Dix-sept morts après des frappes turques dans le nord de la Syrie

De la fumée s'élève d'une frappe aérienne sur la partie sud-ouest de la ville syrienne d'Ain al-Arab, connue sous le nom de Kobane par les Kurdes dans la province de Sanliurfa (Photo, AFP).
De la fumée s'élève d'une frappe aérienne sur la partie sud-ouest de la ville syrienne d'Ain al-Arab, connue sous le nom de Kobane par les Kurdes dans la province de Sanliurfa (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 17 août 2022

Dix-sept morts après des frappes turques dans le nord de la Syrie

  • Le conflit a fait environ un demi-million de morts et des millions de déplacés et de réfugiés
  • De violents combats avaient éclaté dans la nuit de lundi à mardi entre les FDS et l'armée turque

BEYROUTH: Des frappes aériennes turques dans le nord de la Syrie sur une position tenue par le régime ont fait 17 morts, après des affrontements nocturnes entre les forces d'Ankara et les combattants kurdes, a annoncé mardi une ONG.

"Dix-sept combattants ont été tués dans une frappe aérienne turque qui visait une position du régime syrien (...) près de la frontière turque" dans le village de Jarqali, à l'ouest de la ville de Kobané, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"On ne sait pas s'ils sont issus des forces du régime ou si ce sont des combattants kurdes qui contrôlent la zone", a indiqué le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.

L'agence de presse officielle syrienne SANA, citant une source militaire, a confirmé la mort d'au moins trois soldats syriens et de six blessés.

"Toute attaque contre une position tenue par nos forces armées se heurtera à une réponse directe et immédiate sur tous les fronts", a ajouté SANA.

De violents combats avaient éclaté dans la nuit de lundi à mardi entre les Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les forces kurdes, et l'armée turque, qui a intensifié ses bombardements après qu'une de ses positions côté turc de la frontière a été attaquée, selon l'OSDH.

Opération en cours 

Ankara a affirmé que l'attaque kurde en territoire turc avait coûté la vie à un soldat.

En représailles, "13 terroristes ont été neutralisés", selon le ministère turc de la Défense, ajoutant que l'opération dans la région se poursuivait.

Les FDS ont indiqué dans un communiqué que "des avions militaires turcs" avaient mené "12 frappes aériennes contre des positions de l'armée syrienne déployées sur la bande frontalière à l'ouest de Kobané". Les raids ont fait "des victimes", a déclaré le porte-parole des FDS, Farhad Shami, sans fournir plus de détails.

Selon les FDS, au moins 13 de leurs combattants ont été tués par des attaques turques depuis juillet.

Les forces kurdes contrôlent la majeure partie du nord-est de la Syrie, pays morcelé depuis la guerre déclenchée en 2011 et qui s'est complexifiée au fil des ans avec l'intervention de multiples groupes et puissances étrangères, comme la Turquie.

Le conflit a fait environ un demi-million de morts et des millions de déplacés et de réfugiés.

Les forces du régime syrien se sont déployées ces dernières années dans des zones contrôlées par les forces kurdes près de la frontière avec la Turquie, dans le cadre d'accords destinés à endiguer les offensives turques transfrontalières contre les combattants kurdes, considérés comme des "terroristes" par Ankara.

La Turquie, qui a lancé une série d'opérations en Syrie visant les forces kurdes et le groupe jihadiste Etat islamique depuis 2016, menace depuis mai de conduire une offensive d'envergure contre les Kurdes dans le nord-est de la Syrie.

Depuis le début de la guerre, la Turquie, soutenant les rebelles, s'est farouchement opposée au président syrien Bachar al-Assad. Mais la semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu, a appelé à la réconciliation entre le gouvernement syrien et l'opposition, ce qui a irrité les rebelles et conduit à des manifestations antiturques.

Mardi encore, M. Cavusoglu a déclaré que les insurgés syriens et le régime de Damas devaient "se réconcilier".


Trump à Abou Dhabi après Riyad et Doha

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  • Adepte d'une diplomatie transactionnelle, le président américain estime que l'amitié des Etats-Unis ne va pas sans contreparties sonnantes et trébuchantes
  • Et s'il a créé la surprise mercredi en annonçant une levée des sanctions pesant sur la Syrie, et même accepté de rencontrer le président islamiste Ahmad al-Chareh, c'est en bonne partie dû à l'insistance du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane

DOHA: Déjà fêté en Arabie saoudite et au Qatar, Donald Trump conclut jeudi aux Emirats arabes unis, une tournée dans le Golfe ponctuée de spectaculaires annonces économiques et d'un coup d'éclat sur la Syrie.

Il n'est toutefois pas exclu que l'impulsif président américain change ses projets.

Il a évoqué mercredi la "possibilité" d'un déplacement en Turquie jeudi si son homologue russe Vladimir Poutine s'y rendait afin de parler de l'issue de la guerre en Ukraine, comme le réclame le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

S'il ne va pas à Istanbul, Abou Dhabi lui offrira à son tour un accueil plein de pompe, ce à quoi le président américain s'est montré très sensible depuis son arrivée à Ryad mardi.

Cette tournée de trois pays du Golfe est le premier déplacement international important de Donald Trump, après son passage à Rome pour les funérailles du pape.

Milliards 

Comme pendant son premier mandat, il a boudé les alliés occidentaux traditionnels au profit de ces monarchies pétrolières et gazières, richissimes et de plus en plus influentes sur la scène diplomatique internationale.

Mais alors qu'en 2017 il avait profité de son passage dans la région pour aller en Israël, il ne fera pas le voyage cette fois, ce qui, selon les analystes, confirme un froid avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Donald Trump ne devrait pas repartir des Emirats arabes unis sans avoir glané des promesses d'investissements et de commandes aux montants aussi faramineux que difficilement vérifiables sur le long terme.

L'Arabie saoudite a par exemple promis 600 milliards de dollars d'investissements, tandis que la compagnie Qatar Airways a passé une gigantesque commande à l'avionneur américain Boeing pour 200 milliards de dollars.

Adepte d'une diplomatie transactionnelle, le président américain estime que l'amitié des Etats-Unis ne va pas sans contreparties sonnantes et trébuchantes.

Et s'il a créé la surprise mercredi en annonçant une levée des sanctions pesant sur la Syrie, et même accepté de rencontrer le président islamiste Ahmad al-Chareh, c'est en bonne partie dû à l'insistance du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Président syrien "séduisant" 

Le dirigeant de fait du royaume saoudien a su répondre aux attentes de faste monarchique et de "deals" spectaculaires du président républicain pour provoquer cette entrevue, la première du genre en 25 ans.

Donald Trump en a retiré une excellente impression du chef d'Etat syrien, qui a par le passé figuré sur une liste de jihadistes recherchés par les Etats-Unis, et qu'il a décrit comme un homme "jeune et séduisant".

L'ancien promoteur immobilier a aussi très clairement confirmé la rupture avec la stratégie diplomatique de l'ancien président démocrate Joe Biden, faite en partie d'appels au respect des droits humains et à la démocratie.

Ces notions n'ont pas été mises en avant dans le Golfe par le président américain, qui s'est bien gardé, contrairement à son prédécesseur, de commenter l'assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien en Turquie

Dans un discours remarqué à Ryad, Donald Trump, dont la famille a de très importants intérêts financiers privés dans le Golfe, a au contraire rejeté toute ingérence dans les affaires intérieures des pays.

Ne pas "sonder les âmes" 

"Trop de présidents américains ont été affectés par la notion selon laquelle c'est notre travail de sonder les âmes de dirigeants étrangers et d'utiliser l'action américaine pour faire justice", a-t-il déclaré.

"C'est le travail de Dieu de rendre la justice, le mien est de défendre l'Amérique", a encore dit l'ancien promoteur immobilier.

L'extrait vidéo du discours, qui étrille la doctrine interventionniste chère à des républicains de la vieille école, a été partagé sur X par le vice-président JD Vance.

Ce dernier, qui soutient ouvertement des partis d'extrême-droite en Europe, a applaudi "la meilleure explication d'une politique étrangère intelligente et réaliste que j'aie jamais entendue de la part d'un président américain".


L'armée israélienne dit avoir «éliminé» un membre du Hezbollah au Liban

Des personnes circulent dans une rue devant des portraits du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et des bâtiments endommagés par les frappes israéliennes lors de la récente guerre. (File/AFP)
Des personnes circulent dans une rue devant des portraits du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et des bâtiments endommagés par les frappes israéliennes lors de la récente guerre. (File/AFP)
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  • L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir "éliminé" un membre du mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban
  • En dépit d'un cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban

Jérusalem, Non défini: L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir "éliminé" un membre du mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban, où les autorités ont fait état d'un mort dans une frappe de drone sur une voiture.

En dépit d'un cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban, surtout dans le sud du pays, frontalier du nord du territoire israélien.

Dans un communiqué, l'armée israélienne dit avoir "mené une frappe dans la région de Qaaqaiyat al-Jisr, dans le sud du Liban, éliminant un commandant" local.

A Beyrouth, le ministère de la Santé a fait état d'un mort dans une frappe de drone israélienne visant une voiture dans ce secteur.

Après le début de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah, groupe islamiste armé soutenu par l'Iran, a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, affirmant agir en soutien au Hamas, son allié.

Les hostilités ont dégénéré en guerre ouverte, Israël menant entre septembre et novembre 2024 de violents bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, sorti très affaibli du conflit.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre mais l'armée israélienne continue de bombarder le Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah, et a maintenu des positions dans le sud du territoire libanais.


Faisal ben Farhane: La visite de Trump «reflète la profondeur du partenariat stratégique entre les États-Unis et le Royaume»

Les investissements saoudiens aux États-Unis ont été guidés par le principe de la priorité accordée aux intérêts nationaux du Royaume, a-t-il ajouté. (Photo capture d'écran)
Les investissements saoudiens aux États-Unis ont été guidés par le principe de la priorité accordée aux intérêts nationaux du Royaume, a-t-il ajouté. (Photo capture d'écran)
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  • Les investissements saoudiens aux États-Unis sont guidés par le principe de la priorité accordée aux intérêts nationaux du Royaume
  • "Notre partenariat de défense et de sécurité avec les États-Unis, qui dure depuis des décennies, continuera à se renforcer", a-t-il déclaré.

RIYAD: La visite du président américain Donald Trump en Arabie saoudite a reflété la profondeur du partenariat stratégique entre les États-Unis et le Royaume, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Faisal bin Farhan lors d'une conférence de presse à Riyad mercredi.

"Notre partenariat de défense et de sécurité avec les États-Unis, qui dure depuis des décennies, continuera à se renforcer", a-t-il déclaré.

Les investissements saoudiens aux États-Unis sont guidés par le principe de la priorité accordée aux intérêts nationaux du Royaume, a-t-il ajouté.

Le ministre a déclaré que l'Arabie saoudite partageait un partenariat économique solide et stratégique avec les États-Unis et qu'elle visait à accroître les échanges commerciaux entre les deux pays.

M. Bin Farhan a déclaré que le Royaume était d'accord avec les États-Unis sur la nécessité d'arrêter la guerre à Gaza et a salué la décision du président Trump de lever les sanctions contre la Syrie.

"La réunion entre le prince héritier, Trump, Sharaa et Erdoğan a souligné l'importance de soutenir la Syrie", a-t-il ajouté.

"Le Royaume sera un pionnier dans le soutien à l'économie syrienne".