L’enquête interdite, la face mafieuse du Hezbollah sous les projecteurs

Ce documentaire ne peut que provoquer un grand malaise pour le parti chiite en l’exposant au grand jour comme un complexe réseau mafieux, avec des preuves à l’appui apportées par les témoignages exclusifs d’enquêteurs de police. (Photo : site officiel de France TV)
Ce documentaire ne peut que provoquer un grand malaise pour le parti chiite en l’exposant au grand jour comme un complexe réseau mafieux, avec des preuves à l’appui apportées par les témoignages exclusifs d’enquêteurs de police. (Photo : site officiel de France TV)
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Publié le Mardi 07 février 2023

L’enquête interdite, la face mafieuse du Hezbollah sous les projecteurs

  • Un documentaire de trois heures s’attaque au sujet sensible du financement occulte et mafieux du Hezbollah par un réseau transcontinental de narcotrafic et de blanchiment
  • Sofia Amara et Jérôme Fritel ont recueilli les témoignages d’agents et de responsables de la DEA qui ont réussi à infiltrer les réseaux du Hezbollah

PARIS : «Le 4 août 2020, la ville de Beyrouth est ravagée par l’explosion de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium, entreposées dans le port (…). Tous les regards se tournent alors vers le Hezbollah (…), qui contrôle une grande partie du Liban, et en particulier la zone portuaire de Beyrouth. Malgré la pression de la rue et de la communauté internationale, le Hezbollah refuse toute enquête indépendante sur les causes de l’explosion (…).» C’est ainsi que le site Web de France 5 présente le documentaire en trois parties, Hezbollah, l’enquête interdite, diffusé le dimanche 5 février. En le reliant au contexte de l’explosion du port, la chaîne a favorisé sa promotion, en lien avec l’actualité; l’enquête et les derniers soubresauts juridiques que cet événement a générés sont sur toutes les lèvres. 

En réalité, ce documentaire de trois heures s’attaque très sérieusement au sujet sensible et stratégique du financement occulte et mafieux du Hezbollah par un réseau transcontinental de narcotrafic et de blanchiment, que ce parti a établi au fil des décennies. 

Fruit d’une investigation de plus de deux ans, ce travail, coréalisé par les journalistes Jérôme Fritel et Sofia Amara, plonge dans l’opération «Cassandra», l’enquête de l’Agence fédérale américaine de la lutte antidrogue (DEA). Entamée en 2008 et prolongée jusqu’en 2015, cette enquête sur le narcofinancement du Hezbollah a réussi à identifier, traquer et parfois même arrêter des membres actifs du réseau, avant d’être sacrifiée sur l’autel de la realpolitik avec la signature de l’accord sur le nucléaire conclu entre Washington et Téhéran sous l’administration Obama, comme l’affirment d’anciens responsables et enquêteurs de la DEA. 

Brève en comparaison avec le grand volet du financement occulte, la partie du documentaire consacrée à une éventuelle implication du Hezbollah dans l’explosion du port de Beyrouth n’apporte rien de nouveau et semble relever du domaine des déductions politiques sans preuve concrète. Elle se limite effectivement à recueillir les propos d’un journaliste d’investigation bien connu du public libanais (Firas Hatoum), d’un actuel député anti-Hezbollah qui a dans le passé assumé des fonctions sécuritaires et ministérielles (Achraf Rifi), et de Monika Borgmann, veuve de Lokman Slim, intellectuel et activiste chiite opposant au Hezbollah, assassiné quelques jours après une interview télévisée dans laquelle il accuse ouvertement le Hezbollah d’être à l’origine de l’explosion du port. 

Un documentaire qui dérange? 

Le récit concernant l’explosion du 4 août 2020 n’irritera pas le Hezbollah, habitué depuis des décennies à composer avec ce genre d’accusations. Cependant, ce documentaire ne peut que provoquer un grand malaise pour le parti chiite en l’exposant au grand jour comme un complexe réseau mafieux, avec des preuves à l’appui apportées par les témoignages exclusifs d’enquêteurs de police américains et français qui ont réussi à infiltrer et traquer ses réseaux pendant plus de sept ans. L’exploit de Sofia Amara et de Jérôme Fritel ne s’arrête pas là. Ils ont réussi à accomplir une chose rare, soit interviewer longuement le numéro deux du Hezbollah, Naïm Kassem, dont le témoignage apporte une réelle authenticité au documentaire, sans parvenir à avancer des thèses et des faits qui décrédibilisent les propos factuels des enquêteurs occidentaux. 


Trois personnes tuées par une attaque israélienne dans le nord du Liban

Le Liban a fait état mardi de trois personnes tuées par une attaque israélienne près de la ville de Tripoli, où l'armée israélienne a dit avoir tué un activiste du Hamas, le premier dans le nord du pays depuis la trêve avec le Hezbollah. (AFP)
Le Liban a fait état mardi de trois personnes tuées par une attaque israélienne près de la ville de Tripoli, où l'armée israélienne a dit avoir tué un activiste du Hamas, le premier dans le nord du pays depuis la trêve avec le Hezbollah. (AFP)
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  • L'attaque est intervenue alors que des négociations indirectes de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas se déroulent au Qatar et que cinq soldats israéliens ont été tués au combat à Gaza, dans l'une des journées les plus meurtrières
  • Une deuxième attaque israélienne a fait un mort mardi soir dans le sud du Liban, a indiqué le ministère de la Santé libanais, précisant qu'elle a été menée à l'aide d'un drone sur une voiture à Babliyé

BEYROUTH: Le Liban a fait état mardi de trois personnes tuées par une attaque israélienne près de la ville de Tripoli, où l'armée israélienne a dit avoir tué un activiste du Hamas, le premier dans le nord du pays depuis la trêve avec le Hezbollah.

L'attaque est intervenue alors que des négociations indirectes de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas se déroulent au Qatar et que cinq soldats israéliens ont été tués au combat à Gaza, dans l'une des journées les plus meurtrières pour l'armée israélienne dans le territoire palestinien cette année.

Une deuxième attaque israélienne a fait un mort mardi soir dans le sud du Liban, a indiqué le ministère de la Santé libanais, précisant qu'elle a été menée à l'aide d'un drone sur une voiture à Babliyé.

Israël continue de bombarder au Liban malgré la trêve conclue en novembre avec le Hezbollah, affirmant viser principalement les sites et combattants du mouvement libanais, mais aussi, à l'occasion, des membres de son allié palestinien, le Hamas.

A propos de l'attaque dans le nord du Liban, l'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir "éliminé le terroriste Mehran Moustafa Baajur", qu'elle présente comme "l'un des principaux commandants du Hamas au Liban", dans une frappe aérienne.

Elle fait savoir qu'elle "continuera d'agir contre l'implantation du Hamas au Liban et poursuivra ses opérations contre les terroristes du Hamas, où qu'ils se trouvent".

Au Liban, le ministère de la Santé a indiqué qu'une attaque israélienne contre un véhicule avait fait "trois morts et 13 blessés", dans une zone proche d'un camp de réfugiés palestiniens.

Un photographe de l'AFP a vu une voiture incendiée entourée par des secouristes et des passants.

Le Hamas a revendiqué des attaques contre Israël depuis le Liban au cours de plus d'un an d'hostilités transfrontalières initiées par le Hezbollah en octobre 2023, en soutien au mouvement palestinien.

Israël a visé des membres du Hamas au Liban, y compris après la trêve.

En mai, le Hamas a annoncé la mort de l'un de ses commandants lors d'une attaque sur la ville méridionale de Saïda, Israël affirmant avoir visé "le chef des opérations de la Brigade occidentale du Hamas au Liban".

Les attaques israéliennes dans le sud du Liban sont fréquentes, mais les raids dans le nord restent rares.

En octobre, le Hamas avait indiqué qu'un de ses membres, ainsi que sa femme et ses deux filles, avaient été tués dans une attaque sur leur maison dans le camp de réfugiés palestiniens de Beddawi, près de Tripoli. L'armée israélienne avait dit viser "un haut responsable de la branche militaire du Hamas au Liban".

Les dirigeants libanais se sont engagés à imposer le monopole de l'Etat sur la détention des armes, tout en exigeant qu'Israël respecte la trêve de novembre.

Plus tôt mardi, l'armée israélienne a annoncé avoir tué deux membres du Hezbollah la veille dans le sud du Liban.


Gaza: le Qatar dit «avoir besoin de temps» pour parvenir à un accord de cessez-le-feu

20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
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  • Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens
  • Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu

DOHA: Le Qatar, pays médiateur, a dit mardi "avoir besoin de temps" pour que les discussions indirectes en cours à Doha entre Israël et le Hamas aboutissent à un accord de cessez-le-feu après 21 mois de guerre à Gaza.

Au troisième jour de négociations indirectes entre Israël et le Hamas à Doha en vue d'une trêve assortie de la libération d'otages israéliens, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari a indiqué que les médiateurs parlaient "séparément" avec les deux délégations "pour établir un cadre pour les discussions".

"Je ne pense pas pouvoir donner de calendrier à ce stade, mais je peux dire qu'on a besoin de temps pour ça", a-t-il dit à des journalistes qui l'interrogeaient sur l'issue des discussions.

Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens.

Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu.


Le prince héritier saoudien rencontre le ministre iranien des Affaires étrangères

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
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  • Les dirigeants discutent des liens et de la stabilité régionale
  • Le prince Mohammed exhorte au dialogue et à la diplomatie comme moyens de résoudre les différends

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Jeddah mardi, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Leur rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts continus visant à renforcer les liens entre les deux pays et à naviguer dans un paysage régional turbulent.

Au cours de la réunion, le prince Mohammed et M. Araghchi ont passé en revue l'état des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran et ont échangé leurs points de vue sur les récents développements dans la région.

Le prince héritier a souligné que le Royaume espérait que l'accord de cessez-le-feu actuel entre l'Iran et Israël contribuerait à jeter les bases d'une sécurité et d'une stabilité régionales renforcées.

Réaffirmant le soutien de longue date de l'Arabie saoudite aux solutions diplomatiques, le prince héritier a souligné l'importance du dialogue pour résoudre les différends régionaux et réduire les tensions.

Pour sa part, M. Araghchi a exprimé sa gratitude pour la position du Royaume dans la condamnation de l'agression israélienne et a salué l'engagement personnel du prince Mohammed dans la promotion de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient.

Plusieurs hauts responsables saoudiens ont assisté à la réunion, notamment le ministre de la défense, le prince Khalid bin Salman bin Abdulaziz, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan bin Abdullah, et le conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban.

Plus tôt dans la journée, le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu son homologue iranien à La Mecque, où les deux responsables ont également discuté des relations bilatérales et exploré les moyens d'encourager la coopération régionale.

Leurs entretiens ont porté sur l'évolution de la situation dans la région et sur les efforts mutuels visant à préserver la sécurité et la stabilité.