Les États-Unis réitèrent leur engagement envers le Moyen-Orient

La secrétaire d’État adjointe américaine aux Affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, a rencontré le président tunisien, Kaïs Saïed, dans le cadre de son dernier voyage au Moyen-Orient. (Ambassade des États-Unis auprès de la Tunisie)
La secrétaire d’État adjointe américaine aux Affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, a rencontré le président tunisien, Kaïs Saïed, dans le cadre de son dernier voyage au Moyen-Orient. (Ambassade des États-Unis auprès de la Tunisie)
Short Url
Publié le Jeudi 15 septembre 2022

Les États-Unis réitèrent leur engagement envers le Moyen-Orient

  • L’objectif est de renforcer les efforts de diplomatie régionale du président américain, Joe Biden, et de son administration
  • La Jordanie reçoit actuellement près d’1,6 milliard de dollars d’aide économique et militaire annuelle de la part des États-Unis, ce qui en fait le deuxième bénéficiaire après Israël

WASHINGTON: Barbara Leaf, secrétaire d’État adjointe américaine aux Affaires du Proche-Orient, a déclaré mercredi que l’un des principaux objectifs de sa dernière visite dans plusieurs pays arabes est de réaffirmer l’engagement américain au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Elle ajoute que le but principal est de renforcer les efforts de diplomatie régionale du président, Joe Biden, et de son administration, notamment le partage des priorités américaines, l’aide aux partenaires régionaux de Washington pour résoudre les conflits, ainsi que la promotion des réformes économiques et politiques.

Lors d’une conférence de presse à Washington en présence d’Arab News, la secrétaire d’État adjointe précise qu’au cours de sa tournée en Tunisie, en Irak, en Jordanie, en Israël et en Cisjordanie palestinienne fin août et début septembre, elle s’est entretenue avec de hauts responsables pour évoquer les moyens de désescalade des conflits, parmi d’autres problèmes locaux, régionaux et mondiaux.

En Tunisie, elle déclare avoir discuté avec le président, Kaïs Saïed, des défis politiques et économiques auxquels son pays fait face. Elle lui a par ailleurs fait part de l’engagement des États-Unis envers leur partenariat avec la Tunisie en faveur des valeurs démocratiques, des droits de l’homme et de l’importance de la mise en place d’un processus inclusif de réformes politiques et économiques.

En Tunisie également, elle a rencontré Mohammed el-Menfi, chef du Conseil présidentiel libyen, et Saddek el-Kaber, gouverneur de la Banque centrale de Libye. Elle affirme les avoir exhortés à soutenir clairement la tenue d’élections nationales démocratiques, ainsi que la promotion des réformes économiques et de la transparence.

Lors de ses visites en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, la responsable américaine a réitéré le message du président, Joe Biden, à l’occasion de son propre voyage dans la région en juillet au cours duquel il avait soutenu que «l’engagement des États-Unis envers la sécurité d’Israël demeure inébranlable et que les États-Unis mettront tout en œuvre pour renforcer le partenariat américano-israélien».

Les États-Unis restent également déterminés à «maintenir vivante la perspective d’une solution à deux États où les Palestiniens et les Israéliens peuvent vivre en toute sécurité et jouir de mesures égales en matière de liberté, de sécurité et de prospérité», ajoute-t-elle. «Cela implique de travailler ensemble sur les questions économiques et sécuritaires, en plus de réduire les actions unilatérales.»

Barbara Leaf souligne également qu’elle a assuré le suivi des projets proposés par le président Biden dans le but d’améliorer la situation économique palestinienne. Il s’agit notamment d’une autorisation israélienne permettant de déployer la 4G pour les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza, et de l’extension des heures d’ouverture du pont Allenby, qui relie les territoires occupés à la Jordanie et constitue la seule possibilité de déplacement international pour trois millions de Palestiniens vivant en Cisjordanie.

En outre, elle a discuté de la proposition de M. Biden de fournir une aide américaine de 100 millions de dollars (1 dollar = 1 euro) aux hôpitaux palestiniens de la ville occupée de Jérusalem-Est. Le projet est toujours en attente de validation par le Congrès américain.

Cependant, on ne sait toujours pas comment les États-Unis concilieront leur vision d’une solution à deux États et les activités illégales de colonisation israéliennes en cours dans les zones palestiniennes, ainsi que les raids militaires israéliens visant les Palestiniens. Depuis son occupation de la Cisjordanie palestinienne et de Gaza en 1967, Israël a construit de nombreuses colonies illégales et contrôle les terres, les ressources en eau et les ondes radio palestiniennes.

Lors de sa visite à Amman, la dirigeante américaine a rencontré Ayman Safadi, vice-Premier ministre et ministre jordanien des Affaires étrangères. Elle déclare qu’ils ont discuté des relations bilatérales et de la signature prochaine d’un protocole d’entente de sept ans qui sera l’accord le plus important et le plus long entre les deux pays.

La Jordanie reçoit actuellement près d’1,6 milliard de dollars d’aide économique et militaire annuelle de la part des États-Unis, ce qui en fait le deuxième bénéficiaire après Israël.

«Les États-Unis sont déterminés à réformer l’économie de la Jordanie tout en renforçant sa résilience, sa stabilité et sa sécurité», poursuit-elle.

Elle ajoute que la situation des droits de l’homme dans le pays, en particulier l’arrestation de journalistes et de militants des droits civiques, fait partie des discussions bilatérales en cours.

Elle déclare également avoir rencontré un certain nombre de hauts fonctionnaires, d’universitaires, de militants de la société civile et d’entrepreneurs en Irak pour discuter de la stabilité du pays, du progrès économique et du processus politique.

Les États-Unis considèrent l’Irak comme un partenaire vital, explique-t-elle, et un accord-cadre stratégique demeure extrêmement important pour les relations.

«Tous nos programmes, activités et politiques sont conçus pour soutenir la souveraineté, la stabilité et la sécurité de l’Irak», conclut-elle.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Frappes meurtrières sur Gaza : Israël étend ses opérations

Une charrette à cheval transportant des blessés et les corps de victimes décédées arrive au complexe médical Nasser à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 juillet 2025. (Photo par AFP)
Une charrette à cheval transportant des blessés et les corps de victimes décédées arrive au complexe médical Nasser à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 juillet 2025. (Photo par AFP)
Short Url
  • Des frappes israéliennes meurtrières ont visé mardi la bande de Gaza, où Israël étend ses opérations militaires contre le Hamas, malgré les appels internationaux à mettre fin à la guerre et aux souffrances de la population.
  • Faute de pouvoir utiliser leur voiture à cause des pénuries de carburant, des habitants transportaient les blessés à pied. "

DEIR AL- BALLAH, TERRITOIRES PALESTINIENS : Des frappes israéliennes meurtrières ont visé mardi la bande de Gaza, où Israël étend ses opérations militaires contre le Hamas, malgré les appels internationaux à mettre fin à la guerre et aux souffrances de la population.

Lundi, l'Organisation mondiale de la santé a dénoncé des attaques israéliennes contre plusieurs de ses locaux dans le centre de Gaza. Israël a annoncé étendre ses opérations autour de Deir el-Balah, y compris dans une zone où il n'était jamais allé en plus de 21 mois de guerre.

Après un appel lancé lundi par 25 pays en faveur d'une fin « immédiate » de la guerre, la France a réclamé mardi que la presse internationale « puisse accéder à Gaza pour montrer » ce qui se passe dans ce territoire assiégé, où plus de deux millions de Palestiniens sont en danger de famine.

Mardi, la Défense civile a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait 15 morts, dont 13 dans le camp d'Al-Shati, dans le nord de la bande de Gaza, qui abrite des milliers de déplacés.

Raed Bakr, père de trois enfants âgé de 30 ans, a décrit « une explosion massive » qui a soufflé leur tente pendant la nuit.

« J'ai cru être dans un cauchemar. Du feu, de la poussière, de la fumée, des morceaux de corps projetés en l'air, des débris partout. Les enfants criaient », a témoigné à l'AFP Bakr, dont la femme a été tuée l'année dernière.

Faute de pouvoir utiliser leur voiture à cause des pénuries de carburant, des habitants transportaient les blessés à pied. « Il n'y avait ni voiture ni même de charrettes à ânes », a-t-il ajouté. 

Lundi, après un appel israélien à évacuer le secteur de Deir el-Balah, un peu plus au sud, des familles entières avaient pris la route, transportant leurs affaires à bout de bras ou sur des charrettes tirées par des ânes.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), entre 50 000 et 80 000 personnes se trouvaient alors dans la zone, et près de 88 % du territoire de Gaza sont désormais soumis à un ordre d'évacuation israélien ou inclus dans une zone militarisée par Israël.

Mardi, le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, a affirmé que la situation humanitaire à Gaza était « moralement inacceptable ».

- « Nuit de terreur » -

Muhannad Thabet, âgé de 33 ans, a décrit « une nuit de terreur » dans ce camp, avec « des frappes aériennes et des explosions ininterrompues ».

Il raconte avoir transporté un enfant de six ans à l'hôpital Chifa, débordé par le nombre de blessés.

Lundi soir, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé que des soldats israéliens étaient entrés dans la résidence du personnel de l'agence onusienne dans le secteur de Deir el-Balah.

Ces militaires ont forcé « des femmes et des enfants à évacuer les lieux à pied, tandis que le personnel masculin et des membres de leur famille ont été menottés, déshabillés, interrogés sur place et contrôlés sous la menace d'une arme », a déclaré M. Tedros, qui a également dénoncé l'attaque du principal entrepôt de l'OMS à Deir el-Balah.

« La souffrance des civils à Gaza a atteint de nouveaux sommets », ont estimé lundi 25 pays, parmi lesquels la France, le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie, en dénonçant le refus israélien « de fournir une aide humanitaire essentielle à la population ».

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a condamné cet appel, soulignant que le soutien du Hamas à ce communiqué prouvait que les signataires faisaient « fausse route ». 

- « Situation effroyable » -

Mardi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réclamé l'accès de la presse étrangère au territoire et a dit avoir « l'espoir de pouvoir faire sortir quelques collaborateurs de journalistes dans les prochaines semaines ».

Il était interrogé sur la radio publique France Inter au sujet de plusieurs collaborateurs de l'Agence France-Presse qui se trouvent dans « une situation effroyable », selon la direction de l'agence.

Lundi, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a exprimé son inquiétude face à la malnutrition croissante dans la région. « Levez le siège et laissez l'aide humanitaire entrer », a-t-elle imploré.


L'Arabie saoudite salue la déclaration commune appelant à la fin de la guerre à Gaza

Des Palestiniens se rassemblent pour collecter des fournitures d'aide après que des camions chargés d'aide sont entrés d'Israël par le centre de Gaza, dans la ville de Gaza le 22 juillet 2025. (Reuters)
Des Palestiniens se rassemblent pour collecter des fournitures d'aide après que des camions chargés d'aide sont entrés d'Israël par le centre de Gaza, dans la ville de Gaza le 22 juillet 2025. (Reuters)
Short Url
  • L'Arabie saoudite réitère son rejet catégorique du fait qu'Israël continue de prendre pour cible des civils qui tentent de recevoir de l'aide.
  • La déclaration qualifie d'« horrible » la mort récente de plus de 800 Palestiniens qui cherchaient de l'aide, selon les chiffres publiés par le ministère de la Santé de Gaza et le Bureau des droits de l'homme de l'ONU.

RIYAD : le ministère saoudien des Affaires étrangères a salué mardi une déclaration commune de 28 pays affirmant que la guerre à Gaza « doit cesser maintenant ».

« Nous réitérons notre rejet catégorique des pratiques des autorités d'occupation israéliennes et de leur méthodologie inhumaine consistant à bloquer l'aide et à prendre pour cible les civils qui la recherchent », indique le texte.

Les ministres des Affaires étrangères de 28 pays, dont le Royaume-Uni, l'Australie et le Canada, ont déclaré que « les souffrances des civils à Gaza avaient atteint de nouveaux sommets ».

Ils ont condamné « l'acheminement au compte-gouttes de l'aide et le meurtre inhumain de civils, y compris d'enfants, qui cherchent à satisfaire leurs besoins les plus élémentaires en eau et en nourriture ».

La déclaration qualifie d'« horrible » la mort récente de plus de 800 Palestiniens qui cherchaient de l'aide, selon les chiffres publiés par le ministère de la Santé de Gaza et le Bureau des droits de l'homme de l'ONU.

« Le modèle d'acheminement de l'aide du gouvernement israélien est dangereux, alimente l'instabilité et prive les habitants de Gaza de leur dignité humaine », ont déclaré les deux pays. « Le refus du gouvernement israélien d'apporter une aide humanitaire essentielle à la population civile est inacceptable. Israël doit se conformer aux obligations qui lui incombent en vertu du droit international humanitaire.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a rejeté la déclaration, affirmant qu'elle était « déconnectée de la réalité et qu'elle envoyait un message erroné au Hamas ». Il a accusé le Hamas de prolonger la guerre en refusant d'accepter une proposition soutenue par Israël. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 

(avec AP) 


Bateau pour Gaza: une initiative "irresponsable", selon Jean-Noël Barrot

Des militants à bord du Madleen, un bateau d'aide humanitaire à destination de Gaza, les mains en l'air, alors qu'ils sont interceptés par les forces israéliennes dans les eaux internationales avant d'atteindre le territoire palestinien de Gaza sous blocus. (AFP)
Des militants à bord du Madleen, un bateau d'aide humanitaire à destination de Gaza, les mains en l'air, alors qu'ils sont interceptés par les forces israéliennes dans les eaux internationales avant d'atteindre le territoire palestinien de Gaza sous blocus. (AFP)
Short Url
  • L'expédition de militants propalestiniens qui transportent de l'aide à destination de Gaza, est « irresponsable » et « ne peut contribuer en rien à résoudre la catastrophe humanitaire en cours », a affirmé lundi le ministre des Affaires étrangères.
  • Parmi les 18 militants figurent six Français, quatre Américains, deux Australiens, deux Espagnols, un Israélo-Américain, un Italien, une Norvégienne et un Tunisien.

PARIS : L'expédition de militants propalestiniens, dont deux élues de La France insoumise (LFI), qui transportent de l'aide à destination de Gaza, est « irresponsable » et « ne peut contribuer en rien à résoudre la catastrophe humanitaire en cours », a affirmé lundi le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

Le Handala, navire du mouvement « Flotille pour la liberté », a quitté le port sicilien de Syracuse le 13 juillet, soit un peu plus d'un mois après l'interception d'un précédent voilier, le Madleen, à bord duquel se trouvaient la militante écologiste Greta Thunberg et l'élue du parti de gauche radicale LFI, Rima Hassan.

Au total, 18 militants et trois journalistes se trouvent à bord du Handala, dont deux élues de La France insoumise (LFI) qui ont embarqué le 18 juillet sur le navire en escale à Gallipoli, dans le sud-est de l'Italie : l'eurodéputée Emma Fourreau et la députée Gabrielle Cathala, élue du Val-d'Oise.

Cette dernière a appelé dimanche ses abonnés sur les réseaux sociaux à interpeller Emmanuel Macron, Jean-Noël Barrot et le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, pour qu'ils assurent leur sécurité. 

« Les conseils aux voyageurs s'appliquent à tous, y compris aux députés LFI. Se rendre à Gaza est dangereux, strictement déconseillé et ne peut en rien contribuer à résoudre la catastrophe humanitaire en cours sur place », a répondu M. Barrot sur X.

« Les équipes du ministère des Affaires étrangères, déjà très mobilisées, assureront comme toujours leur mission consulaire pour gérer au mieux les conséquences de cette initiative irresponsable », a-t-il ajouté.

L'expédition du Handala, financée par des campagnes de dons, a pour but d'apporter « une aide certes symbolique, mais c'est une mission humanitaire pacifique, et nous voulons garder les yeux rivés sur Gaza en cette période estivale », avait expliqué le 10 juillet à l'AFP Gabrielle Cathala.

Parmi les 18 militants figurent six Français, quatre Américains, deux Australiens, deux Espagnols, un Israélo-Américain, un Italien, une Norvégienne et un Tunisien, a déclaré l'élue. 

Dans la nuit du 8 au 9 juin, le voilier Madleen, avec à son bord douze militants français, allemands, brésiliens, turcs, suédois, espagnols et néerlandais, a été arraisonné par les forces israéliennes à environ 185 kilomètres à l'ouest de la côte de Gaza. Ils avaient ensuite été expulsés, certains après avoir été brièvement détenus.

Israël, dont l'offensive sur Gaza a débuté le lendemain de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas, le 7 octobre 2023, a imposé un blocus humanitaire au territoire palestinien début mars. Ce blocus provoque de très graves pénuries de nourriture, de médicaments et d'autres biens de première nécessité, et n'a été que partiellement assoupli.