L'opposition iranienne appelle l'Occident à aider les citoyens à renverser le régime Iranien

On croit généralement que la mort de Mahsa Amini, 22 ans, est due à un passage à tabac par des officiers (Photo, AFP).
On croit généralement que la mort de Mahsa Amini, 22 ans, est due à un passage à tabac par des officiers (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 20 octobre 2022

L'opposition iranienne appelle l'Occident à aider les citoyens à renverser le régime Iranien

  • Le Conseil national de la résistance iranienne a exhorté les pays occidentaux à fermer toutes les ambassades iraniennes et à expulser les diplomates iraniens
  • «Ce qui se passe en Iran aujourd'hui a toutes les caractéristiques d'une révolution en devenir... un point de non-retour», a déclaré le représentant américain du CNRI

WASHINGTON: Les membres d'un groupe d'opposition iranien vivant en exil ont demandé mercredi à l'Occident d'intensifier sa pression sur Téhéran, alors que les manifestations contre le régime se poursuivent dans le pays pour le deuxième mois consécutif.

Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) a déclaré lors d'un briefing à Washington, auquel Arab News a assisté, que les pays occidentaux devraient ordonner la fermeture de toutes les ambassades iraniennes et imposer des sanctions plus sévères contre le régime.

Les vastes manifestations actuelles ont commencé peu après la mort en garde à vue de Mahsa Amini, 22 ans, le 16 septembre. Elle avait été arrêtée par la soi-disant police des mœurs trois jours plus tôt pour le non-respect des règles vestimentaires strictes imposées aux femmes.

On croit généralement que sa mort est due à un passage à tabac par des policiers. Le gouvernement iranien nie cette version des faits, mais les citoyens indignés ne sont pas convaincus et descendent dans la rue pour protester depuis des semaines, provoquant une répression brutale des forces de sécurité qui a fait de nombreux morts et blessés et des arrestations.

L'Iran est gouverné par son institution religieuse depuis la révolution de 1979 qui a renversé le Chah pro-occidental au pouvoir. Les femmes du pays doivent se conformer aux restrictions gouvernementales sur les vêtements de style occidental, s'habiller modestement et couvrir leurs cheveux avec un hijab en public.

Soona Samsami, représentante américaine du CNRI, a révélé que les manifestations actuelles ont dépassé toutes les autres depuis 2017 et sont principalement menées par des femmes et de jeunes Iraniens qui exigent le renversement du régime.

«Ce qui se passe aujourd'hui en Iran a toutes les caractéristiques d'une révolution en marche», a-t-elle indiqué. «Nous avons franchi un point d'inflexion historique, la peur du peuple se dissipant et la peur régnant sur le régime – un point de non-retour.»

Samsami a appelé la communauté internationale à adopter une position unie contre le régime de Téhéran en fermant les ambassades iraniennes dans le monde entier et en expulsant les diplomates du pays. Elle a également exhorté les États-Unis et l'Union européenne à soutenir la population iranienne et sa «révolution démocratique en Iran».

Le président américain, Joe Biden, a dénoncé ce mois-ci la répression exercée par le gouvernement iranien à l'encontre des manifestants pacifiques lors des derniers troubles et a demandé que les droits de l'homme fondamentaux soient respectés et la dignité humaine préservée. Il a ajouté que les États-Unis se tenait aux côtés des femmes iraniennes et de tous les citoyens du pays.

«Pendant des décennies, le régime iranien a refusé les libertés fondamentales à son peuple et étouffé les aspirations de générations successives par l'intimidation, la coercition et la violence», a souligné Biden.

Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a accusé son homologue américain de tenter de provoquer des divisions au sein de la société iranienne et de déstabiliser le pays en incitant les Iraniens à agir contre le régime sous le prétexte des droits de l'homme.

«Les commentaires du président américain en faveur du chaos, de la terreur et de l'insécurité en Iran ont une fois de plus prouvé la fausseté de la prétention à protéger les droits de l'homme, la sécurité et la paix et ont donné un sens au titre de grand Satan», a-t-il prévenu.

Alireza Jafarzadeh, directeur adjoint du bureau du CNRI à Washington, a évoqué lors de la réunion de mercredi les actions du Corps des gardiens de la révolution islamique de Téhéran, qui tente de réprimer les manifestations en cours et d'empêcher leur propagation.

«Selon les centaines de rapports que nous avons reçus, les forces en civil du CGRI et du Basij (une milice paramilitaire de volontaires) font preuve d'une brutalité et d'une agressivité maximales pour battre les manifestants et les blesser gravement», a-t-il annoncé.

«L'une des tactiques qu'ils utilisent est de frapper les manifestants à la tête ou de leur briser des membres; cela mettrait en effet fin à leur participation continue aux manifestations pendant une certaine période.»

Jafarzadeh a également indiqué que les forces militaires iraniennes avaient tué, dans la célèbre prison d'Evin, des dizaines de prisonniers qui avaient protesté contre le régime, qualifiant cet incident de «crime contre l'humanité».

«Le 15 octobre 2022, 30 à 40 prisonniers ont été tués lors d'une attaque de la prison d'Evin par la force spéciale du CGRI qui gardait le dirigeant suprême», a-t-il déclaré.

«L'attaque contre les prisonniers avait été planifiée à l'avance. Les gardes sauvages ont jeté plusieurs prisonniers du toit.»

Un responsable du gouvernement iranien a soutenu que les prisonniers étaient morts à la suite de «l'inhalation de fumée» résultant d'un incendie dans la prison qui était «un crime commis par un certain nombre d'agents ennemis».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk