«Flee», témoignage animé et remarqué d'un réfugié afghan, sur les écrans français

Jonas Poher Rasmussen assiste aux événements de la 94e semaine des Oscars : long métrage d'animation au Samuel Goldwyn Theatre le 26 mars 2022 à Beverly Hills, Californie. (AFP)
Jonas Poher Rasmussen assiste aux événements de la 94e semaine des Oscars : long métrage d'animation au Samuel Goldwyn Theatre le 26 mars 2022 à Beverly Hills, Californie. (AFP)
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Publié le Vendredi 26 août 2022

«Flee», témoignage animé et remarqué d'un réfugié afghan, sur les écrans français

  • Ce documentaire animé a voulu rendre «un visage humain» aux migrants, a expliqué son réalisateur, Jonas Poher Rasmussen
  • Le documentaire s'articule autour d'une conversation entre le réalisateur et son ami d'enfance - rebaptisé «Amin» dans le film - venu il y a 25 ans, alors qu'il était adolescent, s'installer seul dans un village non loin de Copenhague

PARIS: Primé aux festivals de Sundance et Annecy avant de représenter le Danemark aux Oscars, "Flee", témoignage en animation sur le destin d'un réfugié afghan, arrive mercredi dans les salles françaises.

Dans la veine d'un "Valse avec Bachir", "Parvana" ou "Persepolis", "Flee" démontre la force du cinéma d'animation pour relier la petite histoire et la grande, en suivant le destin d'un jeune homosexuel afghan fuyant les troubles de son pays natal.

Ce documentaire animé a voulu rendre "un visage humain" aux migrants, a expliqué son réalisateur, Jonas Poher Rasmussen, à l'AFP avant la dernière cérémonie des Oscars - où il a été nommé dans les catégories meilleur film d'animation, meilleur film étranger et meilleur documentaire, mais dont il est finalement rentré bredouille.

"J'espère vraiment que l'on peut donner de la nuance et de la perspective (...) et montrer qu'être réfugié n'est pas une identité, c'est une circonstance de la vie", a-t-il confié.

Le documentaire s'articule autour d'une conversation entre le réalisateur et son ami d'enfance - rebaptisé "Amin" dans le film - venu il y a 25 ans, alors qu'il était adolescent, s'installer seul dans un village non loin de Copenhague.

"Flee" est rempli de traumatismes, depuis la disparition du père d'Amin dans le Kaboul des années 1980, en plein régime communiste, jusqu'à la décision de sa famille de quitter la capitale, encerclée par des combattants islamistes en 1996.

Lors d'une séquence représentée par des esquisses minimalistes, les soeurs d'Amin se retrouvent prisonnières d'un conteneur étouffant tandis qu'elles cherchent à rejoindre la Scandinavie à bord d'un cargo traversant la mer Baltique. Amin lui-même effectuera plus tard cette traversée sur un bateau surpeuplé et prenant l'eau de partout mais sera intercepté par les gardes-côtes estoniens.

Au départ, "je n'ai pas pensé à faire un film politique", poursuit le réalisateur. Sa perspective a cependant évolué lors du long -- presque 10 ans -- processus de conception et de réalisation.

Alliant 2D classique et fusain aux images d'archives, "Flee" offre une réflexion sur la fuite autant que sur la quête d'une place dans le monde.

Dans les années 1980 et 1990, enfant revêtant les robes de sa soeur puis adolescent fantasmant sur la musculature de Jean-Claude Van Damme, "Amin" ne pouvait exprimer librement son homosexualité, une contrainte qui a culminé avec la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan en 1996. Le film sort en France un an après leur retour au pouvoir à Kaboul.

Arrivé au Danemark vers 1996, "Amin" n'osait ensuite pas raconter sa vie et s'est bâti une armure qui l'empêchait de s'ouvrir aux autres. C'est finalement l'anonymat qu'offre l'animation qui lui permet de témoigner, tout en continuant de vivre incognito. Marié, il mène aujourd'hui sa vie d'adulte au Danemark, où il est propriétaire d'une maison.

"Je pense que les gens peuvent vraiment s'identifier à l'universalité de l'histoire", estime le réalisateur. "La plupart des gens, à un moment donné de leur vie, cherchent cet endroit où ils peuvent être, honnêtement, qui ils sont".

Remarqué lors de son parcours dans des festivals, le film a la particularité d'avoir déjà été diffusé en ligne gratuitement en début d'été par Arte, qui l'a coproduit.


Au 78ᵉ Festival de Cannes, le glamour face à un monde sous tension

Cette combinaison de photos d'archives prises le 5 mai 2025 montre les membres du jury de la 78e édition du Festival de Cannes. (Photo AFP)
Cette combinaison de photos d'archives prises le 5 mai 2025 montre les membres du jury de la 78e édition du Festival de Cannes. (Photo AFP)
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  • Les grands noms du cinéma se donnent rendez-vous mardi 13 mai pour le 78e Festival de Cannes, qui ne pourra pas ignorer les échos d'un monde bouleversé.
  • Avec ce défilé de stars, le plus grand festival de cinéma au monde confirme son statut de vitrine du 7e art.

PARIS : Robert de Niro, Scarlett Johansson, Tom Cruise, Jennifer Lawrence... Les grands noms du cinéma se donnent rendez-vous mardi 13 mai pour le 78^e Festival de Cannes, qui ne pourra pas ignorer les échos d'un monde bouleversé par la présidence de Donald Trump aux États-Unis, les guerres ou l'essor de l'intelligence artificielle.

Avec ce défilé de stars, le plus grand festival de cinéma au monde confirme son statut de vitrine du 7e art, après le triomphe aux Oscars des films découverts l'an dernier, de la Palme d'or Anora de l'Américain Sean Baker à la comédie musicale Emilia de Perez du Français Jacques Audiard.

C'est sur la Croisette qu'il faudra être pour découvrir en avant-première mondiale le dernier volet de la saga Mission : Impossible, le nouveau thriller de Spike Lee avec Denzel Washington ou pour assister à la remise de la Palme d'or d'honneur à Robert De Niro, âgé de 81 ans.

Juliette Binoche, actrice française à l'aura internationale et personnalité engagée, présidera le jury, aux côtés de l'actrice américaine Halle Berry et de la romancière franco-marocaine Leïla Slimani. 

Vingt et un films sont en lice, dont Jeunes mères des frères Dardenne, rois du cinéma social belge en quête d'une troisième Palme d'or historique, et Alpha de la Française Julia Ducournau, qui a embauché Tahar Rahim et Golshifteh Farahani et espère un deuxième titre, après celui obtenu pour le très gore Titane.

Autre habitué de la compétition, l'Américain Wes Anderson présente « The French Plan », avec un casting XXL : Benicio del Toro et Mia Threapleton, la fille de Kate Winslet. 

Cannes joue aussi la carte du renouvellement avec de nouveaux venus comme l'Américain Ari Aster (Hérédité, Midsommar), qui a tourné Eddington, au parfum de western moderne, avec Joaquin Phoenix et Pedro Pascal, ou la Française Hafsia Herzi pour La Petite Dernière.

Elle est l'une des sept réalisatrices en lice pour la Palme d'or, ce qui permet au festival d'égaler son record de 2023 sans toutefois parvenir à la parité.

Huit ans après la vague #MeToo, l'égalité femmes-hommes et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles restent centrales dans le monde du cinéma.

À ce titre, la commission d'enquête de l'Assemblée nationale française sur les violences sexuelles commises dans le secteur culturel a appelé le festival à faire évoluer les mentalités.

Hasard du calendrier, la cérémonie d'ouverture se tiendra quelques heures après le délibéré très attendu du procès de l'acteur français Gérard Depardieu pour des agressions sexuelles lors d'un tournage. 

Les guerres et les tensions géopolitiques devraient également être au centre des préoccupations pour cette première édition du deuxième mandat de Donald Trump, qui inquiète notamment les artistes.

Le président américain a mis le monde du cinéma en émoi dimanche en annonçant vouloir imposer des taxes de 100 % sur les films étrangers, faisant planer l'incertitude sur l'avenir de productions largement mondialisées.

L'Ukraine sera représentée par le réalisateur Sergei Loznitsa en compétition, où sont également retenues deux figures du cinéma iranien condamnées par le passé pour leur travail artistique : Jafar Panahi et Saeed Roustaee.

Le cinéaste russe en exil Kirill Serebrennikov dévoilera quant à lui La Disparition de Josef Mengele hors compétition. 

Les guerres et les tensions géopolitiques devraient également être au centre des préoccupations pour cette première édition du deuxième mandat de Donald Trump, qui inquiète notamment les artistes.

Le président américain a mis le monde du cinéma en émoi dimanche en annonçant vouloir imposer des taxes de 100 % sur les films étrangers, faisant planer l'incertitude sur l'avenir de productions largement mondialisées.

Plusieurs films évoqueront le Proche-Orient. Parmi eux, un documentaire dont la protagoniste principale, une photojournaliste palestinienne, a été tuée par un missile à Gaza mi-avril, ainsi que le dernier long-métrage du réalisateur israélien Nadav Lapid, très critique envers son pays.

L'intelligence artificielle (IA), dont l'essor fait craindre pour l'emploi de milliers de scénaristes, doubleurs et même comédiens, promet également d'animer les conversations du Festival de Cannes, où se tient le plus grand marché mondial du 7e art.

L'IA aura même une voix, celle de Mylène Farmer. La chanteuse française prête son timbre à une assistante virtuelle dans le film Dalloway du Français Yann Gozlan, avec Cécile de France et Lars Mikkelsen.

Cette cinéphile, ancienne membre du jury, fera le déplacement dès la soirée d'ouverture, où elle a promis d'offrir une « performance exceptionnelle ».


Le festival Balad Al-Fan de Djeddah est un havre pour les âmes créatives

Un spectacle musical régale le public du festival Balad Al-Fan à Jeddah. (Photo AN de Saleh Fareed)
Un spectacle musical régale le public du festival Balad Al-Fan à Jeddah. (Photo AN de Saleh Fareed)
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  • Le festival, qui a débuté le 5 avril est organisé par Zawiya 97 en coopération avec le ministère de la culture.
  • Le festival propose des concours artistiques, des ateliers, des débats culturels, des marchés de fin de semaine et des spectacles de musique en direct.

DJEDDAH : Le quartier historique d'Al-Balad à Jeddah s'est une fois de plus transformé en un centre artistique dynamique à l'occasion de la deuxième édition du festival Balad Al-Fan, qui se déroule jusqu'au 13 juin.

Le festival, qui a débuté le 5 avril est organisé par Zawiya 97 en coopération avec le ministère de la culture, propose plus de 90 événements, dont des concours artistiques, des ateliers créatifs, des conférences culturelles, des ateliers scolaires, des spectacles en direct et des marchés de fin de semaine. 

Hashem Al-Shawi explique aux participants le processus de fabrication du savon lors du festival, tandis que Khloud Nass se prépare pour son cours de poterie. (Photo AN de Saleh Fareed)
Hashem Al-Shawi explique aux participants le processus de fabrication du savon lors du festival, tandis que Khloud Nass se prépare pour son cours de poterie. (Photo AN de Saleh Fareed)

Abdulrahman Al-Aseri, directeur général de Zawiya 97, a déclaré à Arab News : "Dans le prolongement de la mission de Zawiya 97, qui consiste à renforcer la présence culturelle et artisanale dans la Jeddah historique, nous plaçons la créativité au cœur de notre vision en associant le patrimoine vivant à l'esprit de l'innovation contemporaine. Grâce à notre participation à Balad Al-Fann 2, nous présentons plus de 90 événements artistiques et artisanaux visant à faire revivre le Jeddah historique avec une énergie artisanale".

Le festival comprend quatre week-ends thématiques : l'artisanat, la nature et la durabilité, le week-end de la jeunesse et "A Sweet-Scented Farewell", qui met l'accent sur les apothicaires d'Al-Balad.

"Cette saison, nous avons conçu une plateforme dynamique qui célèbre l'artisanat traditionnel, en le réimaginant par le biais de la durabilité, de la narration culturelle et de l'autonomisation des jeunes", a déclaré M. Al-Aseri. "Nous pensons que la créativité ne consiste pas simplement à avoir une idée, mais à insuffler une nouvelle vie dans les ruelles intemporelles d'Al-Balad. 

L'artiste visuel Khloud Nass animera l'un des ateliers. (Photos AN par Saleh Fareed)
L'artiste visuel Khloud Nass animera l'un des ateliers. (Photos AN par Saleh Fareed)

"Avec un nouveau groupe d'artisans distingués rejoignant notre programme d'incubation d'artisans, nous continuons à construire une communauté qui préserve le patrimoine et innove pour l'avenir. Nous invitons tous ceux qui partagent cette passion à participer à la renaissance de la Jeddah historique".

L'artiste visuelle Khloud Nass animera l'un des ateliers. Elle a déclaré : "J'ai travaillé avec Zawi : "Je travaille avec Zawiya 97 depuis un an pour former ceux qui veulent apprendre à travers des ateliers tels que la poterie. 

Azzam Al-Ghamdi de Dar Azzam travaillera avec des parfums tels que le musc, l'oud et la rose, afin de présenter l'art de la parfumerie en utilisant des plantes indigènes d'Arabie saoudite. (Photos AN par Saleh Fareed)
Azzam Al-Ghamdi de Dar Azzam travaillera avec des parfums tels que le musc, l'oud et la rose, afin de présenter l'art de la parfumerie en utilisant des plantes indigènes d'Arabie saoudite. (Photos AN par Saleh Fareed)

Azzam Al- Ghamdi, de Dar Azzam, travaillera avec des fragrances de musc, d'oud et de rose, pour présenter l'art de la parfumerie à partir de plantes indigènes d'Arabie saoudite.

Il a déclaré à Arab News : "Le savoir-faire traditionnel et le sol parfait pour la culture des plantes aromatiques du Royaume d'Arabie saoudite ont conféré au parfum un rôle central dans notre mode de vie. (Il est profondément ancré dans la culture saoudienne. L'utilisation de parfums à des fins culturelles et religieuses remonte à plusieurs siècles dans ce pays." 

Le festival offre aux visiteurs la possibilité de participer à divers concours, dont "Votre créativité fait revivre Al Balad" et "Artisanat et calligraphie". (Photo Fournie)
Le festival offre aux visiteurs la possibilité de participer à divers concours, dont "Votre créativité fait revivre Al Balad" et "Artisanat et calligraphie". (Fourni)

Outre la présentation de sa créativité, M. Al-Ghamdi forme également les visiteurs dans ses ateliers.

Hashem Al-Shawi propose des ateliers de fabrication de savon au festival. "Les méthodes de soins biologiques se sont toujours avérées fiables et je suis très heureux de participer à ce festival et de partager les différents types de savon et le processus de fabrication du savon", a-t-il déclaré.

Le festival offre également aux visiteurs la possibilité de participer à divers concours, dont "Votre créativité fait revivre Al Balad" et "Artisanat et calligraphie", qui leur permet de transformer les trottoirs et les espaces publics d'Al Balad en œuvres d'art, avec la possibilité de gagner des prix en espèces. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


L'académie saoudienne conclut un programme arabe en Espagne

La conférence a présenté la vision globale de l'académie, et a mis l'accent sur ses projets internationaux et sur les partenariats futurs avec les institutions espagnoles. (SPA)
La conférence a présenté la vision globale de l'académie, et a mis l'accent sur ses projets internationaux et sur les partenariats futurs avec les institutions espagnoles. (SPA)
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  • Le programme comprenait une série d'événements éducatifs et culturels dans des villes espagnoles telles que Madrid, Grenade et Cordoue.
  • Les activités comprenaient une exposition, des séminaires, des cours de formation, des tests de compétence linguistique et des concours pour les étudiants, organisés en partenariat avec des universités et des institutions espagnoles.

RIYAD : L'Académie mondiale du roi Salman pour la langue arabe a clôturé son programme du Mois de la langue arabe en Espagne, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Organisée tout au long du mois d'avril, cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet global de l'académie visant à soutenir l'enseignement de l'arabe pour les locuteurs non natifs et à promouvoir la collaboration avec les institutions universitaires et culturelles internationales.

Le programme comprenait une série d'événements éducatifs et culturels dans des villes espagnoles telles que Madrid, Grenade et Cordoue.

Les activités comprenaient une exposition, des séminaires, des cours de formation, des tests de compétence linguistique et des concours pour les étudiants, organisés en partenariat avec des universités et des institutions espagnoles.

La Casa Arabe, l'université Rey Juan Carlos, l'université autonome de Madrid et l'université de Grenade figurent parmi les principaux collaborateurs. 

Ciblant les apprenants, les éducateurs et les spécialistes de la langue arabe, le programme proposait des sessions de formation, des activités de sensibilisation et des forums académiques.

Il s'est achevé à Cordoue par une conférence d'introduction et un forum ouvert aux passionnés de la langue arabe.

Cette conférence a permis de présenter la vision globale de l'académie, de mettre en lumière ses projets internationaux et d'envisager de futurs partenariats avec des institutions espagnoles.

L'initiative a également été mise en œuvre dans des pays tels que l'Ouzbékistan, l'Indonésie, la Chine, l'Inde, la France, le Brésil, la Thaïlande et la Malaisie, élargissant ainsi sa portée mondiale. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com