Pour se venger du père, un gang jordanien coupe les mains d’un garçon de 16 ans

L'attaque a eu lieu dans la ville de Zarqa, à l'est d'Amman. (AFP)
L'attaque a eu lieu dans la ville de Zarqa, à l'est d'Amman. (AFP)
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Publié le Jeudi 15 octobre 2020

Pour se venger du père, un gang jordanien coupe les mains d’un garçon de 16 ans

  • Le roi Abdallah II a demandé que le garçon soit soigné au centre médical du Roi Hussein
  • L’agresseur et cinq membres de son gang ont été appréhendés

AMMAN: Un garçon jordanien de 16 ans a perdu ses deux mains et un œil dans une attaque censée punir son père, menée par un gang criminel dans la ville industrielle de Zarqa en Jordanie.

Une vidéo de la victime, devenue virale, a provoqué l'indignation de la population. Le roi Abdallah II s'est personnellement impliqué dans l'affaire et a demandé que le garçon soit soigné au centre médical du Roi Hussein. Il a également sommé la police de poursuivre les auteurs du crime.

La reine Rania a tweeté : «Comment pouvons-nous remplacer ce que les criminels ont emporté? Comment rétablir le cœur de votre mère et celui de votre famille? Comment protéger nos enfants de ceux qui attaquent sans pitié ? C'est un crime odieux. Nos cœurs sont avec vous. Je joins ma voix à celles qui réclament la punition la plus sévère pour les auteurs», a-t-elle déclaré.

Amer Sartawi, porte-parole de la police jordanienne, a déclaré à Arab News que l’agresseur et cinq membres de son gang ont été appréhendés, et qu’ils seraient jugés par le tribunal de la sécurité de l'État.

«Une unité spéciale a enquêté et réussi à arrêter l’agresseur principal et cinq de ses acolytes. Deux armes et des objets tranchants utilisés dans le crime ont été également confisqués. Une enquête plus approfondie permettra de déterminer s'il y a d'autres complices», explique-t-il.

Mahmmoud Zawahreh, directeur du centre communautaire Naya à Zarqa, a raconté à Arab News que le tournage et la distribution de la vidéo étaient aussi horribles que le crime lui-même. «Ce crime reflète une chute morale de l'humanité, et une indication de l'augmentation de la culture de la violence dans notre société ces dernières années.»

Pour lui, jeune militant, si les pertes financières peuvent être reconstituées, les pertes morales sont durables. «Nous souffrons d'une perte morale qui ne sera pas facilement remplacée. Nous devons mener une étude approfondie sur la manière de prévenir à l’avenir des crimes moralement répréhensibles de ce genre.»

Les forces de police jordaniennes ont également arrêté une personne accusée d’avoir filmé et distribué la vidéo des blessures de la victime. Elle est détenue en vertu de l'article 11 de la loi sur la cybercriminalité, qui interdit de violer la vie privée des enfants.

Taghrid Doghmi, directrice du Centre de formation aux droits de l'homme Wae’e, explique à Arab News que la sanction habituelle des tribunaux civils pour enlèvement et dommages permanents est une peine de dix ans de prison. Dans ce cas la colère du public, exprimée sur les réseaux sociaux, a conduit à des appels à la peine capitale ou à la réclusion à perpétuité pour les agresseurs.

Amer Sartawi affirme que le tribunal de la sécurité de l'Ètat jugera aussi les criminel pour avoir terrorisé le public. Il ajoute que, s'ils sont reconnus coupables, ils encourent la réclusion à perpétuité. L’auteur principal a 172 condamnations antérieures à son actif, a déclaré la police.

Mme Doghmi appuie l'arrestation de la personne qui a pris la vidéo, affirmant que la distribution de la séquence vidéo contrevient aux lois jordaniennes. «Même si la victime ou sa famille acceptent le tournage, il s'agirait quand même d'un crime en raison de l'âge de la victime.»

Muath Momani, directeur d'Avocats sans frontières, a déclaré à Arab News que l'ensemble du code pénal devait être révisé. «Nous devons réfléchir longuement et sérieusement à la manière de traiter des cas comme celui-ci, en prenant en compte une combinaison d'incarcération directe et de réinsertion sociale, afin de garantir que de tels crimes ne se reproduisent pas.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis affirment bénéficier d'un soutien régional pour la résolution de paix sur Gaza

Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
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  • Selon le projet de résolution, la gouvernance de Gaza serait transférée au Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe
  • Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par le Conseil de sécurité

NEW YORK : La mission américaine auprès de l'ONU a déclaré mercredi que des partenaires régionaux clés, notamment l'Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, ont apporté leur soutien à son projet de résolution pour Gaza.

Cette évolution est le signe d'une avancée diplomatique au sein du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'un mandat transitoire de deux ans pour l'enclave déchirée par la guerre et du déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Au cours d'une réunion convoquée par l'ambassadeur américain aux Nations unies, Mike Waltz, les dix membres élus et non permanents du Conseil (Algérie, Danemark, Grèce, Guyane, Pakistan, Panama, Corée du Sud, Sierra Leone, Slovénie et Somalie), rejoints par des États régionaux tels que l'Arabie saoudite, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et les Émirats arabes unis, ont exprimé leur soutien à l'initiative menée par Washington, a déclaré un porte-parole de la mission américaine.

Le projet de résolution soutient la création d'un organe de gouvernance transitoire, appelé "Conseil de la paix". Le contrôle de la bande de Gaza serait ainsi transféré des mains du Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe.

Le projet de résolution autorise également le déploiement d'une "Force internationale de stabilisation" à Gaza, qui opérerait dans le cadre d'un mandat de deux ans de l'ONU. Elle aurait le pouvoir d'utiliser "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils, superviser les flux d'aide humanitaire, sécuriser les zones le long des frontières avec Israël et l'Égypte, démilitariser les acteurs non étatiques et former une nouvelle force de police palestinienne.

Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par les 15 membres du Conseil de sécurité.

L'adhésion régionale au projet reflète "l'opportunité historique" de mettre fin à des décennies d'effusion de sang au Moyen-Orient et de transformer Gaza en un territoire plus sûr et plus prospère, a poursuivi le porte-parole, et souligne l'intention des États-Unis de traduire la résolution en résultats plutôt qu'en "discours sans fin".

Le soutien des principaux acteurs régionaux est important car leur participation est largement considérée comme une condition préalable à l'autorisation de toute force multinationale de stabilisation d'opérer à Gaza et d'obtenir une légitimité internationale.

Le porte-parole américain a souligné qu'aucune troupe américaine ne serait déployée à Gaza. En revanche, Washington a engagé des pourparlers avec des États tels que l'Indonésie, les Émirats arabes unis, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et l'Azerbaïdjan en vue de fournir des troupes à une force internationale de stabilisation.

Le projet de texte stipulerait qu'une telle force opérerait sous un commandement unifié, comme convenu par le Conseil de paix, l'Égypte et Israël une fois que des accords sur le statut de la mission auront été conclus.

Il décrit également une séquence d'événements au cours desquels la force stabilisera la situation sécuritaire à Gaza, démilitarisera les groupes armés non étatiques, mettra les armes hors service et supervisera la formation et le soutien de la force de police palestinienne nouvellement approuvée.


Turquie: le chef kurde Öcalan veut agir avec «sérieux et responsabilité»

 Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
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  • "Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités"
  • Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul

ISTANBUL: Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs.

"Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités", écrit le leader historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), auquel une délégation du parti prokurde DEM a rendu visite lundi.

Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul.

Le PKK a annoncé le 26 octobre le retrait vers le nord de l'Irak de ses derniers combattants présents en Turquie, complétant ainsi la première phase du processus de paix initié un an auparavant par Ankara.

Lors d'une cérémonie en juillet, une trentaine de combattants en treillis avaient symboliquement brûlé leurs armes.

Le parti prokurde, troisième force au Parlement, a appelé à "passer à la deuxième phase, à savoir les étapes juridiques et politiques".

"Nous nous efforçons de développer une phase positive, et non une phase destructrice et négative", poursuit M. Öcalan. "L'intégration du phénomène kurde dans toutes ses dimensions dans le cadre légal de la République et un processus de transition solide doivent en constituer le fondement", écrit-il.

Une commission parlementaire transpartisane planche depuis août sur une traduction légale et encadrée de cette transition vers la paix.

Elle doit notamment décider du sort d'Abdullah Öcalan et de possibles garanties de sécurité pour ses combattants.

La libération du leader kurde âgé de 76 ans est au cœur des demandes du PKK. Il a été autorisé en septembre à rencontrer ses avocats pour la première fois en six ans.

Selon des analystes, le PKK est affaibli par des décennies de guérilla qui ont fait au moins 50.000 morts, selon un bilan officiel. Et la communauté kurde, qui représente selon des estimations 20% de la population turque sur 86 millions d'habitants, est épuisée par un long conflit.


Un hôpital de Gaza déclare avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens

L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
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  • Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles
  • Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens

KHAN YOUNES: L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël.

"La dixième série de dépouilles de martyrs palestiniens, soit 15 martyrs", est arrivée "dans le cadre de l'échange de dépouilles entre la partie palestinienne et l'occupation israélienne", a déclaré l'hôpital en précisant que 285 dépouilles ont été reçues dans la bande de Gaza depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre.

Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles.

Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens.

Mardi, la branche armée du Hamas a fait parvenir aux autorités israéliennes la dépouille d'une personne, identifiée mercredi comme Itay Chen, un soldat israélo-américain tué à l'âge de 19 ans.

Dans la bande de Gaza, des proches de personnes arrêtées par Israël et qui attendent leur retour ont dit lors de plusieurs remises de dépouilles par Israël que les corps étaient très difficiles à identifier.

Le service de presse du gouvernement du Hamas à Gaza a de nouveau accusé mercredi les autorités israéliennes de refuser de transmettre des listes de noms des personnes dont les dépouilles arrivent dans le territoire palestinien.