Pétrole et reconstruction, la relation en béton entre la Chine et l'Irak

Des superviseurs discutent sur le chantier de construction d'une école, dans le cadre de l'accord "pétrole contre construction" entre l'Irak et la Chine, dans le quartier de Sumer de la ville de Nasiriyah, dans la province de Dhi Qar, au sud de l'Irak, le 20 juillet 2022. (AFP).
Des superviseurs discutent sur le chantier de construction d'une école, dans le cadre de l'accord "pétrole contre construction" entre l'Irak et la Chine, dans le quartier de Sumer de la ville de Nasiriyah, dans la province de Dhi Qar, au sud de l'Irak, le 20 juillet 2022. (AFP).
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Publié le Lundi 22 août 2022

Pétrole et reconstruction, la relation en béton entre la Chine et l'Irak

  • Après 40 ans de guerres, l'Irak a «un besoin pressant d'investissements étrangers, en particulier dans le domaine des infrastructures énergétiques»
  • La Chine s'est engouffrée dans la brèche: elle est devenue le premier importateur de brut irakien et capte désormais 44% des 800 000 barils de pétrole exportés chaque jour par Bagdad

BAGDAD : Riche en pétrole mais pauvre en infrastructures, l'Irak devient l'une des places fortes de la Chine, faisant même tanguer la position privilégiée des Occidentaux dans le pays en construisant à tour de bras, au risque de piéger Bagdad dans la dette.

Présente en Irak depuis longtemps, la Chine y a récemment diversifié ses projets alors que bondissaient ses propres besoins énergétiques.

Après 40 ans de guerres, l'Irak a "un besoin pressant d'investissements étrangers, en particulier dans le domaine des infrastructures énergétiques", relève John Calabrese du Middle East Institute à Washington.

La Chine s'est engouffrée dans la brèche: elle est devenue le premier importateur de brut irakien et capte désormais 44% des 800 000 barils de pétrole exportés chaque jour par Bagdad, selon Muzhar Saleh, conseiller du Premier ministre.

Dans le sud de l'Irak, le chinois Petrochina exploite le champ pétrolier de Halfaya aux côtés du français TotalEnergies et du malaisien Petronas.

Et "la Chine n'en est qu'à ses débuts", insistait récemment son ambassadeur Cui Wei alors que les échanges commerciaux ont dépassé les 30 milliards de dollars en 2020, selon l'ambassade de Chine.

Ces échanges incarnent "l'ambition chinoise d'exposer son potentiel, de lustrer son image et de s'ancrer solidement dans un pays dominé par l'Occident, en particulier les Etats-Unis", souligne M. Calabrese.

«La Ceinture et la Route»

L'Irak est l'un des partenaires de Pékin dans son méga-projet "la Ceinture et la Route" qui vise à développer les infrastructures terrestres et maritimes pour mieux relier la Chine à l'Asie, l'Europe et l'Afrique.

Mais les Occidentaux voient dans cette initiative un outil d'influence de la Chine sur les pays pauvres. Ils lui reprochent notamment de les inciter au surendettement, soupçonnent des pratiques de corruption et dénoncent le non respect des droits humains.

Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères assure à l'AFP que "la Chine a activement participé à la reconstruction de l'économie irakienne". Bagdad, poursuit-il, est un "partenaire important" dans "la Ceinture et la Route".

Au sein de ce méga-projet développé dans 21 pays arabes pour des milliards de dollars, l'Irak est resté "le troisième partenaire le plus important" de la Chine dans le domaine de l'énergie entre 2013 et 2022, note Christoph Nedopil du Centre pour la finance verte et le développement de l'université Fudan à Shanghai.

Pour profiter de la manne de la construction d'infrastructures, la Chine a signé en 2019 avec l'Irak un accord éloquemment baptisé "Pétrole contre construction".

A Nassiriya (sud), par exemple, le groupe Power China construit une école. C'est l'une des deux entreprises chinoises sélectionnées par Bagdad --avec Sinotech-- pour construire en deux ans un millier d'écoles. A terme, 8 000 école et un aéroport doivent voir le jour.

Cours de mandarin

Les projets de "Pétrole contre construction" sont payés par l'Irak grâce à la vente à la Chine de 100 000 barils de pétrole par jour.

Les revenus qui en découlent doivent impérativement servir à financer des projets élaborés avec des entreprises chinoises.

Les compagnies chinoises doivent, en échange, employer des entreprises irakiennes qui "fournissent main d'oeuvre et matières premières", explique Haider Majid, porte-parole du secrétariat du Premier ministre irakien.

Mais Yesar Al-Maleki, chercheur au Middle East Economic Survey, met en garde: "la plupart de ces sous-traitants ne sont pas très connus". Et d'évoquer "des rumeurs sur leurs liens avec la politique et donc des risques de corruption".

Le risque, poursuit-il, est que les Irakiens "abusent" de "Pétrole contre construction" pour des "projets inutiles". "Ils se retrouveraient endettés, comme de nombreux pays africains", dit-il.

La Chine attire aussi des Irakiens désireux d'y faire des affaires. L'Association d'amitié irako-chinoise l'a bien compris: depuis peu, elle propose des cours de mandarin.

Sajjad al-Kazzaz, un enseignant, a appris la langue en étudiant en Chine. "En rentrant à Bagdad, je me suis rendu compte que beaucoup de gens voulaient apprendre le chinois", explique-t-il.

La majorité de ses élèves sont des hommes d'affaires, à l'instar de Laith Ahmed qui importe des appareils électroniques de Chine.

"Quand j'y vais, j'ai du mal à communiquer car la plupart des Chinois ne parlent pas anglais", explique-t-il à l'AFP.

Alors, sans attendre, il s'est mis au mandarin. Un investissement déjà rentable, dit-il, car "les produits chinois inondent le marché irakien".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.