Le gouvernement dévoile sa réforme contestée des retraites, manifestations en vue

Le gouvernement s'apprête à dévoiler mardi sa réforme explosive des retraites contre laquelle les syndicats prévoient déjà de manifester, ulcérés par le probable report de l'âge de départ à 64 ans et malgré des mesures d'accompagnement sur l'emploi des seniors ou la pénibilité. (AFP)
Le gouvernement s'apprête à dévoiler mardi sa réforme explosive des retraites contre laquelle les syndicats prévoient déjà de manifester, ulcérés par le probable report de l'âge de départ à 64 ans et malgré des mesures d'accompagnement sur l'emploi des seniors ou la pénibilité. (AFP)
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Publié le Dimanche 08 janvier 2023

Le gouvernement dévoile sa réforme contestée des retraites, manifestations en vue

  • La pierre d'achoppement reste la mesure d'âge. Plus de deux tiers des Français (68%) sont défavorables au report à 64 ans, selon un sondage Ifop-Fiducial
  • Le projet de loi doit passer en commission à l'Assemblée nationale à partir du 30 janvier, et dans l'hémicycle le 6 février, pour deux semaines, selon des sources parlementaires

PARIS: Le gouvernement s'apprête à dévoiler mardi sa réforme explosive des retraites contre laquelle les syndicats prévoient déjà de manifester, ulcérés par le probable report de l'âge de départ à 64 ans et malgré des mesures d'accompagnement sur l'emploi des seniors ou la pénibilité.

"Si Emmanuel Macron veut en faire sa mère des réformes (...) pour nous ce sera la mère des batailles", prévient le patron de FO Frédéric Souillot, opposé à cette réforme comme l'ensemble des organisations syndicales et l'essentiel des oppositions.

Lors d'une conférence de presse en présence de plusieurs ministres, Elisabeth Borne pourrait, selon plusieurs de ses interlocuteurs, proposer un report de l'âge légal de départ à 64 ans, au lieu de 62 actuellement, après avoir envisagé 65 ans.

Ce report serait associé à une accélération de de l'allongement de la durée de cotisation, qui passerait à 43 ans avant l'horizon 2035 fixé par la réforme Touraine.

Le gouvernement serait par ailleurs prêt à relever, lors du débat parlementaire, le minimum retraite à 1 200 euros pour l'ensemble des retraités et non seulement pour les nouveaux entrants.

Sur l'emploi des seniors, un "index" serait mis en place sur le modèle de l'égalité femme-homme, avec l'obligation de négocier un accord en cas "d'absence de communication" sur cet index.

Sur la pénibilité, le ministre du Travail Olivier Dussopt assure avoir "répondu" aux syndicats réformistes, évoquant "un suivi médical renforcé" pour les "risques ergonomiques".

Aurore Bergé, présidente des députés macronistes Renaissance, appelle aussi dans Le Parisien à la prise en compte des "trimestres d’apprentissage" entre 16 et 18 ans pour "un départ anticipé".

Retraites: les contre-propositions des syndicats pour combler le déficit

A l'opposé du report de l'âge légal de départ en retraite, que le gouvernement devrait confirmer mardi, les syndicats préconisent de jouer sur l'emploi, les salaires et les cotisations pour combler les déficits à venir.

Si l'urgence d'une réforme des retraites crée un débat, son contenu aussi. Pour Emmanuel Macron, cela ne fait pas de doute, "le seul levier que nous avons c'est de travailler plus longtemps", en l'occurrence en relevant l'âge légal de 62 à 64 voire 65 ans.

L'exécutif espère ainsi réduire les dépenses de 18 à 19 milliards à l'horizon 2030, assez pour éponger un déficit à deux chiffres et financer quelques droits nouveaux comme une hausse des petites pensions.

Mais les syndicats font valoir que d'autres sources de financement existent, à commencer par l'emploi. Les projections officielles en attestent: selon que le taux de chômage sera de 4,5% (soit le plein emploi visé par l'exécutif) ou de 7% comme aujourd'hui, le déficit variera de 13,5 à 19,5 milliards à la fin de la décennie.

Un meilleur taux d'emploi des seniors permettrait de "traiter une partie du problème", selon le numéro deux de l'Unsa Dominique Corona. En ajoutant aux 56% des 55-64 ans actuellement en activité "10% à 15% de seniors supplémentaires qui travaillent, c'est 10 milliards qui rentrent", affirme le leader de la CFTC Cyril Chabanier.

Un objectif que la hausse de l'âge légal permettrait d'atteindre mécaniquement mais qui pourrait aussi passer par davantage de formations et une meilleure gestion des fins de carrière, quitte à imposer une "obligation de négocier" dans les entreprises comme le réclame la CFDT.

La solution passe également par les salaires, comme le démontrent les excédents inattendus du système de retraite en 2021 et 2022: le rebond de l'économie post-Covid, puis la flambée de l'inflation, ont tiré vers le haut les rémunérations, donc dopé les cotisations.

Pour gonfler encore la manne, la CGT revendique "l'égalité professionnelle femmes-hommes", tout comme Solidaires qui assure que cela "rapporterait 14 milliards aux caisses de retraites".

A défaut, ou en complément, tous les syndicats défendent une hausse des cotisations patronales. Une hausse "de l'ordre d'un point" rapporterait ainsi 7,5 milliards, selon l'Unsa. La CFTC est même prête à "discuter de la répartition entre le salarié et l'employeur", la même somme pouvant être obtenue en prélevant trois euros de plus à chacun.

Certaines organisations lorgnent enfin du côté des exonérations dont bénéficient les entreprises et qui ont fortement réduit les cotisations sur les bas salaires.

«Impopulaire»

La pierre d'achoppement reste la mesure d'âge. Plus de deux tiers des Français (68%) sont défavorables au report à 64 ans, selon un sondage Ifop-Fiducial.

"Il n’y aura pas de deal avec la CFDT" en cas de report de l'âge légal et "on fera tout pour que le gouvernement recule", avertit son leader Laurent Berger.

Le gouvernement reste toutefois déterminé. "Ce n'est pas parce qu'une réforme est impopulaire qu'il ne faut pas la faire", assure son porte-parole Olivier Véran, faisant appel à "l'esprit de responsabilité".

Il reconnaît des désaccords sur les "solutions". La CFDT a des propositions pour relever le taux d'emploi des seniors qui permettra de combler le déficit. Tous les syndicats défendent une hausse des cotisations patronales, piste aussi évoquée par le Haut-commissaire au Plan François Bayrou, mais écartée par l'exécutif.

L'ancienne ministre du Travail (2017-2020) Muriel Pénicaud prévient que l'emploi des seniors, particulièrement bas en France, est "le premier sujet qu'il faut traiter", sinon "c'est les mêmes qui travaillent tard qui vont travailler plus tard, et les autres qui vont basculer au chômage ou au RSA".

Retraites: les points chauds et les leviers de la réforme

Age de départ, régimes spéciaux, emploi des seniors, carrières longues et pénibilité... Voici les points chauds d'une réforme des retraites très contestée avant même sa présentation prévue mardi, et les leviers que l'exécutif entend actionner pour la faire accepter.

Age de départ

C'est la mesure emblématique du projet gouvernemental, censée combler les déséquilibres à venir du système de retraites et unanimement critiquée: le relèvement progressif de l'âge légal de départ de deux ou trois ans, soit jusqu'à 64 ou 65 ans.

Emmanuel Macron a souhaité durant la campagne présidentielle que l'âge légal de départ soit repoussé de quatre mois par an jusqu'à 65 ans en 2031, relèvement qui pourrait commencer au 1er octobre 2023.

Mais d'autres options sont envisagées, notamment la formule mixte d'un report de l'âge de départ (par exemple à 64 ans, comme le veut le Sénat, avec relèvement de trois mois par an) couplé à une accélération de l'allongement de la durée de cotisation.

Celle-ci passerait alors à 43 ans (172 trimestres) avant l'horizon 2035 fixé par la réforme Touraine de 2014, à la faveur d'une augmentation de la durée minimum de cotisation d'un trimestre tous les deux ans, voire tous les ans.

L'exécutif s'est engagé à ne pas aller au-delà des 43 annuités requises pour obtenir le taux plein. En outre, le report de l'âge légal sera sans effet sur l'âge d'annulation de la décote, qui restera fixé à 67 ans. Ainsi les femmes, dont les carrières sont plus souvent hachées, auront une retraite à taux plein au même âge qu'aujourd'hui, fait valoir le gouvernement.

Régimes spéciaux

A la RATP comme chez les électriciens et gaziers, les régimes spéciaux seront fermés pour les nouveaux entrants, comme c'est déjà le cas à la SNCF. Et ces professions, de même que les cheminots et les fonctionnaires (y compris ceux de la catégorie active), devront elles aussi partir deux ou trois ans plus tard qu'aujourd'hui. Une perspective qui annonce une forte mobilisation dans ces bastions syndicaux.

La hausse de l'âge de départ pourrait cependant démarrer un peu plus tard dans ces régimes spéciaux, car la réforme Woerth de 2010, qui l'a déjà relevé de deux ans, n'y sera pleinement effective qu'en 2024.

Emploi des seniors

Alors que les syndicats s'élèvent contre le report de l'âge de départ en faisant valoir que trop peu de seniors ont un travail (35,5% des 60-64 ans, fin 2021), le gouvernement reconnaît que la réussite de sa réforme passe par le maintien dans l'emploi en fin de carrière.

Pour cela, il prévoit que les trimestres effectués dans le cadre d'un cumul emploi-retraite comptent désormais pour la pension, mais aussi que l'accès à la retraite progressive soit facilité et ouvert aux fonctionnaires.

L'exécutif entend également empêcher qu'une reprise d'activité puisse se traduire, pour les seniors, par une perte de rémunération. Dans ce but, le gouvernement envisage un bonus qui pourrait voir le jour dans le cadre du régime d'assurance-chômage mis en œuvre au 1er janvier 2024.

Enfin, le gouvernement veut créer un index seniors négocié dans chaque branche et publié par les entreprises de plus de 50 salariés, assorti d'une pénalité pour celles qui ne rempliraient pas cette obligation de publicité. Cette option suscite l'hostilité du patronat.

Carrières longues et pénibilité

Au titre des mesures de justice sociale, l'exécutif prévoit le relèvement du minimum de pension à 85% du Smic pour une carrière complète: les syndicats réclament que la mesure concerne aussi les pensionnés actuels, et non les seuls nouveaux entrants.

Le gouvernement veut en outre permettre à ceux qui ont commencé à travailler jeune de partir plus tôt. Le départ sera toujours anticipé de deux ans pour ceux qui ont validé cinq trimestres avant l'âge de 20 ans, et pourrait l'être de quatre ans pour ceux qui en ont accumulé dix.

Au chapitre pénibilité, la réforme pourrait reprendre certains critères abandonnés en 2017 mais chers aux syndicats: port de charges lourdes, postures pénibles et vibrations mécaniques.

Enfin, la création d'un congé de reconversion pour les bénéficiaires d'un compte professionnel de prévention (C2P) est à l'étude, de même que la mise sur pied d'un fonds de prévention de l'usure professionnelle pour les métiers identifiés comme difficiles.

«Pas rationnel»

A défaut de convaincre les syndicats, reçus comme les forces politiques à plusieurs reprises à Matignon depuis octobre, le gouvernement espère rallier les élus LR, divisés sur cette réforme pourtant proche de ce que vote chaque année le Sénat, à majorité de droite.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ne peut "pas imaginer que les Républicains ne restent pas fidèles à leurs promesses de campagne".

Le patron de LR Eric Ciotti se dit prêt, dans le JDD, à "voter une réforme juste" et étalée dans le temps, avec un âge de départ relevé à 64 ans en 2032 et un minimum à 1 200 euros y compris pour les retraités actuels.

Un vote LR permettrait à l'exécutif de ne pas dégainer le 49.3 pour faire adopter par l'Assemblée sa réforme qui devrait passer par un projet de loi de financement rectificative de la Sécu.

Le texte sera examiné en Conseil des ministres le 23 janvier mais les syndicats, qui se réunissent mardi soir, envisagent de mobiliser avant cette date, alors qu'à gauche la Nupes tient meeting les 10 et 17 janvier et que LFI manifeste le 21.

Le projet de loi doit passer en commission à l'Assemblée nationale à partir du 30 janvier, et dans l'hémicycle le 6 février, pour deux semaines, selon des sources parlementaires.

Le patron de la CGT Philippe Martinez ironise sur l'"exploit" de l'exécutif qui unit les syndicats dans l'action pour la première fois depuis douze ans.


Parade des athlètes sur les Champs-Elysées et concert géant samedi

Des visiteurs s'arrêtent pour prendre des photos devant l'hôtel de ville alors que les structures et décorations utilisées pendant les Jeux Olympiques de 2024 sont enlevées, à Paris le 11 septembre 2024. (Photo AFP)
Des visiteurs s'arrêtent pour prendre des photos devant l'hôtel de ville alors que les structures et décorations utilisées pendant les Jeux Olympiques de 2024 sont enlevées, à Paris le 11 septembre 2024. (Photo AFP)
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  • Quelque 70.000 spectateurs sont attendus samedi pour la parade des athlètes des Jeux olympiques et paralympiques sur l'avenue des Champs-Elysées
  • "Surprise" et "éléments spectaculaires", a promis Thierry Reboul. Le directeur de la musique des JO, Victor.

PARIS : Quelque 70.000 spectateurs sont attendus samedi pour la parade des athlètes des Jeux olympiques et paralympiques sur l'avenue des Champs-Elysées, parade qui sera suivie d'un grand concert gratuit sur la place de l'Etoile, ont indiqué mercredi les organisateurs des JO et l'Elysée.

Le principe de cette parade avait été annoncé par Emmanuel Macron pendant les JO. Elle se déroulera moins d'une semaine après la clôture des Jeux paralympique et d'un été sportif et festif à succès.

Outre les sportifs, ceux qui ont participé aux Jeux, des bénévoles en passant par des agents de la préfecture de région ou de la mairie de Paris, ils seront de "8.000 à 10.000" à défiler sur l'avenue mythique parisienne, souvent le lieu de célébrations festives.

Les athlètes remonteront le haut de l'avenue de 16h à 18h avant d'être décorés en plein air, certains par leurs pairs déjà détenteurs d'une décoration. Il est de tradition de décorer les médaillés olympiques et paralympiques, comme après les JO de Tokyo à l'Elysée par le président de la République.

"Le président voulait un moment collectif", a indiqué l'Elysée au cours d'un point presse.

Un podium géant de 300 mètres sera installé entre l'avenue George V et la place de l'Etoile ainsi qu'une scène en forme d'anneau autour de l'Arc de Triomphe pour le concert qui démarrera à 21h, et se termina par un DJ set entre 23h et minuit.

Un peu plus d'une heure après son ouverture, le site dédié parade.paris2024.org indique que "toutes les places ont été réservées".

Thierry Reboul, directeur des cérémonies des Jeux, a promis "un best of" des quatre cérémonies des Jeux. "On nous demande régulièrement de revoir et réentendre le meilleur de ce qu'on a vécu", a-t-il expliqué.

Il y aura aussi des artistes, dont l'identité sera communiquée plus tard, qui se produiront lors de ce concert retransmis sur France Télévisions. "Surprise" et "éléments spectaculaires", a promis Thierry Reboul. Le directeur de la musique des JO, Victor Le Masne, a promis "un grand concert avec des artistes". Le morceau phare des JO "Parade" sort jeudi soir sur les plateformes de streaming.


Cybersécurité : 548 signalements et incidents liés aux JO-2024

Cette photographie montre les anneaux olympiques de la Tour Eiffel à Paris le 6 septembre 2024. (Photo de Thibaud MORITZ / AFP)
Cette photographie montre les anneaux olympiques de la Tour Eiffel à Paris le 6 septembre 2024. (Photo de Thibaud MORITZ / AFP)
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  • L'instance, qui a indiqué que les événements étaient "globalement caractérisés par leurs faibles impacts", a précisé avoir identifié 83 attaques réalisées avec succès.
  • Les événements évoqués correspondent pour partie à des attaques dites "de déni de service", destinées à embouteiller les serveurs pour provoquer une panne.

PARIS : Un total de 548 alertes de cybersécurité liées aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris, caractérisées par leurs "faibles impacts", ont été décomptées entre mai et septembre, selon un bilan officiel confirmant une information du journal Ouest-France.

"Un total de 548 événements de cybersécurité affectant des entités en lien avec l'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 a été rapporté à l'Anssi entre le 8 mai et le 8 septembre 2024", a confirmé l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) à l'AFP.

Chargée de la gestion de ces attaques avec le ministère de l'Intérieur et l'assistance éventuelle des forces de cyberdéfense du ministère des Armées (Comcyber), l'Anssi a également qualifié ce nombre de "limité".

L'instance, qui a indiqué que les événements étaient "globalement caractérisés par leurs faibles impacts", a précisé avoir identifié 83 attaques réalisées avec succès. "Les secteurs d'activité les plus ciblés sont les entités gouvernementales, le sport, le divertissement (sites de compétitions et Paris 2024) et les télécommunications", a précisé l'agence.

Les événements évoqués correspondent pour partie à des attaques dites "de déni de service", destinées à embouteiller les serveurs pour provoquer une panne.

Les autres événements cyber sont liés à des tentatives de compromission ou des compromissions, des divulgations de données ou des signalements de vulnérabilités.

Début août, une cyberattaque avait touché le Grand Palais, où se tenaient des épreuves des Jeux olympiques, ainsi qu'une quarantaine d'autres musées, sans que cela n'affecte des systèmes d'information impliqués dans le déroulement des JO, avait précisé l'Anssi.

Lors des Jeux olympiques à Tokyo, en 2021, les organisateurs avaient assuré avoir subi plus de 450 millions d'attaques cyber. Le directeur de la technologie de Paris 2024 Bruno Marie-Rose avait dit, avant les JO de Paris, s'attendre à "huit à dix fois plus" de cyberattaques qu'aux JO de Tokyo.


Macron de retour sur le terrain pour inaugurer une usine Sanofi

L'entrée du laboratoire de la société pharmaceutique française Sanofi à Val-de-Reuil, dans le nord-est de la France, le 5 septembre 2022. (Photo, AFP)
L'entrée du laboratoire de la société pharmaceutique française Sanofi à Val-de-Reuil, dans le nord-est de la France, le 5 septembre 2022. (Photo, AFP)
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  • L'investissement, annoncé par Emmanuel Macron en pleine crise du Covid en juin 2020, va assurer la "souveraineté sanitaire et l'attractivité industrielle française et européenne", se félicite la présidence.
  • Elle pourra produire des vaccins viraux vivants atténués, à protéine recombinante ou  à ARN messager, ainsi que des traitements issus de biotechnologies comme les enzymes ou les anticorps monoclonaux.

PARIS : Emmanuel Macron a inauguré mardi une usine "futuriste" de vaccins et biomédicaments du groupe français Sanofi, près de Lyon, pour sa première sortie de terrain depuis la dissolution de l'Assemblée et le séisme politique qui a suivi.

Le chef de l'Etat est arrivé seul à 16h45 sur le site à Neuville-sur-Saône (Rhône-Alpes), qui représente un investissement de 500 millions d'euros du groupe et de l'Etat.

Aucun ministre ne l'accompagnait, Michel Barnier, nommé jeudi à Matignon, poursuivant ses consultations pour trouver une majorité la plus stable possible et former un gouvernement.

Cette "usine du futur", présentée comme unique au monde, va permettre de produire jusqu’à quatre vaccins ou biomédicaments simultanément et de reconfigurer les lignes de production en quelques jours ou semaines pour en fabriquer d'autres si besoin, souligne Sanofi dans un communiqué.

Traditionnellement, un tel site industriel dispose de bâtiments dédiés à une technologie ou un produit et tout changement de plateforme de production nécessite "plusieurs mois voire plusieurs années".

Ce nouveau site, qui concentrera l’équivalent de 34 mini-usines standardisées, va permettre d'opérer des "changements rapides des capacités de production" et "d'augmenter rapidement la production d’un vaccin en cas de pandémie", assure le groupe.

Sanofi, qui avait raté le virage vers les vaccins à ARN messager lors de la pandémie de Covid-19 en 2020, se positionne ainsi de nouveau dans la course à l'innovation.

L'investissement, annoncé par Emmanuel Macron en pleine crise du Covid en juin 2020, va assurer la "souveraineté sanitaire et l'attractivité industrielle française et européenne", se félicite la présidence.

L'usine sera opérationnelle fin 2025, après qualification des installations et validation des procédés de fabrication, et va permettre la création de 160 emplois.

Elle pourra produire des vaccins viraux vivants atténués, à protéine recombinante ou  à ARN messager, ainsi que des traitements issus de biotechnologies comme les enzymes ou les anticorps monoclonaux.

Emmanuel Macron, qui a promis d'être plus en retrait après la défaite de son camp aux législatives et la nomination d'un Premier ministre de droite, effectue son grand retour sur le terrain, trois mois après la dissolution de l'Asemblée.

Absorbé ces dernières semaines par la crise politique, il n'a effectué que des déplacements mémoriels, liés au 80e anniversaire du Débarquement en Normandie et à la Libération de la France du joug nazi.

Dans la foulée, le chef de l'Etat, ardent défenseur de l'apprentissage, assistera mardi soir à la cérémonie d'ouverture des Worldskills 2024, une sorte d'olympiade pour les jeunes des métiers de la construction, des arts créatifs, des technologies ou de la logistique, jusqu'au 15 septembre à Lyon.