraude fiscale et sociale.


Pour la Fondation Concorde, c'est le seul programme qui permet de réduire le déficit public, de 1,7%.

Eric Zemmour

Le candidat d'extrême droite estime que son programme "coûtera à terme 60 milliards d'euros en année pleine", dont 28 milliards d'euros de baisses d'impôts sur les entreprises et 32 milliards de dépenses pour ses "politiques prioritaires" comme la défense, la sécurité, la justice et la santé.

Il mise sur un "plan d'économies" de 65 milliards en année pleine, mais sa volonté de récupérer 20 milliards d'euros par la suppression des prestations non contributives (allocations familiales, aides au logement, RSA, etc.) pour les étrangers extra-européens est largement contestée. L'Institut Montaigne table plutôt sur une économie de 6,7 milliards et la Fondation Concorde sur 9 milliards.


«Tout bloquer» le 10 septembre: sur les réseaux, une mobilisation à plusieurs inconnues

Sur de nombreux comptes (TikTok, Facebook, X, Telegram), déjà établis ou spécialement créés, les messages de ce mouvement à l'état gazeux peuvent mentionner le RIC (referendum d'initiative citoyenne), réclamer des hausses de salaires et des retraites ou appeler à la "résistance", au confinement volontaire ou la grève générale. (AFP)
Sur de nombreux comptes (TikTok, Facebook, X, Telegram), déjà établis ou spécialement créés, les messages de ce mouvement à l'état gazeux peuvent mentionner le RIC (referendum d'initiative citoyenne), réclamer des hausses de salaires et des retraites ou appeler à la "résistance", au confinement volontaire ou la grève générale. (AFP)
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  • Des appels à "tout bloquer" en France le 10 septembre, venus d'horizons très divers, se multiplient sur les réseaux sociaux, en se cristallisant autour des coupes budgétaires voulues par François Bayrou
  • Les premières références à cette date, dont le choix ne semble pas avoir de justification particulière, remontent à mai, au moins

PARIS: Des appels à "tout bloquer" en France le 10 septembre, venus d'horizons très divers, se multiplient sur les réseaux sociaux, en se cristallisant autour des coupes budgétaires voulues par François Bayrou. Leur possible concrétisation dans la rue reste une inconnue.

Les premières références à cette date, dont le choix ne semble pas avoir de justification particulière, remontent à mai, au moins. Mais c'est en juillet, à la faveur des mesures d'économies annoncées par le Premier ministre, qu'elles ont gagné en visibilité.

Lancé à l'origine par une chaîne Telegram plutôt confidentielle, décliné sur un site nommé "Les essentiels France", ce mot d'ordre est relayé par divers groupes de discussion. Avec un canal principal d'organisation, "Indignons-nous", réunissant plusieurs milliers d'internautes.

Sur de nombreux comptes (TikTok, Facebook, X, Telegram), déjà établis ou spécialement créés, les messages de ce mouvement à l'état gazeux peuvent mentionner le RIC (referendum d'initiative citoyenne), réclamer des hausses de salaires et des retraites ou appeler à la "résistance", au confinement volontaire ou la grève générale.

Près de sept ans après le mouvement des Gilets jaunes, qui avait interpellé par son ampleur, "les ingrédients de la colère (sentiment de déclassement du bas de la classe moyenne, fin de mois difficiles pour les catégories populaires et ras-le-bol fiscal généralisé) n'ont pas disparu", relève le directeur du département Opinion à l'Ifop Jérôme Fourquet dans Le Point.

"Allume-feu" 

"Et c'est sur ces braises encore rougeoyantes que le gouvernement a versé un bidon d'essence avec son plan de rigueur (...), l'allume-feu étant, pour filer la métaphore du barbecue, la suppression de deux jours fériés", selon lui.

"Depuis les Gilets jaunes, il apparaît désormais envisageable de construire des mobilisations hors champ politique ou syndical traditionnel, en faisant usage des réseaux sociaux", observe pour l'AFP l'historien Stéphane Sirot.

Ce spécialiste des mouvements sociaux note toutefois que le 10 septembre tombe un mercredi, alors que les Gilets jaunes manifestaient le samedi, jour chômé pour la majorité des salariés.

Les actions prévues sont tantôt classiques, de "type grève", et "moins classiques, comme ne vous servez plus de votre carte bancaire à partir du 10 septembre" ou "n'allez plus faire vos courses dans les supermarchés", relève M. Sirot.

Sur le terrain, fin juillet, quelques dizaines de personnes se sont réunies pour débattre dans des parcs, à Paris ou Strasbourg, selon Franceinfo et Mediapart.

Comment ce mouvement peut-il résonner ou pas avec la stratégie des syndicats? Les confédérations ont rendez-vous le 1er septembre pour discuter des actions à mener, après avoir dénoncé notamment le projet de suppression de deux jours fériés.

Sans attendre, plusieurs unions départementales et fédérations de la CGT, dont celles de la chimie et du commerce, ont d'ores et déjà prévu de mobiliser le 10 septembre.

"Il y a de quoi être en colère, il faut des mobilisations, elles seront nombreuses comme celle du 10 septembre, et il y en aura d'autres", a déclaré à l'AFP Thomas Vacheron, secrétaire confédéral du syndicat.

"Début de la lutte" 

La fédération Mines-Energies de la CGT appelle elle à faire grève à partir du 2 septembre.

Contre les mesures budgétaires, Force ouvrière a aussi annoncé un préavis de grève à compter du 1er septembre et une grève est envisagée dans les hôpitaux parisiens.

Quelques responsables politiques soutiennent l'appel du 10 septembre, comme les députés Clémentine Autain et Alexis Corbiere, ex-LFI siégeant dans le groupe Ecologiste. Ils sont signataires d'une tribune publiée par la revue Regards appelant à faire de cette date "le début de la lutte" pour "une vie digne et heureuse".

Le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon a assuré sur son blog se reconnaître dans les "motifs de cette action", tout en soulignant l'importance de son "indépendance" comme "condition de son succès".

"On suit, on regarde ce qui se passe sur les réseaux, on est vigilants", indique à l'AFP le député PS Arthur Delaporte. "Quand on appelle à rejoindre un mouvement, c'est dans le cadre d'une intersyndicale, là ce n’est pas le cas."

Même réserve, à l'extrême-droite, chez la députée RN Edwige Diaz. Son parti "par principe ne s'improvise pas instigateur de manifestations", a-t-elle souligné sur France Inter, tout en "compren(ant) la détresse de ces Français".

"Je n’ai pas l’impression que ça marche très fort", confie pour sa part une source gouvernementale à l'AFP. Tout en restant prudente: "On peut se tromper, il y avait beaucoup qui ne ressentaient pas les Gilets jaunes et ils sont arrivés..."


Les migrants inquiets de l'accord franco-britannique, mais les traversées continuent

Des migrants à bord d'un bateau de passeurs naviguent dans les eaux françaises pour tenter de traverser la Manche au large de la plage d'Hardelot à Neufchatel-Hardelot, dans le nord de la France, le 13 août 2025. (AFP)
Des migrants à bord d'un bateau de passeurs naviguent dans les eaux françaises pour tenter de traverser la Manche au large de la plage d'Hardelot à Neufchatel-Hardelot, dans le nord de la France, le 13 août 2025. (AFP)
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  • Une semaine après son entrée en vigueur, l'accord migratoire franco-britannique tourmente les candidats à l'exil amassés sur les côtes du nord de la France
  • L'accord franco-britannique prévoit le renvoi en France de migrants arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche par "small boats"

CALAIS: Une semaine après son entrée en vigueur, l'accord migratoire franco-britannique tourmente les candidats à l'exil amassés sur les côtes du nord de la France, mais sans enrayer pour l'heure les traversées clandestines de la Manche.

Trentenaire égyptien arrivé à Calais il y a deux jours, Adnan (prénom modifié) pianote sur son téléphone, à quelques mètres du campement de quelques tentes où il dort en plein centre-ville. Il essaie de contacter un passeur, explique-t-il, concentré.

"Moi, je vais tenter" la traversée, "le plus vite possible!", dit-il dans un sourire blanc immaculé. "Avant qu'ils commencent à arrêter et renvoyer des gens".

L'accord franco-britannique prévoit le renvoi en France de migrants arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche par "small boats", ces embarcations de fortune qu'ils utilisent.

Pour chaque migrant renvoyé en France, Londres s'est engagé à accepter une personne se trouvant dans l'Hexagone et ayant fait une demande sur une plateforme en ligne.

Les détails sont encore flous, y compris pour les associations qui servent de relais avec les migrants: "C'est une nouvelle politique absurde, une bureaucratie vraiment compliquée qu'on essaie encore de comprendre", dénonce Gloria Ciaccio, coordinatrice pour Channel Info Project, un projet de L'Auberge des migrants à Calais.

A chaque nouveau texte de ce type, "les gens entrent dans un état de panique", assure-t-elle.

- "Pas d'autre choix" -

Londres a annoncé la semaine dernière avoir commencé à placer en détention des migrants arrivés par "small boats".

"Je connais quelqu'un qui est arrivé en Angleterre il y a deux jours" et qui a été placé en hôtel, de ceux où sont accueillis les demandeurs d'asile à leur arrivée au Royaume-Uni, affirme pourtant Adnan.

S'il apprenait que des gens sont renvoyés du Royaume-Uni vers la France, il hésiterait à dépenser une grosse somme d'argent pour la traversée et demanderait peut-être l'asile en France, admet-il.

Un ami à lui, Walid (prénom modifié), a quant à lui "changé d'avis" après une semaine en France: il veut rentrer en Egypte. "C'est trop dur, vivre ici, dans la rue, est trop dur", dit-il.

Leur voisin de tente, Mohammad Jawwad, 45 ans, aimerait profiter de l'accord pour rejoindre le Royaume-Uni légalement. Mais le processus "va être long", craint-il. Et sans l'aide d'un avocat, il se fait peu d'espoir.

Parti de Syrie en raison de problèmes de santé, il n'a qu'une chose en tête: se faire soigner, ce qu'il aimerait faire en France. Mais s'il demande l'asile, il risque d'être renvoyé en Slovénie, le pays par lequel il est entré dans l'Union européenne.

"Les gens continuent de prévoir de traverser parce que, pour certains, il n'y a vraiment pas d'autre choix", résume Gloria Ciaccio.

- Flux ininterrompu -

"Tous les migrants arrivant par +small boats+, à l'exception des mineurs non accompagnés demandeurs d'asile, risquent d'être placés en détention", souligne l'association britannique Refugee Action. "Mais en pratique, cela dépend de facteurs opérationnels dont les capacités des centres de rétention, les places pour être renvoyé (en France, NDLR), et la vitesse du processus".

Mercredi à l'aube, un buggy de la gendarmerie remonte à pleine vitesse la plage de Hardelot (Pas-de-Calais). En mer, un canot de la gendarmerie maritime et une vedette de la Marine nationale s'activent. Un "small boat" vient de partir, avec une cinquantaine de passagers, dont moins de la moitié portent des gilets de sauvetage.

Durant près de deux heures, l'embarcation longe la plage au ralenti, ballottée par les vagues et le vent. Après avoir déposé quatre migrants ayant jeté l'éponge, le bateau finit par prendre la direction de l'Angleterre, dans une brume épaisse.

Ces tentatives sont très dangereuses: entre lundi et mardi, près de 300 migrants au total ont été secourus dans les eaux françaises. Et une Somalienne est morte près de Dunkerque  en tentant de rejoindre l'Angleterre en début de semaine, le 19e décès de ce type à la frontière franco-britannique depuis le début de l'année.

Mais beaucoup d'autres parviennent à leurs fins. Depuis l'entrée en vigueur de l'accord entre Paris et Londres, plus de 2.000 migrants ont franchi la Manche à bord de "small boats", selon les derniers chiffres officiels britanniques.


France: un contrôleur aérien suspendu pour avoir dit «Free Palestine» à l'équipage d'El Al

Une enquête administrative avait été ouverte plus tôt dans la journée, après un signalement par la compagnie porte-drapeau d'Israël, El Al. (AFP)
Une enquête administrative avait été ouverte plus tôt dans la journée, après un signalement par la compagnie porte-drapeau d'Israël, El Al. (AFP)
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  • "L'analyse des enregistrements prouve que les faits sont avérés", a écrit mardi sur X le ministre Philippe Tabarot, précisant que le contrôleur s'est "vu retirer toute possibilité d'exercer jusqu'à nouvel ordre"
  • Les propos ont été tenus lors d'un vol lundi matin au départ de Paris-Charles-de-Gaulle, a fait savoir à l'AFP le ministère des Transports

PARIS: Un contrôleur aérien de l'aéroport Paris-CDG a été suspendu pour avoir dit lundi "Free Palestine" lors d'un échange radio avec l'équipage d'un vol de la compagnie israélienne El Al, a annoncé mardi le ministère français des Transports.

"L'analyse des enregistrements prouve que les faits sont avérés", a écrit mardi sur X le ministre Philippe Tabarot, précisant que le contrôleur s'est "vu retirer toute possibilité d'exercer jusqu'à nouvel ordre".

Les propos ont été tenus lors d'un vol lundi matin au départ de Paris-Charles-de-Gaulle, a fait savoir à l'AFP le ministère des Transports.

"Une procédure disciplinaire a été immédiatement engagée. La sanction devra être à la hauteur de la gravité des faits", a déclaré M. Tabarot.

Pour le ministre, ces faits contreviennent "aux règles des radiocommunications, qui doivent se limiter à la sécurité et à la régularité du trafic aérien" et témoignent "d'un non-respect du devoir de réserve du fonctionnaire", statut des contrôleurs aériens en France.

Une enquête administrative avait été ouverte plus tôt dans la journée, après un signalement par la compagnie porte-drapeau d'Israël, El Al.

Le Conseil représentatif des institutions juives (Crif) de France avait alors dénoncé un "incident inacceptable", qui "contrevient à la fois à l'impératif de neutralité politique mais aussi aux protocoles de sécurité qui régissent les échanges entre une tour de contrôle et un avion en phase de décollage".

L'attaque du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont fait 61.599 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.