Comment les pays du CCG peuvent attirer les bons enseignants pour la main-d’œuvre de demain

Des élèves koweïtiennes célèbrent l’obtention de leur diplôme, alors que la région est témoin de pénuries de compétences au sein du personnel enseignant. (AFP)
Des élèves koweïtiennes célèbrent l’obtention de leur diplôme, alors que la région est témoin de pénuries de compétences au sein du personnel enseignant. (AFP)
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Publié le Mardi 10 mai 2022

Comment les pays du CCG peuvent attirer les bons enseignants pour la main-d’œuvre de demain

  • La prolifération rapide des établissements scolaires a conduit à une rude concurrence pour recruter les meilleurs enseignants
  • Si les établissements scolaires de la région du Golfe trouvent le bon équilibre, les dividendes économiques et sociétaux pourraient être énormes

DUBAI: L’éducation, dit-on, est un investissement pour l’avenir. C’est pour cette raison que les États arabes du Golfe ont beaucoup investi dans des établissements scolaires de qualité. Ils ont ainsi mis en œuvre les infrastructures nécessaires pour que les élèves puissent atteindre leur plein potentiel et se lancer dans des carrières enrichissantes sur le plan personnel et qui sont bénéfiques pour la société au sens large.
Cependant, la prolifération rapide de ces établissements a conduit à une rude concurrence pour recruter les meilleurs enseignants, en particulier ceux qui possèdent une expertise dans des matières aussi importantes que la physique, la chimie et les mathématiques face à une crise imminente au niveau international.
Il faudra environ 69 millions de nouveaux enseignants pour fournir une éducation universelle de qualité à travers le monde d’ici à 2030, selon les chiffres de l’Unesco. Toutefois, avec moins d’enseignants diplômés, en particulier au Royaume-Uni, en Irlande et aux États-Unis, la profession est confrontée à une pénurie mondiale.
Pour attirer les bons enseignants et pour les retenir, de nombreux établissements scolaires du Golfe proposent des salaires alléchants, ce qui a rendu les frais d’admission plus chers. De nombreux experts s’inquiètent de voir les ménages à faible revenu constamment privés d’une éducation de qualité.
Selon Jo Vigneron, fondatrice de la Pearson Online Academy, la pénurie d’enseignants est un phénomène mondial qui n’affecte pas exclusivement la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

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La région du CCG comprend l’une des populations les plus jeunes du monde. L’éducation de la petite enfance est indispensable pour son développement. (AFP)

Au cours des deux dernières décennies, on a attendu davantage des enseignants des écoles occidentales et cette charge de travail accrue ne s’est pas traduite par une augmentation des salaires, indique Mme Vigneron, ce qui a conduit de nombreux d’entre eux à rechercher de meilleures possibilités à l’étranger.
«Les jeunes enseignants au Royaume-Uni exercent souvent un autre emploi parce qu’ils ont du mal à couvrir les frais du quotidien, à rembourser leur prêt étudiant et à payer d’autres dépenses», explique-t-elle dans un entretien accordé à Arab News.
«En conséquence, un nombre croissant d’enseignants britanniques et américains cherchent du travail à l’étranger, où les conditions et les salaires sont plus attrayants. On assiste à un boom simultané de l’éducation britannique sur le marché international.»
Natasha Ridge, directrice exécutive de la Fondation du cheikh Saoud ben Saqr al-Qassimi pour les recherches politiques à Ras al-Khaïmah, aux Émirats arabes unis (EAU), estime que les écoles ne devraient pas uniquement tenir compte de la rémunération pour attirer les meilleurs talents.
«Au-delà des augmentations au niveau du salaire – qui entraîneront certes une hausse des frais de scolarité –, les établissements scolaires pourraient mettre à la disposition des enseignants davantage de possibilités de développement professionnel, en leur permettant notamment d’assister à des conférences et à des cours en ligne», déclare la directrice de la fondation à Arab News.

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Les établissements scolaires du Golfe devraient offrir d’autres incitations professionnelles, au-delà des bons salaires, pour attirer les meilleurs talents au moment où le monde est témoin d’une pénurie d’enseignants. (AFP)

«Les possibilités de promotion sont également importantes pour que les enseignants voient leur carrière progresser lorsqu’ils s’installent à l’étranger.»
Un congé flexible pendant la période scolaire pourrait également rendre les rôles plus attrayants, ajoute-t-elle, tout comme le fait de récompenser les enseignants qui restent cinq ou dix ans en leur accordant une période de congé afin qu’ils puissent poursuivre leur développement professionnel dans leur pays d’origine.
«Les enseignants sont sous-payés par rapport au travail important qu’ils fournissent. Il faut donc proposer des incitations financières aux plus performants d’entre eux afin qu’ils puissent venir et rester», indique-t-elle.
«L’autre difficulté rencontrée dans les pays du Golfe, c’est que la majorité des écoles sont gérées à des fins lucratives, de sorte que les investisseurs essaient de gagner un maximum d’argent avec un investissement minimal. C’est un énorme problème pour la région.»
«Les salaires des enseignants représentent la dépense la plus importante dans le budget de fonctionnement d’une école. C’est donc à ce niveau-là que les économies se font. Les établissements, tout en laissant partir ceux qui sont plus âgés et coûtent plus cher, embauchent de jeunes enseignants avec une assurance maladie de base sans investir dans leur développement professionnel.»
Les gouvernements de la région pourraient envisager d’encourager davantage d’écoles à devenir des organisations à but non lucratif avec des rémunérations intéressantes et des classes à effectif réduit. «Mais cela serait coûteux pour les gouvernements, qui devraient peser les coûts et les avantages», poursuit-elle.
Cependant, à moins que des réformes ne soient mises en œuvre rapidement, un système éducatif à deux vitesses, dans lequel les familles à faible revenu seraient complètement privées de l’accès à une éducation de qualité, risque de voir le jour.

En bref

- Un forum sur l’éducation a débuté dimanche à Riyad; il devrait durer trois jours.
- L’édition 2022 de la Conférence internationale sur l’éducation réunit 262 établissements.
- Le thème du forum est ainsi intitulé: «L’éducation en crise: possibilités et défis».

En général, «cela creuse le fossé entre les riches et les pauvres au sein de la société. On déplore plus de problèmes et de troubles sociaux, de criminalité, de violence, de problèmes de santé et de chômage», insiste-t-elle.
«Il est dans l’intérêt de chaque pays d’avoir une population bien éduquée pour la cohésion sociale et la croissance économique.»
Pour Judith Finnemore, consultante en éducation qui réside aux EAU et qui est directrice de l’institut de formation Svarna, à Dubaï, l’enjeu n’est pas uniquement de savoir comment attirer de bons enseignants et comment les retenir, mais aussi de s’interroger sur la manière d’améliorer les normes générales de l’éducation moderne.
«La qualité que les meilleurs enseignants apportent à l’éducation doit être prise en compte», dit-elle à Arab News. «Au cours des cinq prochaines années, toute la nature des compétences requises pour la main-d’œuvre de la région Mena va changer.»
Selon une étude menée par le Forum économique mondial, la manière dont les enfants des pays du CCG sont éduqués aujourd’hui déterminera les moyens de subsistance de plus de 300 millions de personnes au cours des prochaines décennies.

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Les élèves arabes ont besoin d’enseignants qui voient la technologie comme une «force radicale», déclarent les experts. (AFP)

Cette région, qui abrite l’une des populations les plus jeunes du monde, devrait faire les investissements adéquats dans une éducation qui aurait de la valeur sur le marché du travail et préparerait les citoyens au monde de demain, selon l’étude.
Pour la directrice de Svarna, très peu d’enseignants sont dotés des connaissances et des compétences nécessaires dans tous les domaines de l’entreprise et de l’industrie – de l’analyse de données, de l’apprentissage automatique et des statistiques à la programmation à l’aide de Java et Python, les réseaux informatiques et l’informatique parallèle et distribuée.
«C’est un sérieux problème», ajoute-t-elle. «Nous n’avons pas besoin d’enseignants qui ont des mentalités traditionnelles. Nous avons besoin de ceux qui voient la technologie comme une force susceptible de transformer radicalement la manière d’enseigner une matière aux individus et aux groupes, avec la capacité dont elle dispose d’éduquer au-delà des murs de la classe.»
Si les États du Golfe veulent être à l’avant-garde de ce que le Forum économique mondial surnomme «la quatrième révolution industrielle», les élèves de la région auront besoin d’une formation appropriée pour acquérir les compétences nécessaires dans les domaines pertinents de l’avenir.
«Ma propre expérience me permet de dire qu’il existe un décalage entre ceux qui enseignent dans les établissements scolaires et les nouvelles exigences dont les économies du CCG auront besoin dans cinq ou dix ans», souligne-t-elle. «Donc, en bref, nous n’aurons pas besoin de n’importe quels enseignants. Nous aurons besoin des bons enseignants.»

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Il faudra environ 69 millions de nouveaux enseignants pour fournir une éducation universelle de qualité à travers le monde d’ici à 2030, selon les chiffres de l’Unesco. (AFP)

Investir dans le développement professionnel s’avérera essentiel pour préparer les enseignants aux besoins de la salle de classe moderne.
«Les enseignants ne sortent jamais directement de l’université en possédant toutes les bonnes compétences. Ils peuvent montrer beaucoup d’enthousiasme, mais disposent rarement de la capacité de tout rassembler pour une qualité d’enseignement optimale. Cela prend du temps et leurs compétences ont désormais besoin d’être constamment mises à jour. Il ne faut pas les former puis les négliger trop longtemps, puisque cela les rendra non qualifiés.»
Inciter les enseignants à prendre des congés sabbatiques de courte durée est une solution possible. «Cela se poursuivrait tout au long de leur carrière et ce serait financé par un salaire garanti payé conjointement par le gouvernement et l’école», renchérit-elle.
D’autres options consistent à repousser l’âge de la retraite des professeurs au-delà de 60 ans et à vider les écoles de formation et les universités des professeurs afin qu’ils puissent enseigner dans les établissements scolaires.
Une autre incitation potentiellement forte consisterait dans la mise en place d’une rémunération juste et équitable pour les enseignants, indépendamment de la nationalité, et qui éliminerait toute possibilité de négociation individuelle entre les écoles et les employés.

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Selon Jo Vigneron (à gauche), fondatrice de la Pearson Online Academy, la pénurie d’enseignants est un phénomène mondial qui n’affecte pas exclusivement la région du CCG. Pour Judith Finnemore (à droite), directrice de l’institut de formation Svarna, à Dubaï, les normes générales de l’éducation moderne devraient être améliorées. (Photo fournie)

«Les pays occidentaux ont des échelles salariales, tout comme le secteur public de la plupart des pays de la région Mena», souligne la directrice de Svarna. «Si la région Mena veut recruter de bons enseignants, les établissements scolaires devront les payer équitablement.»
Si les établissements scolaires de la région du Golfe trouvent le bon équilibre en attirant les enseignants les plus qualifiés pour former la main-d’œuvre de demain sans désavantager les élèves les plus pauvres, les dividendes économiques et sociétaux pourraient être énormes.
«Le véritable atout de tout pays développé est son peuple, en particulier les personnes éduquées», explique-t-elle à Arab News. «Le progrès des nations ne peut être mesuré qu’au moyen du niveau et de l’étendue de leur éducation.»
«Une nation fondée sur l’intégrité et les individus talentueux et créatifs est une nation qui prospérera. Elle intégrera ses employés et conservera ses talents qui, à leur tour, nourriront les futurs talents, favorisant ainsi une culture où tout le monde est capable de contribuer et de prospérer.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël accuse la Finul d'avoir abattu un de ses drones au Liban

Ci-dessus, un véhicule blindé de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) passe devant des bâtiments détruits le long d'une route dans le village de Kfar Kila, dans le sud du Liban, le 27 août 2025. (AFP)
Ci-dessus, un véhicule blindé de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) passe devant des bâtiments détruits le long d'une route dans le village de Kfar Kila, dans le sud du Liban, le 27 août 2025. (AFP)
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  • L’armée israélienne accuse la Finul d’avoir abattu un de ses drones de renseignement dans le sud du Liban, alors que l’accord de cessez-le-feu limite les forces dans la zone aux Casques bleus et à l’armée libanaise
  • La Finul affirme que le drone israélien a survolé ses patrouilles de manière agressive et que ses contre-mesures défensives étaient nécessaires ; aucune victime n’a été signalée

Jérusalem: L'armée israélienne a accusé lundi la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul) d'avoir abattu l'un de ses drones de renseignement dans le sud du Liban.

La Finul oeuvre avec l'armée libanaise à l'application de l'accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit entre le mouvement pro-iranien Hezbollah et Israël, dont deux mois de guerre ouverte.

L'armée israélienne occupe toujours cinq positions dans le sud du Liban, frontalier du nord d'Israël, et mène régulièrement des frappes sur le territoire libanais en affirmant viser le Hezbollah, malgré l'accord.

"Une première enquête suggère que les forces de la Finul ont délibérément tiré sur le drone et l'ont abattu", a écrit sur X le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, porte-parole de l'armée, en annonçant l'ouverture d'une enquête.

Selon lui, "l'activité du drone ne représentait aucune menace pour la Finul. Après la destruction du drone, les troupes israéliennes ont largué une grenade vers la zone où le drone est tombé".

Dimanche, la Finul a affirmé dans un communiqué qu'"un drone israélien a survolé l'une de (ses) patrouilles de manière agressive. Les Casques bleus ont appliqué les contre-mesures défensives nécessaires pour neutraliser le drone".

Elle a plus tard indiqué qu'"un drone israélien s'est approché d'une patrouille de la Finul opérant près de Kfar Kila et a largué une grenade". "Quelques instants plus tard, un char israélien a tiré en direction des Casques bleus", a-t-elle ajouté sans faire état de victime.

"Il convient de souligner qu'aucun tir n'a été dirigé contre les forces de la Finul", a dit Nadav Shoshani.

En septembre, la Finul avait affirmé que des drones israéliens avaient largué quatre grenades près de ses positions dan le sud du Liban, Israël affirmant alors qu'il n'y avait eu "aucun tir intentionnel" contre la mission de l'ONU.

Aux termes de l'accord de cessez-le-feu, seules l'armée libanaise et la Finul doivent être déployées dans le sud du Liban.


Trois morts dans des frappes israéliennes au Liban

Des personnes inspectent l'épave d'un véhicule visé par une frappe israélienne dans le village de Haruf, dans le sud du Liban, le 25 octobre 2025. (AFP)
Des personnes inspectent l'épave d'un véhicule visé par une frappe israélienne dans le village de Haruf, dans le sud du Liban, le 25 octobre 2025. (AFP)
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  • Trois personnes, dont deux membres présumés du Hezbollah, ont été tuées dimanche dans des frappes israéliennes au Liban, notamment à Naqoura et dans la région de Baalbek, malgré un cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre 2024
  • La FINUL a dénoncé des violations israéliennes après qu’un drone et un char ont visé une de ses patrouilles, tandis qu’Israël affirme frapper pour empêcher le Hezbollah de reconstruire ses capacités militaires

BEYROUTH: Trois personnes ont péri dimanche dans des frappes israéliennes au Liban, ont indiqué les autorités libanaises, l'armée israélienne affirmant avoir tué deux membres du Hezbollah dans l'est et le sud du pays.

Depuis jeudi, 11 personnes ont péri dans les raids aériens israéliens au Liban, malgré un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais entré en vigueur fin novembre 2024 après une guerre ouverte. Le Hezbollah est sorti très affaibli de ce conflit.

"Une frappe israélienne sur un véhicule a fait un mort à Naqoura (sud)", a indiqué le ministère libanais dans un communiqué avant de faire état d'un autre mort dans une frappe dans la région de Baalbek (nord-est).

Plus tard dans la journée, le ministère a annoncé une nouvelle frappe israélienne dans la région de Baalbek, qui a "coûté la vie à un Syrien".

Il n'a pas fourni d'autres précisions sur ces trois morts.

En Israël, l'armée a affirmé avoir ciblé et "éliminé le terroriste Ali Hussein Al-Moussawi, un trafiquant d'armes pour l'organisation terroriste du Hezbollah, dans la région de la Békaa", dans l'est du Liban.

Elle a aussi indiqué avoir "visé dans une frappe le terroriste Abed Mahmoud Al-Sayyed à Naqoura", qu'elle a accusé d'avoir "participé aux tentatives du Hezbollah de reconstituer ses capacités militaires dans la région".

De son côté, la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul), déployée dans le sud du pays, a affirmé qu'"un drone israélien s'est approché d'une de (ses) patrouilles près de Kfar Kila et a largué une grenade".

"Quelques instants plus tard, un char israélien a tiré en direction des Casques Bleus", a-t-elle ajouté dans un communiqué sans faire état de victime. "Ces actions des forces israéliennes (...) constituent une violation de la souveraineté du Liban."

Malgré le cessez-le-feu, l'armée israélienne mène régulièrement des frappes au Liban, affirmant viser le mouvement pro-iranien pour l'empêcher, selon elle, de reconstruire ses infrastructures détruites durant la guerre.

Israël continue en outre d'occuper cinq positions dans le sud du territoire libanais, alors que l'accord de cessez-le-feu prévoit son retrait du Liban ainsi que celui du Hezbollah.

Selon l'accord, seules l'armée libanaise et la Finul doivent être déployées dans le sud du pays.

Sous la forte pression des Etats-Unis, l'armée libanaise a élaboré un plan visant à désarmer le Hezbollah, en commençant par le sud du pays, frontalier du nord d'Israël.

Le mouvement libanais refuse de désarmer.


Des mouvements palestiniens d'accord pour la gestion de Gaza par un comité indépendant de technocrates

Des Palestiniens marchent à travers les destructions causées par l'offensive aérienne et terrestre israélienne dans le camp d'Al-Shati, dans la ville de Gaza, vendredi. (AP)
Des Palestiniens marchent à travers les destructions causées par l'offensive aérienne et terrestre israélienne dans le camp d'Al-Shati, dans la ville de Gaza, vendredi. (AP)
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  • Réunis au Caire sous médiation égyptienne, le Hamas, le Fatah et d'autres factions palestiniennes ont convenu de confier provisoirement la gestion de Gaza à un comité indépendant de technocrates, à la suite du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre
  • Les groupes ont également annoncé leur volonté de relancer l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) comme représentant légitime du peuple palestinien, marquant une étape vers une possible réconciliation politique entre le Hamas et le Fatah

LE CAIRE: Des mouvements palestiniens réunis au Caire, dont le Hamas, se sont mis d'accord vendredi, dans un communiqué commun, pour remettre provisoirement la bande de Gaza à un comité indépendant de technocrates à la suite de l'accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre et parrainé par Donald Trump.

Selon le document publié sur le site du Hamas, les différents groupes palestiniens ayant participé aux discussions ont convenu de la mise en place d'un "comité palestinien temporaire composé de résidents indépendants +technocrates+ (...) chargé de gérer les affaires de la vie et les services essentiels".

Les groupes palestiniens se sont aussi mis d'accord sur une stratégie nationale visant à "revitaliser l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) en tant que seul représentant légitime du peuple palestinien". Le Hamas ne fait pas partie de l'OLP.

Des délégations du Hamas et de son rival, le Fatah, s'étaient réunies jeudi en Egypte pour évoquer les dispositions à prendre après la guerre à Gaza, a indiqué à l'AFP une source proche des pourparlers.

Les deux mouvements entretiennent une rivalité politique ancienne, qui a souvent freiné les efforts de réconciliation nationale palestinienne.

Médiatrice de longue date dans le conflit israélo-palestinien, l'Egypte a accueilli ces réunions dans le cadre d'une initiative plus large visant à favoriser un consensus autour du plan de cessez-le-feu.

En parallèle des discussions entre le Hamas et le Fatah, le chef du renseignement égyptien, Hassan Rashad, a rencontré de hauts responsables d'autres factions palestiniennes, dont le Jihad islamique, allié du Hamas, ainsi que le Front démocratique (FDLP) et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Ces deux dernières formations marxistes sont membres de l'OLP.

En décembre 2024, le Hamas et le Fatah avaient annoncé un accord pour créer un comité visant à gérer la bande de Gaza après la guerre contre Israël. L'accord avait été critiqué notamment par des membres du Fatah.

Par la suite, plusieurs responsables politiques palestiniens ont évoqué la création du comité de gestionnaires non affiliés en charge d'administrer le territoire où le Hamas avait pris le pouvoir par la force en 2007.

Le Hamas a déjà fait savoir qu'il ne tenait pas à gouverner Gaza, ravagée par deux ans de guerre.

Le président américain Donald Trump a de son côté évoqué un "conseil de la paix" qu'il pourrait présider pour piloter l'après-guerre à Gaza.