Le Liban s’approche d'un changement positif, selon le PDG de l'ATFL

M. Gabriel a déclaré que les résultats des élections de mai 2022, qui ont affaibli l'emprise du Hezbollah sur le Parlement, constituent un début qui permettra de réaliser de plus grandes réformes et de reconstruire l'économie de la nation. (Capture d'écran, ArabNews.com/rayradioshow)
M. Gabriel a déclaré que les résultats des élections de mai 2022, qui ont affaibli l'emprise du Hezbollah sur le Parlement, constituent un début qui permettra de réaliser de plus grandes réformes et de reconstruire l'économie de la nation. (Capture d'écran, ArabNews.com/rayradioshow)
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Publié le Vendredi 12 août 2022

Le Liban s’approche d'un changement positif, selon le PDG de l'ATFL

  • «Le Hezbollah est un parti politique et il fait partie du tissu du pays, que cela plaise ou non à certaines personnes»
  • Dans l'émission The Ray Hanania Show, M. Gabriel a indiqué qu'il y avait d'autres facteurs en jeu que la force militaire du Hezbollah et son engagement dans le terrorisme

CHICAGO: Le Liban sera à deux doigts d’un changement si son peuple met fin à la corruption du gouvernement et si les Israéliens et les Palestiniens parviennent à un accord de paix, a déclaré mercredi dernier le chef du groupe de travail américain sur le Liban.

L'ambassadeur Edward M. Gabriel, président et directeur général de l'ATFL (American Task Force for Lebanon, NDLR), qui a récemment été nommé au conseil d'administration de l'Institut américain de la paix, a déclaré à Arab News qu'il existait de nombreux problèmes à résoudre pour changer la dynamique régionale et réduire considérablement les tensions. Mais ce changement positif est possible.

M. Gabriel, qui vient de rentrer d'une mission ATFL au Liban, a estimé que, si les Israéliens et les Palestiniens trouvaient la paix, le Hezbollah déposerait les armes et deviendrait davantage un parti politique plutôt que de rester l'une des milices les plus résistantes à la présence militaire régionale d'Israël.

«Le Hezbollah est un parti politique et il fait partie du tissu du pays, que cela plaise ou non à certaines personnes. La question est de savoir s'ils doivent déposer les armes et s'assurer qu'ils opèrent en tant qu'entité politique au Liban et non poursuivre leur terrorisme dans toute la région», a expliqué M. Gabriel. Il a affirmé que, si cela se produisait, le groupe pourrait devenir une force positive dans le pays.

«Le Hezbollah a dit que, en cas de paix entre Israël et les Palestiniens, leurs armes ne seront pas nécessaires. J'ai récemment rencontré le mufti chiite, il a réitéré cette conviction. Et je lui ai demandé à quel moment il les voyait déposer les armes. Il a répondu exactement avec les mots que vous utilisez.»

Dans l'émission The Ray Hanania Show, M. Gabriel a indiqué qu'il y avait d'autres facteurs en jeu que la force militaire du Hezbollah et son engagement dans le terrorisme. Il s'agit notamment du règlement par le Liban de ses différends maritimes avec Israël et de la fin de la corruption du gouvernement libanais afin de pouvoir bénéficier du soutien financier du Fonds monétaire international (FMI).

«Il y a un facteur notable: la négociation entre le Liban et Israël, deux ennemis qui tentent de régler leur différend frontalier maritime. Nous avons été encouragés par le fait qu'ils allaient dans la bonne direction à cet égard. S'ils y parviennent, cela enverra un nouveau signal fort qui indique que le Liban peut travailler avec certaines des personnalités difficiles de la région et trouver des solutions simples», a souligné M. Gabriel.

La résolution des problèmes maritimes entre Israël et le Liban peut ouvrir l'accès à d'énormes poches de pétrole et de gaz qui se trouvent sous la mer Méditerranée, a-t-il ajouté.

«Le Liban est confronté à deux problèmes: l'un est la corruption et l'autre est le fait que le Hezbollah dispose d'armes. Un pays ne peut avoir une milice capable de s'imposer dans la région sans tenir compte des Forces armées libanaises [FAL]. Dieu merci, les FAL deviennent beaucoup plus fortes. Il existe une grande différence entre ce qu'elles étaient il y a dix ans et ce qu'elles sont aujourd'hui. Non, je ne pense plus qu'il s'agisse principalement d'un problème régional. Les FAL protègent assez bien les frontières et la souveraineté du pays. Elles ont encore du pain sur la planche», a précisé M. Gabriel.

«Ce qui compte, c'est que le Parlement dise aux dirigeants corrompus: “Cela suffit, vous êtes virés. Nous allons voter pour des réformes et des changements et nous allons les mettre en œuvre par le biais d'une structure de bonne gouvernance pour apporter des changements.” Ce sont là les deux problèmes qui se posent aujourd'hui. Le programme du FMI représente une solution possible s'ils y réagissent et adoptent la législation nécessaire au cours des deux prochains mois, juste avant l’élection présidentielle. Le Parlement aura son mot à dire à ce sujet. Vont-ils élire un président réformateur ou les mêmes vieux vont-ils élire les mêmes vieux?»

M. Gabriel a déclaré que les résultats des élections de mai 2022, qui ont affaibli l'emprise du Hezbollah sur le Parlement, constituent un début qui permettra de réaliser de plus grandes réformes et de reconstruire l'économie de la nation.

«Des statistiques récentes placent le Liban dans les quatre derniers rangs des pays les moins performants [sur le plan économique] du monde. Il y a seulement deux décennies – une décennie –, il se situait dans le tiers supérieur des pays sur l'échelle des revenus. Selon la Banque mondiale, il s'agit de l'un des pires désastres économiques depuis 1850, peut-être même l'un des trois pires désastres. Nous avons beaucoup de raisons de nous inquiéter», a alerté M. Gabriel.

«Nous avons rencontré les plus hauts dirigeants du pays et leur avons transmis un message très dur: vous êtes à la tête d'un pays qui est en train de sombrer. Il va devenir un État mendiant d'ici à l'année prochaine et vous en serez responsables, à moins que vous ne fassiez quelque chose dans les mois à venir pour éviter un désastre imminent.»

Mais il a ajouté que les réformateurs devaient trouver un moyen de se rassembler en force pour apporter le changement lors de l’élection présidentielle de novembre.

«Les candidats réformateurs, les candidats de l'opposition, les candidats du changement ont enlevé la majorité au Hezbollah et à ses alliés. Il semble donc qu'il y ait là un mouvement de la part d'un groupe de parlementaires progressistes qui veulent apporter un changement. Le chemin à parcourir est encore long, mais ces personnes phénoménales qui se soucient de leur pays font de leur mieux dans ces circonstances. Il y a une pression régionale sur le Liban», a fait savoir M. Gabriel. Ce dernier a en outre observé l'augmentation récente des tensions et de la rhétorique entre Israël et le Hezbollah.

«Mais c'est une excuse. Très franchement, la raison pour laquelle le Liban est ce qu'il est, c'est la corruption. Il y a une quantité massive de corruption dans le pays et il faut vraiment y mettre un terme si l'on veut qu'il y ait un progrès. Le Fonds monétaire international est intervenu avec une proposition que le gouvernement a acceptée jusqu’à présent. Toutefois, ce dernier doit mettre en œuvre un certain nombre de réformes qui réduiront la corruption et répondront aux besoins de la population. Alors, nous verrons comment cela se passe.»

Cependant, Israël doit prendre conscience du fait qu'il a des décisions majeures à prendre au sujet de la paix régionale et trouver une alternative à la violence contre les Palestiniens, a ajouté M. Gabriel.

«Israël doit se rendre compte que, sur Gaza et la question palestinienne, ils peuvent avoir une solution à un seul État ou à deux États. Mais pour avoir une solution à deux États, ils doivent entamer des négociations de bonne foi avec la Palestine afin de trouver une issue valable pour tous. Sinon, ils obtiendront une solution à un seul État, vers laquelle de plus en plus de personnes penchent», a prévenu M. Gabriel.

«Et, à l'heure actuelle, la solution à un seul État impliquerait que le peuple palestinien représente plus de 50% de la population. Il est donc dans l'intérêt d'Israël de réfléchir à la manière dont il opère par rapport à la question palestinienne. Cela dit, le terrorisme du Hamas n'arrange pas la situation. Pour l'instant, ils ont besoin de calme dans la région et maintenant qu'Israël a un partenaire à qui parler, les deux parties doivent s'attaquer à ce problème pour trouver une solution qui arrange tout le monde.»

M. Gabriel a estimé en outre que, malgré certains défis, le président Joe Biden offrait la meilleure solution pour la construction du Moyen-Orient; il a souligné que le leader américain avait consacré beaucoup de temps à la région.

Le Ray Hanania Show est diffusé en direct tous les mercredis à 17 heures, heure de l'Est, sur la radio WNZK AM 690 dans le Grand Détroit, dans certaines régions de l'Ohio, et sur la radio WDMV AM 700 à Washington, D.C., y compris dans certaines régions de Virginie et du Maryland. L'émission est rediffusée le jeudi à 7 heures à Detroit sur WNZK AM 690 et à Chicago à 12 heures sur WNWI AM 1080.

Vous pouvez écouter le podcast de l'émission de radio sur le lien suivant: ArabNews.com/rayradioshow


Bethléem renoue avec l'esprit de Noël à la faveur de la trêve à Gaza

Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À Bethléem, Noël retrouve une dimension festive après deux ans de guerre, porté par un message de paix, de solidarité et de renouveau, malgré une crise humanitaire persistante à Gaza
  • Du Vatican au Moyen-Orient, les célébrations de Noël sont marquées par des appels forts à la justice, à la trêve et à l’espérance dans un monde traversé par les conflits

BETHLÉEM: Bethléem, ville de Cisjordanie occupée et berceau du christianisme, a célébré mercredi son premier Noël festif depuis le début de la guerre à Gaza, alors qu'à des milliers de kilomètres de là, le pape Léon XIV célébrait au Vatican la première messe de Noël de son pontificat.

Sous les ors de la basilique Saint-Pierre de Rome, devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, le pape a délivré dans son homélie un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Le chef de l'Eglise catholique devrait renouveler jeudi, en prononçant sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) ses appels à la paix. Mardi soir, il avait demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

A Bethléem, des centaines de fidèles se sont massés à l'approche de minuit dans la basilique de la Nativité, comble au point qu'ils étaient nombreux à être assis à même le sol.

Les célébrations de Noël de ces deux dernières années y avaient été ternies par la guerre dévastatrice à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023.

Par solidarité avec les Palestiniens du territoire, les festivités avaient été annulées mais cette année, avec la trêve entrée en vigueur à Gaza en octobre, l'immense sapin de Noël s'est de nouveau illuminé devant la basilique de la Nativité, construite sur la grotte où la tradition chrétienne situe la naissance du Christ.

- "Solidarité" et "justice" -

Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, arrivé mercredi, y a délivré lors de la messe une homélie pour la paix, l'espoir et le renouveau, face aux décisions politiques et équilibres de pouvoirs qui "semblent souvent déterminer le destin des peuples".

"Noël, cependant, nous invite à regarder au-delà de la logique de la domination, à redécouvrir le pouvoir de l'amour, de la solidarité et de la justice", a dit le cardinal, qui avait célébré une messe à Gaza dimanche.

Le vice-président de l'Autorité palestinienne, Hussein al-Cheikh, était présent à la messe de Bethléem.

Dans la journée, des centaines de personnes ont envahi les rues de la ville pour assister au défilé des scouts sur l'emblématique place de la Mangeoire, égrenant les chants traditionnels.

"C'est une journée pleine de joie, parce qu'avant on ne pouvait pas célébrer à cause de la guerre", dit à l'AFP Milagros Anstas, 17 ans, dans son uniforme bleu et jaune.

Des hommes déguisés en Père Noël vendaient des pommes d'amour et des jouets, tandis que des familles se faisaient photographier devant une crèche encadrée par une étoile géante.

"Je suis venue en Terre sainte pour réaliser le rêve de toute une vie : passer Noël ici", a déclaré Ursula Whalen, venue de Caroline du Nord, aux Etats-Unis.

- Crise humanitaire -

Comme ailleurs au Moyen-Orient, les chrétiens représentent une minorité en Terre sainte, avec une communauté de 185.000 personnes en Israël et 47.000 dans les Territoires palestiniens.

Malgré l'esprit de fête qui règne dans la ville, la municipalité de Bethléem a tenu à tempérer le faste des célébrations. Car en dépit du cessez-le-feu, les Palestiniens de Gaza restent frappés par une grave crise humanitaire.

La grande majorité des plus de 2 millions de Gazaouis ont été déplacés par le conflit et vivent dans des conditions très difficiles. Des centaines de milliers d'entre eux sont encore sous des tentes, impuissants face aux pluies hivernales.

Carmelina Piedimonte, venue d'Italie avec un groupe catholique, a estimé qu'il était essentiel que les pèlerins et les touristes reviennent dans la ville sainte afin d'aider à relancer son économie en difficulté, qui dépend quasi exclusivement du tourisme.

En Syrie, la communauté chrétienne de Damas a fêté Noël sous haute surveillance dans la vieille ville, après un attentat suicide perpétré en juin dans une église de la capitale.

En Australie, les festivités sont particulièrement assombries par l'attentat antisémite survenu le 14 décembre sur la plage de Bondi, à Sydney.

"Noël sera différent cette année", a écrit sur X le Premier ministre Anthony Albanese, évoquant "une profonde tristesse".


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.