Draghi obtient un accord de l'Algérie pour plus de gaz à l'Italie

Les entreprises ont convenu d'augmenter les exportations de gaz via le gazoduc sous-marin à partir de cet automne (Photo, Shutterstock).
Les entreprises ont convenu d'augmenter les exportations de gaz via le gazoduc sous-marin à partir de cet automne (Photo, Shutterstock).
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Publié le Mardi 12 avril 2022

Draghi obtient un accord de l'Algérie pour plus de gaz à l'Italie

  • La visite de M. Draghi, sur invitation du président algérien Abdelmadjid Tebboune, «intervient dans le cadre du renforcement des relations de coopération entre les deux pays»
  • L'Italie, qui importe environ 95% du gaz qu'elle consomme, est l'un des pays européens les plus dépendants du gaz russe

ALGER: Le Premier ministre italien Mario Draghi, s'efforçant de réduire la dépendance énergétique de son pays de la Russie, a annoncé lundi lors d'une visite à Alger un accord avec l'Algérie pour l'augmentation de ses exportations de gaz vers la péninsule. 

L'Algérie, l'un des principaux partenaires commerciaux de l'Italie, est son deuxième fournisseur en gaz, derrière la Russie dont proviennent 45% des importations gazières de la péninsule. 

A l'issue d'un entretien avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune, M. Draghi a annoncé un accord entre le groupe énergétique italien ENI, acteur clef du secteur des hydrocarbures en Algérie et le géant étatique algérien Sonatrach pour que ce dernier fournisse davantage de gaz à l'Italie. 

« Nos gouvernements ont signé une déclaration d’entente sur la coopération bilatérale dans le secteur de l’énergie. À celle-ci vient s'ajouter l’accord entre ENI  et Sonatrach pour augmenter les exportations de gaz vers l’Italie », a déclaré M. Draghi à la presse. 

« Tout de suite après l’invasion de l’Ukraine j’avais annoncé que l’Italie se serait rapidement organisée pour réduire la dépendance du gaz russe. Les accords d’aujourd’hui sont une réponse significative pour atteindre cet objectif stratégique et d’autres suivront », a-t-il ajouté. 

M. Draghi n'a pas fourni de chiffre mais ENI a précisé dans un communiqué que l'accord « permettra d’exploiter les capacités de transport disponibles du gazoduc (Transmed) pour assurer une plus grande flexibilité d'approvisionnement en énergie, et fournir progressivement des volumes croissants de gaz à partir de 2022, jusqu'à 9 milliards de mètres cubes de gaz par an en 2023-24 » 

L'Italie, qui importe environ 95% du gaz qu'elle consomme, est l'un des pays européens les plus dépendants du gaz russe. 

Premier client 

L'Italie est déjà le premier client du gaz de l’Algérie d'où elle assure le tiers de ses approvisionnements. Elle en avait importé durant le premier trimestre 2021 un total de 6,4 milliards de mètres cubes, soit une progression de 109% par rapport à 2020, selon l'agence officielle algérienne APS. 

Le contrat de vente de gaz entre les deux pays a été renouvelé en mai 2019 pour une durée de huit ans jusqu'en 2027, en plus de deux années optionnelles supplémentaires.  

Selon l'agence, la visite de M. Draghi, sur invitation du président Tebboune « vient consolider une coopération historique, de plus en plus étroite dans tous les domaines mais surtout dans le gaz ». 

Sonatrach s'est déclaré fin février prêt à fournir davantage de gaz à l'Europe, en l'acheminant notamment via le gazoduc Transmed reliant l'Algérie à l'Italie via la Tunisie. 

« Capacité non utilisée » 

Sonatrach « dispose d'une capacité non utilisée sur le gazoduc Transmed », qui pourrait servir à « augmenter les approvisionnements du marché européen », avait assuré son PDG, Toufik Hakkar.   

Sonatrach et ENI, dont le PDG Claudio Descalzi a lui aussi effectué récemment une visite en Algérie, gèrent ensemble le Gazoduc Transmed dont la capacité est de 32 milliards mètres cubes. 

« L'Algérie exporte un maximum de 22 milliards de mètres cubes via le gazoduc Transmed », ce qui laisse une capacité de 10 milliards de mètres cubes à exporter, a précisé l'expert Abdelmajid Attar, ancien ministre algérien de l'Energie. 

Le gaz pourrait également être liquéfié et envoyé à travers des méthaniers, sachant que « les unités de liquéfaction qui existent en Algérie ne sont exploitées qu'à 50/60% de leurs capacités », selon M. Attar, ancien PDG de Sonatrach. 

La visite de M. Draghi survient au moment où les relations entre l'Algérie et l'un des plus gros clients de son gaz, l'Espagne, sont traversées par des vives tensions après que Madrid s'est aligné sur les positions du rival marocain au sujet du territoire disputé du Sahara occidental. 

Sonatrach a ainsi indiqué début avril qu'il n'excluait pas de revoir à la hausse les prix de son gaz livré à l'Espagne et dont celle-ci est très dépendante. 

L'Algérie a fourni en 2021 plus de 40% du gaz naturel importé par l'Espagne, dont l'essentiel lui parvient à travers le gazoduc sous-marin Medgaz, d'une capacité de 10 milliards de mètres cubes par an.  

Une autre partie du gaz algérien arrivait jusqu'en octobre dernier en Espagne à travers un autre gazoduc, le GME, passant par le Maroc. Depuis l'automne, Alger l'a fermé après la rupture fin août de ses relations diplomatiques avec Rabat 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.